Du 2 au 4 novembre 2011, au Théâtre du Grand Marché à Saint-Denis de La Réunion, se tiendront les premiers «Entretiens du patrimoine de l'océan Indien : la ville patrimoniale ».
Le Ministère français de la Culture et de la Communication (ENSAM/DAC-OI) et le conseil régional de La Réunion inaugureront les 2/3/4 novembre 2011 à Saint-Denis (île de La Réunion) les premiers Entretiens du Patrimoine de l’océan Indien.
Placé sous le patronage de son excellence l’Ambassadeur délégué à la coopération régionale dans la zone océan Indien, Philippe Leyssene, et du préfet de la région Réunion, Michel Lalande, sous l'égide de l'UNESCO et proposé dans le cadre de « 2011, année des Outre-mer », ce colloque réunit des spécialistes reconnus chacun dans leur domaine avec l'ambition de développer une réflexion et une coopération autour de l’océan Indien et du patrimoine commun qu’il représente pour tous les pays de cette zone géographique.
Cette démarche associe une approche scientifique à celle de différents acteurs de la société civile avec la volonté de développer une intelligence collective autour du patrimoine, matériel comme immatériel. Trente historiens et chercheurs de renommée mondiale: archéologues, architectes et spécialistes de la conservation venant de plus de quinze régions et pays bordant l’océan Indien, présenteront des sujets montrant la richesse et la diversité de la question du patrimoine et les liens multiples qui unissent nos pays depuis plusieurs millénaires.
Portés par l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Montpellier, antenne Réunion (Ensam/Réunion) et la Direction des affaires culturelles-océan Indien (Dac-oI), avec la Région Réunion, ce colloque est organisé en partenariat avec l'Institut de recherche pour le développement (IRD), le Département de La Réunion, les villes de Saint-Denis et de Montpellier, leThéâtre du Grand Marché, Île de la Réunion Tourisme (IRT), le musée La Saga du Rhum, Pils et France Culture.
Les débats de cette première édition porteront sur la ville patrimoniale, héritage des différentes civilisations qui ont contribué à la diversité culturelle des villes et des territoires du bassin indien océanique.
Si l’océan Indien constitue bien un espace géographiquement délimité, il semble ne pas constituer, au contraire de la Méditerranée, un « oceanus nostrum » conceptualisé. L’océan Indien n’a été perçu comme médium hauturier entre les masses émergées qui le bordent qu’à partir de l’histoire récente, les préoccupations politiques, économiques, religieuses des pays limitrophes étant le plus souvent continentales.
Pourtant, depuis l’antiquité, la frange côtière est fréquentée par les marchands romains, arabes et chinois qui se rendent jusqu’en Traprobana. La représentation de l’océan Indien se modifie avec l’arrivée des Portugais puis des Hollandais, des Anglais et des Français. Contrairement aux emprises européennes sur les Amériques, les flux et les reflux coloniaux pendant six siècles n’auront d’effet profond que sur les franges côtières, et se traduira par la création de toute pièce de multiples villes portuaires commerciales et défensives.
De nouveaux flux d’échanges de savoir et d’apports croisés se développeront alors à partir de ces villes en pleine croissance du fait de leur situation en interface avec l’océan et ses connexions maritimes. Leur destin se distanciera de leurs origines coloniales et elles constituent aujourd’hui un maillage économique et portuaire à l’échelle mondiale.
C’est sous ces différents éclairages que le concept de l’océan Indien comme espace culturel prend tout son sens. Cet espace n’englobe certes pas les états dans leurs globalités, mais principalement leurs franges métissées d’échanges multiples, véhiculées par l’océan depuis des millénaires. La notion de patrimoine doit y être comprise dans ses différentes dimensions culturelles et sociales, matérielles et immatérielles.
De par l’ancienneté des relations, des migrations, des tensions, des métissages et héritages multiples qui ont marqué ses populations côtières, l’océan Indien constitue un espace culturel d’une grande intensité dont le potentiel de créativité s’exprimera avec d’autant plus de force qu’il sera l’objet d’une reconnaissance et d’un enrichissement mutuel.
Dac-oI : René Bouvet , +262 (0)692 380 188 , rene.bouvet@culture.gouv.fr
Ensam : Béatrice Binoche, +262 (0)692 871 593 , b.binoche@orange.fr