Centres historiques de Berat et de Gjirokastra
Facteurs affectant le bien en 2011*
- Activités illégales
- Habitat
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Incendie
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Construction illégale datant de la fin des années 1990
b) Absence d’indicateurs spécifiques de suivi
c) Absence d’un programme des excavations archéologiques
d) Absence d’un plan de lutte contre les incendies approprié pour la zone urbaine historique
e) Absence d’un plan de développement du tourisme
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2011
Montant total accordé pour le bien : 1 367 014 dollars EU fournis par le Gouvernement albanais dans le cadre du projet 933 ALB 400 « Sauvegarde et restauration de monuments choisis à l’intérieur du site du patrimoine mondial du Centre Historique de Gjirokaster – Albanie »
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2011
Montant total approuvé : 44 964 dollars E.U.
2007 | Proposition d’inscription et plan de gestion commun ... (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
2002 | Préparation finale du dossier de proposition pour ... (Approuvé) | 14 964 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2011**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2011
Le 1er février 2011, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, traitant des points soulevés par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 33e session (Séville, 2009). Ce rapport fournit des informations détaillées sur le problème des constructions illégales et sur l’élaboration d’une stratégie de tourisme durable, mais indique très peu de progrès quant aux autres aspects évoqués par le Comité du patrimoine mondial, tels que le suivi et la réponse aux incendies.
a) Constructions illégales
Le rapport mentionne qu’un meilleur contrôle a permis de limiter au minimum les constructions illégales et à Berat et à Gjirokastra, et qu’aucune infraction n’a été constatée dans les deux centres historiques en 2010. Des efforts ont été faits pour remédier aux constructions sauvages en dressant un inventaire des bâtiments par catégorie. En outre, des projets ont été préparés pour intégrer toutes les façades modernes dans les maisons traditionnelles du centre historique de Berat. En réponse à la question sur les constructions en cours dans la zone faisant face aux portes du château de Berat, l’État partie précise que les permis de construire correspondants ont été délivrés avant 2009 conformément à la législation en vigueur, mais restent appliqués pour différentes raisons d’ordre technique. Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives expriment leur préoccupation quant au fait que des constructions soient en cours durant l’évaluation ; au moment de l’extension du bien en 2008, le cadre légal était considéré comme adapté et, par conséquent, aucun permis ne peut être considéré comme légal après cette date.
b) Indicateurs de suivi
Les actuels indicateurs de suivi des centres historiques de Berat et Gjirokastra sont le nombre de restaurations effectuées sur des monuments individuels et les fonds affectés annuellement à ces restaurations. L’État partie propose de leur ajouter le nombre de restaurations réalisées sur une partie d’un centre historique.
c) Mesures de lutte contre les incendies
Il n’y a toujours pas à Berat de mesures de protection contre les incendies à l’intérieur du centre historique. Toutefois, un projet préparé en 2010 et financé par l’Union européenne, destiné à améliorer l’infrastructure de la zone habitée entre les murs de la forteresse dans le quartier de Kala, devrait être mis en œuvre en 2011. Gjirokastra n’a toujours pas de plan à long terme pour l’installation de nouvelles bouches d’incendie et l’acquisition de véhicules plus petits pouvant circuler dans les voies étroites de la ville.
d) Excavations archéologiques
Le rapport indique que l’Institut d’archéologie n’a entrepris aucune excavation archéologique à Berat ou Gjirokastra entre février 2009 et février 2011, et que des fouilles de sauvetage seront bientôt réalisées dans le cadre d’un projet de restauration massive d’une grande partie du château.
e) Tourisme
Un plan d’action touristique a été préparé pour Berat dans le but de développer un tourisme durable qui protège la valeur exceptionnelle du centre historique et respecte les besoins de la communauté locale. Bien que le tourisme soit le moteur du développement de l’économie locale à Gjirokastra, aucun plan de développement du tourisme à moyen terme n’y est en place. L’élaboration d’un plan général de développement touristique reste une urgence pour la protection du bien dans son ensemble.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2011
Même s’ils prennent note du ralentissement de l’apparition de constructions illégales mentionné dans le rapport de l’État partie, le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives restent extrêmement préoccupés par le contrôle insuffisant de telles constructions à Bertat et Gjirokastra, et regrettent qu’aucun plan à long terme n’ait été adopté pour remédier aux infractions déjà commises, afin de protéger la valeur et l’intégrité du bien. D’autre part, ils attendent toujours un ensemble plus détaillé d’indicateurs de suivi directement liés aux caractéristiques porteuses de valeur universelle exceptionnelle du bien et basés sur un inventaire complet des sites. Enfin, ils estiment que peu de progrès ont été accomplis depuis février 2009 concernant les moyens de lutte contre les incendies.
Le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives reconnaissent les efforts déployés par l’État partie en termes de restauration et d’intervention et encouragent l’État partie à poursuivre ces efforts, tout en déplorant l’absence d’un programme d’excavations archéologiques relatif à des projets de développement. Par ailleurs, ils prennent note du projet de restauration « massive » du château de Berat et considèrent indispensable que le détail de ce projet soit soumis pour évaluation aux organisations consultatives avant que des travaux ne commencent.
Le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives estiment nécessaire de poursuivre les efforts de développement du tourisme durable à Berat, et recommandent vivement que l’État partie entreprenne des efforts semblables à Gjirokastra. De façon générale, le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives se déclarent préoccupés que la sauvegarde des valeurs de Gjirokastra bénéficie d’une moindre attention que celle de Berat.
Avant tout, le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives considèrent comme profondément préoccupant l’état de conservation du bien. En conséquence, ils recommandant qu’une mission conjointe de suivi réactif par le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS évalue l’état général de conservation du bien, l’avancement de sa gestion et l’existence des critères requis pour l’inscrire sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2011
35 COM 7B.82
Centres historiques de Berat et de Gjirokastra (Albanie) (C 569 bis)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7B,
2. Rappelant la décision 33 COM 7B.87, adoptée à sa 33esession (Séville, 2009),
3. Exprime sa profonde préoccupation devant le manque de contrôle des constructions illégales et regrette qu'un plan à long terme n'ait pas été mis en place pour remédier aux infractions déjà commises, afin de protéger la valeur et l'intégrité du bien;
4. Exprime également sa préoccupation devant l'absence de progrès accomplis en vue de l'introduction d'un programme d'interventions archéologiques dans le cas de restaurations importantes, et devant le fait qu'aucun plan général de lutte contre l'incendie n'ait été approuvé pour l'ensemble du bien;
5. Reconnaît les efforts déployés pour mettre en place à Berat un plan de développement touristique répondant aux besoins de la communauté locale dans le cadre du plan de gestion et exprime en outre sa préoccupation qu'aucun plan analogue n'ait été adopté pour Gjirokastra;
6. Réitère sa demande à l'État partie de mettre en place d'urgence un plan d'action approuvé et un calendrier pour traiter les infractions actuelles et éviter toute infraction à venir;
7. Réitère également sa demande à l'État partie d'élaborer et d'appliquer des indicateurs de suivi détaillés, adaptés aux caractéristiques porteuses de valeur universelle exceptionnelle du bien et reposant sur des inventaires détaillés de celui-ci;
8. Prend note de l'intention de l'État partie de mener à bien un projet de restauration «majeure» du château de Berat et demande à l'État partie d'en communiquer le détail au Centre du patrimoine mondial pour son évaluation par les organisations consultatives avant que les travaux ne débutent;
9. Demande également à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS à évaluer l'état général de conservation du bien et l'avancement de sa gestion, et à évaluer si les critères sont remplis pour l'inscrire sur la Liste du patrimoine mondial en péril;
10. Demande en outre à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2013, un rapport sur l'avancement des points ci-dessus, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 37e session en 2013.
Projet de décision : 35 COM 7B.82
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7B,
2. Rappelant la décision 33 COM 7B.87, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),
3. Exprime sa profonde préoccupation devant le contrôle insuffisant des constructions illégales et regrette qu’un plan à long terme n’ait pas été mis en place pour remédier aux infractions déjà commises, afin de protéger la valeur et l’intégrité du bien ;
4. Exprime également sa préoccupation devant l’absence de progrès accomplis en vue de l’adoption d’un programme d’interventions archéologiques dans le cas de restaurations importantes, et devant le fait qu’aucun plan général de lutte contre l’incendie n’ait été approuvé pour l’ensemble du bien ;
5. Reconnaît les efforts déployés pour mettre en place à Berat un plan de développement touristique répondant aux besoins de la communauté locale dans le cadre du plan de gestion, mais se déclare vivement préoccupé qu’aucun plan analogue n’ait été adopté pour Gjirokastra ;
6. Réitère sa demande à l’État partie de mettre en place d’urgence un plan d’action approuvé et un calendrier pour traiter les infractions actuelles et éviter toute infraction à venir ;
7. Réitère aussi sa demande à l’État partie d’élaborer et d’appliquer des indicateurs de suivi détaillés, adaptés aux caractéristiques porteuses de valeur universelle exceptionnelle du bien et reposant sur un inventaire complet de celui-ci ;
8. Prend note de l’intention de l’État partie de mener à bien un projet de restauration « massive » du château de Berat et demande à l’État partie d’en communiquer le détail au Centre du patrimoine mondial pour son évaluation par les organisations consultatives avant que les travaux ne débutent ;
9. Demande également à l’État partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif du Centre du patrimoine mondial et de l’ICOMOS à évaluer l’état général de conservation du bien et l’avancement de sa gestion, et à évaluer si les critères sont remplis pour l’inscrire sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
10. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2013, un rapport sur l’avancement des points ci-dessus, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 37e session en 2013.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.