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Île de Saint-Louis

Sénégal
Facteurs affectant le bien en 2011*
  • Activités de gestion
  • Eau (pluie/nappe phréatique)
  • Habitat
  • Ressources humaines
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Très mauvais état de conservation de nombreux bâtiments en ruine qui constituent un danger pour leurs occupants

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Absence d’un mécanisme de suivi et de contrôle ;

b) Absence de plan de gestion et de conservation ;

c) Nouvelles constructions, modifications architecturales et projets urbains affectant l’authenticité et l’intégrité ;

d) Restauration inadaptée de l’habitat ;

e) Désordre environnemental dû à la modification de l’embouchure du fleuve Sénégal ;

f) Très mauvais état de conservation de nombreux bâtiments en ruine qui constituent un danger pour leurs occupants ;

g) Absence de gestionnaire de site. 

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2011

Montant total accordé au bien : 139 000 dollars EU (Convention France-UNESCO) 

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2011
Demandes approuvées : 1 (de 1997-2007)
Montant total approuvé : 11 500 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2011**

2006 : mission commune Centre du patrimoine mondial / ICOMOS / ICCROM ; 2007 : mission dans le cadre de l’accord de coopération France-UNESCO ; février 2009 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2011

Le 29 janvier 2011, l’Etat partie a soumis au Centre du patrimoine mondial un rapport sur l’état de conservation du bien qui abordait les problèmes suivants :

a) L’absence de dispositifs de gestion et de conservation

L’Etat partie signale que la municipalité de Saint-Louis entend mettre sur pied un bureau technique pour assurer la gestion du patrimoine. Par ailleurs, un Comité de sauvegarde est toujours prévu, mais il n’a pas encore été créé.

 

b) Les ressources limitées dont disposent le Comité de sauvegarde et le bureau du gestionnaire du site pour fonctionner efficacement

L’Etat partie note qu’il est sur le point d’emprunter environ 12 millions d’euros à l’Agence française de développement afin de mettre en œuvre un projet en faveur du « Développement du tourisme à Saint-Louis et dans sa région ». Ce projet, qui vise à défendre une conservation durable du patrimoine public et privé de Saint-Louis, est en cours d’élaboration et le rapport précise qu’il devrait être finalisé d’ici mi-février 2011. Il sera dirigé par la municipalité de Saint-Louis.

 

c) L’absence de mécanismes de contrôle des constructions et d’octroi des permis de construire

L’Etat partie déclare qu’il existe quatre niveaux de contrôle pour les permis de construire. Le Service municipal d’urbanisme vérifie la conformité des demandes avec les réglementations en matière de construction, la Direction du patrimoine culturel vérifie la conformité avec les réglementations en matière de patrimoine, la municipalité délivre le permis et le Bureau du patrimoine local surveille les travaux en fournissant des conseils ou en signalant des problèmes si nécessaires.

 

d) L’absence de coordination entre les initiatives menées sur le site du bien

L’Etat partie note que le Comité de sauvegarde proposé se chargera de cette coordination. Cependant, ce comité n’a pas encore été créé.

 

e) L’absence d’un plan de gestion qui tienne compte des décisions relatives à la conservation du bien, des plans de tourisme et des communautés locales, qui sont les principaux acteurs et bénéficiaires des actions mises en œuvre

L’Etat partie indique que le projet de développement touristique susmentionné comportera une partie relative à l’élaboration d’un plan de gestion prenant en compte les soucis de conservation, le tourisme et les besoins de la communauté.

 

f) La construction potentielle d’un port à l’embouchure sud du fleuve Sénégal

L’Etat partie indique qu’il n’existe pas à l’heure actuelle de projet ou de plan officiels concernant un nouveau port et qu’il informera le Comité du patrimoine mondial avant de prendre toute initiative en ce sens.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2011

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent que, grâce au prêt de l’Agence française de développement, l’Etat partie progresse dans l’élaboration d’un projet touristique qui se concentrera sur la conservation du patrimoine de Saint-Louis. Ils considèrent qu’un tel projet démontre l’engagement de l’Etat partie en faveur d’un développement durable du bien reposant sur le besoin de maintenir sa valeur universelle exceptionnelle.

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent qu’aucun gestionnaire de site n’a encore été nommé par l’Etat partie pour gérer le bien et le Comité de sauvegarde n’a pas encore été créé. Ce n’est que grâce à ces mécanismes que l’Etat partie pourra contrôler à la fois les activités quotidiennes menées sur le site et les éventuels travaux à réaliser dans le cadre du projet en faveur du « Développement du tourisme à Saint-Louis et dans sa région ». Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives soulignent aussi la nécessité pour l’Etat partie de soumettre toute proposition détaillée relevant de ce projet touristique au Centre du patrimoine mondial afin qu’elle soit examinée par les Organisations consultatives avant son approbation.

Une inquiétude demeure aussi concernant le fait que les autorités nationales et municipales doivent définir des responsabilités claires et complémentaires pour protéger le bien.

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives attirent également l’attention du Comité du patrimoine mondial sur la dégradation de l’état de conservation d’une grande partie du tissu urbain historique et par le remplacement d’édifices traditionnels par de nouvelles constructions non conformes.

Décisions adoptées par le Comité en 2011
35 COM 7B.43
Île de Saint-Louis (Sénégal) (C 956bis)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7B,

2. Rappelant la décision 34 COM 7B.51, adoptée lors de sa 34e session (Brasilia, 2010),

3. Accueille favorablement l'effort que réalise l'État partie pour garantir les ressources nécessaires à la conservation du bien en négociant un prêt de 12 millions d'euros auprès de l'Agence française de développement;

4. Exprime sa vive inquiétude devant la dégradation et l'effondrement actuels du tissu urbain historique et devant la construction de bâtiments non conformes qui affectent la valeur universelle exceptionnelle du bien;

5. Réitère sa demande à l'État partie de consolider les dispositifs de conservation et de gestion du bien, et en particulier:

a) de promulguer un décret instaurant un Comité de sauvegarde afin qu'il puisse commencer à œuvrer le plus tôt possible,

b) de nommer un gestionnaire de site pour le bien afin qu'il/elle puisse commencer à travailler le plus tôt possible,

c) d'assurer des ressources humaines, financières et techniques suffisantes pour toutes les activités nécessaires de conservation et de gestion liées au bien,

d) d'appliquer des mécanismes de contrôle des constructions et d'octroi des permis de construire en coordination avec la municipalité de Saint-Louis,

e) d'assurer une coordination adéquate entre les initiatives menées sur le site et entre les différents acteurs institutionnels au niveau national, régional et local;

6. Demande à l'État partie de veiller à ce que le gestionnaire du site et le Comité de sauvegarde fassent partie de la structure décisionnaire du projet en faveur du «Développement du tourisme à Saint-Louis et dans sa région»;

7. Prie instamment l'État partie de commencer d'urgence à préparer le plan de gestion en coordination avec la municipalité;

8. Encourage l'État partie à clarifier les rôles spécifiques, les responsabilités, les devoirs et les capacités des institutions gouvernementales au niveau national et municipal par le biais d'un Mémorandum d'accord ou par d'autres moyens;

9. Invite l'État partie et la municipalité à fournir au Centre du patrimoine mondial des informations détaillées concernant tout projet important prévu sur l'Île de Saint-Louis et sa zone tampon pour examen par les Organisations consultatives, conformément au Paragraphe 172 des Orientations;

10. Demande aussi à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2013, un rapport sur l'état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des mesures susmentionnées afin qu'il soit examiné par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 37e session en 2013.

35 COM 8E
Adoption des Déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le Document WHC-11/35.COM/8E,

2. Adopte les Déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle, telles que présentées dans l'Annexe I du document WHC-11/35.COM/8E, pour les biens du patrimoine mondial suivants :

  • Afghanistan: Minaret et vestiges archéologiques de Djam; Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan;
  • Afrique du Sud: Parc de la zone humide d'iSimangaliso; Robben Island; Paysage culturel de Mapungubwe; Aires protégées de la Région florale du Cap; Dôme de Vredefort;
  • Allemagne: Vallée du Haut-Rhin moyen;
  • Bahreïn: Qal'at al-Bahreïn - ancien port et capitale de Dilmoun;
  • Bénin: Palais royaux d'Abomey;
  • Botswana: Tsodilo;
  • Cameroun: Réserve de faune du Dja;
  • Chine: Aires protégées des trois fleuves parallèles au Yunnan;
  • Inde: Sanctuaire de faune de Manas;
  • Kenya: Parcs nationaux du lac Turkana; Vieille ville de Lamu;
  • Malawi: Art rupestre de Chongoni;
  • Mali: Villes anciennes de Djenné;
  • Ouganda: Forêt impénétrable de Bwindi; Monts Rwenzori;
  • Pakistan: Fort et jardins de Shalimar à Lahore;
  • Pérou: Zone archéologique de Chan Chan;
  • Philippines: Rizières en terrasses des cordillères des Philippines;
  • République centrafricaine: Parc national du Manovo-Gounda St Floris;
  • République-unie de Tanzanie: Ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara;
  • Sénégal: Île de Saint-Louis;
  • Togo: Koutammakou, le pays des Batammariba;
  • Turquie: Zones historiques d'Istanbul;
  • Yémen: Ancienne ville de Shibam et son mur d'enceinte; Vieille ville de Sana'a;
  • Zimbabwe: Parc national de Mana Pools, aires de safari Sapi et Chewore;

3. Décide que les déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle des biens du patrimoine mondial en péril seront passées en revue en priorité;

4. Décide également que, compte tenu du grand nombre de déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle à examiner, l'ordre dans lequel elles seront passées en revue suivra le deuxième cycle de soumission de Rapports périodiques, tel que:

  • biens du patrimoine mondial dans les États arabes;
  • biens du patrimoine mondial en Afrique;
  • biens du patrimoine mondial en Asie et Pacifique;
  • biens du patrimoine mondial en Amérique latine et aux Caraïbes;
  • biens du patrimoine mondial en Europe et Amérique du Nord.
Projet de décision : 35 COM 7B.43

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7B,

2. Rappelant la décision 34 COM 7B.51, adoptée lors de sa 34e session (Brasilia, 2010),

3. Accueille favorablement l’effort que réalise l’Etat partie pour garantir les ressources nécessaires à la conservation du bien en négociant un prêt de 12 millions d’euros auprès de l’Agence française de développement ;

4. Exprime sa vive inquiétude devant la dégradation et l’effondrement actuels du tissu urbain historique et devant la construction de bâtiments non conformes qui affectent la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

5. Réitère sa demande à l’Etat partie de consolider les dispositifs de conservation et de gestion du bien, et en particulier :

a) de promulguer un décret instaurant un Comité de sauvegarde afin qu’il puisse commencer à œuvrer le plus tôt possible,

b) de nommer un gestionnaire de site pour le bien afin qu’il/elle puisse commencer à travailler le plus tôt possible,

c) d’assurer des ressources humaines, financières et techniques suffisantes pour toutes les activités nécessaires de conservation et de gestion liées au bien,

d) d’appliquer des mécanismes de contrôle des constructions et d’octroi des permis de construire en coordination avec la municipalité de Saint-Louis,

e) d’assurer une coordination adéquate entre les initiatives menées sur le site et entre les différents acteurs institutionnels au niveau national, régional et local,

6. Demande à l’Etat partie de veiller à ce que le gestionnaire du site et le Comité de sauvegarde fassent partie de la structure décisionnaire du projet en faveur du « Développement du tourisme à Saint-Louis et dans sa région » ;

7. Prie instamment l’Etat partie de commencer d’urgence à préparer le plan de gestion en coordination avec la municipalité ;

8. Encourage l’Etat partie à clarifier les rôles spécifiques, les responsabilités, les devoirs et les capacités des institutions gouvernementales au niveau national et municipal par le biais d’un Mémorandum d’accord ou par d’autres moyens ;

9. Invite l’Etat partie et la municipalité à fournir au Centre du patrimoine mondial des informations détaillées concernant tout projet important prévu sur l’Île de Saint-Louis et sa zone tampon pour examen par les Organisations consultatives, conformément au Paragraphe 172 des Orientations ;

10. Demande aussi à l’Etat partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2013, un rapport sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des mesures susmentionnées afin qu’il soit examiné par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 37e session en 2013.

Année du rapport : 2011
Sénégal
Date d'inscription : 2000
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 35COM (2011)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.