Paysages de la Dauria
Facteurs affectant le bien en 2023*
- Activités illégales
- Exploitation minière
- Ressources financières
- Ressources humaines
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Exploitation minière (Mongolie)
- Systèmes de gestion / plan de gestion (coordination de la gestion transfrontière) (Mongolie et Fédération de Russie)
- Activités illégales (manque de capacités coordonnées pour prévenir et atténuer les effets de la chasse, du braconnage et d’autres menaces à l’intégrité du bien) (Mongolie et Fédération de Russie)
- Ressources financières et humaines (manque de ressources et capacités attribuées à la gestion des aires protégées (Mongolie et Fédération de Russie)
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2023
Néant
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2023
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2023**
Néant
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2023
Les États Parties de la Fédération de Russie et de la Mongolie ont soumis des rapports distincts sur l’état de conservation, respectivement les 1er et 11 février 2022, qui sont disponibles à https://whc.unesco.org/fr/list/1448/documents/ et communiquent les informations actualisées suivantes :
- l'État partie de la Mongolie confirme que le projet du barrage Onon-Ulz a été suspendu et qu'aucune activité ne sera mise en œuvre jusqu'à ce qu'une évaluation d’impact environnemental (EIE) du projet, qui a été retardée en raison de la pandémie de COVID-19, soit réalisée ;
- les recherches menées par l'État partie de la Fédération de Russie ont conclu que le projet de barrage Onon-Ulz est susceptible d'avoir un impact irréversible sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, notamment par une perte importante d'eau dans le cours inférieur de la rivière Ulz et dans les lacs Torrey, en particulier pendant la saison sèche, ce qui entraînera une diminution significative des populations d'oiseaux, notamment la mouette relique, l'oie cygnoïde, la grue à cou blanc et la grande outarde, et qui aura une incidence sur les communautés locales en raison de la moindre qualité de l'eau ;
- en mars 2021, une table ronde sur les risques liés à la construction d'un barrage sur la rivière Ulz a été organisée avec la participation des autorités compétentes et des communautés locales. Il est indiqué que le projet aura également un impact négatif indirect probable sur le bien du patrimoine mondial du lac Baïkal (Fédération de Russie) ;
- une réunion trilatérale en ligne du groupe de travail de l'accord international Chine-Mongolie-Russie sur l’Aire protégée internationale de la Dauria (DIPA) a eu lieu en 2021, au cours de laquelle l'État partie de la Fédération de Russie a proposé une EIE transfrontalière pour le projet de barrage Onon-Ulz et un projet de drainage dans la rivière Kerulen ;
- le bien a connu une période sèche prolongée due au cycle climatique de la région, ce qui a entraîné une diminution de la superficie des zones humides et du nombre d’oiseaux migrateurs sur le territoire du bien. Cependant, les écosystèmes du bien connaissent actuellement des changements caractéristiques de la phase initiale des périodes climatiques humides à long terme ;
- dans le cadre de la DIPA, des recensements coopératifs des oiseaux aquatiques et semi-aquatiques et des gazelles de Mongolie ont été effectués en 2021, et les données obtenues ont été partagées entre les États parties ;
- des discussions sur les possibilités d'extension future du bien transfrontalier ont été proposées lors de la prochaine réunion du groupe de travail de la DIPA en 2022 ;
- l’État partie de la Fédération de Russie a ajouté 39 000 hectares de terres à l’aire intégralement protégée de la Réserve naturelle de Daursky (DNR) en 2021, et envisage en outre une future extension de la zone tampon pour inclure les zones humides de la rivière Borzya ;
- les plans de gestion du Refuge naturel d'Ugtam et de l’Aire intégralement protégée de Mongol Daguur, deux composantes du bien situées en Mongolie, sont toujours en cours de révision. Les nouveaux plans seront adoptés une fois finalisés.
Le 2 mars 2022, le Centre du patrimoine mondial a informé l'État partie de la Mongolie qu'il avait reçu des informations émanant de tiers signalant une possible reprise des travaux de construction sur le site du projet de barrage Onon-Ulz. Le 9 mai 2022, l'État partie de la Mongolie a répondu pour réaffirmer qu'il n'y a eu aucune avancée dans la construction, qui est suspendue en attendant la finalisation d'une EIE qui devrait être achevée d'ici septembre 2022.
Le 19 mai 2022, le Centre du patrimoine mondial a informé l'État partie de la Fédération de Russie qu'il avait reçu des informations émanant de tiers concernant l'approbation d'une licence de prospection minière aurifère sur le cours supérieur et les affluents de la rivière Imalka, en Fédération de Russie. La zone de concession ne serait située qu’à 900 mètres de la frontière du bien en Mongolie. Aucune réponse n’a été reçue de l’État partie de la Fédération de Russie au moment de la rédaction de ce rapport.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2023
La confirmation par l'État partie de la Mongolie que le projet de barrage Onon-Ulz a été suspendu et qu'aucune activité ne sera mise en œuvre jusqu'à ce que l'EIE du projet soit réalisée est notée, malgré les rapports faisant état de la reprise de la construction. L'information selon laquelle le projet aurait de graves incidences sur les communautés locales environnantes et sur la VUE du bien, en particulier pendant la saison sèche, est extrêmement préoccupante, surtout si l'on considère ses incidences potentiellement significatives sur le bassin de l'Ulz et les lacs Torrey, et que les conditions climatiques récentes ont déjà affecté les espèces d'oiseaux, y compris celles qui migrent par la voie de migration Asie orientale-Australasie et qui représentent un attribut clé de la VUE du bien. L'État partie de la Mongolie doit être instamment prié de maintenir la suspension de toute activité associée au projet jusqu'à ce que l'EIE du projet soit soumise au Centre du patrimoine mondial. L'EIE doit être entreprise en concertation avec les États parties de la Fédération de Russie et de la Chine, pour évaluer les impacts potentiels du projet sur la VUE du bien et inclure une évaluation des impacts potentiels sur le bien du patrimoine mondial du lac Baïkal, en prenant également en considération les scénarios climatiques futurs et la possibilité que le projet aggrave les incidences négatives du changement climatique sur la VUE du bien.
La coopération entre les États parties pour le suivi des principales espèces d'oiseaux et de la gazelle de Daourie dans le cadre de la DIPA est accueillie avec satisfaction, et sa poursuite doit être encouragée. Notant l’importance des bassins versants transfrontaliers en ce qu’ils soutiennent la VUE du bien, les États parties, y compris l’État partie de la Chine, devraient être davantage encouragés à développer des mesures pour préserver le régime hydrologique de ces cours d’eau transfrontaliers, en accord avec la conservation de la VUE du bien, y compris par une évaluation et un suivi complets du régime hydrologique dans la région transfrontalière, et des actions visant à assurer l’équilibre hydrologique naturel du bien, y compris l’atténuation des impacts prévus du changement climatique et une adaptation à ces impacts. Par ailleurs, notant les propositions de discuter de l'extension future du bien dans le cadre de la DIPA, les États parties devraient être encouragés une fois de plus à envisager une potentielle extension future du bien. Compte tenu de l'importance d'une coopération transfrontalière efficace, il est regrettable que les rapports sur l'état de conservation du bien aient été soumis séparément par chaque État partie. La soumission d’un rapport conjoint sur l'état de conservation du bien, pour examen par le Comité à sa 47e session, est donc encouragée, conformément aux demandes précédentes du Comité.
Les informations émanant de tiers concernant l'approbation d'une licence de prospection minière aurifère en Fédération de Russie, qui ne serait située qu’à 900 mètres de la frontière mongole du bien, sont extrêmement préoccupantes. La zone est un habitat hivernal connu de la gazelle de Daourie et de plusieurs oiseaux de proie rares, et les lacs associés servent de refuges importants pour la faune aquatique pendant les sécheresses prolongées. Il est recommandé que le Comité demande à l'État partie de la Fédération de Russie de ne pas poursuivre les activités de prospection aurifère prévues, étant donné l'importance de cette zone pour soutenir la VUE du bien.
Il est noté avec préoccupation que les plans de gestion du Refuge naturel d'Ugtam et de l’Aire intégralement protégée de Mongol Daguur, deux composantes du bien situées en Mongolie, sont toujours en cours de révision. Il convient de demander à l'État partie de la Mongolie d'accélérer le processus de finalisation des plans de gestion, et de l'encourager à renforcer les ressources et les capacités pour la mise en œuvre effective des plans de gestion mis à jour, une fois qu'ils auront été adoptés.
Décisions adoptées par le Comité en 2023
45 COM 7B.18
Paysages de la Dauria (Fédération de Russie, Mongolie) (N 1448rev)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B.Add,
- Rappelant les Décisions 41 COM 8B.6 et 44 COM 7B.187, adoptées respectivement à sa 41e session (Cracovie, 2017) et à sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
- Regrette que les rapports sur l'état de conservation du bien aient été soumis séparément par chaque État partie, rappelle que, pour les biens transfrontaliers, les États parties doivent soumettre un rapport conjoint plutôt que des rapports individuels sur leurs composantes nationales, et demande aux États parties de la Mongolie et de la Fédération de Russie de soumettre un rapport conjoint à l'avenir ;
- Réitère sa plus vive préoccupation quant aux impacts négatifs potentiels du barrage Onon-Ulz, tels que démontrés par les recherches menées par l'État partie de la Fédération de Russie, y compris les impacts potentiels importants sur les espèces d'oiseaux aquatiques et semi-aquatiques et leurs habitats, qui se traduiraient par une perte significative des ressources en eau dans la rivière Ulz et les lacs Torrey, ainsi que par la dégradation de la qualité de l'eau utilisée par les communautés locales vivant autour du bien ;
- Prie instamment l'État partie de la Mongolie de maintenir la suspension de toute activité associée au projet jusqu'à la finalisation d’une étude d'impact environnemental (EIE), réalisée conformément au nouveau Guide de l'évaluation d'impact dans un contexte de patrimoine mondial et en concertation avec les États parties de la Fédération de Russie et de la Chine, d'évaluer les impacts potentiels du projet sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, en tenant compte des scénarios climatiques futurs et de la possibilité que ce projet aggrave les effets négatifs du changement climatique, ainsi que les impacts potentiels sur le bien du patrimoine mondial du lac Baïkal, et de soumettre cette évaluation au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l'UICN ;
- Exprime sa préoccupation quant à l'approbation signalée d'une licence de prospection minière aurifère par la Fédération de Russie dans une zone adjacente à la composante mongole du bien, en raison de son importance en tant qu'habitat hivernal de la gazelle de Daourie et de plusieurs oiseaux de proie rares, ainsi que de l'importance des lacs associés en tant que refuges pour la faune aquatique pendant les sécheresses prolongées, et prie également instamment l'État partie de la Fédération de Russie de ne pas poursuivre les activités de prospection aurifère prévues ;
- Accueille avec satisfaction les recensements coopératifs des oiseaux aquatiques et semi-aquatiques et des gazelles de Daourie, effectués par les États parties dans le cadre de l'accord international Chine-Mongolie-Russie sur l’Aire protégée internationale de la Dauria (DIPA), et encourage les États parties à poursuivre et à renforcer la coopération transnationale pour la gestion et la conservation du bien, notamment en mettant en œuvre des mesures pour préserver le régime hydrologique des cours d’eau transfrontaliers qui soutiennent la VUE du bien au moyen d’une évaluation et d’un suivi complets dans la région transfrontalière, et pour atténuer les effets prévus du changement climatique et s’y adapter ;
- Encourage de nouveau les États parties de la Mongolie, de la Fédération de Russie et de la Chine à envisager l'extension potentielle du bien afin de couvrir des zones supplémentaires de steppes boisées et d'habitats critiques, notamment pour les oiseaux migrateurs et la gazelle de Daourie ;
- Note avec préoccupation que les plans de gestion du Refuge naturel d'Ugtam et de l’Aire intégralement protégée de Mongol Daguur, deux composantes du bien situées en Mongolie, sont toujours en cours de révision, et demande en outre à l'État partie de la Mongolie d'accélérer leur finalisation et de renforcer les ressources et capacités disponibles pour la mise en œuvre effective des plans de gestion mis à jour, une fois adoptés ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2024, un rapport conjoint actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session.
Projet de décision : 45 COM 7B.18
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B.Add,
- Rappelant les Décisions 41 COM 8B.6 et 44 COM 7B.187, adoptées respectivement à sa 41e session (Cracovie, 2017) et à sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
- Regrette que les rapports sur l'état de conservation du bien aient été soumis séparément par chaque État partie, rappelle que, pour les biens transfrontaliers, les États parties doivent soumettre un rapport conjoint plutôt que des rapports individuels sur leurs composantes nationales, et demande aux États parties de la Mongolie et de la Fédération de Russie de soumettre un rapport conjoint à l'avenir ;
- Réitère sa plus vive préoccupation quant aux impacts négatifs potentiels du barrage Onon-Ulz, tels que démontrés par les recherches menées par l'État partie de la Fédération de Russie, y compris les impacts potentiels importants sur les espèces d'oiseaux aquatiques et semi-aquatiques et leurs habitats, qui se traduiraient par une perte significative des ressources en eau dans la rivière Ulz et les lacs Torrey, ainsi que par la dégradation de la qualité de l'eau utilisée par les communautés locales vivant autour du bien ;
- Prie instamment l'État partie de la Mongolie de maintenir la suspension de toute activité associée au projet jusqu'à la finalisation d’une étude d'impact environnemental (EIE), réalisée conformément au nouveau Guide de l'évaluation d'impact dans un contexte de patrimoine mondial et en concertation avec les États parties de la Fédération de Russie et de la Chine, d'évaluer les impacts potentiels du projet sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, en tenant compte des scénarios climatiques futurs et de la possibilité que ce projet aggrave les effets négatifs du changement climatique, ainsi que les impacts potentiels sur le bien du patrimoine mondial du lac Baïkal, et de soumettre cette évaluation au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l'UICN ;
- Exprime sa préoccupation quant à l'approbation signalée d'une licence de prospection minière aurifère par la Fédération de Russie dans une zone adjacente à la composante mongole du bien, en raison de son importance en tant qu'habitat hivernal de la gazelle de Daourie et de plusieurs oiseaux de proie rares, ainsi que de l'importance des lacs associés en tant que refuges pour la faune aquatique pendant les sécheresses prolongées, et prie également instamment l'État partie de la Fédération de Russie de ne pas poursuivre les activités de prospection aurifère prévues ;
- Accueille avec satisfaction les recensements coopératifs des oiseaux aquatiques et semi-aquatiques et des gazelles de Daourie, effectués par les États parties dans le cadre de l'accord international Chine-Mongolie-Russie sur l’Aire protégée internationale de la Dauria (DIPA), et encourage les États parties à poursuivre et à renforcer la coopération transnationale pour la gestion et la conservation du bien, notamment en mettant en œuvre des mesures pour préserver le régime hydrologique des cours d’eau transfrontaliers qui soutiennent la VUE du bien au moyen d’une évaluation et d’un suivi complets dans la région transfrontalière, et pour atténuer les effets prévus du changement climatique et s’y adapter ;
- Encourage de nouveau les États parties de la Mongolie, de la Fédération de Russie et de la Chine à envisager l'extension potentielle du bien afin de couvrir des zones supplémentaires de steppes boisées et d'habitats critiques, notamment pour les oiseaux migrateurs et la gazelle de Daourie ;
- Note avec préoccupation que les plans de gestion du Refuge naturel d'Ugtam et de l’Aire intégralement protégée de Mongol Daguur, deux composantes du bien situées en Mongolie, sont toujours en cours de révision, et demande en outre à l'État partie de la Mongolie d'accélérer leur finalisation et de renforcer les ressources et capacités disponibles pour la mise en œuvre effective des plans de gestion mis à jour, une fois adoptés ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2024, un rapport conjoint actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.