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Forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe

Albanie, Allemagne, Autriche, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Espagne, France, Italie, Macédoine du Nord, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suisse, Tchéquie, Ukraine
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Cadre juridique
  • Chasse commerciale
  • Exploitation forestière/production de bois
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Système de gestion/plan de gestion (absence de plan de gestion intégrée, absence de protection légale contre abattage de bois, gestion inadéquate de l’abattage de bois dans la composante slovaque du bien)
  • Configuration des limites inappropriées pour certaines composantes du bien
  • Gestion et facteurs institutionnels (absence de plans de recherche et de suivi transnationaux, renforcement des capacités nécessaire)
  • Exploitation forestière/production de bois
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

La mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN de suivi réactif demandée dans la décision 43 COM 7B.13 a visité les éléments albanais et roumains du bien du 13 au 22 novembre 2019.

Les États parties ont soumis un rapport conjoint sur l’état de conservation du bien le 30 janvier 2020, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/1133/documents/, faisant état des éléments suivants :

  • Concernant les modifications de limites, les États parties d’Italie et de Slovaquie ont soumis des demandes de modification dans le cadre d’une proposition d’extension qui a été soumise au processus d’évaluation de l’UICN (cf. document WHC/21/44.COM/8B.Add). L’État partie de la Slovaquie a modifié sa loi sur la protection de la nature et du paysage, qui vise à renforcer la protection des parcs nationaux en garantissant des processus naturels non perturbés dans au moins 75 % de leur superficie constitutive du bien, et dont au moins 50 % sont soumis à un régime de non-intervention. Les États parties de la Belgique et de la Croatie prévoient de soumettre également des propositions de modification des limites. L’État partie de l’Autriche envisage une extension de la zone de nature sauvage de Dürrenstein et l’État partie de la Slovénie envisage l’agrandissement de la zone tampon de l’élément de Krokar ;
  • Concernant la gestion des zones tampons du bien transnational, un projet de guide a été élaboré dans le but de protéger les éléments du bien des impacts négatifs de la gestion forestière au sein des zones tampons. Ce projet de guide prévoit une sous-section de zone tampon protectrice d’au moins 100 m autour des éléments afin d’éviter les impacts sur le régime microclimatique des peuplements forestiers. Dans leur rapport, les États parties indiquent qu’ils veilleront à ce qu’aucun déboisement d’une superficie supérieure à la hauteur d’un arbre n’ait lieu au sein de la zone tampon protectrice, dont la largeur minimale est de 100 m ;
  • Parmi les autres questions de conservation, l’État partie de la Roumanie a signalé l’infrastructure hydroélectrique du parc national de Domogled et les impacts négatifs du projet de modernisation éventuel de la route nationale 66A non revêtue qui traverse le bien ;
  • L’État partie de la Roumanie signale également que dans les endroits où des coupes de régénération ont été effectuées avant l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial, l’achèvement des interventions serait exigé par la législation nationale. Cependant, en attendant qu’une nouvelle législation nationale propre au patrimoine mondial soit approuvée, un arrêté interdisant l’abattage d’arbres à une distance de moins de 50 m du bien a été émis. Par ailleurs, environ 2 000 ha de forêts quasi vierges ont été recensés dans la zone tampon et sont désormais exempts de toute activité d’exploitation.

Selon le compte rendu d’une réunion organisée par les États parties et envoyé au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN comme base de réflexion sur la question de la gestion des zones tampons, les coupes rases sont possibles au sein de 2 des 41 ensembles d’éléments évalués, soit par autorisation spéciale, soit dans des zones spécifiques. Dans les zones tampons, les coupes rases de plus de 0,3 ha sont généralement autorisées dans 2 ensembles, et dans 5 ensembles par le biais d’autorisations spéciales ou dans des zones spécifiques. Les coupes rases inférieures à 0,3 ha, la coupe de bois de chauffage et les coupes progressives supérieures à 0,3 ha sont possibles dans quelques éléments, tandis que les coupes progressives inférieures à 0,3 ha, les opérations d’adjudication dans les jeunes peuplements, l’abattage sélectif et les coupes sanitaires peuvent être autorisés dans environ la moitié des ensembles d’éléments évalués. Le Centre du patrimoine mondial a transmis ces informations aux États parties le 22 avril 2020 et a reçu une réponse le 19 avril 2021. Selon cette réponse, l’information selon laquelle les coupes rases sont autorisées à l’intérieur du bien était incorrecte et tous les États parties ont confirmé qu’aucune exploitation forestière n’est actuellement possible au sein de l’un des éléments du bien. Cependant, s’agissant des zones tampons, les États parties confirment que « au total, certaines interventions d’exploitation forestière seraient possibles dans la zone tampon dans 17 ensembles/éléments au sein de six pays ».

Le 28 janvier 2021, les États parties ont soumis une actualisation de leur rapport indiquant qu’ils n’étaient pas parvenus à un accord concernant la gestion du bien et des zones tampons, mais qu’une feuille de route avait été adoptée pour parvenir à un accord qui s’appuierait sur des consultations avec le Centre du patrimoine mondial et l’UICN. Le 25 mai 2021, les États parties ont soumis le guide sur la gestion et le zonage des zones tampons actuellement en cours d’examen pour avis du Centre du patrimoine mondial et de l’UICN.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Dans le prolongement des diverses décisions antérieures du Comité demandant à l’État partie de la Slovaquie de renforcer la protection juridique de ses éléments, l’amendement de la loi sur la protection de la nature et du paysage est accueilli favorablement car il étend de manière significative les régimes de faible et de non-intervention dans le parc national des Poloniny. La soumission de la proposition de modification des limites de l’élément slovaque relative à l’extension proposée du bien est notée et est traitée dans le cadre du processus d’évaluation.

La mission de suivi réactif de 2019 a conclu que les éléments albanais présentent un niveau élevé d’intégrité et bénéficient d’un régime de protection strict applicable dans les éléments et leurs zones tampons, lesquelles semblent fournir une couche protectrice supplémentaire efficace, conformément aux Orientations. Ces résultats sont très appréciés et pourraient servir de base à la révision de la gestion des zones tampons dans d’autres éléments de ce bien transnational, ainsi qu’à l’élaboration en cours de directives pour les zones tampons du bien.

Concernant les éléments roumains, les impacts des projets éventuels liés aux équipements hydroélectriques dans la zone tampon et le projet d’élargissement et de revêtement d’une piste forestière traversant le bien et sa zone tampon (route nationale 66A) sont très préoccupants. Conformément aux recommandations de la mission, il est recommandé de demander à l’État partie d’abandonner les plans de modernisation de cette piste forestière à l’intérieur et/ou à proximité du bien en raison de l’impact potentiel de ce projet sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, y compris son intégrité. La mission a également conclu que la gestion actuelle des zones tampons des éléments roumains peut avoir des effets négatifs sur l’intégrité du bien et ne répond pas aux exigences des Orientations. À cet égard, il convient d’accueillir favorablement l’intention de l’État partie d’approuver une nouvelle législation nationale propre au patrimoine mondial ainsi que des mesures intermédiaires, notamment le recensement et la protection de 2 000 ha de forêts quasi vierges. La désignation de forêt vierge peut étayer la mise en œuvre des recommandations de la mission de 2019 et améliorer la continuité entre les éléments.

À la lumière des conclusions de la mission de 2019 et des décisions antérieures du Comité, le nombre d’opérations forestières potentielles dans plusieurs zones tampons du bien transnational reste très préoccupant. Il est extrêmement préoccupant de constater que des coupes rases particulièrement préjudiciables sont possibles dans plusieurs zones tampons du bien. Ces coupes rases peuvent avoir encore plus d’impacts et être moins strictement réglementées que les zones tampons affectées par les coupes progressives qui ont été évaluées lors des missions de 2019 et précédentes en Slovaquie. Les coupes rases sont généralement autorisées dans les zones tampons des forêts de hêtres de Navarre (Espagne), Groșii Țibleșului et Strâmbu Băiuț (Roumanie), et avec une autorisation spéciale ou dans des zones spéciales dans les zones tampons de Grumsin (Allemagne), forêts de hêtres de Ayllón — La Manche, forêts de hêtres des pics d’Europe (Espagne), Monte Raschio (Italie), et le parc national de l’Ouj (Ukraine). Pour évaluer les impacts potentiels des coupes rases et des régimes de protection qui les prévoient sur la VUE du bien, il est donc recommandé que le Comité demande aux États parties d’Espagne, de Roumanie, d’Allemagne, d’Italie et d’Ukraine de fournir des détails complets et actualisés sur ces activités afin de préciser tous les emplacements et la liste complète des éléments et des zones tampons potentiellement affectés, et d’organiser, conjointement avec les autres États parties, un atelier technique avec l’UICN et le Centre du patrimoine mondial pour étudier les moyens de répondre aux préoccupations suscitées par ces activités.

La mission de 2019 et le projet de guide sur les zones tampons révèlent des variations importantes des régimes de gestion des biens transnationaux. Afin de protéger les éléments de manière cohérente contre les impacts négatifs de la gestion forestière, le projet de guide propose un zonage largement basé sur des indicateurs microclimatiques de référence. Si l’impact de la sylviculture sur le microclimat constitue sans aucun doute un aspect important, il est très préoccupant de constater que d’autres facteurs décisifs pour les processus naturels des écosystèmes de forêts de hêtres n’ont pas été pris en compte pour déterminer la largeur minimale de la sous-zone tampon protectrice et son régime de protection. Par exemple, si le rôle du bois mort est souligné dans la description des fonctions de la sous-zone tampon de conservation paysagère, il ne constitue pas un facteur décisif pour la conception des limites de la sous-zone tampon protectrice, et ce, malgré l’approche appliquée dans les éléments belges, où la continuité de l’habitat comprenant du bois mort est assurée par des îlots de sénescence strictement protégés et des zones en jachère au sein de la zone tampon. À cet égard, il convient également de rappeler qu’il était demandé dans la décision 41 COM 8B.7 du Comité de mettre particulièrement l’accent sur le bois mort et en décomposition afin de favoriser les processus naturels non perturbés dans les zones tampons, ce qui nécessite une approche stricte et préventive dans des zones plus larges. L’approche proposée par le projet de guide est donc considérée comme inadéquate par l’UICN et le Centre du patrimoine mondial car elle aboutirait à des bandes très étroites et uniformes de sous-sections tampons protectrices où des interventions d’une superficie approximativement équivalente à la hauteur d’un arbre seraient encore possibles, et où des facteurs autres que les largeurs standard tirées des connaissances sur les effets microclimatiques ne seraient pas nécessairement pris en compte. L’intention des États parties visant à demander des conseils supplémentaires au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN est donc accueillie favorablement afin que le guide sur les zones tampons garantisse des zones tampons entièrement efficaces pour tous les éléments du bien. Entre-temps, il est recommandé au Comité de prier instamment les États parties de veiller à ce que les interventions soient réduites au minimum avant l’adoption du guide sur les zones tampons. 

Il est noté qu’une nouvelle version du guide en matière de gestion et de zonage des zones tampons a été approuvée par les États parties le 19 avril 2021 et soumise au Centre du patrimoine mondial pour avis. En raison de la soumission tardive de ce document le 25 mai 2021, il n’a pas été possible de l’examiner dans le cadre de la préparation de ce rapport, et le Centre du patrimoine mondial et l’UICN reviendront en temps voulu vers les États parties après une analyse attentive dudit document.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.99
Forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe (Albanie, Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Espagne, Italie, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Ukraine) (N 1133ter)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions 42 COM 7B.71 et 43 COM 7B.13, adoptées à ses 42e(Manama, 2018) et 43e (Bakou, 2019) sessions respectivement,
  3. Prend note des conclusions de la mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN de suivi réactif de 2019 et demande aux États parties d’Albanie et de Roumanie de mettre en œuvre toutes les recommandations de la mission, et à tous les États parties de ce bien de mettre en œuvre conjointement les recommandations suivantes de la mission :
    1. Réaliser des évaluations sur le terrain dans les zones tampons et les éléments où des interventions forestières lourdes de conséquences ont été autorisées, telles que les coupes rases et les coupes progressives, afin de déterminer dans quelle mesure la protection effective de ces éléments respectifs pourrait être compromise et leur valeur universelle exceptionnelle (VUE) affectée,
    2. Améliorer les fonctions de continuité et de protection des zones tampons et renforcer l’intégrité du bien en minimisant le recours aux interventions forestières ;
    3. Veiller à ce que les interventions évitent toute interférence avec les processus naturels de l’écosystème de la forêt de hêtres en tenant compte de l’expansion naturelle de leur superficie et afin de renforcer leur résilience,
    4. Soutenir la non-perturbation des processus naturels dans tous les éléments et leurs zones tampons grâce à la régénération naturelle, la proforestation, le prolongement des peuplements forestiers au-delà de leur durée de rotation conventionnelle, et ne prendre aucune décision susceptible d’affecter la dynamique de ces processus après des événements naturels ou anthropiques externes, tels que des incendies, à l’intérieur ou à proximité des éléments du bien ;
  4. Accueille favorablement la protection stricte appliquée par l’État partie de l’Albanie dans ses éléments respectifs et leurs zones tampons, et invite les autres États parties de ce bien transnational à considérer cette approche dans la révision de la gestion des zones tampons ainsi que dans l’élaboration en cours d’un guide pour les zones tampons du bien, afin de s’assurer que toutes les zones tampons du bien constituent une couche supplémentaire fonctionnelle de protection, conformément aux Orientations;
  5. Apprécie le recensement et la protection de 2 000 ha de forêts dans les zones tampons des éléments roumains ; toutefois, notant avec la plus grande préoccupation que la gestion actuelle des zones tampons des éléments roumains ne répond pas aux exigences des Orientations et pourrait avoir des effets négatifs sur l’intégrité du bien, prie instamment l’État partie de la Roumanie de concrétiser son intention de limiter les interventions dans les zones tampons et d’approuver une nouvelle législation nationale propre au patrimoine mondial visant à sauvegarder la VUE du bien ;
  6. Note avec préoccupation le projet d’élargissement et de revêtement d’une piste forestière traversant le bien et sa zone tampon (route nationale 66A) ainsi que les activités futures potentielles liées aux installations hydroélectriques dans la zone tampon du parc national de Domogled en Roumanie, et prie donc instamment l’État partie de la Roumanie d’abandonner les plans de modernisation de la route nationale 66A à l’intérieur et/ou à proximité du bien en raison de l’impact potentiel de ce projet sur l’intégrité du bien et sa VUE ;
  7. Accueille également favorablement l’amendement de la loi sur la protection de la nature et du paysage de la Slovaquie qui étend les régimes de non-intervention, et note que l’État partie de la Slovaquie a soumis une modification importante des limites de ses éléments du bien, laquelle est en cours d’évaluation ;
  8. Note avec une vive préoccupation le nombre d’opérations forestières actuellement autorisées dans les zones tampons du bien, et demande aux États parties d’Espagne, de Roumanie, d’Allemagne, d’Italie et d’Ukraine de fournir des détails complets et actualisés sur ces activités au Centre du patrimoine mondial avant le 1erdécembre 2021, et ce, afin de préciser tous les emplacements et la liste complète des éléments et des zones tampons potentiellement affectés, et d’organiser par la suite, conjointement avec les autres États parties, un atelier technique avec l’UICN et le Centre du patrimoine mondial pour étudier les moyens de répondre aux préoccupations suscitées par ces activités ;
  9. Réitère sa demande formulée dans la décision 41 COM 8B.7, selon laquelle une importance particulière doit être accordée à la gestion appropriée des zones tampons afin de favoriser les processus naturels non perturbés en mettant l’accent sur le bois mort et en décomposition, note également la soumission du « Guide sur la gestion et le zonage des zones tampons » pour examen par le Centre du patrimoine mondial et l’UICN, et prie en outre instamment les États parties de s’assurer que les interventions sont réduites au minimum entre-temps, et que le guide sur les zones tampons soit fondé sur une approche stricte et préventive ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e
44 COM 8B.32
Forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/21/44.COM/8B.Add et WHC/21/44.COM/
    8B2.Add,
  2. Rappelant les décisions 31 COM 8B.16, 35 COM 8B.13, 41 COM 8B.7, 42 COM 7B.71 et 43 COM 7B.13 adoptées respectivement à ses 31e (Christchurch, 2007), 35e (Siège de l’UNESCO, 2011), 41e (Cracovie, 2017), 42e (Manama, 2018) et 43e (Bakou, 2019) sessions,
  3. Approuve la modification importante des limites des Forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe, Albanie, Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Espagne, Italie, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Ukraine, sur la base du critère (ix), par l’ajout ou la modification des éléments constitutifs proposés suivants en Bosnie-Herzégovine, France, Italie, Macédoine du Nord, Pologne, la Tchéquie, Slovaquie et Suisse:
    • Vihorlat (Slovaquie), modification des limites de l’élément constitutif existant du même nom,
    • Forêt primaire d’Havešová (Slovaquie), modification des limites de l’élément constitutif existant du même nom,
    • Rožok (Slovaquie), modification des limites de l’élément constitutif existant du même nom,
    • Udava (Slovaquie) et Stužica - Bukovské Vrchy (Slovaquie), modification des limites de l’élément constitutif existant Stužica - Bukovské Vrchy (Slovaquie),
    • Cozzo Ferriero (Italie), modification des limites de l’élément constitutif existant du même nom,
    • Falascone (Italie), modification des limites de l’élément constitutif existant Foresta Umbra (Italie),
    • Pavari-Sfilzi (Italie) [nouvel élément constitutif],
    • Pollinello (Italie) [nouvel élément constitutif],
    • Valle Infernale (Italie) [nouvel élément constitutif],
    • Prašuma Janj (Bosnie-Herzégovine) [nouvel élément constitutif],
    • Forêt du Bettlachstock (Suisse) [nouvel élément constitutif],
    • Réserves forestières du Val di Lodano, Busai et Soladino (Suisse) [nouvel élément constitutif],
    • Monts de la Jizera (Tchéquie (la)) [nouvel élément constitutif],
    • Chapitre (France) [nouvel élément constitutif],
    • Grand Ventron (France) [nouvel élément constitutif],
    • Massane (France) [nouvel élément constitutif],
    • Dlaboka Reka (Macédoine du Nord) [nouvel élément constitutif],
    • Polonina Wetlinska et Smerek (Pologne) [nouvel élément constitutif],
    • Crête frontalière et vallée de Gorna Solinka (Pologne) [nouvel élément constitutif],
    • Vallée fluviale deTerebowiec (Pologne) [nouvel élément constitutif],
    • Vallée fluviale de Wolosatka (Pologne) [nouvel élément constitutif] ;
  4. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante pour le bien dans son ensemble, y compris les éléments constitutifs modifiés ou ajoutés, énumérés ci-dessus :

    Brève synthèse

    Les « Forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe » sont un bien en série transnational formé de 94 éléments constitutifs répartis dans 18 pays. Elles représentent un exemple exceptionnel de forêts tempérées complexes, relativement non perturbées, et illustrent une large palette de schémas et processus écologiques complets de peuplements purs et mixtes de hêtres communs dans une diversité de conditions environnementales. Pendant chaque glaciation (ère glaciaire) du dernier million d’années, le hêtre commun (Fagus sylvatica) a survécu aux conditions climatiques adverses dans des refuges méridionaux du continent européen. Ces refuges ont été étudiés par des scientifiques, dans le cadre d’analyses paléoécologiques et à l’aide des techniques les plus modernes de codage génétique. Après la dernière glaciation, il y a environ 11 000 ans, le hêtre a commencé à étendre son aire de répartition au-delà de ces refuges méridionaux pour arriver à couvrir de vastes espaces du continent européen. Durant le processus d’expansion, encore à l’œuvre aujourd’hui, le hêtre a formé différents types de communautés végétales alors qu’il occupait des milieux essentiellement différents. L’interaction entre la diversité des milieux, les gradients climatiques et le patrimoine génétique d’espèces différentes a façonné cette grande diversité de communautés forestières de hêtres et continue de le faire. Ces forêts recèlent une population précieuse de vieux arbres et un réservoir génétique de hêtres et de nombreuses autres espèces, associés et tributaires de ces habitats de forêts anciennes.

    Critère (ix) : Le bien est indispensable pour comprendre l’histoire et l’évolution du genre Fagus qui, compte tenu de sa vaste distribution dans l’hémisphère nord et de son rôle écologique, est important au plan mondial. Ces forêts tempérées complexes, en grand partie non perturbées, illustrent une large palette de schémas et processus écologiques complets de peuplements purs et mixtes de hêtres dans des gradients environnementaux divers, notamment des conditions climatiques et géologiques, à l’échelle de presque toutes les zones de forêts de hêtres européennes. Des forêts de toutes les zones altitudinales, des littoraux à la ligne des arbres, sont incluses dans le bien et comprennent les meilleurs exemples restants des limites de l’aire de répartition de la forêt de hêtres européenne. Le hêtre est l’une des essences les plus importantes du biome de la forêt tempérée caducifoliée et c’est un exemple exceptionnel de recolonisation et de développement d’écosystèmes et de communautés terrestres depuis la dernière glaciation. L’expansion continue du hêtre, vers le nord et vers l’ouest, à partir de ses refuges glaciaires d’origine des régions orientales et méridionales de l’Europe, peut être retracée le long d’étapes et de corridors naturels à travers le continent. La dominance du hêtre sur de vastes régions d’Europe est le témoignage vivant de la capacité d’adaptation génétique de cet arbre, un processus encore à l’œuvre aujourd’hui.

    Intégrité

    Les éléments constitutifs sélectionnés sont représentatifs de la diversité des forêts de hêtres primaires et anciennes présentes à travers l’Europe, en termes de conditions climatiques et géologiques et de zones altitudinales différentes. Le bien comprend des éléments constitutifs qui traduisent la valeur universelle exceptionnelle et représentent la variabilité des écosystèmes de forêts de hêtres européennes. Conjointement, ces éléments constitutifs contribuent à l’intégrité du bien dans son ensemble. En outre, chacun des éléments constitutifs doit démontrer son intégrité au niveau local en représentant tous les processus de développement naturel des forêts et leur place géographique et écologique particulière dans la série. La plupart de ceux-ci sont de taille suffisante pour maintenir les processus naturels nécessaires à la viabilité écologique à long terme.

    Les principales menaces pour le bien sont l’exploitation et le morcellement de l’habitat. Les activités d’exploitation, à proximité des éléments constitutifs, peuvent être à l’origine de changements microclimatiques et d’effets mobilisateurs des matières nutritives, avec des incidences négatives sur l’intégrité du bien. Les changements dans l’affectation des sols dans les paysages environnants peuvent aggraver le morcellement de l’habitat, ce qui serait particulièrement préoccupant pour les éléments constitutifs de petites dimensions. Le développement de l’infrastructure pourrait être une menace mais seulement à proximité de quelques éléments constitutifs.

    Le changement climatique représente déjà un risque pour certains éléments constitutifs et l’on peut s’attendre à d’autres conséquences, par exemple à des changements dans la composition des espèces et au déplacement de l’habitat. Il convient toutefois de noter que l’un des attributs de la valeur universelle exceptionnelle du bien est le fait qu’il démontre la capacité du hêtre à s’adapter à différents régimes écologiques et climatiques dans toute son aire de répartition. En conséquence, les éventuels changements futurs doivent être surveillés et décrits afin de mieux comprendre ces processus.

    Les menaces mentionnées plus haut peuvent toucher à différents degrés et de manière différente l’intégrité des éléments constitutifs, par exemple par une diversité structurelle réduite, le morcellement, la perte de connectivité, la perte de biomasse et un microclimat modifié qui réduisent la fonctionnalité des écosystèmes et la capacité d’adaptation dans son ensemble. Pour faire face à ces menaces, des zones tampons ont été établies et sont gérées, comme il se doit, par les organes de gestion concernés.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    Pour conserver la valeur universelle exceptionnelle de ce bien en série, à l’échelle de tous ses éléments constitutifs, il est essentiel de mettre en place une gestion stricte, non interventionniste. La plupart des 94 éléments constitutifs sont protégés par la loi en tant que réserves forestières strictes, zones de nature sauvage, zones centrales de réserves de biosphère ou parcs nationaux (catégorie UICN I ou II). Certains des éléments constitutifs sont protégés et gérés par des plans d’aménagement forestier (comprenant des règlements qui interdisent l’exploitation des forêts anciennes). Comme il est capital de garantir un statut de protection rigoureux à long terme, le statut de protection sera amélioré là où il le faut.

    Pour veiller à la viabilité des quatre éléments constitutifs dont la taille est inférieure à la taille minimale établie à 50 ha, les États parties envisageront un agrandissement de ces éléments constitutifs et mettront en place une gestion non interventionniste. Par ailleurs, il est impératif de gérer effectivement les zones tampons pour protéger le bien contre des menaces extérieures et pour sauvegarder son intégrité.

    C’est à l’État partie concerné que revient la responsabilité de protéger l’intégrité de chaque élément constitutif, responsabilité exercée par les services de gestion locaux compétents. Une structure organisationnelle fonctionnelle devrait être établie pour assurer la protection et la gestion cohérentes du bien, ainsi que pour coordonner les activités entre les services de gestion et les 18 États parties. À cet égard, un Système de gestion intégré a été conçu au cours du processus de préparation de la proposition d’inscription et sera maintenu pour permettre une gestion et une protection effectives et coordonnées du bien dans son ensemble. Le Comité mixte de gestion, formé de représentants de tous les États parties, a rédigé une Déclaration d’intention commune. Celle‑ci réglemente et structure la coopération entre tous les États parties dont une partie du territoire est inclus dans le bien et garantit l’engagement à protéger et renforcer la valeur universelle exceptionnelle du bien. Un poste de coordonnateur sera établi et financé pour soutenir le Comité mixte de gestion et les États parties dans leurs travaux.

    Le Système de gestion intégré et les plans de gestion des éléments constitutifs garantiront une méthode de gestion non interventionniste pour les éléments constitutifs tandis que les zones tampons seront gérées de manière à éviter des effets négatifs sur la valeur universelle exceptionnelle du bien en veillant spécifiquement à maintenir l’intégrité intacte. Pour harmoniser l’approche de gestion dans les 94 éléments, les États parties élaboreront des objectifs communs et des activités coordonnées pour la gestion du bien et de sa zone tampon, le suivi et la recherche, l’éducation et la sensibilisation, la gestion des visiteurs et le tourisme ainsi que le renforcement des capacités financières et humaines. Il est proposé de mettre en place un système de suivi cohérent, fondé sur des indicateurs écologiques (indirects) de l’intégrité sélectionnés dans tous les éléments constitutifs, afin de comparer l’évolution à long terme. Il est impératif que chaque État partie prenne des dispositions financières à long terme, claires et engagées, afin de soutenir la gestion cohérente du site au niveau national ainsi que sa gestion coordonnée.

    La configuration du bien nécessite une attention spéciale pour que chaque élément constitutif conserve sa capacité d’évoluer avec des processus écologiques et biologiques non entravés et sans que des interventions importantes ne soient nécessaires. Il faudra pour cela intégrer les écosystèmes forestiers environnants afin d’assurer une protection et une connectivité suffisantes, en particulier pour les petits éléments constitutifs. Tous les éléments constitutifs ont des zones tampons dont la configuration varie et qui englobent des aires protégées voisines (parcs nationaux, parcs naturels, réserves de biosphère, etc.). Ces zones tampons feront l’objet d’un suivi régulier pour vérifier leur capacité de protection dans des conditions environnementales changeantes comme par exemple sous l’effet du changement climatique. Les limites des zones tampons devraient, si possible, correspondre aux limites d’aires protégées existantes et devraient être agrandies pour relier des éléments en proximité étroite. Enfin, le cas échéant, il faudra mettre un accent spécial sur la connectivité écologique effective entre les forêts de hêtres et les habitats environnants complémentaires pour permettre le développement naturel et l’adaptation des forêts aux changements environnementaux.

  5. Prend note des éléments constitutifs proposés suivants dans la présente proposition d’inscription, qui ne sont actuellement pas recommandés pour l’inclusion dans le bien en série :
    • Fruška gora – Papratski do (Serbie),
    • Fruška gora – Ravne (Serbie),
    • Kopaonik – Kozje stene (Serbie),
    • Tara – Rača (Serbie),
    • Tara – Zvezda (Serbie),
    • Kyjovský prales (Slovaquie),
    • Aigoual (France),
    • Sainte-Baume (France),
    • Saint-Pé-de-Bigorre (France),
    • Biogradska Gora 1 (Monténégro),
    • Biogradska Gora 2 (Monténégro) ;
  6. Recommande avant d’envisager une éventuelle nouvelle soumission de ces éléments constitutifs dans toute proposition d’inscription future :
    1. l’État partie de Serbie de fournir des informations plus précises sur le type, l’échelle, la fréquence et l’étendue de toutes les exploitations et opérations forestières qui pourraient avoir lieu dans les zones tampons des éléments constitutifs proposés, en Serbie, et leurs impacts potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle du bien, avec un plan visant à atténuer le plus possible l’exploitation dans la totalité des zones tampons définies,
    2. l’État partie de Slovaquie d’agrandir la zone tampon de l’élément constitutif proposé Kyjovský prales et pour connecter cette zone tampon à la zone tampon de l’élément constitutif existant Vihorlat,
    3. l’État partie de France, avec l’appui du Centre du patrimoine mondial et de l’UICN si nécessaire, de réviser considérablement les éléments constitutifs proposés, Aigoual, Sainte-Baume et Saint-Pé-de-Bigorre pour renforcer leur intégrité et de revoir le concept de leurs zones tampons et les agrandir,
    4. l’État partie du Monténégro, avec l’appui du Centre du patrimoine mondial et de l’UICN si nécessaire, de fusionner les éléments constitutifs proposés Biogradska Gora 1 et Biogradska Gora 2, d’aligner le zonage du Parc national Biogradska Gora dans ce contexte et de réviser les règlements en vigueur, en particulier le Plan spatial à but spécial pour le Parc national Biogradska Gora, afin qu’ils tiennent compte de la protection de la valeur universelle exceptionnelle du bien proposé. Il est en outre recommandé d’élaborer un plan de gestion du tourisme adapté pour l’élément constitutif résultant ;
  7. Prend note également des éléments constitutifs proposés suivants, qui ne sont pas recommandés pour l’inclusion dans le bien en série :
    • Chizé Composant 1 Nord-Ouest (France),
    • Chizé Composant 2 Sud (France),
    • Fontainebleau (France) ;
  8. Note que l’inscription de l’élément constitutif proposé Fontainebleau pourrait être envisagée dans le cadre de l’extension possible du bien du patrimoine mondial existant : Palais et parc de Fontainebleau, France;
  9. Réitère sa demande à tous les États parties impliqués dans ce bien en série transnational, de faire en sorte que la gestion des zones tampons soutienne les processus naturels non perturbés tout particulièrement concernant le bois mort et en décomposition, en suivant et en contrôlant les menaces et les risques, conformément à la décision 41 COM 8B.7, dans une approche claire, stricte et cohérente de la conception et de la gestion des zones tampons, conformément à la décision 42 COM 7B.71, comme le seul moyen possible de protéger l’intégrité des petits vestiges forestiers inclus dans ce bien, conformément à la décision 43 COM 7B.13 ;
  10. Demande également à tous les États parties impliqués dans ce bien en série transnational d’examiner la cohérence de la conception des éléments constitutifs et de la configuration des zones tampons à l’échelle de l’ensemble du bien, pour permettre l’expansion de processus naturels non perturbés dans les zones environnantes afin de préserver l’évolution naturelle et le rétablissement continu des forêts de hêtres dans les éléments constitutifs et vers les zones voisines, et d’envisager, en conséquence, des propositions de renforcement du bien ;
  11. Demande en outre aux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er décembre 2023, un rapport conjoint sur l’état de conservation du bien dans son ensemble et la mise en œuvre et l’examen de la cohérence des limites et des zones tampons, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
  12. Se félicite de la coopération renforcée entre un grand nombre d’États parties européens pour préserver les forêts de hêtres primaires, vieilles et anciennes sur tout le continent.
    Projet de décision : 44 COM 7B.99

    Le Comité du patrimoine mondial,

    1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
    2. Rappelant les décisions 42 COM 7B.71 et 43 COM 7B.13, adoptées à ses 42e(Manama, 2018) et 43e (Bakou, 2019) sessions respectivement,
    3. Prend note des conclusions de la mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN de suivi réactif de 2019 et demande aux États parties d’Albanie et de Roumanie de mettre en œuvre toutes les recommandations de la mission, et à tous les États parties de ce bien de mettre en œuvre conjointement les recommandations suivantes de la mission :
      1. Réaliser des évaluations sur le terrain dans les zones tampons et les éléments où des interventions forestières lourdes de conséquences ont été autorisées, telles que les coupes rases et les coupes progressives, afin de déterminer dans quelle mesure la protection effective de ces éléments respectifs pourrait être compromise et leur valeur universelle exceptionnelle (VUE) affectée,
      2. Améliorer les fonctions de continuité et de protection des zones tampons et renforcer l’intégrité du bien en minimisant le recours aux interventions forestières ;
      3. Veiller à ce que les interventions évitent toute interférence avec les processus naturels de l’écosystème de la forêt de hêtres en tenant compte de l’expansion naturelle de leur superficie et afin de renforcer leur résilience,
      4. Soutenir la non-perturbation des processus naturels dans tous les éléments et leurs zones tampons grâce à la régénération naturelle, la proforestation, le prolongement des peuplements forestiers au-delà de leur durée de rotation conventionnelle, et ne prendre aucune décision susceptible d’affecter la dynamique de ces processus après des événements naturels ou anthropiques externes, tels que des incendies, à l’intérieur ou à proximité des éléments du bien ;
    4. Accueille favorablement la protection stricte appliquée par l’État partie de l’Albanie dans ses éléments respectifs et leurs zones tampons, et invite les autres États parties de ce bien transnational à considérer cette approche dans la révision de la gestion des zones tampons ainsi que dans l’élaboration en cours d’un guide pour les zones tampons du bien, afin de s’assurer que toutes les zones tampons du bien constituent une couche supplémentaire fonctionnelle de protection, conformément aux Orientations;
    5. Apprécie le recensement et la protection de 2 000 ha de forêts dans les zones tampons des éléments roumains ; toutefois, notant avec la plus grande préoccupation que la gestion actuelle des zones tampons des éléments roumains ne répond pas aux exigences des Orientations et pourrait avoir des effets négatifs sur l’intégrité du bien, prie instamment l’État partie de la Roumanie de concrétiser son intention de limiter les interventions dans les zones tampons et d’approuver une nouvelle législation nationale propre au patrimoine mondial visant à sauvegarder la VUE du bien ;
    6. Note avec préoccupation le projet d’élargissement et de revêtement d’une piste forestière traversant le bien et sa zone tampon (route nationale 66A) ainsi que les activités futures potentielles liées aux installations hydroélectriques dans la zone tampon du parc national de Domogled en Roumanie, et prie donc instamment l’État partie de la Roumanie d’abandonner les plans de modernisation de la route nationale 66A à l’intérieur et/ou à proximité du bien en raison de l’impact potentiel de ce projet sur l’intégrité du bien et sa VUE ;
    7. Accueille également favorablement l’amendement de la loi sur la protection de la nature et du paysage de la Slovaquie qui étend les régimes de non-intervention, et note que l’État partie de la Slovaquie a soumis une modification importante des limites de ses éléments du bien, laquelle est en cours d’évaluation ;
    8. Note avec une vive préoccupation le nombre d’opérations forestières actuellement autorisées dans les zones tampons du bien, et demande aux États parties d’Espagne, de Roumanie, d’Allemagne, d’Italie et d’Ukraine de fournir des détails complets et actualisés sur ces activités au Centre du patrimoine mondial avant le 1erdécembre 2021, et ce, afin de préciser tous les emplacements et la liste complète des éléments et des zones tampons potentiellement affectés, et d’organiser par la suite, conjointement avec les autres États parties, un atelier technique avec l’UICN et le Centre du patrimoine mondial pour étudier les moyens de répondre aux préoccupations suscitées par ces activités ;
    9. Réitère sa demande formulée dans la décision 41 COM 8B.7, selon laquelle une importance particulière doit être accordée à la gestion appropriée des zones tampons afin de favoriser les processus naturels non perturbés en mettant l’accent sur le bois mort et en décomposition, note également la soumission du « Guide sur la gestion et le zonage des zones tampons » pour examen par le Centre du patrimoine mondial et l’UICN, et prie en outre instamment les États parties de s’assurer que les interventions sont réduites au minimum entre-temps, et que le guide sur les zones tampons soit fondé sur une approche stricte et préventive ;
    10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022.
    Année du rapport : 2021
    Albanie Autriche Bosnie-Herzégovine Belgique Bulgarie Suisse Tchéquie Allemagne Espagne France Croatie Italie Macédoine du Nord Pologne Roumanie Slovénie Slovaquie Ukraine
    Date d'inscription : 2007
    Catégorie : Naturel
    Critères : (ix)
    Documents examinés par le Comité
    Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
    Rapport (2021) .pdf
    Rapport (2020) .pdf
    Proposé initialement pour examen en 2020
    arrow_circle_right 44COM (2021)
    Exports

    * : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

    ** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.