Vieille ville de Jérusalem et ses remparts
Facteurs affectant le bien en 2015*
- Activités de gestion
- Activités de recherche / de suivi à fort impact
- Effets liés à l’utilisation des Infrastructures de transport
- Gouvernance
- Habitat
- Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Facteurs de risques naturels ; Détérioration des monuments
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Facteurs de risques naturels
- Absence de processus de planification, de gouvernance et de gestion
- Altération du tissu urbain et social
- Impact des fouilles archéologiques
- Détérioration des monuments
- Environnement urbain et intégrité visuelle
- Trafic, accès et circulation
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
(cf. document CLT 82/CH/CONF.015/8)
« […] ils ont considéré que la situation de ce bien correspond aux critères mentionnés dans l’avis de l’ICOMOS, et, en particulier, aux critères (e) (perte significative de l’authenticité historique) et (f) (dénaturation grave de la signification culturelle) du cas de « péril prouvé » et aux critères (a) modification du statut juridique du bien, de nature à diminuer le degré de protection), (b) (carence d’une politique de conservation) et (d) (menaces du fait du plan d’urbanisme) du cas de « mise en péril ». […] »
Mesures correctives pour le bien
Pas encore identifiées
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2015
Montant total accordé : environ 5 000 000 dollars EU (depuis 1988)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2015
Montant total approuvé : 100 000 dollars E.U.
1982 | 32-month expert services to undertake an architectural ... (Approuvé) | 100 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2015**
Février-mars 2004 : mission Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM ; de septembre 2005 à mai 2008 : 6 missions d’experts dans le cadre de l’établissement du Plan d’action pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville de Jérusalem ; février-mars 2007 : mission spéciale Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM dépêchée par le Directeur général de l’UNESCO pour la question de la Rampe des Maghrébins ; août 2007, janvier et février 2008 : missions concernant l’application du mécanisme de suivi renforcé ; mars et décembre 2009 : missions du Centre du patrimoine mondial ; décembre 2013, octobre 2014, février 2015 : mission liée à un projet.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2015
Le 2 février 2015, un rapport a été soumis au Centre du patrimoine mondial par la Délégation permanente Israélienne auprès de l’UNESCO. Le 16 mars 2015, un rapport conjoint a été soumis par les Délégations permanentes Jordaniennes et Palestiniennes auprès de l’UNESCO. Ces rapports sont disponibles à l’adresse : https://whc.unesco.org/fr/list/148/documents/.
I. Rapport des autorités israéliennes
Il convient de noter que depuis 1967, la Vieille ville de Jérusalem « est de facto administrée par » les autorités israéliennes. Le rapport soumis le 2 février 2015 précise qu’il ne concerne que les nouvelles actions entreprises ou les procédures en cours dans les secteurs situés dans l’enceinte des remparts de la Vieille ville de Jérusalem – sites intramuros. Le rapport présente un large éventail d’activités. La plupart d’entre elles sont identiques à celles mentionnées dans le rapport de l’année 2014, les activités précédemment décrites ne sont donc pas incluses dans le présent document. Les mises à jour sont résumées ci-après :
a) Plans d’ensemble et aménagement
En ce qui concerne la planification urbaine, le rapport indique que le plan local pour la Vieille ville, « issu du plan stratégique et des précédentes initiatives en matière de planification, a été établi pour définir les méthodes et les modalités de préservation et de restauration des monuments de la Vieille ville et du domaine public. Le plan a été conçu comme un plan temporaire dans l’attente de plans plus détaillés à venir. En 2014, le plan a été présenté au comité local en charge de la planification. En raison des progrès accomplis dans le même temps dans l’établissement des plans plus détaillés des îlots résidentiels, les discussions du comité à propos du plan local sont actuellement suspendues. »
En ce qui concerne les plans des îlots résidentiels, le rapport précise que « le plan local AM/9 pour la Vieille ville de Jérusalem adopté en 1976 est encore en vigueur dans la plupart des secteurs de la Vieille ville. Les plans des îlots résidentiels donnent des outils de gestion, de conservation et d’aménagement du tissu urbain et permettent la délivrance de permis de construire pour les résidents locaux ». Le rapport précise également que « parmi les quelques 60 îlots définis (parmi lesquels il est prévu que 26 soient améliorés), 6 ont été retenus pour la première phase de planification. Les plans mettent en œuvre des politiques et des orientations pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville, la conservation et la réhabilitation de ses biens historiques, et facilitent la délivrance de permis de construire dans ces îlots ». En outre, le rapport signale que deux plans résidentiels locaux ont été achevés, ils sont le fruit d’un travail en étroite collaboration entre les départements de planification professionnelle de la Municipalité et le Comité régional de planification. La conformité de ces deux plans aux seuils requis pour un débat devant le Comité régional est en cours d’examen. Par ailleurs, le travail se poursuit pour les quatre prochains îlots. Le rapport précise qu’un nouveau plan local détaillé pour le quartier juif de la Vieille ville est en cours d’élaboration. Il vise à définir des orientations pour la préservation et l’aménagement du quartier juif. Le principal objectif du plan est d’améliorer la valeur des biens culturels, historiques et archéologiques et d’en faire un environnement urbain distinctif et attractif, tant pour les résidents que pour les touristes. Le plan mettra à jour les affectations de terrains et tiendra compte des besoins futurs en infrastructures. Hormis la réglementation des changements à venir dans le domaine public, le plan se concentrera sur trois périmètres : le parc de stationnement désigné du quartier juif, le Cardo et la place de la Synagogue Hurva. Le plan a été soumis au Comité régional de planification, sa conformité aux seuils requis pour un débat devant le Comité régional est en cours d’examen.
Le rapport présente également une liste de projets détaillés pour la Vieille ville, dont notamment : Tifferet Israël (projet pour lequel une requête a été déposée à propos de l’entrée du bâtiment), l’adoption d’un projet de réhabilitation d’une église arménienne dans le quartier chrétien et le projet Liba (core) House pour lequel le renvoi aux concepteurs était prévu afin obtenir des détails supplémentaires sur l’alternative suggérée. Le rapport mentionne qu’un projet d’extension de l’ascenseur du Mur occidental a été adopté et que le Comité local de planification a contesté le projet d’agrandissement d’un bâtiment résidentiel existant et a transmis le projet au Comité régional avec des recommandations. Le rapport indique par ailleurs que divers projets ont été soumis, ils concernent l’extension d’une unité d’habitation existante, l’adoption d’une modification à un permis de construire déjà accordé pour des travaux dans une unité d’habitation existante, ainsi que l’agrandissement d’une unité résidentielle existante.
Le rapport précise aussi que la première phase du projet d’amélioration du quartier de Bab Huta a été achevée, avec notamment le remplacement de l’infrastructure souterraine, l’éclairage et le mobilier urbains, la chaussée et la mise en accessibilité. Les travaux le long de la rue Hagai (El Wad) ont progressé avec notamment l’achèvement de la mise en accessibilité de toute la rue et des abords de l’Église du Saint Sépulcre, du Mur occidental et du Haram al-Sharif. Un projet d’amélioration du paysage viaire du quartier chrétien, y compris la place Muristan et les voies d’accès à l’Église du Saint Sépulcre, en est à sa phase finale de conception. Des projets d’amélioration du paysage viaire ont été conçus pour le secteur de la Nouvelle Porte ainsi que pour le secteur de la Porte de Damas et ses alentours. Ces projets prévoient notamment une réglementation de la circulation automobile, une meilleure accessibilité et l’amélioration des devantures de boutiques. Un nouveau projet est conçu pour l’ensemble architectural des toits de Galicia, destiné à servir de grand espace ouvert dans ce secteur dense, le projet permettra aux habitants d’accéder en toute sécurité à tout l’ensemble. Le rapport souligne en outre qu’un nouveau projet a été conçu pour la rue du Patriarche arménien (quartier arménien) destiné à améliorer de façon générale l’infrastructure de la rue, à réglementer la circulation automobile et à faciliter l’accès des personnes handicapées. Les travaux entrepris sur la place intérieure de la ‘Dung Gate’ concernent l’amélioration de l’accessibilité et la protection contre le soleil. Un manuel de référence pour l’amélioration des devantures de boutiques intitulé « Amélioration des devantures » a été rédigé et publié en 2014, en hébreu et en arabe. La mise en œuvre du plan général d’éclairage de la Vieille ville se poursuit. Le rapport précise qu’en 2015, l’achèvement du plan est prévu pour le Mont des Oliviers et la Synagogue Hurva. Le prototype de panneaux d’interprétation et d’orientation a été finalisé et le projet a été étendu aux autres secteurs de la Vieille ville. La procédure de numérotation par rue de plus de 4 000 magasins et bâtiments résidentiels dans la Vieille ville a été achevée.
Le rapport précise par ailleurs que le contrat quadriennal pour des services de nettoyage et d’entretien renforcés de la Vieille ville a été récemment renouvelé et qu’un projet spécial est actuellement lancé pour mettre en service des points de collecte centraux des ordures. En outre, au cours de l’année 2014, des ingénieurs ont identifié et déclaré sept bâtiments dangereux représentant un risque potentiel pour la sécurité publique. Le rapport évoque l’exploitation quotidienne depuis 2014 d’un nouveau réseau de minibus publics, y compris une navette circulant dans la Vieille ville. Les travaux d’amélioration de l’accessibilité des personnes handicapées et l’installation d’une signalisation des trajets accessibles se sont poursuivis en 2014. Enfin, le rapport indique qu’une plus grande importance a été donnée aux périmètres urbains, plutôt qu’aux rues, dans lesquels l’amélioration de l’accessibilité a été envisagée dans le cadre de plans généraux d’amélioration des infrastructures dans le Quartier latin (autour de la Porte Neuve), à la Porte des Lions (tant à l’intérieur qu’à l’extérieur) et à la Porte de Damas, et que le système de signalisation a également été amélioré.
b) Archéologie et conservation
Mosquée Al-Aqsa
Le rapport indique que les travaux de conservation en cours sur le Dôme du Rocher incluent la préservation des mosaïques du dôme et des carreaux de marbre des parois intérieures. Des travaux de conservation se déroulent également actuellement dans les Écuries de Salomon. Les travaux de conservation du Mur oriental sont achevés. L’installation d’un mur de clôture en pierre autour d’un groupe de générateurs électriques est achevée. Quatre des portes en bois de la Mosquée Al-Aqsa ont été remplacées par le Waqf.
Enceinte du Mur occidental
Le rapport déclare que la présence d’un site archéologique situé sous la Synagogue Ohel Yitzhak exigeait la mise en œuvre d’un projet de conservation unique complexe et onéreux et que des solutions ont été imaginées par un groupe d’ingénieurs israéliens et non-israéliens. Des fouilles de sauvegarde se poursuivent sur le site du bâtiment Strauss et le long du Mur d’Hérode. Des travaux de conservation limités ont été entrepris sur le site du Petit Mur occidental.
Église du Saint Sépulcre
Le rapport indique que divers travaux de construction, de restauration et d’entretien ont été entrepris au Couvent Saint Abraham. La façade de la Chapelle des Francs a été nettoyée.
Les remparts de la Vieille ville
Le rapport mentionne des travaux de nettoyage de graffiti et d’entretien entrepris sur la Promenade Bet Shalom (sur le mur sud). Parmi les travaux entrepris dans le quartier musulman, on notera la conservation de la structure dangereuse de Haldiah-el Kirmi, le lieu de sépulture mamelouk de Turbat Seadia, le bâtiment Mahkama et Sabil Hamam el Ain dans le cadre du projet d’amélioration des infrastructures de la rue Hagai (el Wad). Le rapport souligne que des fouilles de sauvegarde ont également été entreprises le long de la route de Kirmi et à l’Église catholique arménienne sur la Via Dolorosa. Dans le quartier juif, des fouilles de sauvegarde et des travaux de conservation ont été réalisés à la Yashiva Birkat Torah, sur le site de la Synagogue Tifferet Israël ainsi que le long des routes d’Ararat et de Chabad. Le rapport indique également que des fouilles de sauvegarde ont été entreprises à l’Église du Rédempteur dans le quartier chrétien.
Enfin, le rapport présente une liste d’événements touristiques et culturels qui ont été organisés.
II. Rapport des autorités jordaniennes et palestiniennes
Le rapport a été soumis le 16 mars 2015. Il présente des informations établies sur la base des observations et des rapports de l’Awqaf jordanien de Jérusalem et du Comité national jordanien pour le patrimoine mondial. Il rend compte des activités menées par l’Awqaf jordanien de Jérusalem et présente des informations sur les mesures prises dans la Vieille ville tout en exprimant à nouveau la préoccupation des autorités jordaniennes et palestiniennes sur ces sujets. Le rapport est composé de trois chapitres intitulés comme suit :
- Chapitre 1 : Mosquée Al-Aqsa et ses environs
- Chapitre 2 : Agressions et violations du caractère historique de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts par les autorités israéliennes d’occupation
- Chapitre 3 : Recommandations
Le contenu de chaque chapitre est résumé ci-dessous :
a) Mosquée Al-Aqsa et ses environs
Le rapport présente dans un premier temps les activités menées à la Mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif, avec une définition de la Mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif et de son importance historique et religieuse pour les musulmans.
En outre, le rapport contient une section B intitulée « Violations d’Al-Aqsa par l’occupation israélienne » qui inclut des informations concernant des « agressions (signalées) contre la Mosquée d’Al-Aqsa, les fidèles et le personnel de l’Awqaf de Jérusalem » ainsi que des rapports sur les « entraves aux travaux de rénovation d’Al-Aqsa, (…), menaces liées aux fouilles et aux creusements, (…) fêlures sur le Dôme du Rocher (…), obligation d’inscription de noms juifs sur des bâtiments arabes ».
Le rapport présente les activités et projets entrepris par l’Awqaf jordanien pour la conservation d’Al-Aqsa et les biens du Wafq dans la Vieille ville de Jérusalem, parmi ceux-ci, on notera :
- Restaurations de parties du mur oriental de la Mosquée Al-Aqsa ;
- Restauration de deux portes mamelouks en bois de la Mosquée Al-Aqsa ;
- Poursuite des travaux de restauration du plâtrage et des décorations en mosaïque à l’intérieur du Dôme du Rocher ;
- Couverture des toits de certains bâtiments de la Mosquée Al-Asqa avec des feuilles de plomb ;
- Poursuite de la restauration des parois à l’intérieur du Dôme du Rocher ;
- Rejointement des pierres de la septième colonnade de la Mosquée Al-Marwani.
Le rapport mentionne également la coopération avec l’UNESCO pour la réhabilitation du Laboratoire de conservation des manuscrits et la rénovation du Musée islamique, ainsi que pour la formation de certains employés. Le rapport précise également que l’Awqaf jordanien de Jérusalem est en train de finaliser, avec l’aide d’un expert de l’UNESCO, la conception du Musée islamique de la Mosquée Al-Aqsa.
b) Agressions et violations du caractère historique de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts par les autorités israéliennes d’occupation
Ce chapitre présente « A – rappel du caractère illégal de toutes les mesures d’occupation israélienne dans Jérusalem occupée, B – quelques éléments sur les fouilles souterraines et les creusements de tunnels continus, illégaux et intrusifs, C – nouveaux projets de judaïsation de sites historiques dans la Vieille ville de Jérusalem et ses environs, et D – exemples de démolition et de changement de statut de vestiges historiques afin de les remplacer par des lieux de prière juifs. »
Le rapport rappelle également les résolutions et les décisions prises à ce propos, en particulier par les Nations Unies.
En outre, le rapport donne plusieurs exemples de mesures visant à la mise en œuvre de « projets de construction destinés à la judaïsation forcée de la Vieille ville de Jérusalem » (section C), notamment aux alentours de la Mosquée Al-Aqsa, entrepris de manière à porter atteinte à la fonction, aux vues et à la silhouette urbaine de la Vieille ville. Par ailleurs, le rapport indique que le secteur des palais omeyyades a souffert de destructions, de présentation tendancieuse et de défigurement des reliques.
Le rapport exprime sa préoccupation quant aux démolitions et aux confiscations désignées afin d’établir de nouveaux lieux de prière juifs. À ce propos, le rapport mentionne une nouvelle place et un nouveau mur de prière établis au mur sud-ouest de la Mosquée Al-Aqsa, la conversion du site historique de Ribat al-Kurd/Hosh al-Shihabi, situé près de Bab Al Hadi (Porte de Fer) de la Mosquée Al-Aqsa, en un lieu de prière juif entre 2006 et 2014, ainsi que des actes de démolition et d’enlèvement d’artefacts à la Mosquée Nabi Dawoud, un bien appartenant au Waqf islamique, situé près du mur méridional de la Vieille ville de Jérusalem.
En 2014 et 2015, l’UNESCO a reçu des rapports rédigés par une ONG israélienne concernant des fouilles et des travaux de construction récents entrepris dans et aux alentours de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts. Le Secrétariat a demandé à Israël de communiquer des informations complémentaires, en particulier sur les travaux de construction du « parc de stationnement Giv’ati ». Aucune réponse n’a été reçue à l’heure de la préparation du présent rapport. Une partie conséquente du rapport est consacrée aux grandes fouilles archéologiques et aux importants travaux de creusement de tunnels entrepris dans l’enceinte et autour de la Vieille ville[1], en particulier dans les secteurs du Mur occidental et à Silwan, qui nuisent gravement à l’intégrité structurelle des secteurs situés autour et sous le Haram Al-Sharif. Les autorités jordaniennes et palestiniennes sont tout particulièrement préoccupées par les tunnels reliant la rue Al Wad au Mur occidental et la grotte de Kittan/Suleiman, les fouilles et le creusement de tunnels à Silwan et Place Al Buraq, le Beit (bâtiment) Strauss, ainsi que par les projets de construction de l’ « Enceinte Kedem » sur le site du parc de stationnement Givati dans la partie haute de Silwan, à l’entrée de Silwan et à seulement quelques mètres des remparts de la Vieille ville. Le rapport mentionne également le projet d’ouvrir un parc de stationnement sur le site de l’Église de Nea Maria, dans la partie sud de la Vieille ville de Jérusalem à quelques mètres de la Porte Nabi Dawoud. Le rapport précise en outre que des cimetières musulmans, des couches de l’époque romaine et d’importantes salles historiques et des murs à Silwan auraient été retirés sans qu’un travail de documentation ait été entrepris.
c) Recommandations
Enfin, le rapport formule plusieurs recommandations et « appelle Israël, la puissance occupante, à respecter les décisions de l’UNESCO en la matière » et à respecter les dispositions pertinentes des principales Conventions relatives à la protection du patrimoine, y compris la Convention de 1954 et la Convention de 1972. Le rapport formule également une recommandation invitant l’UNESCO et les Organisations consultatives à respecter les décisions et les résolutions adoptées par le Conseil exécutif de l’UNESCO ainsi que par le Comité du patrimoine mondial relatives au site du patrimoine mondial de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts.
III. La Rampe des Maghrébins
Depuis sa 31e session (Christchurch, 2007), le Comité du patrimoine mondial a demandé à plusieurs reprises « au Centre du patrimoine mondial de faciliter la rencontre professionnelle au niveau technique entre les experts israéliens, jordaniens et ceux du Waqf afin de discuter des propositions détaillées pour la conception finale proposée pour la Rampe des Maghrébins, avant toute décision finale » (Décision 31 COM 7A.18). Deux réunions de ce type se sont tenues à Jérusalem les 13 janvier et 24 février 2008.
En 2012, l’UNESCO a convoqué une réunion technique à son Siège. Des experts jordaniens et du Waqf ont participé à cette réunion, avec des représentants du Centre du patrimoine mondial, de l’ICCROM et de l’ICOMOS. Toutefois, du fait de l’absence d’experts israéliens, ni l’examen ni la discussion de la proposition israélienne n’ont eu lieu. Par conséquent, la situation demeure inchangée puisque l’objectif de la réunion était d’étudier les deux propositions de manière à ce que les parties puissent dégager un consensus sur la conception de la Rampe des Maghrébins.
Lors de la 36e session du Comité du patrimoine mondial (Saint-Pétersbourg, 2012), la décision 36 COM 7A.23.II, reprenant les termes de la décision du Conseil exécutif, a été adoptée par consensus entre les parties concernées.
Par une note verbale datée du 9 octobre 2012, la Délégation permanente de la Jordanie auprès de l’UNESCO a informé l’UNESCO « que le 22 mai 2012, les autorités israéliennes avaient repris de leur propre chef les travaux sur la Rampe des Maghrébins et qu’à ce jour, ceux-ci se poursuivent » ignorant ainsi les décisions antérieures du Conseil exécutif et du Comité du patrimoine mondial, stipulant « qu’aucune mesure, unilatérale ou autre, ne doit être prise sur le site ». La note verbale souligne la grande préoccupation du Gouvernement jordanien face à ces actes « qui ont porté atteinte aux caractéristiques, à l’intégrité et à l’authenticité du site, ainsi qu’au patrimoine culturel islamique » et qu’ils « gênent les efforts pour régler enfin le différend autour de la rampe d’accès à la Porte des Maghrébins d’une manière compatible avec les décisions de l’UNESCO adoptées par consensus et acceptable par toutes les parties concernées ». Deux nouvelles notes verbales en date des 4 et 14 février 2013 ainsi qu’une lettre du 2 avril 2013 ont repris cette question.
En 2013, les autorités jordaniennes ont réitéré ces propos et la profonde inquiétude du Gouvernement jordanien à l’idée que les actions menées par les autorités israéliennes puissent modifier le statu quo et jettent les bases de la construction d’un pont permanent ou l’annexion à la Place des zones arasées. Enfin, la Jordanie appelait l’UNESCO à formuler des observations sur le concept jordanien soumis en mai 2011 pour permettre à l’UNESCO de l’approuver.
Israël a déclaré dans son rapport de 2013 sur l’état de conservation de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts qu’en février 2012, les travaux avaient commencé pour stabiliser le pont de bois provisoire et que le chantier avait commencé dans la zone où la nouvelle Rampe des Maghrébins est censée être construite, y compris la suppression de murs instables, le remblayage d’espaces souterrains, la stabilisation des murs anciens, l’enlèvement de couches de terre et la stabilisation des tranchées.
Durant les débats de la 190e session du Conseil exécutif, les États membres ont exprimé leur préoccupation devant l’absence de progrès dans la mise en œuvre des décisions du Conseil et du Comité du patrimoine mondial. Une réunion du Bureau du Conseil exécutif a été conviée par la Présidente les 7 et 8 mars 2013, priant la Directrice générale de s’efforcer de faire avancer ce dossier. Lors de la 191e session, un consensus a finalement pu se dégager entre les parties concernées pour tenir une réunion d’experts en mai 2013, comme en a pris acte la décision 191 EX/5.
La réunion devait se tenir au Centre du patrimoine mondial le 27 mai 2013 et les autorités jordaniennes et palestiniennes avaient désigné leurs experts. Toutefois, suite à l’absence d’un accord sur les termes de référence de la mission (voir le point VI ci-dessous), celle-ci n’a donc pas encore eu lieu à l’heure de la rédaction du présent document.
Lors de sa 37e session, le Comité du patrimoine mondial a rappelé « la nécessité, pour les parties concernées, de coopérer sur tous les aspects se rapportant à cette question [La Rampe des Maghrébins] et regrette qu’Israël ait refusé de satisfaire à la décision 36 COM 7A.23.II du Comité du patrimoine mondial, à la Décision 191 EX/5 (I) du Conseil exécutif et aux résolutions et décisions afférentes de l’UNESCO ».
En réponse à la demande d’informations supplémentaires de l’UNESCO au sujet des travaux de construction entrepris au début de la rampe menant à la Porte des Maghrébins dans la Vieille ville de Jérusalem, l’UNESCO a été informée, par un courrier de l’Ambassadeur d’Israël aux Organisations internationales en date du 31 janvier 2014, que « tous les travaux de construction en cours sont menés en pleine coopération et coordination entre les autorités du Waqf, la municipalité de Jérusalem et l’Autorité des antiquités d’Israël ».
Les informations fournies dans le rapport des autorités jordaniennes et palestiniennes indiquent que des «agressions graves » signalées contre la rampe d’accès à la Porte des Maghrébins et ses alentours depuis 1967, se sont perpétuées en 2014-2015. Le rapport mentionne que des menaces de construction d’un pont permanent, en contradiction avec les appels de l’UNESCO et de la communauté internationale à préserver le patrimoine du site, se sont perpétuées en 2014. En outre, des démolitions conséquentes de vestiges historiques, y compris de salles entières et de parties de la Mosquée Afdaliyya, ont été entreprises en 2013-2014. Le rapport indique également que la zone de prière des femmes juives a été agrandie et que de nombreuses constructions nouvelles et fouilles se poursuivent en 2015, notamment l’édification d’une très grande plateforme en bois destinée à la prière des juifs réformés et conservateurs, qualifiée de nouvelle extension du Mur occidental et constituant une modification imposée du statu quo de Jérusalem.
Depuis 2014, le Conseil exécutif a déploré le fait que la réunion d’experts sur la Rampe des Maghrébins n’a pu se tenir. Par plusieurs décisions, en particulier la décision 196 EX/26 (Partie I, C) le Conseil exécutif « prie instamment Israël, la puissance occupante, d’accepter et de faciliter la mise en œuvre de la (…) réunion d’experts, suivant les décisions de l’UNESCO et en conformité avec ses obligations en vertu des dispositions des Conventions de l’UNESCO pour la protection des biens culturels et du patrimoine culturel. » Le Conseil exécutif a par ailleurs invité toutes les parties concernées à participer à une réunion d’experts sur la Rampe des Maghrébins et a demandé que le rapport et les recommandations de la mission ainsi que le rapport de la réunion sur la Rampe des Maghrébins soient présentés aux parties concernées avant la 38e session du Comité du patrimoine mondial (juin 2014). Le Conseil exécutif a également remercié la Directrice Générale pour ses efforts continus afin de mettre en œuvre la mission conjointe de l’UNESCO susmentionnée et toutes les décisions et résolutions de l’UNESCO y afférent.
Il a été porté à l’attention de la 38e session du Comité du patrimoine mondial que toutes les parties concernées n’avaient pas été en mesure de participer à la réunion d’experts avant l’ouverture de la 38e session le 15 juin 2014. La même information a été portée à l’attention des 195e et 196e sessions du Conseil exécutif (octobre 2014 et avril 2015). Le Comité du patrimoine mondial et le Conseil exécutif ont réitéré leur demande afin que la réunion d’experts soit organisée.
Au cas où elle se tiendrait, le Secrétariat rendra compte de cette réunion au Comité du patrimoine mondial, soit au moyen d’un addendum, soit oralement.
IV Projets opérationnels de l’UNESCO
En 2008, dans le cadre du plan d’action de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts, la Fondation A.G. Leventis a décidé de contribuer à un projet de restauration de la partie inférieure de l’Église Saint-Jean-Baptiste, aussi dénommée Église Saint-Jean-Prodromos. L’état de conservation général du sous-sol de cette église, l’une des plus anciennes de Jérusalem, a été jugé critique dans la mesure où aucun travail sérieux de restauration et d’entretien n’a été mené pendant des décennies. Le projet avait pour but de résoudre les problèmes structurels et de rendre l’église inférieure accessible à la communauté locale et aux visiteurs. En 2011, après la dépose d’un sol moderne, des recherches archéologiques poussées ont été réalisées. En 2012, le programme général de consolidation structurelle et les projets envisagés étaient préparés. Néanmoins, les fonds disponibles furent insuffisants pour entreprendre un projet de restauration complet et par conséquent, les travaux se limitèrent aux priorités essentielles. Le Centre du patrimoine mondial a mené une mission à Jérusalem en novembre 2013 pour la clôture du projet opérationnel de l’Église Saint-Jean-Baptiste. Le projet est désormais achevé et les fonds non utilisés ont été rendus au donateur en décembre 2014.
La troisième phase du projet d’établissement du Centre pour la restauration des manuscrits du Haram al-Sharif, financée par la Norvège, a commencé en septembre 2011 et progresse de manière satisfaisante. Cinq personnes supplémentaires ont été recrutées. Outre les voyages d’étude aux centres de restauration de Paris et de Florence en 2013, dix sessions de cours sur la conservation et les techniques de restauration ont d’ores et déjà eu lieu. Le projet a également fourni au centre des équipements et des matériels de conservation. L’UNESCO a également effectué deux missions de consultation en octobre 2014 et février 2015 afin d’examiner les progrès accomplis et de programmer les activités à mettre en œuvre en 2015.
Le projet « Sauvegarde, rénovation et revitalisation du Musée islamique du Haram al-Sharif et de ses collections » a débuté en 2008 avec un financement du Royaume d’Arabie Saoudite. Les locaux du musée islamique ont été remis en état et les équipements nécessaires ont été acquis afin de faciliter la réalisation d’un inventaire et la numérisation des collections. Depuis 2011, neuf sessions de formation ont été organisées et les membres permanents du personnel ont été formés à la conservation et à la gestion de musée, à la langue anglaise et aux programmes informatiques. En outre, une pièce de stockage a été créée et les archives ont été numérisées. L’inventaire électronique et photographique est achevé. La phase muséologique du projet, débutée en septembre 2012 avec l’équipe de consultants choisie par l’UNESCO, finalise actuellement le concept scientifique du musée et la conception de sa configuration, en consultation avec les autorités. Une équipe en charge du développement de la fréquentation a produit un rapport sur les attentes du public. Une sélection d’artefacts a été nettoyée et conservée dans l’optique de présenter une nouvelle exposition permanente du musée. Un examen des progrès accomplis ainsi qu’une programmation des activités pour l’année 2015 ont été entrepris dans le cadre des missions de consultation de l’UNESCO en octobre 2014 et février 2015.
V. Mécanisme de suivi renforcé
Le « mécanisme de suivi renforcé » demandé par le Conseil exécutif de l’UNESCO à sa 176e session et par le Comité du patrimoine mondial à sa 31e session (Christchurch, 2007) s’applique à la Rampe des Maghrébins depuis lors. En conséquence, neuf rapports ont été préparés par le Centre du patrimoine mondial à ce sujet et remis aux parties concernées et aux membres du Comité du patrimoine mondial. Lors de sa 35e session (UNESCO, 2011), le Comité du patrimoine mondial a décidé d’étendre le mécanisme à la Vieille ville de Jérusalem tout entière et cinq rapports ont ainsi été rédigés respectivement en décembre 2011, mars 2012, février 2013, mars 2014 et avril 2015, et diffusés aux membres du Comité du patrimoine mondial et aux parties concernées.
VI. Mission de suivi réactif
Le Comité du patrimoine mondial a demandé, lors de ses 34e (Brasilia, 2010), 35e (UNESCO, 2011) et 36e (Saint-Pétersbourg, 2012) sessions respectivement, « l’envoi d’une mission conjointe de suivi réactif par le Centre du patrimoine mondial/ICCROM/ICOMOS sur le bien, comme y font référence les Orientations, afin d’examiner et de fournir un avis consultatif sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Plan d’action et, en coopération et en consultation avec les parties concernées, d’identifier les mécanismes opérationnels et financiers appropriés et les modalités visant à renforcer la coopération technique avec toutes les parties concernées dans le cadre du Plan d’action ». Lors de la 191e session du Conseil exécutif, un consensus a finalement pu être trouvé entre les parties concernées pour que la mission ait lieu en mai 2013, comme en prend acte la décision 191 EX/9.
La mission était prévue du 20 au 25 mai 2013. Toutefois, aucun accord n’a pu être trouvé entre les parties concernées quant aux termes de référence de la mission.
Lors de sa 37e session, le Comité du patrimoine mondial a déploré « l’échec continu d’Israël à coopérer et faciliter la mise en œuvre de la décision 34 COM 7A.20 du Comité du patrimoine mondial qui demande une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICCROM/ICOMOS à la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts et, (…) et demande à Israël d’éviter de nouvelles pré-conditions afin de ne pas mettre d’obstacle à la mise en œuvre de l’accord mentionné ci-dessus ».
En avril 2014, le Conseil exécutif a déploré que la mission de suivi réactif à la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts n’ait pas eu lieu. La décision 196 EX/26 (partie I, C) « prie (également) instamment Israël, la puissance occupante, d’accepter et de faciliter la mise en œuvre de la mission mentionnée (…) selon les décisions de l’UNESCO et conformément à ses obligations en vertu des dispositions de l’UNESCO pour la protection des biens culturels et du patrimoine culturel ». En vertu de la décision 194 EX/5 (partie I, D) adoptée après un vote, le Conseil exécutif a également décidé de mettre en œuvre le paragraphe 11 de la décision 34 COM 7A.20 adoptée par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session (Brasilia, 2010), modifiée comme suit :
(a) Phase I : l’envoi, à une date convenue, au moins 10 jours avant la 38e session du Comité du patrimoine mondial, de la mission conjointe de suivi réactif WHC/ICCROM/ICOMOS sur le site de la Vieille Ville de Jérusalem et ses remparts, afin de procéder, dans un premier temps, à une évaluation des 18 sites inscrits dans le Plan d’action en tant que sites pilotes ;
(b) Phase II : l’envoi, à une date convenue, de la mission conjointe de suivi réactif WHC/ICCROM/ICOMOS sur le site de la Vieille Ville de Jérusalem et ses remparts, afin de procéder, dans un deuxième temps, à une évaluation des principaux ensembles monumentaux désignés dans le Plan d’action (c'est-à-dire le Haram ash-Sharif, la Citadelle, le Mur occidental, le Saint Sépulcre et les remparts de la ville) ;
Le Conseil exécutif a par ailleurs demandé que le rapport et les recommandations de la mission soient présentés aux parties concernées avant la 38e session du Comité du patrimoine mondial. Il a cependant été porté à l’attention de la 38e session du Comité du patrimoine mondial (juin 2014) que la mission de suivi réactif à la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts n’a pu être entreprise avant la 38e session du Comité du patrimoine mondial. La même information a été portée à l’attention des 195e et 196e sessions du Conseil exécutif (octobre 2014 et avril 2015). Le Comité du patrimoine mondial et le Conseil exécutif ont réitéré la demande d’envoi de la mission.
Le Secrétariat rendra compte en conséquence de cette mission, si elle a lieu, au Comité du patrimoine mondial, soit au moyen d’un addendum, soit oralement.
_______________________________________________________[1] Le problème des fouilles archéologiques entreprises depuis 1967 dans la Vieille ville de Jérusalem fait également l’objet d’un examen par les organes directeurs de l’UNESCO. Ces campagnes archéologiques sont contraires à l’Article VI.32 de la Recommandation définissant les principes internationaux à appliquer en matière de fouilles archéologiques (New Delhi, 1956) concernant les fouilles dans un territoire occupé.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2015
39 COM 7A.27
Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (site proposé par la Jordanie) (C 148 rev)
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Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7A.Add,
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Rappelant les dispositions pertinentes sur la protection du patrimoine culturel, y compris les quatre Conventions de Genève (1949), la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé (1954) et ses protocoles y afférents, la Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels (1970), la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel (1972), la Recommandation UNESCO de Delhi (1956) concernant les fouilles en territoire occupé, l’inscription de la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts à la demande de la Jordanie sur la Liste du patrimoine mondial (1981) et sur la Liste du patrimoine mondial en péril (1982) et les recommandations, résolutions et décisions de l’UNESCO y afférentes,
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Réaffirmant que rien dans la présente décision qui vise à la sauvegarde de l’authenticité, de l’intégrité et du patrimoine culturel de la Vieille ville de Jérusalem des deux côtés de ses remparts, n’affectera en aucune manière les résolutions et les décisions pertinentes des Nations Unies, en particulier les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité sur le statut juridique de Jérusalem,
I
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Profondément préoccupé par la persistance des fouilles illégales israéliennes et les travaux menés par les autorités d’occupation israéliennes et les groupes de colons extrémistes dans la Vieille ville de Jérusalem et des deux côtés de ses remparts, et de l’échec d’Israël à mettre fin à ces interventions préjudiciables, demande à Israël d’agir immédiatement pour empêcher toutes ces violations, conformément à ses obligations selon les dispositions des Conventions et Recommandations de l’UNESCO y afférentes ;
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Regrette les dégâts causés par les forces de sécurité israéliennes le 30 octobre 2014 sur les portes et fenêtres historiques de la mosquée Qibli à l’intérieur du complexe d’Al-Aqsa / Al-Haram Al-Sharif, qui est un lieu saint de culte musulman et partie intégrante d’un site du patrimoine mondial ;
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Exprime sa profonde préoccupation devant l’arrêt et l’interdiction israéliennes de la rénovation du bâtiment de la Porte Al-Rahma, une des portes de la mosquée Al-Aqsa / Al-Haram Al-Sharif, et demande instamment à Israël de cesser les obstructions aux nécessaires travaux de restauration, afin de remédier aux dégâts causés par les intempéries, en particulier les fuites dans les salles du bâtiment ;
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Déplore l’effet dommageable du tramway de Jérusalem à quelques mètres des remparts de la Vieille ville de Jérusalem, qui affecte sérieusement l’intégrité visuelle et le caractère authentique du site, et demande à Israël, la Puissance occupante, de restaurer le caractère originel du site conformément à ses obligations selon les dispositions des Conventions et recommandations de l’UNESCO y afférentes ;
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Demande à Israël, la Puissance occupante, de stopper les obstructions à l’exécution immédiate de l’ensemble des 19 projets de restauration hachémites dans et autour de la mosquée Al-Aqsa Mosque / Al-Haram Al-Sharif ;
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Déplore également la décision israélienne d’approuver : le plan de construction d’une double ligne de funiculaire à Jérusalem-Est, le plan de construction de ce que l’on appelle le projet de la « Maison Liba » dans la Vieille ville de Jérusalem, la démolition et la nouvelle construction de ce qu’on appelle le bâtiment Strauss, et le projet d’ascenseur sur la place Buraq (Mur occidental), les fouilles d’une structure mamelouk sous la place Buraq (Mur occidental), les fouilles et la construction de nouveaux niveaux en-dessous de la place Buraq (Mur occidental), et prie instamment Israël, la Puissance occupante, de renoncer aux projets sus-mentionnés conformément à ses obligations selon les dispositions des Conventions et recommandations de l’UNESCO y afférentes, en particulier la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé (1954) et ses protocoles y afférents, ainsi que les décisions de l’UNESCO, particulièrement les décisions 37 COM 7A.26 et 38 COM 7A.4 du Comité du patrimoine mondial ;
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Exprime sa profonde préoccupation en ce qui concerne le plan pour le bâtiment que l’on appelle « Kedem Center », un centre de visiteurs près du mur du sud de la mosquée Al-Aqsa / Al-Haram Al-Sharif, qui affecte sérieusement l’intégrité visuelle et le caractère authentique du site, de plus, son emplacement à l’entrée nord du village de Silwan coupera la connexion directe des résidents palestiniens avec la Vieille ville et le voisinage palestinien au nord et à l’est du village, en outre, la plupart des vestiges dégagés par les fouilles y relatives ont été complètement éliminés sans documentation ;
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Exprime sa préoccupation quant aux obstacles contraignants imposés par Israël, la Puissance occupante, à la liberté d’accès qui doit être donnée aux autorités nationales compétentes, y compris les experts du Waqf jordanien pour sauvegarder la Vieille ville de Jérusalem et les deux côtés de ses remparts ;
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Accueille favorablement l’amélioration relative de l’accès des fidèles musulmans à la mosquée Al-Aqsa / Al-Haram Al-Sharif au cours des sept derniers mois, regrette les intrusions continuelles de groupes extrémistes israéliens, et prie instamment Israël, la Puissance occupante, de prendre les mesures nécessaires afin d’éviter de tels abus provocateurs qui violent le caractère sacré et l’intégrité de la mosquée Al-Aqsa / Al-Haram Al-Sharif et qui attisent la tension sur les lieux ;
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Regrette en outre les dégâts infligés par Israël, la Puissance occupante, aux frontons historiques en céramique des portes principales du Dôme du Rocher et les dégâts aux portes et fenêtres historiques de la mosquée Qibli à l’intérieur du complexe d’Al-Aqsa / Al-Haram Al-Sharif, et réaffirme, à cet égard, la nécessité de respecter et de sauvegarder l’intégrité, l’authenticité et le patrimoine culturel de la mosquée Al-Aqsa / Al-Haram Al-Sharif, tel que mentionné dans le Status Quo, en tant que lieu saint musulman de culte et en tant que partie intégrante d’un site du patrimoine mondial ;
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Demande à Israël de rétrocéder les vestiges et de fournir au Centre du patrimoine mondial la documentation correspondante, en particulier en ce qui concerne les vestiges historiques déplacés et trouvés, ainsi que de restaurer le caractère originel des sites concernés par tous les projets sus-mentionnés ;
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Demande au Centre du patrimoine mondial de continuer à appliquer le mécanisme de suivi renforcé à la Vieille ville de Jérusalem des deux côtés de ses remparts, et lui demande également d’en rendre compte tous les quatre mois ;
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Remercie la Directrice générale de l’UNESCO et le Centre du patrimoine mondial pour leurs efforts visant à sauvegarder le patrimoine culturel de la Vieille ville de Jérusalem des deux côtés de ses remparts et les invite à faire rapport sur cette question à la 40e session du Comité du patrimoine mondial en 2016 ;
II
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Rappelant la décision 176 EX/Réunion plénière spéciale et toutes les décisions du Conseil exécutif de l’UNESCO concernant la Rampe d’accès à la Porte des Maghrébins dans la Vieille ville de Jérusalem,
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Affirme que la Rampe des Maghrébins constitue une partie intégrante et inséparable de la mosquée Al-Aqsa / Al-Haram Al-Sharif ;
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Prend en considération tous les précédents rapports de suivi renforcé et leur addenda préparés par le Centre du patrimoine mondial, ainsi que le rapport sur l’état de conservation présenté au Centre du patrimoine mondial par le Royaume hachémite de Jordanie et l’Etat palestinien ;
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Exprime sa préoccupation croissante au sujet des démolitions continues, intrusives et des fouilles illégales dans et autour de la rampe d’accès à la Porte des Maghrébins, les derniers travaux de fouilles en date menés début mai 2015 sur la place Buraq (Mur occidental) de la mosquée Al-Aqsa / Al-Haram Al-Sharif, et demande à Israël, la Puissance occupante, de mettre fin à ces violations, de respecter le « Status Quo » et de permettre aux experts jordaniens de l’Awqaf, qui font partie des autorités nationales compétentes, de maintenir et sauvegarder le site conformément aux dispositions pertinentes des Conventions et Recommandations de l’UNESCO, en particulier la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé de 1954 et ses deux protocoles y afférents ;
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Se félicite du projet jordanien pour la restauration et la préservation de la Rampe des Maghrébins, soumis au Centre du patrimoine mondial le 27 mai 2011, et remercie la Jordanie pour sa coopération conformément aux dispositions des Conventions pertinentes de l’UNESCO pour la protection du patrimoine culturel ;
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Prie instamment Israël, la Puissance occupante, de coopérer avec le Département jordanien de l’Awqaf, conformément à ses obligations selon les dispositions des Conventions et recommandations de l’UNESCO y afférentes, de faciliter l’accès au site des experts jordaniens de l’Awqaf avec leurs outils et matériel afin de permettre l’exécution du projet jordanien de la rampe d’accès à la Porte des Maghrébins ;
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Exprime en outre sa profonde préoccupation quant aux démolitions de vestiges omeyyades, ottomans et mamelouks sur le site de la Rampe d’accès à la Porte des Maghrébins, et prie instamment Israël, la Puissance occupante, de respecter ses obligations à cet égard ;
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Remercie la Directrice générale de l’attention qu’elle porte à la situation délicate de la Rampe d’accès à la Porte des Maghrébins et lui demande de prendre les mesures nécessaires afin de permettre l’exécution du projet jordanien de Rampe d’accès à la Porte des Maghrébins ;
III
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Rappelant les décisions du Conseil exécutif relatives à la mission de suivi réactif sur la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts, en particulier la décision 196 EX/Décision 26.4 ainsi que les décisions du Comité du patrimoine mondial, en particulier la décision 34 COM 7A.20;
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Regrette vivement l’échec constant d’Israël à mettre en œuvre la mission de suivi réactif et prie instamment Israël, la Puissance occupante, d’accepter et de faciliter la mise en œuvre de cette mission ;
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Souligne la nécessité de la mise en œuvre urgente de la mission de l’UNESCO sus-mentionnée et, en cas de non mise en œuvre conformément à la décision 196 EX/Décision 26.4 du Conseil Exécutif sus-mentionnée, décide de considérer, conformément aux dispositions de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de 1972, les mesures adéquates pour que la partie concernée la mette en œuvre ;
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Demande que le rapport et les recommandations de la mission soient présentés aux parties concernées avant la prochaine session 197 EX du Conseil exécutif ;
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Remercie la Directrice Générale pour ses efforts continus afin de mettre en œuvre la mission de l’UNESCO susmentionnée et toutes les décisions et résolutions de l’UNESCO y afférentes, et l’invite à en rendre compte à la prochaine 40e session du Comité du patrimoine mondial ;
IV
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Décide de maintenir la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
39 COM 8C.2
Mise à jour de la Liste du patrimoine mondial en péril
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné les rapports sur l’état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-15/39.COM/7A et WHC-15/39.COM/7A.Add),
- Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision 39 COM 7A.38)
- Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 39 COM 7A.39)
- Belize, Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (décision 39 COM 7A.18)
- Bolivie (État plurinational de), Ville de Potosi (décision 39 COM 7A.44)
- Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision 39 COM 7A.45)
- Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision 39 COM 7A.2)
- Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 39 COM 7A.3)
- Égypte, Abou Mena (décision 39 COM 7A.24)
- États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 39 COM 7A.17)
- Éthiopie, Parc national du Simien (décision 39 COM 7A.10)
- Géorgie, Cathédrale de Bagrati et monastère de Ghélati (décision 39 COM 7A.40)
- Géorgie, Monuments historiques de Mtskheta (décision 39 COM 7A.41)
- Honduras, Réserve de la Biosphère Río Plátano (décision 39 COM 7A.20)
- Îles Salomon, Rennell Est (décision 39 COM 7A.16)
- Indonésie, Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra (décision 39 COM 7A.15)
- Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 39 COM 7A.2)
- Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision 39 COM 7A.25)
- Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (site proposé par la Jordanie) (décision 39 COM 7A.27)
- Madagascar, Forêts humides de l’Atsinanana (décision 39 COM 7A.11)
- Mali, Tombouctou (décision 39 COM 7A.21)
- Mali, Tombeau des Askia (décision 39 COM 7A.22)
- Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 39 COM 7A.12)
- Palestine, Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (décision 39 COM 7A.28)
- Palestine, Palestine : pays d’olives et de vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir (décision 39 COM 7A.29)
- Panama, Fortifications de la côte caraïbe du Panama : Portobelo – San Lorenzo (décision 39 COM 7A.46)
- Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 39 COM 7A.47)
- République arabe syrienne, Ancienne ville de Damas (décision 39 COM 7A.30)
- République arabe syrienne, Ancienne ville de Bosra (décision 39 COM 7A.31)
- République arabe syrienne, Site de Palmyre (décision 39 COM 7A.32)
- République arabe syrienne, Ancienne ville d'Alep (décision 39 COM 7A.33)
- République arabe syrienne, Crac des Chevaliers et Qal’at Salah El-Din (décision 39 COM 7A.34)
- République arabe syrienne, Villages antiques du Nord de la Syrie (décision 39 COM 7A.35)
- République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St Floris (décision 39 COM 7A.1)
- République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 39 COM 7A.4)
- République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 39 COM 7A.5)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision 39 COM 7A.6)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision 39 COM 7A.7)
- République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 39 COM 7A.8)
- République-Unie de Tanzanie, Réserve de gibier de Selous (décision 39 COM 7A.95)
- Sénégal, Parc national du Niokolo-Koba (décision 39 COM 7A.13)
- Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision 39 COM 7A.42)
- Ouganda, Tombes des rois du Buganda à Kasubi (décision 39 COM 7A.23)
- Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord, Liverpool – Port marchand (décision 39 COM 7A.43)
- Venezuela, Coro et son port (décision 39 COM 7A.48)
- Yémen, Ville historique de Zabid (décision 39 COM 7A.37)
Projet de décision : 39 COM 7A.27
Le projet de décision sera présenté au Comité du patrimoine mondial pendant la session.
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2015) .pdfRapport (2015) .pdf
Rapport (2015) .pdf
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.