Paysage culturel de la forteresse de Diyarbakır et des jardins de l’Hevsel
Facteurs affectant le bien en 2019*
- Habitat
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Infrastructures de transport de surface
- Infrastructures hydrauliques
- Système de gestion/plan de gestion
- Troubles civils
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Préoccupation vis-à-vis de la situation prévalant à Diyarbakir (problème résolu)
- Bâtiments et développement
- Infrastructure de transport terrestre (routes)
- Infrastructure hydraulique
- Impact du tourisme/visiteur/loisir
- Système de gestion/ Plan de gestion
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2019
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2019**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2019
Le 4 décembre 2018, l'État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation du bien, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/1488/documents/, qui répond comme suit aux recommandations du Comité du patrimoine mondial :
- S’agissant des travaux de réhabilitation du quartier de Suiriçi (Sur), un projet d’aménagement urbain global et intégré a été prévu et les dispositions correspondantes ont été ajoutées en 2016 aux dispositions existantes dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de conservation urbaine. Il s'agit notamment de la construction et de l'élargissement de routes et de projets de reconstruction dans la zone tampon, tant à l’intérieur de Sur qu'à l'extérieur des murs de la citadelle ;
- Le Plan de conservation urbaine de 2012 a été modifié en 2016 et approuvé par le Conseil régional pour la conservation des biens culturels pour permettre la démolition de bâtiments fortement endommagés à Sur ;
- Conformément aux dispositions générales du Plan de conservation urbaine, un « Plan opérationnel » a été préparé avec l'approbation du Conseil de conservation ;
- En 2017, le Ministère de l'environnement et de l'urbanisme a commandé un guide d’aménagement urbain pour Sur afin d’avoir des directives pour la construction de nouveaux bâtiments ;
- Une Commission scientifique pour les murailles de la ville de Diyarbakir a été créée, chargée d'évaluer les interventions prévues sur celles-ci, notamment les matériaux à utiliser et les techniques à appliquer. Le Ministère de la culture et du tourisme a mené une étude pour examiner et analyser les murailles et les bastions de la ville de Diyarbakir ;
- Le rapport de l’étude d’impact sur le patrimoine culturel (EIP) du projet de réhabilitation de la rivière Tigre et le rapport préliminaire de l’étude d’impact sur le patrimoine culturel du projet d’aménagement paysager des zones situées à l’extérieur des murailles de la ville de Diyarbakir sont achevés ;
- Deux autres projets sont prévus dans la vallée du Tigre, qui affectent directement le jardin de l’Hevsel : le projet de la vallée du Tigre et le projet d'aménagement paysager de la vallée du Tigre dans la partie est de Suriçi ;
- Les fouilles archéologiques au tell d’Amida Içkale, et au Palais Artukide ont commencé en septembre 2018. Les fouilles devraient se poursuivre de manière systématique.
L'État partie a invité la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS demandée par le Comité (41 COM 7B.50) et a déclaré que le Centre du patrimoine mondial serait informé dans les meilleurs délais des dates possibles pour effectuer cette mission.
L'État partie a soumis de nombreux documents en annexe. Une grande partie d'entre eux, dont une EIP pour le projet d'aménagement paysager des zones situées à l’extérieur des murailles de la ville de Diyarbakir, le Guide de mise en œuvre du plan directeur 2014 pour la zone de Suriçi dans le quartier de Sur de la province de Diyarbakır et le Guide 2017 pour l’aménagement urbain, ont été soumis en turc conformément à la décision 41 COM 7B.50.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2019
Dans son rapport, l'État partie a fourni des informations sur la réhabilitation du quartier de Suriçi, comme le plan de conservation urbaine et son plan opérationnel, ainsi que le plan de conception urbaine. Bien que des informations, y compris visuelles, sur les travaux achevés dans le bien et sa zone tampon aient été fournies, il est regrettable que les travaux de reconstruction aient commencé avant que la mission de suivi réactif ait eu lieu. L'exécution de cette mission a pris un caractère d’extrême urgence étant donné qu'aucun détail des projets de réhabilitation urbaine n'a été soumis par l'État partie et que le Centre du patrimoine mondial et l'ICOMOS reçoivent de nombreuses informations de tiers.
S’agissant du rapport d'EIP sur le projet de réhabilitation de la rivière Tigre soumis par l'État partie en février 2019, le Centre du patrimoine mondial a demandé à l'État partie de fournir dans l'une des langues de travail la documentation sur laquelle se fonde l'EIP, afin d'étudier en profondeur le rapport de l'EIP. Dès réception, les Organisations consultatives procéderont à son examen technique. Il est recommandé de ne pas engager de travaux dans le cadre de ce projet avant l’achèvement de ce processus d'examen.
En revanche, le projet de la vallée du Tigre et le projet d'aménagement paysager de la vallée du Tigre dans la partie est de Suriçi n'ont pas encore été évalués par des EIP, et la version du Plan de conservation, révisée en 2016, n'a pas été soumise pour examen aux Organisations consultatives.
Il convient de demander à l'État partie de suspendre les projets de reconstruction et de réhabilitation en cours ou prévus dans le bien et sa zone tampon, susceptibles d’avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, tant que la mission de suivi réactif ne se sera pas rendue sur le bien et que ses conclusions ne seront pas connues. Il est également recommandé à l'État partie de continuer de revenir au Plan de conservation de 2012 tant que les révisions de 2016 n’auront pas été examinées par les Organisations consultatives. Il convient également de demander à l'État partie de soumettre la documentation des projets et les résultats de toutes les EIP, avec un chapitre sur l'impact potentiel des projets sur la VUE du bien, dans une langue de travail de la Convention du patrimoine mondial (anglais ou français).
Étant donné de la fin de l'état d'urgence dans la région, il est recommandé au Comité de prier instamment l'État partie de fixer dès que possible les dates qui conviennent pour la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS, afin d’évaluer l’état général de conservation du bien.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2019
43 COM 7B.90
Paysage culturel de la forteresse de Diyarbakır et des jardins de l’Hevsel (Turquie) (C 1488)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 41 COM 7B.50, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
- Prend note du travail effectué par l'État partie pour réhabiliter et protéger le bien et sa zone tampon; mais regrette cependant que les travaux de reconstruction aient commencé avant que la mission ait eu lieu et que ses conclusions soient connues et avant que les études d'impact sur le patrimoine (EIP) soient réalisées pour tous les projets et soumises pour examen aux Organisations consultatives ;
- Demande que tous les projets qui pourraient affecter la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien soient suspendus jusqu'à ce que les recommandations de la mission de suivi réactif soient connues et adoptées par le Comité ;
- Prend également note que le Plan de conservation du bien de 2012 a été modifié et en conséquence demande également à l'État partie de suspendre la mise en œuvre du Plan de conservation de 2016 et de revenir au Plan de conservation de 2012 jusqu'à ce que le plan de conservation révisé ait été soumis au Centre du patrimoine mondial et aux Organisations consultatives, pour examen ;
- Réitère sa demande à l'État partie de réaliser des EIP pour les projets d'aménagement urbain, paysager et d'infrastructures susceptibles d'avoir un impact sur la VUE du bien, conformément aux Orientations de l'ICOMOS sur les EIP pour le patrimoine mondial culturel, avant que ces projets ne soient mis en œuvre ;
- Recommande que la dimension urbaine du bien et de sa zone tampon soit pleinement reflétée dans les politiques, mesures et outils adoptés pour assurer la conservation du bien, en utilisant si nécessaire l'approche adoptée par la Recommandation de l'UNESCO sur les paysages urbains historiques (2011) ;
- Remercie l'État partie d'avoir invité une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS pour évaluer l'état général de conservation du bien ; et prie instamment l'État partie d'informer le Centre du patrimoine mondial des dates possibles pour cette mission ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Projet de décision : 43 COM 7B.90
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 41 COM 7B.50, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
- Prend note du travail effectué par l'État partie pour réhabiliter et protéger le bien et sa zone tampon; mais regrette cependant que les travaux de reconstruction aient commencé avant que la mission ait eu lieu et que ses conclusions soient connues et avant que les études d'impact sur le patrimoine (EIP) soient réalisées pour tous les projets et soumises pour examen aux Organisations consultatives ;
- Demande que tous les projets qui pourraient affecter la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien soient suspendus jusqu'à ce que les recommandations de la mission de suivi réactif soient connues et adoptées par le Comité ;
- Prend également note que le Plan de conservation du bien de 2012 a été modifié et en conséquence demande également à l'État partie de suspendre la mise en œuvre du Plan de conservation de 2016 et de revenir au Plan de conservation de 2012 jusqu'à ce que le plan de conservation révisé ait été soumis au Centre du patrimoine mondial et aux Organisations consultatives, pour examen ;
- Réitère sa demande à l'État partie de réaliser des EIP pour les projets d'aménagement urbain, paysager et d'infrastructures susceptibles d'avoir un impact sur la VUE du bien, conformément aux Orientations de l'ICOMOS sur les EIP pour le patrimoine mondial culturel, avant que ces projets ne soient mis en œuvre ;
- Recommande que la dimension urbaine du bien et de sa zone tampon soit pleinement reflétée dans les politiques, mesures et outils adoptés pour assurer la conservation du bien, en utilisant si nécessaire l'approche adoptée par la Recommandation de l'UNESCO sur les paysages urbains historiques (2011) ;
- Remercie l'État partie d'avoir invité une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS pour évaluer l'état général de conservation du bien ; et prie instamment l'État partie d'informer le Centre du patrimoine mondial des dates possibles pour cette mission ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.