Tombes des rois du Buganda à Kasubi
Facteurs affectant le bien en 2011*
- Activités de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
Destruction suite à un incendie du Muzibu Azaala Mpanga
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
Incendie ayant entraîné la destruction du bien.
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
Proposé ci-après dans le projet de décision
Mesures correctives pour le bien
Proposées ci-après dans le projet de décision
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2011
Montant total approuvé : 111 292 dollars E.U.
2010 | Strategic plan for the reconstruction of burnt Kasubi ... (Approuvé) | 71 342 dollars E.U. |
2005 | Kasubi Tombs, World Heritage Site Uganda, Research ... (Approuvé) | 19 950 dollars E.U. |
1998 | Training for the conservation and maintenance of Kasubi ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2011**
Avril 2010 : mission du Centre du patrimoine mondial ; novembre 2010 : mission de suivi réactif CPM/ICOMOS/ICCROM.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2011
Du 8 au 11 novembre 2010, une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM a visité le bien pour conseiller les parties prenantes sur la reconstruction globale du Muzibu Azaala Mpanga, afin de définir, en collaboration avec l’État partie, un État de conservation souhaité (ECS) en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, des mesures correctives et un calendrier de mise en œuvre pour atteindre cet état de conservation souhaité. Le 21 février 2011, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation en réponse aux recommandations du Comité du patrimoine mondial à sa 34e session, puis a soumis le 30 mars 2011 une stratégie de reconstruction révisée. Le rapport de mission peut être consulté en ligne à l’adresse web suivante : https://whc.unesco.org/fr/sessions/35COM.
a) Stratégie de reconstruction révisée
La stratégie de reconstruction révisée est une version plus développée que celle soumise en 2010. Elle a tiré profit des consultations avec les parties prenantes, notamment l’ensemble de la communauté, ainsi que d’une recherche documentaire sur des points spécifiques de la reconstruction, et des discussions avec l’équipe de mission de suivi réactif. Elle a été élaborée par le comité technique national pour la reconstruction du Muzibu Azaala Mpanga instauré dans l’optique de coordonner la mise en œuvre de la restauration des tombes de Kasubi. Le comité se compose de représentants du gouvernement ougandais, du royaume du Buganda et de la commission nationale de l’Ouganda pour l’UNESCO.
La stratégie révisée aborde désormais clairement les points clés suivants : justification du modèle de reconstruction ; recherche iconographique et archivistique ; documentation du site du Muzibu Azaala Mpanga ; inventaire des artéfacts sauvés ; identification des matériaux pour la reconstruction ; pratiques de construction traditionnelles ; rites cérémoniels en rapport avec la reconstruction ; gestion de projet de la reconstruction ; protection contre les incendies ; renforcement des capacités ; documentation de la reconstruction ; et implication des parties prenantes. Elle inclut un plan d’action et un projet de plan de gestion des risques. Les autres points examinés lors de la mission et soulignés dans le rapport sont :
§ Recherche
L’incendie a fait pleinement prendre conscience des lacunes en matière de connaissance de l’architecture ganda traditionnelle, érigée avant l’ère coloniale et son évolution au XXe siècle. Il n’existe aucune archive détaillée des versions antérieures du Muzibu Azaala Mpanga. La mission note le réel regain d’intérêt actuel pour la connaissance et les compétences traditionnelles, en particulier parmi les plus jeunes membres des clans du Baganda impliqués dans le projet de reconstruction. La mission a considéré qu’une recherche ciblée sur les nombreuses tombes existantes était nécessaire tout comme la collecte d’informations susceptibles d’être conservées dans les bibliothèques britanniques. La valeur immatérielle du bien est liée aux cérémonies mais également à la connaissance des pratiques de construction traditionnelles.
§ Preuves sur lesquelles baser la reconstruction
Le Muzibu Azaala Mpanga a initialement été construit en 1882 et est devenu un mausolée royal en 1884. En 1905, la taille de l’édifice a été revue à la baisse en raison de problèmes structurels liés à la grandeur de son toit. Un autre remaniement de l’édifice a eu lieu en 1938 et, à cette époque, des matériaux non vernaculaires ont été introduits. Supprimant les multiples poteaux qui soutenaient le toit, des supports en béton et poutres en acier ont permis de récupérer plus d’espace au sol. Dans la mesure où toute reconstruction des premiers édifices ne peut être que conjecturale, la mission a par conséquent pris le modèle de 1938 pour base de reconstruction. Il est toutefois proposé que le sommet soit rehaussé afin que le toit soit plus raide et plus semblable au profil des premiers édifices, et permette un écoulement plus rapide des eaux de pluie.
§ Compétences et renforcement des capacités
La stratégie de reconstruction a grandement fait ressortir le rôle clé joué par les artisans qui possèdent une connaissance des techniques et des matériaux de construction traditionnels. Le processus de reconstruction a fait naître un regain d’intérêt pour les aspects techniques et sociaux de ce travail, partagé entre différents clans. Le travail du maître chaumier, en exercice depuis 1968, et de ses apprentis est désormais d’une importance suprême. La mission a noté qu’en dehors de ces chaumiers, aucun autre groupe d’artisans ne détenait de connaissance sur les méthodes de construction historiques ni sur les spécificités des matériaux utilisés avant la reconstruction de 1938. La stratégie prévoit par ailleurs des activités de renforcement des capacités pour les ouvriers qualifiés, notamment les chaumiers, décorateurs, conservateurs, ingénieurs et architectes, afin d’améliorer la gestion du processus de reconstruction.
§ Gestion de projet de la reconstruction
La responsabilité de la reconstruction incombe aux autorités au plus haut niveau national. La reconstruction sera gérée par un accord tripartite entre le gouvernement de l’Ouganda, le royaume du Buganda et la commission nationale de l’Ouganda pour l’UNESCO et sera pilotée par un comité du Conseil exécutif. La reconstruction sera prise en charge par le comité technique. Un architecte d’opération, un gestionnaire de site et un chef de site (qui est un conservateur), ont été nommés. La documentation sera réalisée par le personnel et des étudiants de l’université de Makerere (Ouganda).
§ Documentation du processus de reconstruction
L’ensemble du processus de reconstruction sera consigné, incluant la collecte des matériaux et la documentation des réunions, cérémonies et réponses des visiteurs. Cinq porteurs de traditions du royaume du Buganda seront identifiés et formés pour décrire les éléments du patrimoine immatériel. Cette documentation devrait être compilée dans un rapport officiel illustré qui, de l’avis de la mission, devrait montrer la mise en œuvre réussie de l’ensemble du processus de reconstruction.
§ Stratégie de gestion des risques
La mission a noté la grande vulnérabilité au feu d’un nombre élevé de structures restantes en conséquence d’un câblage défectueux et d’un défaut de suivi et d’entretien réguliers. La stratégie de reconstruction inclut une stratégie de gestion des risques qui envisage les principales menaces sur l’ensemble du bien. Cela inclut, en plus des risques d’incendie, l’empiètement, la décharge de déchets, l’absence de suivi et d’entretien réguliers et la possible démotivation des artisans traditionnels s’ils ne sont pas convenablement reconnus. La mission a compris qu’une stratégie distincte de prévention des incendies avait été élaborée mais celle-ci n’a pas été communiquée à la mission.
b) Plan de gestion
Un plan de gestion révisé 2011-2015 a été lancé le 27 janvier 2011. Ce plan de gestion établit clairement la structure de gestion du site, les rôles et responsabilités des parties prenantes clés et traduit le changement d’orientation et d’approche en réaction aux destructions dues à l’incendie. Afin de traiter la complexité du processus de reconstruction, un système de gestion amendé sera mis en place en 2012 par le gestionnaire de site nouvellement nommé. Le plan de gestion révisé entend renforcer le rôle et le statut des gardiens traditionnels et la mission espère qu’ils seront désormais récompensés de manière plus appropriée selon leur degré d’implication et de responsabilité.
c) Conservation du bien
Le processus de reconstruction a également attiré l’attention sur la conservation générale du bien et la nécessité d’apporter des améliorations aux autres édifices, aux clôtures et au paysage en général. La mission a noté que l’état de conservation général du bien était mauvais. Elle s’est également dite préoccupée par le fait que la maison des tambours et la maison des costumes qui ont récemment été reconstruites ne reflètent pas les aspects clés de l’architecture ganda. Elles ont été construites autour d’un haut cylindre en béton, élevé sur des plinthes, et leurs toits de chaume raides ne descendent pas presque au niveau du sol comme dans les structures traditionnelles. En plus de ne pas être conformes à la tradition, ces toits rendent l’entretien des chaumiers encore plus difficile. La plupart des autres édifices dans la cour intérieure (en dehors de la maison des gardiens) ressemblent peu à l’architecture ganda traditionnelle, ce qui engendre de graves vulnérabilités pour l’authenticité de l’ensemble. La mission a noté que la stratégie prévoyait la préparation d’un plan directeur général pour l’ensemble du bien. Le budget qui a été établi pour la reconstruction inclut la réhabilitation de la maison des gardiens, l’apport d’améliorations à la maison des tambours royaux, la rénovation de 15 autres maisons, la fourniture d’un système d’alimentation en eau permanent (crucial pour le matériel de lutte contre les incendies), et l’amélioration du système de drainage et du réseau d’égouts.
La mission note que les menaces qui pesaient sur le bien en raison de la commercialisation de 16 hectares de terre ont apparemment été évitées.
Elle a considéré qu’il était essentiel que le développement futur consolide les attributs culturels du bien afin de préserver son intégrité. Dans l’ensemble, la mission a conclu que des progrès suffisants avaient été accomplis pour permettre à l’État partie de débuter les travaux d’urgence et de préparation du site et que la stratégie révisée, ainsi que les dessins de reconstruction révisés, le plan d’action actualisé, la nomination d’un gestionnaire de site et la mise en place d’une structure de gestion générale étaient les conditions préalables nécessaires pour permettre une reconstruction satisfaisante du Muzibu Azaala Mpanga. Toutefois, les phases complémentaires de reconstruction doivent reposer sur des plans et dessins détaillés approuvés. La mission a reconnu la pression de nombreuses parties prenantes pour que le travail soit entrepris aussi rapidement que possible afin de clôturer à nouveau les espaces sacrés. Toutefois, une juste mesure doit être trouvée entre cette nécessité et celle d’une reconstruction qui conserve la valeur universelle exceptionnelle.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2011
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives accueillent avec satisfaction la stratégie de reconstruction révisée détaillée à même de constituer la base de l’ensemble du projet de reconstruction, et la manière dont elle a été élaborée en totale consultation avec l’ensemble des parties prenantes clés. Ils notent que l’incendie a attiré l’attention sur la conservation générale du bien et a intensifié la prise de conscience du lien fondamental entre les édifices et le patrimoine immatériel afférent non seulement aux cérémonies religieuses mais également à la connaissance traditionnelle des matériaux et pratiques de construction. Cela a fait naître un regain d’intérêt pour la connaissance et les compétences traditionnelles, en particulier parmi les plus jeunes membres des clans du Baganda. Il est apparu évident que la réussite entière du projet de reconstruction dépendait d’artisans qualifiés. Fort heureusement, il en existe encore quelques-uns, en particulier le maître chaumier qui exerce depuis plus de 40 ans et ses apprentis, mais il est nécessaire de renforcer les capacités des maçons et décorateurs afin d’entretenir les compétences et de les transmettre aux jeunes générations. Il manque néanmoins un programme de recherche général pour documenter les traditions de construction sur les autres tombes présentes au Baganda, programme qui doit être doté en ressources et organisé dès que possible afin de documenter le projet.
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives souhaitent souligner toutefois que la prévention des incendies, qui est le principal risque de catastrophe pour le bien, doit être traitée de manière prioritaire. La stratégie de reconstruction pour le Muzibu Azaala Mpanga devrait inclure un système de protection contre les incendies efficace et approprié, basé sur les conseils avisés d’un professionnel ayant une expérience en protection contre les incendies pour le patrimoine culturel, les structures en bois d’œuvre et les constructions en chaume. De plus, une stratégie de protection contre les incendies pour l’ensemble du bien, incluant tout rattrapage nécessaire de la structure existante, devrait être élaborée.
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent que la tragédie de l’incendie a attiré l’attention sur la conservation et la gestion générale du bien et mis en avant les menaces qui pèsent sur son intégrité et son authenticité à cause d’un manque de suivi et d’entretien et du développement de nouvelles constructions inappropriées. La plus grande menace, toutefois, pourrait venir de projets antérieurs à l’incendie qui prévoyaient la vente ou commercialisation de quelques 16 hectares du site. Il est compris que ces projets ont été suspendus. Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives considèrent que l’État partie doit s’engager officiellement à ne pas vendre de quelconque partie du bien en vue d’un développement commercial et garantir en outre la conservation des terres agricoles comme un attribut de la valeur universelle exceptionnelle. Ils soulignent également l’utilité que le plan directeur traite la nécessité de protéger l’intégrité de l’ensemble du bien et que ce plan soit élaboré dès que possible.
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent que le projet de reconstruction a fait ressortir la nécessité de recadrer la gestion du bien et voient en la révision du plan de gestion et en la nomination d’un gestionnaire de site la possibilité d’introduire un système de gestion consolidé reconnaissant le rôle clé des artisans.
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives recommandent que la stratégie de reconstruction soit adoptée comme base pour le projet de reconstruction, en émettant deux réserves, à savoir qu’un plan détaillé de prévention des incendies soit présenté au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant que les travaux ne commencent et que la stratégie inclue un projet de recherche et documentation sur les méthodes de construction traditionnelles des autres tombes ganda. Ils sont d’avis que les travaux d’urgence et de nettoyage du site qui font l’objet d’une demande d’assistance d’urgence peuvent désormais commencer. Cela inclut la sécurisation des limites et du chantier et la mise en place de systèmes de protection contre les incendies, sous réserve d’approbation des plans détaillés. Ils recommandent également que le Comité du patrimoine mondial demande à l’État partie de soumettre des plans encore plus détaillés au Centre du patrimoine mondial, accompagnés du plan directeur général, pour examen par les Organisations consultatives.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2011
35 COM 7A.17
Tombes des rois du Buganda à Kasubi (Ouganda) (C 1022)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7A.Add,
2. Rappelant la décision 34 COM 7B.53, adoptée à sa 34e session (Brasilia, 2010),
3. Accueille avec satisfaction la stratégie de reconstruction révisée comme base de la reconstruction du Muzibu Azaala Mpanga, reconnaît les efforts collaboratifs qui ont permis de l'élaborer, et considère que la stratégie devrait inclure les résultats d'un projet de recherche visant à réunir une documentation sur les pratiques de construction traditionnelles des autres tombes ganda qui documentera les plans détaillés ;
4. Demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant que les travaux ne commencent les détails du plan de prévention contre les incendies pour l'ensemble du bien ainsi que les dessins de reconstruction définitifs pour le Muzibu Azaala Mpanga ;
5. Considère également que, suivant l'examen du plan de prévention contre les incendies par les Organisations consultatives, les travaux peuvent commencer avec des mesures de déblaiement du site et d'urgence pour protéger le bien, y compris l'installation de protection contre les incendies ;
6. Accueille également avec satisfaction le regain d'intérêt pour la connaissance et les compétences traditionnelles afférentes à la construction des édifices et note le rôle crucial joué par les maîtres artisans dans le projet de reconstruction;
7. Note également le piètre état de conservation de l'ensemble du bien et prie l'État partie d'élaborer très rapidement un plan directeur général pour le bien afin de traiter les menaces qui pèsent sur l'intégrité et l'authenticité dues à l'empiètement et aux altérations des édifices traditionnels, et de soumettre ce plan au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives ;
8. Note par ailleurs la décision du royaume du Baganda d'abandonner les projets de développement de 16 hectares du bien, ce qui aurait pu avoir un impact irréversible sur la valeur universelle exceptionnelle du bien, et prie également l'État partie de mettre en place de solides mécanismes de protection pour le bien dans son ensemble afin de garantir que les terres agricoles ne fassent pas l'objet de développement ;
9. Adopte l'État de conservation souhaité suivant en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril :
a) achèvement de la reconstruction appropriée du Muzibu Azaala Mpanga, incluant un système de protection contre les incendies efficace et approprié et tenant compte des résultats d'une étude des pratiques de construction traditionnelles des autres tombes ganda et de la restauration des édifices afférents associées aux artisans ganda,
b) existence d'une stratégie de gestion des risques de catastrophes incluant l'installation d'un système de protection contre les incendies efficace pour l'ensemble du bien,
c) mise en place de mesures garantissant que la vitalité du bien est préservée grâce au transfert de connaissance aux futures générations,
d) conservation des attributs clés de l'ensemble du bien, y compris clôtures et arbres de bordure, et retrait des constructions inappropriées,
e) mise en place de structures de gestion pour veiller à ce que les gardiens et artisans aient des conditions de vie et de travail appropriées,
f) adoption d'un plan directeur général pour le bien ;
10. Adopte également les mesures correctives et le calendrier suivants, afin de restaurer l'intégrité et l'authenticité du bien, suite à la destruction du Muzibu Mzaala Mpanga, et satisfaire l'état de conservation souhaité:
a) initier un projet de recherche visant à documenter les matériaux et les techniques de construction traditionnels des édifices funéraires ganda,
b) reconstruire le Muzibu Mzaala Mpanga et pleinement documenter le processus, détaillant tous les matériaux et leurs sources ainsi que les cérémonies associées et mettre ce matériel à la disposition de tous - fin 2012,
c) préparer un plan directeur pour l'ensemble du bien pour le retrait par phase des constructions inappropriées, la restauration des autres édifices et le rétablissement des clôtures et arbres frontière - juin 2012,
d) mettre en œuvre le plan de gestion sur une période de deux ans,
e) améliorer le rôle et le profil des gardiens et artisans vis-à-vis de leur connaissance des pratiques traditionnelles - décembre 2011,
f) élaborer et mettre pleinement en œuvre une stratégie de gestion des risques de catastrophes,
g) élaborer une stratégie de renforcement des capacités ;
11. Demande également à l'État partie d'inviter une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM pour évaluer les progrès accomplis dans le projet de restauration et dans la mise en œuvre de toutes les mesures correctives ;
12. Demande en outre à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2012, un rapport actualisé sur le projet de reconstruction et les points susmentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012;
13. Décide de maintenir les Tombes des rois du Buganda à Kasubi (Ouganda) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
35 COM 8C.2
Établissement de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens maintenus)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Faisant suite à l'examen des rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-11/35.COM/7A, WHC-11/35.COM/7A.Add, et WHC-11/35.COM/7A.Add.Corr),
2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision 35 COM 7A.24)
- Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 35 COM 7A.25)
- Belize, Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (décision 35 COM 7A.15)
- Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision 35 COM 7A.32)
- Colombie, Parc national de Los Katios (décision 35 COM 7A.16)
- Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision 35 COM 7A.2)
- Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 35 COM 7A.3)
- Égypte, Abou Mena (décision 35 COM 7A.19)
- États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 35 COM 7A.14)
- Ethiopie, Parc national du Simien (décision 35 COM 7A.9)
- Géorgie, Cathédrale de Bagrati et monastère de Ghélati (décision 35 COM 7A.29)
- Géorgie, Monuments historiques de Mtskheta (décision 35 COM 7A.30)
- Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 35 COM 7A.20)
- Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision 35 COM 7A.21)
- Jérusalem, Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (décision 35 COM 7A.22)
- Madagascar, Forêts humides de l'Atsinanana (décision 35 COM 7A.10)
- Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 35 COM 7A.11)
- Ouganda, Tombes des rois du Buganda à Kasubi (décision 35 COM 7A.17)
- Pakistan, Fort et jardins de Shalimar à Lahore (décision 35 COM 7A.27)
- Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 35 COM 7A.33)
- Philippines, Rizières en terrasses des cordillères des Philippines (décision 35 COM 7A.28)
- République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St. Floris (décision 35 COM 7A.1)
- République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 35 COM 7A.4)
- République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 35 COM 7A.5)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision 35 COM 7A.6)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision 35 COM 7A.7)
- République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 35 COM 7A.8)
- République islamique d'Iran, Bam et son paysage culturel (décision 35 COM 7A.26)
- République-Unie de Tanzanie, Ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara (décision 35 COM 7A.18)
- Sénégal, Niokolo-Koba (décision 35 COM 7A.12)
- Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision 35 COM 7A.31)
- Venezuela, Coro et son port (décision 35 COM 7A.34)
- Yémen, Ville historique de Zabid (décision 35 COM 7A.23)
Projet de décision : 35 COM 7A.17
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7A.Add,
2. Rappelant la décision 34 COM 7B.53, adoptée à sa 34e session (Brasilia, 2010),
3. Accueille avec satisfaction la stratégie de reconstruction révisée comme base de la reconstruction du Muzibu Azaala Mpanga, reconnaît les efforts collaboratifs qui ont permis de l’élaborer, et considère que la stratégie devrait inclure les résultats d’un projet de recherche visant à réunir une documentation sur les pratiques de construction traditionnelles des autres tombes ganda qui documentera les plans détaillés ;
4. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant que les travaux ne commencent les détails du plan de prévention contre les incendies pour l’ensemble du bien ainsi que les dessins de reconstruction définitifs pour le Muzibu Azaala Mpanga ;
5. Considère également que, suivant l’examen du plan de prévention contre les incendies par les Organisations consultatives, les travaux peuvent commencer avec des mesures de déblaiement du site et d’urgence pour protéger le bien, y compris l’installation de protection contre les incendies ;
6. Accueille également avec satisfaction le regain d’intérêt pour la connaissance et les compétences traditionnelles afférentes à la construction des édifices, note le rôle crucial joué par les maîtres artisans dans le projet de reconstruction ;
7. Note également le piètre état de conservation de l’ensemble du bien et prie l’État partie d’élaborer très rapidement un plan directeur général pour le bien afin de traiter les menaces qui pèsent sur l’intégrité et l’authenticité en conséquence de l’empiètement et des altérations des édifices traditionnels, et de soumettre ce plan au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives ;
8. Note par ailleurs la décision du royaume du Baganda d’abandonner les projets de développement de 16 hectares du bien, ce qui aurait eu un impact irréversible sur la valeur universelle exceptionnelle du bien et prie également l’État partie de mettre en place de solides mécanismes de protection pour le bien dans son ensemble afin de garantir que les terres agricoles ne fassent pas l’objet de développement ;
9. Adopte l’État de conservation souhaité suivant en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril :
a) achèvement de la reconstruction appropriée du Muzibu-Azaala-Mpanga, incluant un système de protection contre les incendies efficace et approprié et [tenant compte] des résultats d’une étude des pratiques de construction traditionnelles des autres tombes ganda et de la restauration des édifices afférents associées aux artisans ganda,
b) existence d’une stratégie de gestion des risques de catastrophes incluant l’installation d’un système de protection contre les incendies efficace pour l’ensemble du bien,
c) mise en place de mesures garantissant que la vitalité du bien est préservée grâce au transfert de connaissance aux futures générations,
d) conservation des attributs clés de l’ensemble du bien, y compris clôtures et arbres frontière, et retrait des constructions inappropriées,
e) mise en place de structures de gestion pour veiller à ce que les gardiens et artisans aient des conditions de vie et de travail appropriées,
f) adoption d’un plan directeur général pour le bien ;
10. Adopte également les mesures correctives et le calendrier suivants, afin de restaurer l’intégrité et l’authenticité du bien, suite à la destruction du Muzibu Mzaala Mpanga, et satisfaire l’état de conservation souhaité :
a) initier un projet de recherche visant à documenter les matériaux et les techniques de construction traditionnels des édifices funéraires ganda,
b) reconstruire le Muzibu Mzaala Mpanga et pleinement documenter le processus, détaillant tous les matériaux et leurs sources ainsi que les cérémonies associées et mettre ce matériel à la disposition de tous – fin 2012,
c) préparer un plan directeur pour l’ensemble du bien pour le retrait par phase des constructions inappropriées, la restauration des autres édifices et le rétablissement des clôtures et arbres frontière – juin 2012,
d) mettre en œuvre le plan de gestion sur une période de deux ans,
e) améliorer le rôle et le profil des gardiens et artisans vis-à-vis de leur connaissance des pratiques traditionnelles - décembre 2011,
f) élaborer et mettre pleinement en œuvre une stratégie de gestion des risques de catastrophes,
g) élaborer une stratégie de renforcement des capacités ;
11. Demande également à l’État partie d’inviter une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM pour évaluer les progrès accomplis dans le projet de restauration et dans la mise en œuvre de toutes les mesures correctives ;
12. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2012, un rapport actualisé sur le projet de reconstruction et les points susmentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012 ;
13. Décide de maintenir les Tombes des rois du Buganda à Kasubi (Ouganda) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.