Le Complexe des Parcs Nationaux de Boumba Bek et de Nki
Ministère des Arts et de la Culture
Est
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Description
Boumba Bek et Nki sont deux parcs nationaux contiguës crées par décrets du Premier Ministre du 6 octobre 2005. Ils couvrent une superficie de 547.617 ha, soit respectivement 309.362 ha pour Nki et 238.255 ha pour Boumba Bek. Associés, ces parcs nationaux constituent l’aire protégée la plus vaste du Cameroun. Le climat de la région est du type équatorial caractérisé par une alternance de 4 saisons, dont deux saisons de pluies et deux saisons sèches. La pluviométrie est d’environ 1.500 mm/an. Les moyennes mensuelles de températures varient de 23,1°C à 25°C, avec une moyenne annuelle de 24°C. L’humidité relative de l’air varie de 60 à 90 %. Il est admis que ces parcs sont situés sur le versant nord-ouest de la cuvette congolaise, caractérisée par des formations métamorphiques typiques d’âge Précambrien à Cambrien appartenant à la série du Dja inférieur. Ces formations métamorphiques sont composées essentiellement de tillites, quartzites, schistes, calcaires et dolérites. Les sols de la région appartiennent au sous-ordre des sols ferralitiques typiques définis par une séparation du fer et de l’oxyde d’alumine. Ils sont argileux et la fine couche superficielle d’humus contient peu de matière organique. Ils sont acides et pauvres en azote et bases échangeables. Le relief est accidenté avec par endroit des collines. Cependant, l’altitude d’ensemble varie entre 400 et 700 m.
De par cette forme, ce relief a une influence sur le système hydrographique dont les eaux des principaux cours d’eau coulent vers le sud pour rejoindre les rivières Dja et Ngoko, par ailleurs affluents du grand fleuve Congo. Les parcs nationaux de Nki et de Boumba Bek sont constitués par un mélange de forêt sempervirente, de forêt semi-décidue et d’une forêt mixte. Entre ces trois grands écosystèmes sont disséminées des savanes sèches, des savanes humides, des prairies sèches, des prairies humides, des forêts à Raphia spp, des forêts à Gilbertiodendron dewewrei…etc. Près de 14 types de formations végétales y ont été trouvées avec près de 831 espèces de plantes de diamètre à hauteur de poitrine supérieure à 10 cm. En termes de biodiversité, les recherches sont récentes, cependant, les résultats des inventaires de la faune mammalienne confirment la présence de 34 espèces de grands mammifères communs aux sites. Les chercheurs estiment à environ 180 mammifères dont la présence reste à confirmer.
Les inventaires complets des oiseaux ne sont pas encore effectués. On pense néanmoins que ces parcs regorgent d’une avifaune importante, car ils sont situés entre la Réserve de Faune du Dja et le parc national de Lobéké où 320 et 305 espèces d’oiseaux ont respectivement été identifiées. On rencontre d'importantes colonies de perroquets à queue rouge dans le parc national de Boumba Bek. Près de 121 espèces de poissons (deux étant nouvelles à la science : Aphyosemion sp. nov. et Phenacogrammus sp. nov.) et 96 espèces de Lépidoptères y ont déjà été identifiées.
Justification of Outstanding Universal Value
Critère (vii) : Beauté naturelle exceptionnelle. En plus de la verdure de la forêt et les multiples clairières ou baii qui facilitent la vision des animaux sauvages en pleine forêt, les chutes de Nki et les rapides chollé sur la rivière Dja confèrent au site une merveilleuse beauté.
Critère (ix) : Formations végétales suffisamment représentatives de la forêt sempervirente et de la forêt semi décidue. L’inaccessibilité de la forêt jamais exploitée constitue un obstacle majeur pour les braconniers obligés d’utiliser l’accès par les cours d’eau navigables 6 mois sur 12 par an. Ce site fait partie du complexe transfrontalier TRIDOM comportant les parcs nationaux de Minkebe (Gabon), Odzala (Congo), Dja, Boumba Bek et Nki et Réserve de faune de Ngoyla-Mintom (Cameroun). Un accord de coopération pour la conservation de ces sites a déjà été signé entre ces trois pays.
Critère (x) : Habitat de nombreuses espèces rares et menacées de disparition (éléphant de forêt, gorille de plaine, buffle, bongo, sitatunga, hylochère, potamochère, panthère, chimpanzé…) ont retrouvé récemment sur le site de Boumba Bek l’écureuil pygmée Myosciurus pumilio. C’est un minuscule écureuil, qui est qualifié de Vulnérable sur la liste rouge de l’IUCN. Les différents travaux d’inventaire diurne de la faune mammalienne ont permis d’identifier une colonie de Chimpanzés dit "chimpanzés blancs" du fait de leur visage claire, au comportement très évolué. La colonie est établie dans un territoire unique situé à la limite EST des deux parcs. Les études éthologiques plus poussées permettront d’affiner la caractéristique de cette colonie de chimpanzés.
Le complexe de parcs nationaux de Boumba-Bek et Nki constituent la limite Sud-Est de l’aire de distribution du Moabi "Baillonela toxisperma" espèce prisée pour son huile. Le parc national de Boumba Bek est qualifié de zone d’importance de conservation d’oiseaux par l’ONG Birdlife International. Les recherches plus poussées permettront de découvrir davantage la richesse floristique et faunistique de ce site.
Statements of authenticity and/or integrity
La superficie de 547.617 ha est suffisamment grande pour procurer un habitat viable à la faune et la flore qu’abrite ce site. La pression humaine est très faible et constitue un élément important préservation. Toutefois, la proximité de certaines sociétés forestières constitue une menace potentielle. En effet, le braconnage tend à augmenter pour satisfaire la demande des employés desdites sociétés, d’une part et d’autre part pour ravitailler les marchés de la ville de Batouri. Il est donc pressant que des mesures nécessaires soient prises pour renforcer la protection du site contre les incursions des braconniers.
Comparison with other similar properties
Situé à cheval entre la Réserve de Faune du Dja et le Parc national de Lobéké, le complexe Boumba Bek et Nki comporte beaucoup d’éléments de ces deux sites. Les recherches menées jusqu’à présent ne permettent pas encore de faire de comparaisons définitives avec la Réserve de Faune du Dja où plusieurs études ont eu lieu. Cependant, avec 121 espèces de poissons, ce complexe est plus riche que la Réserve de Faune du Dja (62 espèces), mais moins riche que le parc national de Lobéké (134 espèces).