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Parc national du banc d'Arguin

Mauritanie
Facteurs affectant le bien en 2016*
  • Activités illégales
  • Effets liés à l’utilisation des Infrastructures de transport
  • Exploitation minière
  • Habitat
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Infrastructures de transport de surface
  • Infrastructures liées aux énergies renouvelables
  • Installations localisées
  • Pétrole/gaz
  • Pêche/collecte de ressources aquatiques
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Capacité de gestion et ressources insuffisantes
  • Pêche illégale/ collecte de ressources aquatiques 
  • Ramassage mécanique des coquillages 
  • Exploitation pétrolière 
  • Tourisme et fréquentation accrue avec la nouvelle route Nouadhibou-Nouakchott 
  • Effets liés à l’utilisation des Infrastructures de transport
  • Habitat
  • Activités illégales
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs / des visiteurs
  • Installations localisées
  • Exploitation minière
  • Pétrole/gaz
  • Infrastructures liées aux énergies renouvelables
  • Infrastructures de transport de surface
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2016

Montant total accordé : 150 000 dollars EU dans le cadre du programme marin du patrimoine mondial

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2016
Demandes approuvées : 2 (de 2004-2004)
Montant total approuvé : 35 000 dollars E.U.
2004 Supporting project for the executive authorities of the ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
2004 Detailed evaluation of Woodside environmental impact ... (Approuvé)   15 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2016**

2002, 2003, 2004, 2013 : missions du Centre du patrimoine mondial ; 2014 : Mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2016

L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 15 décembre 2015, lequel répond aux recommandations du rapport de la mission de suivi réactif menée en janvier 2014. Les deux rapports sont disponibles à https://whc.unesco.org/fr/list/506/documents/.

Pour répondre aux nombreux problèmes transversaux qui touchent le bien, le Comité du patrimoine mondial national a été élargi pour inclure tous les ministères concernés (Administration territoriale, Pêche, Mines, Aménagement du territoire, Environnement, Équipement et Transport, Tourisme, Agriculture, etc.). La gestion opérationnelle du bien a été transférée de Nouakchott à la ville nouvelle de Chami, en bordure du bien. Un nouveau plan de gestion et d’occupation des sols (2015-2019) pour le Parc national du banc d’Arguin (PNBA) a été élaboré par processus participatif.

L’État partie répond aux 18 recommandations de la mission de suivi réactif de manière très précise, positive et globale. Les avancées spécifiques indiquées sont les suivantes :

  • Le plan de la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL) est toujours en cours d’élaboration et il prendra en compte les spécificités de l’autorité de gestion du bien ;
  • Un document d’information a été soumis en février 2016 à l’Organisation maritime internationale pour classer le parc national du banc d’Arguin et ses environs Zone marine particulièrement sensible (ZMPS). La soumission officielle du dossier de demande est prévue en février 2017 ;
  • La Mauritanie a ratifié en mai 2015 l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie et le bien a signé un jumelage officiel avec le bien du patrimoine mondial La mer des Wadden (Danemark, Allemagne, Pays-Bas) dans le cadre de l’Initiative Voie de migration de mer de Wadden de février 2014 ;
  • La gouvernance a été améliorée grâce à l’intégration d’une représentation des différents ministères et de la population locale (maires de Chami et Nouamghar et un représentant de la population locale) au conseil administratif, et le conseil scientifique du banc d’Arguin a été redynamisé avec l’adoption d’un nouveau règlement intérieur ;
  • Le suivi des pêcheries a montré que les mesures destinées à réduire la pression sur les ressources halieutiques à l’intérieur et à l’extérieur du bien ont eu des résultats positifs, y compris des améliorations pour une vingtaine d’espèces démersales et une réduction importante du nombre de prises de raies et de requins ;
  • Le projet d’agrandissement de la mine d’or de Tasiast précédemment indiqué est toujours en suspens alors qu’aucun plan d’agrandissement du site d’extraction n’est envisagé, et que tout futur aménagement nécessitera une nouvelle évaluation d’impact environnemental (EIE) ;
  • Un processus d’élaboration de « diagnostic territorial » visant à acquérir une vision stratégique de tout nouveau développement dans le nord du pays a commencé.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2016

Les efforts déployés pour répondre aux recommandations de la mission de 2014 et les mettre en œuvre sont louables. Néanmoins, certains points restent encore à éclaircir.

La mission de 2014 a noté que la pêche au sein du bien était devenue de plus en plus commerciale, avec une augmentation des prises et le ciblage de certaines variétés de raies et de requins, ainsi qu’un problème de surpêche dans les eaux situées en dehors du bien. L’État partie indique que le débarquement de requins et de raies diminue. Néanmoins, il note que ce déclin pourrait venir de la migration des bateaux de pêche vers d’autres sites comme Teichott, Iwik et R’Gueiba, réduisant la pression de la pêche sur Arkeiss en particulier. Selon les données fournies par l’État partie, les niveaux de prise des requins et des raies égalent ceux de 1997, année où le problème s’est réellement déclaré. Tandis qu’il est clair que des efforts sont faits pour veiller à ce que la pêche soit pratiquée à des niveaux soutenables et que les espèces importantes comme les requins, les raies et les tortures sont protégées, deux aspects n’ont pas été traités : la nécessaire mise en place d’un système de permis pour éviter la pression de la pêche liée à l’immigration de communautés non résidentes venues pour pêcher, et le fait de savoir si le produit de la pêche des communautés locales au sein du parc devrait être commercialisé. Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de pleinement mettre en œuvre les recommandations de la mission à cet égard.

L’évaluation d’impact environnemental et social (EIES) de la route vers Nouamghar (2013) soumise par l’État partie met l’accent sur les nécessités sociales de cette route afin d’améliorer l’accessibilité de la communauté de Nouamghar. Tandis que l’on peut louer les efforts déployés pour réduire les effets négatifs que cette route pourrait engendrer, son impact sur la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien n’a pas été évalué. Des mesures claires de réduction de cet impact (y compris des restrictions d’utilisation et le contrôle d’accès au bien) doivent être prises de manière urgente.

L’État partie indique que tout nouvel aménagement dans la ville nouvelle de Chami sera soumis à une évaluation d’impact environnemental (EIE), mais aucune indication n’est donnée quant à la nature des aménagements envisagés. Par conséquent, et afin de permettre à l’État partie de définir des mesures pour éviter et si nécessaire réduire les impacts sur la VUE du bien de tout aménagement à Chami, il est recommandé de demander à l’État partie d’entreprendre une évaluation environnementale stratégique (EES) de tous les aménagements planifiés et prévus à Chami, y compris une évaluation des impacts sur la VUE du bien, conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale. On notera qu’une étude touristique est prévue.

Le développement de la mine d’or de Tasiast semble toujours en suspens. Les avancées du plan MARPOL pour répondre à d’éventuelles marées noires sont en cours, mais aucune information quant à l’exploration ou l’exploitation pétrolière dans les zones marines ayant une influence directe sur le bien n’est fournie. Tout développement futur de la mine d’or de Tasiast et d’exploitation pétrolière off-shore doit être sujet à une EIE, y compris une évaluation spécifique des impacts potentiels sur la VUE du bien, conformément à la Note consultative de l’UICN susmentionnée.

Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de pleinement mettre en œuvre toutes les recommandations de la mission de 2014.

Le Centre du patrimoine mondial a organisé en mars 2016 un atelier sur l’implication des communautés locales dans la gestion et la conservation des sites du patrimoine mondial dans la région arabe à Nouakchott et au banc d’Arguin, avec la participation active de la communauté locale Imraguen. Pendant cet atelier, le PNBA a fait preuve d’efforts en impliquant les communautés locales dans la gestion du bien. Les représentants de la communauté Imraguen ont demandé que leur accessibilité au bien soit encore facilitée et que leurs conditions de logement soient améliorées.

Le Programme marin du patrimoine mondial a fourni une assistance ininterrompue pour établir le dossier de ZMPS, y compris en facilitant la participation de délégations mauritaniennes à des réunions au siège de l’Organisation maritime internationale, l’implication d’experts pour aider à l’élaboration de documents techniques, et des traductions (https://whc.unesco.org/fr/actualites/1284/).

Décisions adoptées par le Comité en 2016
40 COM 7B.85
Parc national du banc d’Arguin (Mauritanie) (N 506)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B,
  2. Rappelant la décision38 COM 7B.62, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
  3. Accueille favorablement les avancées effectuées dans la mise en œuvre des recommandations de la mission conjointe de suivi réactif de 2014, ainsi que pour la demande de désignation du bien et de ses zones environnantes en tant que Zone marine particulièrement sensible (ZMPS) et encourage l’État partie à poursuivre ses efforts pour soumettre une demande complète à l’Organisation maritime internationale en février 2017 ;
  4. Encourage l’État partie à continuer d’impliquer les communautés locales dans la gestion et la conservation du bien ;
  5. Note qu’aucun permis d’exploration pétrolière ou minière n’est accordé au sein du bien et que le plan de la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL) est en cours d’élaboration, mais exprime sa préoccupation quant aux impacts potentiels si l’un des projets d’exploration en cours conduisait à une exploitation, en particulier dans les lots pétroliers situés à proximité du bien ;
  6. Demande à l’État partie de veiller à ce que tous les projets à venir qui pourraient affecter le bien fassent l’objet d’une évaluation de leurs impacts sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE), conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale, et de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN :
    1. Une évaluation environnementale stratégique (EES) des aménagements à Chami, afin de définir des mesures visant à éviter ou à réduire, si nécessaire, les impacts sur la VUE du bien,
    2. Des EIE pour tout développement futur de la mine d’or de Tasiast et de l’exploitation pétrolière off-shore ;
  7. Demande également à l’État partie de fournir les données collectées par les nouveaux points de contrôle sur l’utilisation locale et non locale de la route de Nouamghar pour s’assurer que cette route n’impacte pas la VUE du bien, en particulier les ressources marines ;
  8. Demande en outre à l’État partie de pleinement mettre en œuvre toutes les recommandations faites par la mission de 2014, en particulier :
    1. Garantir la pérennité du système de surveillance actuel, et maintenir l’interdiction de la pêche pour les communautés non imraguen, et de la pêche à l’aide de bateaux motorisés,
    2. En concertation avec les organisations scientifiques et la communauté locale Imraguen, traiter le problème de la pêche des espèces menacées (requins et raies) afin de garantir leur conservation ; des études supplémentaires pour identifier toute pression sur les populations de tortues au sein du parc - qu’il s’agisse de leur reproduction ou de leurs migrations - sont également souhaitables,
    3. Mettre en place un système de permis afin d’empêcher les pressions liées à la pêche et dues à l’immigration de communautés non résidentes venues pour pêcher,
    4. Entreprendre des recherches pour déterminer les effets de la surpêche hors du bien sur la biodiversité située au sein du bien, et renforcer les mesures pour garantir le caractère durable des pêcheries situées hors du bien et dans les eaux mauritaniennes, en particulier par la coopération régionale et internationale ;
  9. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018.
Projet de décision : 40 COM 7B.85

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B,
  2. Rappelant la décision38 COM 7B.62, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
  3. Accueille favorablement les avancées effectuées dans la mise en œuvre des recommandations de la mission conjointe de suivi réactif de 2014, ainsi que pour la demande de désignation du bien et de ses zones environnantes en tant que Zone marine particulièrement sensible (ZMPS) et encourage l’État partie à poursuivre ses efforts pour soumettre une demande complète à l’Organisation maritime internationale en février 2017 ;
  4. Encourage l’État partie à continuer d’impliquer les communautés locales dans la gestion et la conservation du bien ;
  5. Note qu’aucun permis d’exploration pétrolière ou minière n’est accordé au sein du bien et que le plan de la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL) est en cours d’élaboration, mais exprime sa préoccupation quant aux impacts potentiels si l’un des projets d’exploration en cours conduisait à une exploitation, en particulier dans les lots pétroliers situés à proximité du bien ;
  6. Demande à l’État partie de veiller à ce que tous les projets à venir qui pourraient affecter le bien fassent l’objet d’une évaluation de leurs impacts sur la Valeur universelle exceptionnelle (VUE), conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale, et de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN :
    1. Une évaluation environnementale stratégique (EES) des aménagements à Chami, afin de définir des mesures visant à éviter ou à réduire, si nécessaire, les impacts sur la VUE du bien,
    2. Des EIE pour tout développement futur de la mine d’or de Tasiast et de l’exploitation pétrolière off-shore ;
  7. Demande également à l’État partie de fournir les données collectées par les nouveaux points de contrôle sur l’utilisation locale et non locale de la route de Nouamghar pour s’assurer que cette route n’impacte pas la VUE du bien, en particulier les ressources marines ;
  8. Demande en outre à l’État partie de pleinement mettre en œuvre toutes les recommandations faites par la mission de 2014, en particulier :
    1. Garantir la pérennité du système de surveillance actuel, et maintenir l’interdiction de la pêche pour les communautés non imraguen, et de la pêche à l’aide de bateaux motorisés,
    2. En concertation avec les organisations scientifiques et la communauté locale Imraguen, traiter le problème de la pêche des espèces menacées (requins et raies) afin de garantir leur conservation ; des études supplémentaires pour identifier toute pression sur les populations de tortues au sein du parc - qu’il s’agisse de leur reproduction ou de leurs migrations - sont également souhaitables,
    3. Mettre en place un système de permis afin d’empêcher les pressions liées à la pêche et dues à l’immigration de communautés non résidentes venues pour pêcher,
    4. Entreprendre des recherches pour déterminer les effets de la surpêche hors du bien sur la biodiversité située au sein du bien, et renforcer les mesures pour garantir le caractère durable des pêcheries situées hors du bien et dans les eaux mauritaniennes, en particulier par la coopération régionale et internationale ;
  9. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018.
Année du rapport : 2016
Mauritanie
Date d'inscription : 1989
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.