Comment l'UNESCO réduit l'empreinte écologique avec des techniques rizicoles à Madagascar
Dans la région SAVA à Madagascar, Estonie, 28 ans, est agriculteur et enseignant FRAM résidant dans le Fokontany d’Andranomifotitra. Il incarne la réussite dans les pratiques rizicoles durables et la préservation des ressources naturelles. Grâce à l’adoption des techniques du Système de Riziculture Améliorée (SRA) apprises par sa propre observation, il a transformé ses pratiques rizicoles et encouragé ses pairs. Comme beaucoup de ces derniers, Estonie faisait face à un déficit de production le contraignant à exploiter abusivement les ressources de la forêt. Agriculteur de métier, il utilisait des méthodes traditionnelles limitant ses capacités de production, déjà restreintes par la petite superficie des terres qu’il possédait.
Je n’ai pas bénéficié de la formation sur le système de riziculture améliorée (SRA), mais très autonome, j’ai bien observé comment cela fonctionne et je me suis lancé. Le projet m’a ensuite fourni 2 sarcleuses, me motivant encore davantage à adopter cette nouvelle méthode qui a permis d’augmenter la quantité et la qualité de mes récoltes.
L'adoption des techniques du Système de Riziculture Améliorée
Le Système de Riziculture Améliorée (SRA) est une méthode agricole innovante destinée à augmenter les rendements en riz tout en réduisant les ressources nécessaires, comme l'eau et les intrants chimiques. Il contribue donc à résoudre les problèmes d'irrigation de notre communauté locale car il favorise l'utilisation de l'eau en quantité réduite et contrôlée.
Estonie est optimiste. « Le SRA demande moins d'énergie physique et permet de gagner du temps, notamment grâce à la possibilité d’utilisation de sarcleuse. En haute saison, avec mes parcelles de ½ Ha, j’ai augmenté de 40% mes productions. Avec les méthodes traditionnelles, je produisais 35 bidons de paddy revendus à 25 000Ar le bidon, maintenant j’ai une capacité de 50 bidons. Et je ne compte pas m’arrêter là, je vais continuer mes efforts pour en faire une activité génératrice de revenus. Dans mon village, nous sommes nombreux à posséder d’autres terrains avec un potentiel rizicole immense. Par exemple, je dispose d’environ 15 ha de surfaces exploitables dans les parties de Anantarana et Antsahantoaka. Cependant des infrastructures d'irrigation adéquates sont nécessaires pour pouvoir les exploiter et y adopter pleinement les nouvelles techniques agricoles.”
Le projet BIOCOM (Conservation de la biodiversité et gestion durable des ressources naturelles) a pour objectif la sauvegarde du paysage harmonieux de la Montagne des Français et la conservation des parcs nationaux de Marojejy, dans le nord de Madagascar, et d'Andohahela dans la région sud.
Avec ces formations, de nouvelles perspectives au développement des activités génératrices de revenus sont offertes aux communautés locales tout en diminuant l’empreinte écologique de la production. Elles professionnalisent les activités de ces agriculteurs dont la production rizicole reste encore au niveau de la satisfaction des besoins en alimentation du ménage. 25 familles ont été formées dans le fokontany d’Andranomifotitra.
Avec le soutien financier de l’Agence de coopération internationale coréenne (KOICA), BIOCOM est mis en œuvre par l'UNESCO en collaboration avec le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, le Ministère de l’Éducation Nationale et le Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle.