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Auschwitz Birkenau
Camp allemand nazi de concentration et d'extermination (1940-1945)

Pologne
Facteurs affectant le bien en 2001*
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Installations d’interprétation pour les visiteurs
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Menace sur l'intégrité du bien (projet de manufacture de tabac) (problème résolu)
  • Question du transfert de sept tableaux originaux du Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau (problème résolu)
  • Manque de planification et gestion des abords des Camps (par exemple, ouverture d'un discothèque à l'extérieur du site) 
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2001
Demandes approuvées : 2 (de 1998-2000)
Montant total approuvé : 30 000 dollars E.U.
2000 Experts Meetings for the Strategic Governmental ... (Approuvé)   10 000 dollars E.U.
1998 International Expert Meeting on the Planning and ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2001**

juillet 2001: mission du Président du Comité du patrimoine mondial 

 

Information présentée au Bureau du Comité du patrimoine mondial en 2001

Précédents débats :
Vingt-quatrième session du Comité (paragraphe VIII.34 ; Annexe X page 125)

Questions principales : Aménagement et gestion des abords des camps ; mise en place d'une zone tampon.

Nouvelles informations : Le 2 mai 2001, le Secrétariat a reçu un rapport du sous-secrétaire d'Etat de la Pologne concernant le Programme stratégique gouvernemental pour Oswiecim (GSPO). En résumé, ce rapport fournit des informations sur les questions suivantes :

Mise en œuvre du Programme stratégique gouvernemental pour Oswiecim :

  • Le programme (GSPO) a été lancé en 1996 et plus d'un million de dollars US ont été fournis pour sa mise en œuvre, principalement pour des systèmes de transport autour des camps d'Auschwitz et de Birkenau et pour la réhabilitation de l'ancienne usine de tabac. Le programme se déroule conformément au calendrier fixé et dans les limites des budgets alloués.
  • Le gouvernement polonais a décidé pour l'instant de prolonger le programme pour cinq années supplémentaires jusqu'en 2007.

Conseil international pour Auschwitz :

  • Le Conseil international pour Auschwitz a été créé le 20 janvier 2000. Il a pour mission de coopérer avec les autorités nationales et locales afin d'assurer la protection et la présentation des monuments de l'Holocauste.

Groupe international d'experts :

  • Le Groupe international d'experts a été nommé en 1999 par le sous-secrétaire d'Etat et le plénipotentiaire chargé de la mise en œuvre du Programme stratégique gouvernemental pour Oswiecim. Des problèmes d'emploi du temps ont empêché le Groupe international d'experts de se réunir, comme prévu en novembre 2000.
  • Le Groupe sera placé sous l'égide du Conseil international pour Auschwitz. Une décision officielle devrait être prise à cet effet en mai 2001. Une fois cette démarche accomplie, le Conseil et le Groupe se réuniront pour définir les règles de fonctionnement et le champ d'action du Groupe.

En réponse à la question concernant la zone tampon, le sous-secrétaire d'Etat a commandé une étude juridique des problèmes posés dans le contexte du droit polonais et des obligations internationales de la Pologne.

Il indique que la décision prise en 1979 par le Comité d'inscrire le site sur la Liste du patrimoine mondial ne mentionne aucune zone tampon. Quant à la déclaration figurant dans le dossier de proposition d'inscription – que le musée étendra sa zone tampon de 300 à 1 000 mètres – il est précisé qu'aucune mesure judiciaire n'a été prise à l'époque et que les cartes fournies avec le dossier de proposition d'inscription montraient une zone tampon telle que définie à l'époque par le plan d'occupation des sols adopté par les autorités locales.

Les intentions indiquées à propos des limites de la zone tampon n'avaient pas un caractère d'engagement puisque ces limites n'ont été ni précisées, ni incluses dans la décision d'inscription. De plus, il n'y a eu aucune étude technique ou d'urbanisme qui justifierait la position particulière des limites ou qui indiquerait comment l'espace compris dans la zone tampon serait utilisé.

Une loi polonaise a institué des zones tampons autour des monuments de l'Holocauste, notamment les camps de concentration d'Auschwitz-Birkenau (loi du 7 mai 1999, article 3 paragraphe 2). Cette zone tampon est constituée d'une bande de terre de 100 mètres de large au maximum à partir des limites du monument de l’holocauste.

Conformément à cette loi, le ministre de l'Intérieur a publié le 27 mai 1999 une directive précisant les limites de la zone tampon, qui sont définies de manière à assurer la protection nécessaire du monument tout en permettant le fonctionnement normal de la ville et de la commune. La zone tampon entourant les camps a une superficie de 38,89 hectares.

Dans la mesure où cette loi réglemente les rassemblements ainsi que les activités commerciales, la construction de bâtiments, de structures temporaires et d'installations de construction, et les expropriations, la partie polonaise estime qu'elle a rempli les obligations découlant de la Convention. Le rapport souligne que l'utilisation des terrains situés en dehors des zones réglementées ne peut être décidée que par les élus de la commune et que les solutions adoptées par la commune d'Oswiecim dans le plan d'occupation des sols garantissent pleinement l'inviolabilité des abords du musée.

Enfin, le sous-secrétaire d'Etat souligne la haute estime dans laquelle est tenue l'UNESCO, et la volonté qu'il a de coopérer avec elle. Il assure que les habitants et les autorités locales d'Oswiecim et Brzezinka sont tout à fait conscients du poids de leur responsabilité.

Action requise
Le Bureau pourrait souhaiter examiner les informations qui ont été fournies et prendre ensuite la décision appropriée.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2001

Sous la direction du Président du Comité du patrimoine mondial, M. Peter King, une visite sur le site d’Auschwitz a eu lieu les 1er et 2 juillet 2001, pour évaluer les questions relatives à la gestion du site et la création d’une zone tampon. Le rapport de mission contenu dans le Document d’information WHC-01/CONF.207/INF.6 a été envoyé aux autorités polonaises pour études et commentaires.

Lors de la préparation du présent document, aucune réponse n’avait été reçue.

Comme résultat de la visite sur le site, la mission a conclu que les discussions avec les autorités polonaises et les parties concernées se déroulaient dans une atmosphère constructive en vue de progresser sur la protection du site et afin de travailler en confiance et en consultation avec toutes les parties concernées dans le futur dans le cadre de la gestion globale du site. La mission a notamment pris note de l’engagement du gouvernement polonais pour la préservation du site du patrimoine mondial. La mission a toutefois souligné la nécéssité d’une politique de conservation et de gestion globale pour les environs du site comprenant une zone de silence et de protection cohérentes, une zone tampon appropriée ainsi qu’une protection satisfaisante à long-terme ou l’intégration de la zone entre les deux camps.

La mission tient à rassurer le Comité du patrimoine mondial et son Bureau quant à l’excellente qualité de la gestion du site du patrimoine mondial ainsi qu’à l’implication et le dévouement du personnel du musée. Toutefois, un nombre important de questions à résoudre a été indentifié : dévelopement social et commercial, droit à la propriété privée dans les zones avoisinantes, investissement adéquat sur le long-terme, programmes touristiques et d’éducation appropriés, inventaire des sites associés, coordination entre les différents niveaux et dialogue entre la ville d’Oswiecim et le village de Brezinka, etc. La mission a également recommandé une identification rapide des termes de référence et de la structure pour le travail du Groupe international d’experts et la formation de deux sous-comités : l’un sur la muséologie et la conservation et l’autre sur l’urbanisme et la planification. Ceci permettra au Groupe international d’experts d’effectuer un travail régulier. 

Décisions adoptées par le Comité en 2001
25 BUR V.268-278
Camp de concentration d'Auschwitz (Pologne)

V.268     Le Secrétariat a présenté ce point en résumant le rapport qu’il avait reçu du Ministère polonais des Affaires intérieures et de l’Administration concernant le programme stratégique gouvernemental pour Oswiecim, le groupe international d’experts et la question de la zone tampon autour du site du patrimoine mondial. Le Secrétariat, en projetant une diapositive, a fait référence à la délimitation du site et de sa zone tampon, telles que proposées dans le dossier d’inscription soumis par la Pologne en 1978. De plus, le Secrétariat a informé le Bureau qu’il avait reçu une lettre d’invitation du Président du Conseil international d’Auschwitz pour se rendre à une visite de travail à Varsovie et sur le site.

V.269     L’Observateur d’Israël a insisté sur le fait que la liaison entre les sites d’Auschwitz et de Birkenau était de la plus haute importance.

V.270     L’Observateur de la Pologne a fait remarquer que le Conseil international d’Auschwitz avait été créé pour étudier toutes les questions relatives non seulement au site d’Auschwitz mais aussi aux autres sites de l’Holocauste en Pologne. Quant à la zone de 100 mètres établie autour de ces sites, l’Observateur de la Pologne a expliqué que cette zone de 100 mètres est un minimum et que la liaison entre les sites d’Auschwitz et de Birkenau est en cours de discussion. Toutefois, la ville d’Oswiecim qui compte près de 50 000 habitants souffre d’une crise économique qui doit être considérée dans la planification d’ensemble du site. Il a souligné que la meilleure manière de discuter de la question de la zone tampon était de faire une visite sur place. L’Observateur de la Pologne a par ailleurs insisté sur la valeur éducative des camps de concentration et il a informé le Bureau que la Pologne prépare actuellement une série de projets éducatifs à présenter à l’UNESCO à cet égard.

V.271     A la suite de ces interventions, le Président a créé un groupe de rédaction, présidé par lui-même et avec la participation de l’ICOMOS, d’observateurs de l’Allemagne, d’Israël et de la Pologne ainsi que du Centre du patrimoine mondial. Suite à la recommandation du groupe de rédaction, le Bureau a adopté la décision suivante :

« Le Bureau prend note du rapport du Ministre des Affaires intérieures et de l’Administration qui traite du programme stratégique gouvernemental pour Oswiecim, du groupe international d’experts et de la question de la zone tampon autour du site du patrimoine mondial. Il se félicite de la décision du Gouvernement de prolonger le programme stratégique pour cinq années supplémentaires, jusqu’en  2007. Il regrette que le groupe international d’experts ne se soit pas réuni depuis mars 1999. Il exprime l’espoir que, sous l’égide du Conseil international d’Auschwitz, son mandat pourra faire l’objet d’un accord et que le groupe pourra effectivement se réunir et contribuer à la mise au point d’un plan de gestion pour la zone du Musée d’Etat et de ses abords, comme le mentionne la Déclaration concernant les principes pour la mise en œuvre du programme Oswiecim qui a été signée le 5 mars 1997.

V.272     Le Bureau rappelle que l’aire inscrite sur la Liste du patrimoine mondial coïncide avec l’aire du Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau et que concernant la question de la zone tampon, le dossier de proposition d’inscription du site, soumis par les autorités polonaises le 6 juin 1978, mentionne l’extension de la zone actuelle de protection de 300 à 1000 mètres et le fait qu’une zone de silence et une zone de protection étaient indiquées sur une carte jointe au dossier (voir Annexe VI). Notant que la question de la zone tampon et de la nécessité d’un plan de préservation du site et de ses abords est débattue aux sessions du Bureau et du Comité depuis 1996, le Bureau rappelle que le Comité du patrimoine mondial, à sa vingt-deuxième session (1998) a confirmé son soutien aux principes énoncés dans la Déclaration de mars 1997 et à la poursuite de ce processus de manière consensuelle entre toutes les parties concernées et qu’il a exprimé le souhait qu'aucune démarche ne soit entreprise sans que le consensus n'ait été atteint. Il note avec regret qu’un consensus n’a pu être atteint sur la question de la planification et de la protection des alentours des Camps de concentration d’Auschwitz et de Birkenau et que le Ministre déclare dans son rapport que la zone tampon légale effective est une bande de terre qui ne dépasse pas 100 m de large depuis les limites du Monument de l’Holocauste  et que l’aménagement du sol à l’extérieur de cette zone dépend exclusivement de la décision des responsables du conseil municipal. Le Bureau note qu’aucune information ne lui a été communiquée sur les plans préparés ou en cours d’établissement par les autorités locales.

V.273     Le Bureau félicite l’État partie de la création de la zone de 100 mètres en tant que zone assujettie à une réglementation et à des contrôles stricts, de l’étude complète entreprise par le Musée d’Etat sur la situation de l’aire avant, pendant et après la guerre et sur l’importance qu’il attache à l’éducation des jeunes.

V.274     Cependant, le Bureau estime que la zone de 100 mètres ne peut être considérée comme l’équivalent d’une zone tampon et qu’il faut d’urgence :

(i)         confirmer l’existence de la zone tampon spécifique au site et qui avait été soumise lors de la proposition d’inscription du site sur la Liste du patrimoine mondial et mettre en œuvre les pratiques de gestion appropriées dans cette zone, sous la responsabilité des autorités nationales ;

(ii)       établir un plan de gestion pour la zone qui est sous l’autorité du Musée d’Etat et pour la zone tampon.

V.275     Le plan de gestion pour le Musée d’Etat et la zone tampon devrait :

  • garantir la préservation du caractère sacré et symbolique des deux camps de concentration d’Auschwitz et de Birkenau et de leurs environs ;
  • empêcher des constructions et/ou des fonctions inadaptées dans leur voisinage, y compris la discothèque ;
  • assurer la préservation d’éléments qui ne font pas actuellement partie du Musée d’Etat et site du patrimoine mondial mais qui lui sont intimement associés et qui sont essentiels pour la compréhension et l’interprétation du site (par exemple la zone entre Auschwitz et Birkenau où sont situées les lignes de chemin de fer). L’étude mentionnée ci-dessus pourrait constituer la base de l’identification de ces éléments.
  • Assurer le lien physique entre les deux sites [Auschwitz et Birkenau], comme il est mentionné dans la Déclaration de mars 1997.

V.276     Le Bureau prend note avec satisfaction de l’invitation à une visite de travail proposée par le Président du Conseil international d’Auschwitz par lettre datée du 25 mai 2001. Il demande donc au Secrétariat de prendre les dispositions nécessaires pour la visite d’une mission UNESCO-ICOMOS. Il espère sincèrement et compte qu’une telle mission contribuera à une coopération effective et constructive entre toutes les parties concernées et aboutira à une compréhension commune et à un accord sur les moyens de protéger et de gérer efficacement les Camps de concentration et leurs abords.

V.277     Le Bureau décide de reporter l’examen complémentaire de cette question à sa vingt-cinquième session extraordinaire et à la vingt-cinquième session du Comité du patrimoine mondial. »

V.278     Le Président a informé le Bureau qu’il entreprendrait une mission à Auschwitz- Birkenau, les 1 et 2 juillet 2001, avec des représentants du Centre, de l’ICOMOS et du groupe international d’experts.

Le Bureau pourrait souhaiter adopter la décision suivante et la transmettre au Comité pour action :

“ Le Comité prend note du rapport de la visite sur le site du Camp de concentration d’Auschwitzet ses alentours  et remercie le Président de son grand engagement envers ce site. Le Comité prie instamment l’Etat partie de mettre en œuvre les recommandations de la mission dès que possible et demande aux autorités de fournir un rapport pour le 1er février 2002 comprenant les détails du statut de la mise en œuvre de ces recommandations. ”

Année du rapport : 2001
Pologne
Date d'inscription : 1979
Catégorie : Culturel
Critères : (vi)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.