Parc national de l'Iguazu
Facteurs affectant le bien en 2018*
- Gouvernance
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Infrastructures hydrauliques
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Infrastructures hydrauliques (Projet d’aménagements de barrages hydroélectriques)
- Gouvernance (absence de coopération transfrontalière et aménagements non coordonnés)
- Activités illégales (exploitation forestière et chasse) (question résolue)
- Systèmes de gestion/plan de gestion (problèmes liés à l'utilisation publique du bien et absence de plan d'utilisation publique)
- Espèces exotiques envahissantes (question résolue)
- Absence de financement durable (question résolue)
- Impacts des activités touristiques/de loisirs / des visiteurs
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2018
Montant total approuvé : 20 000 dollars E.U.
2001 | Request for technical cooperation for Iguazu National ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2018**
Septembre 2006 : mission UNESCO ; avril 2008 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2018
Le 27 décembre 2017, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/303/documents/ et qui donne les informations suivantes :
- Le nouveau plan de gestion du Parc national de l’Iguazú 2017-2023 a été achevé en 2017 et en était, au moment de la soumission du rapport, au stade final de la procédure d’approbation. La version actuelle du plan a été rendue publique via Internet en août 2017 au terme de la procédure d’élaboration et de consultation, procédure qui a impliqué de multiples parties prenantes dont les communautés locales et des représentants du bien du patrimoine mondial adjacent, le parc national d’Iguaçu au Brésil. Une zone tampon et un régime de zonage au sein du parc sont définis par le plan ;
- Un comité de suivi examinera le développement et la réussite des 44 projets identifiés pour soutenir la mise en œuvre du plan et qui répondent aux principaux objectifs à moyen terme de conservation et de gestion du bien, et dont 15 de ces projets font déjà partie des accords de coopération existants avec le parc national d’Iguaçu au Brésil ;
- Le tronçon de terre rouge de la route nationale 101 (RN101) qui traverse le bien a été identifié comme une des neuf valeurs de conservation essentielles dans le nouveau plan de gestion pour son importance pour le tourisme vert, de même que pour sa fréquentation régulière par des jaguars. Par conséquent, la préserver dans son état actuel en terre, avec son importance esthétique, constitue un des objectifs du nouveau plan de gestion. Aucun projet d’asphaltage ni autre modification de la RN101 n’est recensé pour l’heure. Un dialogue a été initié avec le Département des routes nationales afin d’évoquer l’opportunité d’un accord susceptible de reconnaître le statut spécial de la route, dans la mesure où celle-ci traverse le parc national, et de servir de plateforme pour l’élaboration d’un plan de gestion à long terme pour la route ;
- Les activités conjointes avec le Parc national d’Iguaçu adjacent au Brésil ont augmenté, incluant des opérations conjointes de patrouille et de suivi et une contribution mutuelle à l’actualisation des plans de gestion des deux parcs. Plusieurs réunions ont eu lieu en 2017, articulées sur différents sujets d’intérêt commun. En janvier 2017, une réunion conjointe a été organisée entre les autorités des deux parcs pour déterminer des projets d’intérêt commun, son issue ayant été considérée comme un premier pas prometteur vers la conception et mise en œuvre d’une stratégie conjointe pour des activités de conservation et de gestion dans les biens attenants.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2018
L’élaboration et la soumission d’un nouveau plan de gestion pour le bien sont favorablement accueillies. Ce plan est actuellement examiné par l’UICN qui pourra faire part de commentaires et recommandations à l’État partie le cas échéant. Il est noté que le nouveau plan définit une zone tampon pour le parc national de l’Iguazú et il est recommandé que le Comité encourage l’État partie à élaborer et soumettre au Centre du patrimoine mondial une proposition de modification mineure des limites, afin d’officiellement établir une zone tampon pour le bien, comme cela est jugé approprié.
La coopération renforcée avec le Parc national d’Iguaçu adjacent au Brésil devrait être favorablement accueillie, en particulier la réunion conjointe qui s’est tenue en janvier 2017 et lors de laquelle un plan préliminaire portant sur des projets d’intérêt commun a été identifié. Il est recommandé que le Comité demande aux États parties de l’Argentine et du Brésil de poursuivre leurs efforts de consolidation de la coopération transfrontalière concernant la gestion des deux biens adjacents. Il est également recommandé que le Comité demande aux deux États parties de préciser si d’autres actions sont envisagées afin d’officialiser encore plus la coopération transfrontalière, après la signature en 2016 d’une lettre d’intention entre l’Administración de Parques Nacionales de Argentina, l’institut Chico Mendes pour la conservation de la biodiversité (ICMBio), le Parc national de l’Iguazú en Argentine et le Parc national d’Iguaçu au Brésil, lettre d’intention qui a été accueillie avec satisfaction par le Comité dans ses décisions 40 COM 7B.69 et 40 COM 7B.70.
Les informations soumises par l’État partie concernant la RN101 sont notées et la confirmation qu’il n’existe aucun projet d’asphaltage ni modification de la route qui traverse le bien devrait être favorablement accueillie. Il devrait toutefois être rappelé que des inquiétudes ont également précédemment été soulevées vis-à-vis de futurs aménagements de la route, y compris au-delà des limites du bien. Le nouveau plan de gestion signale également l’augmentation de la circulation sur la route en conséquence de l’asphaltage de tronçons à l’extérieur du bien comme une des menaces qui pèsent sur les valeurs du bien en raison du bruit, du risque de collision avec les animaux sauvages et de l’extraction illégale de flore et de faune. Le plan signale par ailleurs, comme menace potentielle, la pression politique actuelle pour recouvrir l’intégralité de la RN101, y compris le tronçon situé à l’intérieur du bien. Néanmoins, s’il est indiqué qu’aucun projet n’existe pour l’heure en vue de modifier la route au sein du bien, aucune information détaillée n’est donnée par l’État partie concernant les projets d’aménagement d’autres sections de route à l’extérieur des limites du bien, et il est par conséquent recommandé que le Comité demande des précisions sur l’existence ou non de projets d’extension ou de poursuite de l’asphaltage de la route à l’extérieur du bien, susceptibles de potentiellement en affecter la valeur universelle exceptionnelle (VUE). Il est par ailleurs noté qu’il est envisagé d’élaborer, en consultation avec le Département des routes nationales, un plan de gestion à long terme pour la route dans la mesure où elle traverse le bien. Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de garantir que la conservation de la VUE du bien soit pleinement prise en compte dans l’élaboration de ce plan.
La construction du barrage hydroélectrique de Baixo Iguaçu est étudiée en détail dans le rapport sur l’état de conservation du Parc national d’Iguaçu (Brésil) (voir document WHC/18/42.COM/7B, point 84), où il est recommandé que le Comité demande à l’État partie du Brésil de garantir la mise en place d’un système de suivi global complet, à la fois pour la faune aquatique et l’écoulement des eaux, qui permettrait de surveiller la mise en œuvre des exigences et plans d’action élaborés pour le projet hydroélectrique et d’évaluer leur efficacité en matière d’atténuation des impacts négatifs éventuels sur la VUE des deux biens, et de garantir la mise en place de la coopération avec l’État partie de l’Argentine en vue de traiter ces questions. Il est par conséquent recommandé que le Comité demande également à l’État partie de l’Argentine de coopérer avec l’État partie du Brésil sur ce point.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2018
42 COM 7B.83
Parc national de l'Iguazu (Argentine) (N 303)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B,
- Rappelant la décision 40 COM 7B.69, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
- Accueille favorablement la finalisation et la soumission du plan de gestion actualisé pour le bien et demande à l’État partie de garantir son adoption formelle et de commencer sa mise en œuvre dès que possible ;
- Prend note du fait que le plan de gestion définit une zone tampon pour le bien et encourage l’État partie à élaborer et soumettre une modification mineure des limites, conformément aux paragraphes 163 et 164 des Orientations, au Centre du patrimoine mondial pour évaluation par les Organisations consultatives et adoption par le Centre du patrimoine mondial, afin d’officiellement établir une zone tampon pour le bien comme cela est jugé approprié ;
- Accueille également avec satisfaction la collaboration renforcée entre les États parties de l’Argentine et du Brésil dans la gestion des biens adjacents du Parc national de l’Iguazú et du Parc national d’Iguaçu, et demande également aux deux États parties de poursuivre ces efforts et de préciser si d’autres actions sont envisagées afin d’officialiser davantage la coopération transfrontalière, après la signature en 2016 d’une lettre d’intention entre l’Administración de Parques Nacionales de Argentina, l’institut Chico Mendes pour la conservation de la biodiversité (l’ICMBio), le Parc national de l’Iguazú en Argentine et le Parc national d’Iguaçu au Brésil ;
- Prend également note des informations soumises par l’État partie concernant la route nationale 101 (RN101) et la confirmation qu’il n’existe aucun projet d’asphaltage ni modification du tronçon de la route situé à l’intérieur du bien, et demande par ailleurs à l’État partie de préciser s’il existe des projets d’extension ou de poursuite de l’asphaltage de la route à l’extérieur du bien, susceptibles de potentiellement affecter sa valeur universelle exceptionnelle (VUE) ;
- Note également que l’État partie envisage d’élaborer, en consultation avec le Département des routes nationales, un plan de gestion à long terme pour la RN101 et demande en outre à l’État partie de garantir que la conservation de la VUE du bien soit pleinement prise en compte dans l’élaboration d’un tel plan ;
- Prend enfin note que la construction du projet de barrage hydroélectrique de Baixo dans le voisinage du bien adjacent du Parc national d’Iguaçu au Brésil a commencé et par conséquent demande en outre à l’État partie de l’Argentine de coopérer avec l’État partie du Brésil sur l’élaboration d’un système de suivi global complet, à la fois pour la faune aquatique et l’écoulement des eaux, qui permettrait de surveiller la mise en œuvre des exigences et plans d’action élaborés pour le projet hydroélectrique et d’évaluer leur efficacité en matière d’atténuation des impacts négatifs éventuels sur la VUE des deux biens ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Projet de décision : 42 COM 7B.83
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B,
- Rappelant la décision 40 COM 7B.69, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
- Accueille favorablement la finalisation et la soumission du plan de gestion actualisé pour le bien et demande à l’État partie de garantir son adoption formelle et de commencer sa mise en œuvre dès que possible ;
- Prend note du fait que le plan de gestion définit une zone tampon pour le bien et encourage l’État partie à élaborer et soumettre une modification mineure des limites, conformément aux paragraphes 163 et 164 des Orientations, au Centre du patrimoine mondial pour évaluation par les Organisations consultatives et adoption par le Centre du patrimoine mondial, afin d’officiellement établir une zone tampon pour le bien comme cela est jugé approprié ;
- Accueille également avec satisfaction la collaboration renforcée entre les États parties de l’Argentine et du Brésil dans la gestion des biens adjacents du Parc national de l’Iguazú et du Parc national d’Iguaçu, et demande également aux deux États parties de poursuivre ces efforts et de préciser si d’autres actions sont envisagées afin d’officialiser davantage la coopération transfrontalière, après la signature en 2016 d’une lettre d’intention entre l’Administración de Parques Nacionales de Argentina, l’institut Chico Mendes pour la conservation de la biodiversité (l’ICMBio), le Parc national de l’Iguazú en Argentine et le Parc national d’Iguaçu au Brésil ;
- Prend également note des informations soumises par l’État partie concernant la route nationale 101 (RN101) et la confirmation qu’il n’existe aucun projet d’asphaltage ni modification du tronçon de la route situé à l’intérieur du bien, et demande par ailleurs à l’État partie de préciser s’il existe des projets d’extension ou de poursuite de l’asphaltage de la route à l’extérieur du bien, susceptibles de potentiellement affecter sa valeur universelle exceptionnelle (VUE) ;
- Note également que l’État partie envisage d’élaborer, en consultation avec le Département des routes nationales, un plan de gestion à long terme pour la RN101 et demande en outre à l’État partie de garantir que la conservation de la VUE du bien soit pleinement prise en compte dans l’élaboration d’un tel plan ;
- Prend enfin note que la construction du projet de barrage hydroélectrique de Baixo dans le voisinage du bien adjacent du Parc national d’Iguaçu au Brésil a commencé et par conséquent demande en outre à l’État partie de l’Argentine de coopérer avec l’État partie du Brésil sur l’élaboration d’un système de suivi global complet, à la fois pour la faune aquatique et l’écoulement des eaux, qui permettrait de surveiller la mise en œuvre des exigences et plans d’action élaborés pour le projet hydroélectrique et d’évaluer leur efficacité en matière d’atténuation des impacts négatifs éventuels sur la VUE des deux biens ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.