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La Convention du patrimoine mondial : 30 ans de dynamisme



La Convention du patrimoine mondial célèbre son 30e anniversaire le 16 novembre 2002. Unissant 175 gouvernements pour protéger collectivement notre patrimoine commun, la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel est actuellement l’instrument international de conservation le plus efficace. L’emblème du patrimoine mondial orne actuellement 730 sites du monde entier, inscrits sur la Liste du patrimoine mondial pour leur « valeur universelle exceptionnelle ».
La Convention n’est pas seulement un instrument essentiel d’action concrète pour préserver les sites en péril et les écosystèmes menacés. Elle incarne aussi, selon l’environnementaliste américain Russell Train qui a fondé et dirigé le Fonds mondial pour la nature, « le concept simple et pourtant révolutionnaire selon lequel il existe à travers le monde des régions naturelles et culturelles dont la valeur est tellement unique qu’elles appartiennent vraiment au patrimoine, non seulement de telle ou telle nation, mais de l’humanité tout entière ». Dans un article publié l’année de l’adoption de la Convention, Train écrivait : « C’est une idée qui exprime avec éloquence, à travers une action internationale coopérative, la vérité selon laquelle la terre est réellement le foyer de l’homme et nous appartient à tous. »
Aujourd’hui, selon les mots du Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, « La Convention du patrimoine mondial est une force vitale et noble à l’œuvre dans le monde, qui favorise la coexistence pacifique et honore notre passé aussi bien que notre avenir ».


Les étapes

L’idée de créer un mouvement international de préservation du patrimoine commun de l’humanité est née après la Première guerre mondiale, au cours du travail de la Société des Nations. Une conférence internationale tenue à Athènes en 1931 a abouti à la première grande initiative pour susciter le débat international et la coopération sur des questions de conservation : la Charte d’Athènes. L’étape suivante est venue après la Seconde guerre mondiale, avec un traité visant à empêcher la destruction du patrimoine culturel en temps de guerre. La Convention sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé – dite Convention de La Haye – a été adoptée en mai 1954. A ce jour, 102 Etats membres ont entrepris de renoncer à la destruction, au pillage ou à la mise en danger du patrimoine culturel, voulant éviter de tels dangers aux sites architecturaux et archéologiques, aux collections et aux musées. Ce traité a suscité de nombreuses actions de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), qui a, soit exercé son autorité morale, soit fourni une assistance logistique et spécialisée en limitant ou en réparant les dommages causés par les conflits.

Abu Simbel Un autre événement décisif s’est produit en 1960 avec le lancement par l’UNESCO d’une campagne internationale, après un appel de l’Egypte et du Soudan pour sauver Abou Simbel et les autres temples de Nubie, menacés d’engloutissement dans les eaux du Nil par la construction du Haut-Barrage d’Assouan. André Malraux, alors Ministre français de la Culture, a déclaré qu’avec cette campagne « la première civilisation mondiale revendique publiquement l’art mondial comme son indivisible héritage ». Une cinquantaine de pays a contribué financièrement au projet, fournissant la moitié des 80 millions de dollars nécessaires à cette campagne pour mettre les monuments à l’abri.
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La Convention du patrimoine mondial s’est inspirée de la synergie internationale de ce grand projet, ainsi que des campagnes ultérieures de l’UNESCO au cours des années 60 pour conserver des trésors comme la ville italienne de Venise, après la grande inondation de 1966, la cité pakistanaise de l’Age du Bronze de Mohenjo Daro, et l’ensemble du temple bouddhique indonésien de Borobudur. En 1965, Russell Train et Joseph Fisher aux Etats-Unis ont lancé une campagne pour une convention qui protégerait à la fois le patrimoine culturel et naturel. Cette campagne a été suivie d’une Conférence à la Maison Blanche qui a appelé à la création d’une Fondation du patrimoine mondial pour stimuler la coopération internationale et protéger « les lieux naturels et les paysages et sites historiques les plus superbes du monde pour le présent et l’avenir de toute l’humanité ». City of Venice
Michel Batisse, alors sous-Directeur général de l’UNESCO pour les Sciences, a décrit comme « profondément innovante » l’idée d’un texte juridique unique destiné à protéger le patrimoine culturel aussi bien que naturel. « C’est précisément parce qu’elles ont été tenues séparées, que la nature et la culture sont aujourd’hui sérieusement menacées » a-t-il écrit. En 1968, l’Union mondiale pour la nature (UICN) a fait des propositions similaires. Finalement, à la suite d’une Conférence des Nations Unies sur l’Environnement humain à Stockholm, Suède, en 1972 et du travail de groupes spécialisés auxquels ont participé l’UICN, le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) et l’UNESCO, toutes ces propositions ont abouti à la Convention du patrimoine mondial, adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO à Paris, le 16 novembre 1972.
La Convention est officiellement entrée en vigueur dès sa ratification par les 20 premiers Etats parties, en 1975. Elle a créé un Fonds du patrimoine mondial pour financer la coopération technique et contribuer ainsi à la protection, la restauration ou la gestion de biens sur la Liste du patrimoine mondial, à la demande des Etats parties concernés ; ce Fonds reçoit actuellement trois à quatre millions de dollars par an de cotisations ou de contributions volontaires. La Convention a également créé une Liste du patrimoine mondial en péril pour les biens exigeant une vigilance internationale spéciale et une assistance prioritaire.
C’est en 1978 que le Comité du patrimoine mondial, principal organe de mise en œuvre de la Convention, a élaboré des critères de sélection pour l’inscription de biens sur la Liste du patrimoine mondial. Le Comité a également créé un système de prestation d’assistance internationale à partir du Fonds du patrimoine mondial et rédigé des Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial. Ces Orientations définissent des principes de suivi et d’établissement de rapports pour les biens inscrits sur le Liste du patrimoine mondial ; elles décrivent aussi les critères et les procédures d’inclusion des biens menacés sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

New Zealand’s Tongariro National Park Une fois les données essentielles en place, la Liste du patrimoine mondial a commencé à se constituer dès 1978 : les Iles Galápagos en Equateur, qui répondaient aux quatre critères d’un site naturel, sont devenues le premier des douze sites qui allaient alors être inscrits. La même année, les Mines de sel de Wieliczka en Pologne sont devenues le premier site industriel sur la Liste. L’année suivante a eu lieu le premier classement sur la Liste du patrimoine mondial en péril : un violent tremblement de terre au Monténégro, en Yougoslavie a détruit ou gravement endommagé plus des deux tiers des constructions de la ville médiévale de Kotor, au creux d’un port naturel de l’Adriatique. Ce site a donc été placé en même temps sur la Liste du patrimoine mondial et sur la Liste du patrimoine mondial en péril ; depuis, il a pu être en grande partie conservé, essentiellement avec l’aide de l’UNESCO.
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Le premier site à avoir été retiré, en 1988, de la Liste du patrimoine mondial en péril, est le Parc national des oiseaux du Djoudj, zone humide fragile menacée par des plantes envahissantes après la construction de canaux prévus pour mieux réguler le débit des eaux. Aujourd’hui, la Liste du patrimoine mondial en péril compte 33 sites, essentiellement en Afrique.
La Convention du patrimoine mondial entamait sa troisième décennie lorsque le Centre du patrimoine mondial a été créé au Siège de l’UNESCO à Paris, en janvier 1992. Le Centre supervise la gestion quotidienne de la Convention, organise les réunions annuelles du Comité du patrimoine mondial et conseille les Etats parties dans la préparation de leurs dossiers d’inscription, en consultation avec l’ICOMOS, l’UICN et un troisième organe consultatif, le Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM).
Senegal’s Djoudj National Bird Sanctuary

Le Centre gère le Fonds du patrimoine mondial, organise l’assistance internationale sur demande et coordonne à la fois l’établissement de rapports sur l’état des sites et l’action d’urgence, lorsqu’un site du patrimoine mondial est en danger. Elément essentiel, le Centre a la mission de sensibiliser à la notion de patrimoine mondial et à la nécessité de préserver les sites du patrimoine mondial dans le monde entier.

Galápagos Islands La Convention du patrimoine mondial a franchi une nouvelle étape importante en 1993, avec le classement en tant que paysage culturel du Parc national néo-zélandais de Tongariro, dont les montagnes ont une signification culturelle et religieuse pour le peuple maori, symbolisant ses liens avec l’environnement. Ce nouveau classement de lieux reflétant l’harmonie et l’influence mutuelles entre une population et le monde naturel a été un « trait de génie » selon Christina Cameron, Directeur général des Sites historiques nationaux et Parcs du Canada, ancienne Présidente du Comité du patrimoine mondial. Aujourd’hui, en cette année de son 30e anniversaire, la Liste du patrimoine mondial compte brillamment 28 paysages culturels exceptionnels.
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Progresser : la Convention en action


Ces 30 premières années de la Convention ont été jalonnées de plusieurs succès remarquables, grâce à des campagnes internationales totalisant actuellement plus d’un milliard de dollars. Le patrimoine mondial a aussi subi les dures épreuves que lui ont causées l’homme et la nature. La pression du développement en Egypte, qui avait déjà mis en péril les monuments de Nubie, a de nouveau fait la une de l’actualité mondiale en 1995 avec un projet d’autoroute près du Caire qui menaçait le site archéologique des Pyramides de Guizeh. Des négociations avec le gouvernement égyptien ont abouti à une solution satisfaisante pour la conservation et à un nouveau tracé routier. Un autre événement a cependant laissé la communauté internationale impuissante : en 2001, le régime intransigeant des Talibans islamistes, qui contrôlait alors l’Afghanistan, a détruit les statues bouddhiques géantes de la Vallée de Bamiyan. En 2002, ce pays ravagé par la guerre a enfin vu inscrire sur la Liste du patrimoine mondial son premier site, le Minaret de Djam et ses vestiges archéologiques. Comme l’a déclaré le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura : « Cette reconnaissance, bien qu’elle ne puisse guérir la blessure causée par la destruction des bouddhas de Bamiyan, est néanmoins une étape symbolique qu’il faut saluer. »
Parmi les réussites notables dans des situations de conflit armé, on peut citer un projet de plusieurs millions de dollars lancé en 1999 dans cinq parcs nationaux de la République démocratique du Congo. Ce pays déchiré par la guerre abrite des espèces menacées, dont le gorille de montagne, le rhinocéros blanc du Nord et l’okapi. Les cinq sites figurent sur la Liste du patrimoine mondial en péril et sont menacés par les effets combinés de l’afflux de réfugiés, d’activités de rebelles, du banditisme et du braconnage. Le projet contribue à aider plus de mille membres du personnel local et tente de prendre en compte les besoins de la communauté autochtone dans la protection des sites.
Autre succès remporté en 1999 : la décision de ne pas construire de saline commerciale de grande envergure sur la lagune San Ignacio qui fait partie du site du patrimoine mondial d’El Vizcaino, sur la péninsule mexicaine de Basse-Californie. Ce dernier lagon encore intact sert de site de reproduction à la baleine grise du Pacifique et abrite aussi de nombreuses espèces de flore et de faune menacées. Le projet de construction d’une saline dans cette réserve naturelle a été considéré comme un risque inacceptable pour les baleines comme pour l’ensemble de l’écologie marine et il a soulevé les protestations de la communauté internationale. En mars 2000, le gouvernement mexicain a refusé l’autorisation de construire la saline en réponse à l’appel lancé par le Comité du patrimoine mondial.
Aux Iles Galápagos, en Equateur, l’équilibre biologique fragile a été menacé dans les années 90 par l’introduction d’espèces animales et végétales étrangères. L’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril a été sérieusement envisagée mais le gouvernement a pris des mesures efficaces pour remédier à la situation. En 1998, l’Equateur a promulgué une « Loi spéciale pour les Galápagos » qui renforce sensiblement la protection de ces îles et des eaux environnantes.
En fait, le travail associé à la Convention, du fait même de la nature de la conservation et de la préservation, est essentiellement minutieux, à long terme et pas particulièrement prestigieux. Les fonds pour l’assistance préparatoire, la coopération technique, l’assistance d’urgence, la formation et l’assistance pour la promotion et l’éducation sont attribués par le Comité du patrimoine mondial, qui traite en priorité les sites menacés. L’aide financière internationale peut prendre diverses formes :
- l’aide à l’identification de sites pour inscription potentielle sur la Liste du patrimoine mondial ;
- l’assistance technique à la sauvegarde de sites du patrimoine mondial ;
- la formation en connaissances spécialisées comme la gestion des zones humides, l’exploitation forestière, l’éducation à des compétences comme l’éducation environnementale, l’agroforesterie et la gestion des aires protégées dans les régions arides ; ou, pour les sites culturels, la conservation architecturale, l’urbanisme dans les villes historiques, la conservation du bois et de la pierre, la restauration des mosaïques et des peintures murales ;
- l’assistance à la préparation de rapports périodiques sur l’état des sites du patrimoine mondial, qui jetteront les bases de la formation concrète et d’autres programmes de résolution de problèmes de conservation récurrents.

Aujourd’hui, l’idéal du patrimoine mondial est tellement bien compris que les sites figurant sur la Liste attirent la coopération internationale. Comme l’a dit Rob Milne, ancien membre du Comité du patrimoine mondial : « Ces cinq dernières années, ce type de projet a rassemblé plus de fonds qu’en 75 ans, essentiellement parce qu’il s’agit de sites du patrimoine mondial. »


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Faire entendre le message

Depuis la fin des années 80, le Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO cherche à transmettre aussi largement que possible le message du patrimoine mondial par tous les moyens et en autant de langues que possible. Il vise le grand public, et spécialement les jeunes. En 1985, il a lancé une série d’émissions à la radio, en proposant gratuitement les enregistrements en français et en anglais aux organismes de radiodiffusion. Une première série de six émissions intitulée « Pourquoi préserver le passé ? » a été suivie de « Venise : la lagune menacée » et de deux émissions sur Dubrovnik après la guerre de 1991-1995 en Croatie.
L’année 1996 a vu le lancement de la Revue du patrimoine mondial, magazine bimestriel en couleur édité en anglais, français et espagnol. La Lettre du patrimoine mondial est également publiée tous les deux mois. Le meilleur outil de sensibilisation du Centre du patrimoine mondial est peut-être son site Web (http://whc.unesco.org) – avec un nombre record de 960 000 pages consultées en septembre 2002. Le projet « Participation des jeunes à la préservation et à la promotion du patrimoine mondial » a été lancé dans 100 pays en 1994, permettant d’élaborer de nouvelles approches éducatives pour informer les jeunes et les inciter à s’engager à protéger et faire connaître le patrimoine. De nombreux Forums régionaux et internationaux de jeunes sur le patrimoine mondial créent des liens entre les établissements scolaires, les municipalités et les spécialistes de la conservation. Ils ont un rôle de catalyseur pour entraîner les élèves de l’enseignement secondaire et les autorités locales dans des efforts de conservation des sites.
Un kit éducatif sur le patrimoine mondial destiné aux enseignants – « Le patrimoine mondial aux mains des jeunes » – a été publié en plusieurs langues nationales et locales ; il est à l’étude dans 120 pays pour adaptation aux besoins nationaux. D’autre part, le Centre du patrimoine mondial a produit en 1999 deux films documentaires de 14 minutes : « Le patrimoine mondial : à nous de l'aimer, à nous de le protéger », sur le processus de conservation, et « Le patrimoine mondial aux mains des jeunes », sur le projet UNESCO du patrimoine mondial et des jeunes.
Avec l’encouragement de l’UNESCO, des producteurs de télévision et vidéo à travers le monde ont créé des films formateurs et éducatifs sur les sites du patrimoine mondial et la conservation. La chaîne de télévision allemande Südwestrundfunk a déjà réalisé près de 200 épisodes de sa série « Trésors du monde », diffusée en Allemagne, Autriche et Suisse. Une émission spéciale hebdomadaire intitulée « Le patrimoine mondial » est diffusée au Japon et la chaîne de télévision History Channel® a lancé une campagne internationale d'information à la télévision et sur l'Internet en 1999.


Agir ensemble

La Convention du patrimoine mondial appelle à « la mise en place d'un système de coopération et d'assistance internationales visant à seconder les Etats parties à la convention dans les efforts qu'ils déploient pour préserver et identifier [le] patrimoine. » Les partenariats se sont multipliés et perfectionnés au cours des années et font maintenant intervenir des gouvernements, des institutions et des organisations scientifiques.
Ces partenariats prennent diverses formes. Le projet de sensibilisation des jeunes évoqué plus haut est l’un des partenariats les plus importants et les plus diversifiés – ajoutant les contributions des fonds-en-dépôt néerlandais, de l’Agence norvégienne de développement et de la Fondation française Rhône-Poulenc au soutien financier permanent du Fonds du patrimoine mondial et de l’UNESCO. Autre exemple : un projet de trois millions de dollars concernant six sites du patrimoine mondial, entrepris par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), le Centre du patrimoine mondial et le Centre RARE pour la conservation tropicale (organisme à but non lucratif) ; un tiers du financement est assuré par le fabricants de produits de beauté AVEDA et la Fondation des Nations Unies. Ce projet va créer un modèle d’utilisation du tourisme favorisant la protection d’habitats importants et permettant aux communautés locales de bénéficier des retombées de cette industrie en plein essor.
Le Comité du patrimoine mondial, réuni à Budapest en juin 2002, a approuvé l’Initiative de partenariats du patrimoine mondial destinée à resserrer les liens entre le Centre du patrimoine mondial et tous ses partenaires. L’objectif est de créer un cadre permettant à une large gamme d’institutions gouvernementales et non gouvernementales, du secteur privé comme de la société civile, et également à des particuliers, de fournir des fonds et des compétences techniques pour la conservation des sites du patrimoine mondial à travers le monde.


La voie à suivre

En 1994, la Liste du patrimoine mondial comptait plus de 400 sites mais l’ensemble était franchement déséquilibré, essentiellement concentré sur l’architecture monumentale et religieuse d’Europe occidentale. Le sous-développement, le manque de ressources et l’instabilité ont contribué à perpétuer le déséquilibre régional. Le Comité du patrimoine mondial a réagi et a adopté une Stratégie globale en vue d’une Liste du patrimoine mondial plus représentative – pour encourager l’inscription d’un plus grand nombre de sites naturels, parvenir à une plus grande diversité thématique et renforcer la crédibilité de la Liste. Il a lancé une série de réunions régionales d’experts, de séminaires et d’études pour encourager les Etats parties à la Convention dans des régions sous-représentées à recenser des sites susceptibles d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial. Au Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg en août 2002, plus de 30 Etats parties africains ont publié une déclaration dans laquelle ils s’engagent à travailler pour augmenter le nombre et la diversité des sites africains sur la Liste du patrimoine mondial, et à stimuler la coopération pour le patrimoine mondial à l’intérieur de l’Afrique ainsi qu’avec les partenaires du développement de ce continent.
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A Venise, en novembre 2002, quand la communauté du patrimoine mondial se réunit pour célébrer le 30e anniversaire de la Convention du patrimoine mondial, c’est sur le thème vital de la création de partenariats. Comme l’a déclaré le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura : « Nous devons continuer à rechercher de nouvelles formes de partenariats avec les acteurs essentiels de la conservation du patrimoine… La multiplication de nos efforts à long terme et la création d’un réseau de soutien à la conservation du patrimoine mondial par le biais de tels partenariats sera vitale et nécessaire pour répondre aux problèmes grandissants qui se posent sur les sites du patrimoine mondial. »
Le lien entre conservation du patrimoine et développement durable devient de plus en plus évident. Dans sa « Déclaration de Budapest sur le patrimoine mondial » de juin 2002, le Comité du patrimoine mondial s’est engagé à rechercher « un juste équilibre entre la conservation, la durabilité et le développement, de façon à protéger les biens du patrimoine mondial grâce à des activités adaptées contribuant au développement social et économique et à la qualité de la vie de nos communautés.»
Victoria's Fall

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Pour le Directeur du Centre du patrimoine mondial, Francesco Bandarin, la pérennité reste essentielle pour la survie du patrimoine mondial comme pour sa crédibilité. « La conservation est par définition une mission à long terme. Ce n’est pas un travail pour un an ou deux, mais pour toujours.»
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