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Réserve de biosphère du papillon monarque

Mexique
Facteurs affectant le bien en 2017*
  • Activités illégales
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Modification du régime des sols
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
  • Autres menaces :

    Déclin de la population d’hivernage de papillons monarques sur le territoire du bien

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Exploitation forestière illégale
  • Pression touristique associée à l’augmentation du nombre de visiteurs et à une concentration élevée dans des zones spécifiques
  • Empiètement agricole
  • Feux de forêt (problème résolu)
  • Déclin de la population d’hivernage de papillons monarques sur le territoire du bien
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2017
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2017**

Janvier 2011: mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / UICN

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2017

Le 23 juin 2016, l’État partie a répondu à une lettre envoyée par le Centre du patrimoine mondial demandant des informations concernant des projets de réouverture d’une mine de cuivre à proximité du bien, confirmant ce qui suit :

  • La mine est située dans la zone tampon de la Réserve de biosphère du papillon monarque (RBPM) ; toutefois, son exploitation a été suspendue en 1990 ;
  • En 2005, la société Industrial Minera México a présenté une déclaration d’impact sur l’environnement concernant l’exploration, l’extraction et le traitement minier dans la zone (Projet Angangueo) qui a été approuvée par la Direction générale de l’impact et des risques environnementaux (DGIRA) à condition que le projet reçoive l’autorisation de changement d’affectation des terres ;
  • En 2014, une demande de changement d’affectation des terres portant sur une zone forestière de 6,96 ha a été soumise par la société au Secrétariat à l’environnement et aux ressources naturelles (Secretaría de Medio Ambiente y Recursos Naturales - SEMARNAT) et transmise à la Commission nationale mexicaine pour la protection des zones protégées (Comisión Nacional de Áreas Naturales Protegidas - CONANP) pour évaluation technique. La CONANP a conclu que la proposition était incompatible avec les objectifs de conservation de la RBPM et par conséquent le SEMARNAT n’a pas autorisé la demande de changement d’affectation des terres. Toutefois, une nouvelle demande a été soumise par la société. En février 2016, une réunion s’est tenue entre la société et différentes autorités afin de « simplifier les procédures pour lancer la construction et l’exploitation minière à Angangueo dans la Réserve de biosphère » ;
  • Un Groupe spécial a été établi par le Comité consultatif sur les réserves de biosphères afin d’évaluer la question d’une éventuelle exploitation minière et des consultations ont été tenues avec divers experts. Les principales conclusions étaient que le projet actuel manquait d’évaluation des risques et d’un plan de restauration.
  • Le 16 juillet 2016, l’État partie a fourni des informations complémentaires sur l’exploitation forestière illégale sur le territoire du bien, déclarant que sur la période 2009-2015, une superficie de 36,10 ha du bien avait été dégradée en raison de l’abattage illégal de bois ; toutefois, les activités illégales ont diminué depuis 2008 grâce aux activités de surveillance entreprises avec le soutien des communautés locales. Les activités de restauration sont en cours dans la zone concernée par l’exploitation forestière illégale de 2015.

Le 1er février 2017, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1290/documents/, fournissant les informations suivantes :

  • L’exploitation forestière illégale en 2015-2016 a diminué au sein du bien, passant de 19,90 ha en 2014-2015 à 11,92 ha. Des informations sont également fournies sur la prévention et la gestion des incendies de forêt et les niveaux d’extraction légale du bois dans la zone tampon de la réserve de biosphère, ainsi que sur les patrouilles et l’application des lois. Depuis août 2016, la Gendarmeria Ambiental nouvellement créée est présente dans le bien et a combattu les activités illégales ;
  • Le Groupe de travail trilatéral de haut niveau, établi par le Canada, le Mexique et les États-Unis d’Amérique (USA) en 2014, a défini des objectifs à court et moyen termes et des activités de préservation de la migration du papillon monarque ;
  • Durant la saison d’hivernage 2015-2016, les colonies de papillons monarques occupaient 2,91 ha dans la RBPM, soit une augmentation de 255% par rapport à décembre 2014 (1,13 ha). Un autre site d’une superficie de 1,10 ha
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2017

Les informations détaillées fournies par l’État partie concernant diverses activités au niveau national ainsi que les efforts trilatéraux du Canada, du Mexique et des USA pour préserver la migration du papillon monarque sont les bienvenues. Les mesures entreprises par l’État partie pour combattre l’abattage illégal du bois au sein du bien semblent avoir abouti à une décrue des activités illégales ces dernières années. Toutefois, un incident est survenu en 2015 lorsque 10 ha ont été exploités illégalement au sein du bien, démontrant que ce dernier reste vulnérable. Il est par conséquent recommandé que le Comité demande à l’État partie de poursuivre et intensifier ses efforts.

L’information indiquant que la réouverture d’une mine de cuivre dans la zone tampon de la RBPM et à sa périphérie continue d’être discutée et soulève de sérieuses inquiétudes, sachant en particulier que la CONAMP avait conclu que le projet serait incompatible avec les objectifs de conservation de la Réserve de biosphère. Si la société décide de présenter un projet modifié, il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de réaliser une étude d’impact environnemental (EIE) du projet avec une évaluation spécifique des impacts potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément à la Note de conseil sur le patrimoine mondial de l’UICN concernant l’évaluation environnementale.

Enfin, les données de suivi montrant une augmentation de la superficie occupée par les colonies en hivernage dans la Réserve de biosphère en 2015-2016 par rapport aux chiffres extrêmement faibles des deux précédentes saisons sont encourageantes. Toutefois, ces chiffres sont encore bas et il n’est pas certain que la tendance soit confirmée étant donné que le bien reste vulnérable face à l’abattage illégal du bois et qu’il est actuellement menacé par des projets de réouverture d’une mine de cuivre au niveau de sa périphérie. Étant donné les graves stress subis par le papillon monarque dans son habitat et tout le long de sa migration, y compris le changement climatique, il est extrêmement important de réduire les menaces actuelles et potentielles pesant sur les colonies dans les sites d’hivernage au sein du bien. Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie d’inviter une mission de suivi réactif de l’UICN sur place afin d’évaluer les menaces actuelles et potentielles pesant sur sa VUE et de déterminer si les sites d’hivernage du papillon monarque sont suffisamment protégés sur le territoire du bien, en prenant en compte les données récentes du suivi et l’emplacement rapporté des colonies en hivernage.

Décisions adoptées par le Comité en 2017
41 COM 7B.16
Réserve de biosphère du papillon monarque (Mexique) (N 1290)
Le Comité du patrimoine mondial,
  1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 39 COM 7B.31, adoptée à sa 39e session (Bonn, 2015),
  3. Accueille favorablement les efforts trilatéraux entrepris par les États parties du Canada, du Mexique et des États-Unis d’Amerique pour préserver la migration des papillons monarques, y compris l’établissement d’un Groupe de travail trilatéral, et les encourage à poursuivre leurs efforts ;
  4. Accueille aussi favorablement les mesures importantes entreprises par l’État partie pour combattre l’abattage illégal de bois et restaurer les zones précédemment affectées, mais note avec inquiétude que le bien reste vulnérable face à cette menace et demande à l’État partie d’intensifier ses efforts à cet égard ;
  5. Note avec une vive inquiétude que des projets de réouverture d’une mine de cuivre à proximité du bien continuent d’être discutés malgré la conclusion de la Commission nationale mexicaine pour la protection des zones protégées (Comisión Nacional de Áreas Naturales Protegidas - CONANP) que le projet serait incompatible avec les objectifs de conservation de la Réserve de biosphère du papillon monarque, et demande également à l’État partie de garantir vigoureusement qu’aucune activité minière ne sera autorisée à proximité du bien si elle a un impact potentiellement négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  6. Demande en outre que l’État partie invite une mission de suivi réactif de l’UICN afin d’évaluer les menaces actuelles et potentielles pesant sur sa VUE du fait de l’abattage illégal du bois et des projets miniers proposés, et d’évaluer son état global de conservation et la protection des sites d’hivernage du papillon monarque tant au sein du bien qu’à proximité;
  7. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019.
Projet de décision : 41 COM 7B.16

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 39 COM 7B.31, adoptée à sa 39e session (Bonn, 2015),
  3. Accueille favorablement les efforts trilatéraux entrepris par les États parties du Canada, du Mexique et des États-Unis d’Amerique pour préserver la migration des papillons monarques, y compris l’établissement d’un Groupe de travail trilatéral, et les encourage à poursuivre leurs efforts ;
  4. Accueille aussi favorablement les mesures importantes entreprises par l’État partie pour combattre l’abattage illégal de bois et restaurer les zones précédemment affectées, mais note avec inquiétude que le bien reste vulnérable face à cette menace et demande à l’État partie d’intensifier ses efforts à cet égard ;
  5. Note avec une vive inquiétude que des projets de réouverture d’une mine de cuivre à proximité du bien continuent d’être discutés malgré la conclusion de la Commission nationale mexicaine pour la protection des zones protégées (Comisión Nacional de Áreas Naturales Protegidas - CONANP) que le projet serait incompatible avec les objectifs de conservation de la Réserve de biosphère du papillon monarque, et demande aussi à l’État partie de garantir vigoureusement qu’aucune activité minière ne sera autorisée à proximité du bien si elle a un impact potentiellement négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  6. Demande en outre que l’État partie invite une mission de suivi réactif de l’UICN afin d’évaluer les menaces actuelles et potentielles pesant sur sa VUE du fait de l’abattage illégal du bois et des projets miniers proposés, et d’évaluer son état global de conservation et la protection des sites d’hivernage du papillon monarque tant au sein du bien qu’à proximité;
  7. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019.
Année du rapport : 2017
Mexique
Date d'inscription : 2008
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2016) .pdf
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.