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Parc National du Badiar (PNB)

Date of Submission: 27/03/2025
Criteria: (x)
Category: Natural
Submitted by:
Délégation Permanente de la République de Guinée auprès de l'UNESCO
State, Province or Region:
Boké, Sous-préfecture de Sambailo
Coordinates: X 317172.076 Y 1395331.66
Ref.: 6819
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Property names are listed in the language in which they have been submitted by the State Party

Description

Le Parc National du Badiar est une réserve naturelle située dans la région administrative de Boké, au Nord de la Guinée, dans la préfecture de Koundara, à la frontière avec le Sénégal. Il est limité au Sud par la Préfecture de Gaoual, à l’Est par la Préfecture de Mali et à l'Ouest par la République de Guinée-Bissau. Le Parc National du Badiar se situe entre X=317172.076 latitude Nord et Y=1395331.66 longitude Ouest.

Il a été créé par l'Ordonnance N°124/PRG/85 du 30 Mai 1985 comme réserve spéciale de faune et dénommé « Parc National du Badiar ». Auparavant, les massifs forestiers du Badiar Nord et Sud avaient été constitués en forêts domaniales classées par l’Arrêté colonial N° 1839/SE/EF du 6 septembre 1940. En 1994, l’initiative de la création du "Parc Transfrontalier ''Niokoio Badiar", avait pour objectif de renforcer la conservation des ressources naturelles du complexe écologique Niokolo Badiar, en vue d’améliorer le régime des grands fleuves soudano-sahéliens qui prennent leur source en Guinée.

La région, essentiellement plate et d’une hauteur moyenne de 260 mètres, est intéressée par les reliefs résiduels du Fouta Djallon, qui sont à l'origine des collines schisteuses des sous-préfectures de Guingan et de Termesse et du Mont Badiar, respectivement à l’Est et à l'Ouest. Ce massif, culmine à 505 mètres d'altitude. Elle engendre quatre grands ensembles géomorphologiques qui sont :

  • Une zone sableuse (plateau du Badiar, pourtours du Badiar et plaine de Youkounkoun) ;
  • Une zone des bowé (peu exploitée, peu habitée à l’est de la zone sableuse) ;
  • Une zone intermédiaire, entre la zone peu habitée des bowés et
  • Une zone montagneuse.

Le Parc National du Badiar appartient à l’écorégion appelée "Mosaïque Guinéenne Forêt-Savane", qui correspond à la "Zone régionale de transition Guinéo-Congolia/Sudania'' décrite par White et à la "Zone des savanes Sub­ forestières avec galeries" de A. Chevalier, UNESCO, 1983.

En tant qu’habitat de transition entre la forêt pluvieuse de la région Guinéo­ Congolaise et les savanes arides à Acacia de la région Soudanienne. Cette écorégion est une zone de convergence pour des espèces de savane et des espèces de forêt.

Le PNB regorge une biodiversité exceptionnelle notamment des Lions, Hippopotames (Hippopotamusamphibius), Cobe defassa (Kobus ellipsiprymnus), Buffle (Syncerus cafter brachyceros), Cobe de Buffon (Kobus kob), le Lycaon (Lycaon pictus) Guib harnaché (Tragelaphus scriptus), phacochère (Phacochoerus) africanus hyène (Crocuta crocuta), Chimpanzé (pantroglodyctes verus), Colobe bai (colobus polycomos), Singe rouge (erytrocebuspathas), Cephalohe à dos zaune (cephalophsi syvicultore), Babouin de Guinée (Papio-papio), l'Elephant (Loxodonta africana), l'Elan de Derby (Taurotragus derbianus) etc.

Le Parc National du Badiar dispose également d'une riche flore dominée par le Rônier.

Depuis 2005, un ambitieux programme proposé par la Guinée et le Sénégal vise l’intégration du Parc National du Badiar et du Parc National du Niokolo Koba, pour en faire un complexe écologique Niokolo-Badiar afin d'aboutir à la création d'un seul Parc Régional Transfrontalier et d'une Réserve de la Biosphère Transnationale. Cette intégration tient compte de la richesse du complexe en diversité biologique basée sur les valeurs écologique, génétique, scientifique, esthétique, touristique, culturelle, éducative, sociale et économique pour les populations des deux pays.

Justification of Outstanding Universal Value

Situé en zone soudano-guinéenne, le Parc National du Badiar est caractérisé par l'ensemble des écosystèmes typiques de cette région, dont la superficie de la ZIP est 113 600 h. On y note des formations de forêts-galeries, des savanes herbacées inondables, des mares, des forêts sèches et denses ou claires à sous-bois, des pentes et collines rocheuses et des Bowés dénudés, arrosées par des grands cours d'eau (Gambie, Koulountou). Cette diversité floristique remarquable justifie la présence d'une grande richesse faunique marquée par : l'élan de Derby (la plus grande des antilopes d'Afrique), le chimpanzé, le lion, le léopard, l'éléphant et de très nombreuses espèces d'oiseaux, reptiles et amphibiens.

Critère (x) : Le Parc National du Badiar/ Réserve de biosphère (PNB/RB) situé au Nord de la Guinée, couvre en partie les préfectures de Koundara et de Gaoual. Sa partie centrale s’étend sur 101054 ha et abrite plusieurs espèces de mammifères, d'oiseaux, de reptiles, d'amphibiens et de poissons : 80 espèces de mammifères, 330 espèces d'oiseaux, 36 espèces de reptiles, 20 espèces d'amphibiens, 60 espèces de poissons et de nombreux invertébrés ont été recensés.

Parmi les mammifères recensés dans le Parc National du Badiar, certaines espèces sont rares ou menacées. C'est le cas par exemple du colobe bai (Colobus badius), (temmincki), cité dans la liste des espèces menacées de l'IUCN, du chimpanzé (Pan troglodytes) (Menacé) de l'éléphant Loxodonta africana (Vulnérable), de l'Elan de Derby (Taurotragus derbianus) (Vulnérable) et du lycaon (Lycaon pictus) (Menacé).

Quant aux primates, des groupes de babouins (Papio papio) sont fréquemment observés le long des pistes de la même façon que les cercopithèques. Dans les zones intégralement protégées sont également présents les grands ongulés. L’observation directe de ces espèces est toujours difficile, mais les traces qu'elles laissent dans les sols argileux et sableux après une pluie révèlent, même aux yeux moins experts, leur présence. Le long des fleuves Koliba et Koulountou, dans les plaines inondables des zones intégralement protégées et sur les plages sableuses du N’Dama, on observe aisément les traces des hippopotames (Hippopotamus amphibius) ainsi que celles du Cobe defassa (Kobus ellipsiprymnus) et du buffle (Syncerus caffer et brachyceros). Les traces du Cobe de Buffon (Kobus kob), du Guib harnaché (Trage laphus scriptus), du phacochère (Phacochoerus africanus), de l'hyène (Crocuta crocuta) sont fréquentes dans cette vaste étendue de forêt sèche et de savanes herbeuses.

Par contre, la présence des grands prédateurs et celle des gros félins d'Afrique tels que le lion (Panthera leo) et la panthère (P. pardus) figurant sur la liste des espèces vulnérables, bien que rares, sont présents dans la Zone Intégralement Protégée (ZIP) du N'Dama. Aussi les primates tels que les Cercopithecus aethiops sabaeus, et les groupes de patas Erythrocebus patas font l'objet de menaces.

Le PNB regorge également d’une avifaune très riche et variée.

Le nombre d’espèces d'oiseaux dans la région est remarquable. C'est ce qui justifie la désignation de cette région comme zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO). Parmi ces oiseaux on peut citer, (Calao terrestre (Buco vus abyssinicus), l'Outarde de Denham (Nealis  cafra denhaml), le Touraco violet (Musophaga violacea), l'Oie de Gambie (Plectropterus gambensis), le Dendrocygne veuf, l'Aigle martial (Polemaetus bellicosus), le Bateleur des savanes (Terathopius ecaudatus) et le Vautour de Rüppell (Gyps rueppellii).

Un grand nombre d'oiseaux migrateurs passe également sur la route afro tropicale paléarctique (UICN, 2008). La Réserve est située dans une région de transition entre la forêt et la savane, avec une flore extrêmement variée : 1.500 espèces de plantes vasculaires ont été recensées dans le complexe Niokolo­ Badiar.

La végétation originaire de cette zone de transition constituait une mosaïque de forêts denses dans les vallées et sur le sol plus profond. C'est le lieu d'une formation plus ouverte de forêt claire caractérisée par Isoberlinia et d'une forêt de transition sur un écotone entre les deux.

On y distingue trois types de savane :

  • la savane boisée, constituée d'essences de 8 à 20 mètres de hauteur avec un recouvrement de 30%, donnant de bons pâturages naturels en saison sèche ;
  • la savane arborée et la savane arbustive, plus basses et surtout moins riches en essences de gros diamètres ; elles sont souvent issues de jachères à divers stades du cycle de rotation agricole ;
  • la savane herbeuse, parfois semée d'arbustes ou de palmiers, est cantonnée dans les lits majeurs des cours d'eau périodiquement inondés et dans les bas-fonds

Les forêts galeries quant à elles, sont constituées de belles essences de bois d'oeuvre, telles que : Khaya sénégalensis, Burkea africana Diospyros mespiliformis, Dentarium senegalense, Ceiba pentandra, Afzelia africana, Tanmarindus indica, Rônier (Borassus aethiopium), Afzelia africana et Anthonotha sp. Ce type de forêt se réduit à des simples ourlets forestiers.

Statements of authenticity and/or integrity

Le Parc National du Badiar est composé principalement de trois aires centrales (les forêts classées de Badiar Nord, 36130 ha, Badiar Sud 8844 ha et de la N'Dama 56090 ha). Il dispose de deux zones tampons totalisant 89058,5 ha et d'une zone de transition de 314877,5 ha.

Le PNB abrite des communautés Bassari, Foulacounda, Kognagui, Badiaranké, Peulh, qui ont des habitudes culturelles à cheval sur le Sénégal, la Guinée, la Gambie et la Guinée Bissau, avec des règles d’utilisation rationnelle des ressources naturelles locales en réponse aux besoins locaux.

La Réserve comprend aujourd'hui une mosaïque de quatre types de végétation forestière : la forêt claire, la savane, la forêt galerie, les palmeraies.

La forêt claire se trouve sur les versants, où les sols sont plus riches, en transition entre la forêt galerie, plus riche en bois d’œuvre et la savane plus pauvre, avec une dominance des espèces telles que Khaya sénégalensis, et Dyospiros mespiliformis, Pterocarpus erineaceus, Parinari excelsa, Detarium senegalensis, Erythrophleum guineensis, Daniella oliveri, Vitex doniana, Parkia biglobosa, Lophira lanceolata. La strate herbacée peut être bien développée avec Andropogon sp., Aframomum sp., Hypparhenia sp.

Dans les parties les plus sèches de la Réserve l'habitat est une végétation dominée par Combretum, Terminalia et Gardenia spp., Hymenocardia acida, Piliostigma thonningii, Burkea africana, Parinari sp., Bombax costatum, Hexalobus sp.

Dans le Parc National du Badiar le menaces sont notamment, l'agriculture, la chasse illicite, la pêche illicite, la récolte du vin du rônier mais, grâce à un dispositif de gestion, ces menaces ne nuisent pas à la conservation de la biodiversité.

L’Etat fait de grands efforts pour la conservation du parc, à travers l’affectation d'un personnel chargé de la conservation, la gestion, la création du comité de gestion des ressources naturelles et de l'élaboration du plan d'Aménagement et de Gestion des ressources naturelles, etc.

En plus des efforts de l'Etat, les communautés développent des pratiques de protection et de conservation traditionnelles par le biais des interdits et du totémisme.

Quant aux partenaires techniques, ils appuient quelques activités de gestion notamment : la surveillance, le biomonitoring, l'appui communautaire (AGR et GIE), l'éducation environnementale, la formation sur l'utilisation durable des ressources naturelles notamment la saignée douche du Rônier (Borassus aethiopum), pour éviter sa disparition et la recherche scientifique pour déterminer la santé écologique et l'intégrité du Parc.

A la lumière de tout ce qui précède, nous pouvons affirmer que le PNB se trouve dans un bon état de conservation.

Comparison with other similar properties

Au niveau national, la biodiversité du Parc National du Badiar est comparable à celle du Parc National du Moyen Bafing (PNMB) et au niveau régional, à la biodiversité du Parc National du Niokolo Koba du Sénégal.

En effet, ces trois aires protégées regorgent de mammifères, d'oiseaux, de reptiles, de poissons, d'amphibiens, de Bowé, d'espèces ligneuses d'herbacées, qu'on trouve dans leurs écosystèmes de savane herbeuse, arborée et arbustive, de la galerie forestière et de plaine.

Le Parc National du Badiar est riche par sa biodiversité animale et végétale composée de mammifères, d'oiseaux, de poissons, de reptiles (Varan, Serpent), et d'une forêt luxuriante de Rôneraies et de Bambous.

A la différence de ces deux sites, le Parc National de Badiar possède des caractéristiques qu'on ne retrouve ni au Parc National du Moyen Bafing, ni au Parc National du Niokolo Koba, notamment le lycaon, le Daman de rocher et la Colobe baie.

Aussi pendant la saison sèche, la nourriture et l'eau se font rares dans le Niokolo koba. Alors qu’au Parc National du Badiar, l’eau et la nourriture sont disponibles en toute saison.

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