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Médina d’Essaouira (ancienne Mogador)

Maroc
Facteurs affectant le bien en 2005*
  • Développement commercial
  • Déchets solides
  • Autres menaces :

    a) Détérioration progressive du cadre bâti ; b) Absence de politique de réhabilitation du quartier du Mellah ; c) Ecroulement continu des maisons et détérioration avancée de la partie maritime de l’enceinte fortifiée de la Médina

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Détérioration progressive du cadre bâti ;
  • Absence de politique de réhabilitation du quartier du Mellah (dépôt d’ordures à ciel ouvert, écoulement d’égouts sur les murs extérieurs des maisons, écroulement continu des maisons) ;
  • Détérioration avancée de la partie maritime de l’enceinte fortifiée de la Médina ;
  • Edification de deux complexes commerciaux dans la zone tampon.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2005
Demandes approuvées : 2 (de 1997-1998)
Montant total approuvé : 52 500 dollars E.U.
1998 Preservation of the city wall of the Medina d'Essaouira (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
1997 Preparation of the nomination file of Essaouira (Approuvé)   2 500 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2005**

7-17 septembre 2003 : mission de suivi réactif liée à une mission d’experts relative à l’élaboration d’un projet intégré visant à la sauvegarde de la Médina ; 17-20 février 2005 : mission du Bureau de l’UNESCO à Rabat.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2005

En référence à la décision de la 28e session du Comité  (Suzhou, 2004), l’Etat partie a adressé au Secrétariat, en janvier 2005, un rapport sur l’avancement de la mise en œuvre des mesures visant la sauvegarde du site.

Concernant les démarches visant à la création d’une structure administrative et technique responsable du site, dans le but de faciliter le maintien de sa qualité architecturale et urbaine, l’Etat partie rappelle que, depuis l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial, le Ministère de la Culture a procédé au renforcement de l’Inspection des monuments historiques et des sites créée à Essaouira en 1997. Cette instance est chargée du suivi et du contrôle des mesures prises par les différents intervenants, concernant la conservation, la protection et la réhabilitation du patrimoine bâti. Ladite inspection est dirigée par un architecte secondé par des spécialistes dans le domaine du patrimoine (conservateurs des monuments et des sites).

Le travail de suivi est assuré également par les services techniques de la municipalité – dont la direction est confiée à un architecte – par les services de l’urbanisme de la province et par la délégation provinciale de l’habitat et de l’urbanisme. Outre ces structures gouvernementales, des ONG contribuent activement aux efforts de conservation et de réhabilitation du patrimoine bâti de la Médina comme c’est la cas du programme Agenda 21 mis en place depuis 1996 et de l’Association Essaouira-Mogador. Cette dernière a organisé, du 18 au 21 février 2005, la 5e session de l’Université conviviale d’Essaouira autour du thème de la durabilité et de la consolidation de la renaissance sociale, culturelle et économique de la Cité des Alizés. Cette session s’est déroulée en présence du Premier Ministre marocain accompagné de plusieurs membres de son gouvernement ainsi que du Conseiller du Roi M. André Azoulay, fondateur de l’Association Essaouira-Mogador. Le Centre du patrimoine mondial regrette de ne pas avoir pu participer à cette importante manifestation et demande à l’Etat partie de transmettre le compte rendu de cette rencontre.

En réponse à l’appel du Comité du patrimoine mondial, l’Etat partie précise dans son rapport que le programme de « revitalisation des centres historiques du Maroc » initié par la Banque mondiale n’a pas eu de suite depuis 2002. L’Etat partie ne donne aucun commentaire concernant le Projet de sauvegarde et de mise en valeur de la Médina d’Essaouira élaboré suite à la mission du Centre du patrimoine en septembre 2003 et présenté lors de la 28e session du Comité du patrimoine mondial  (Suzhou, 2004). Il ne précise pas si ce projet a été transmis à la Banque mondiale pour considération. Suite aux recommandations du Comité, le Centre a présenté ce projet à la Banque Japonaise pour la Coopération Internationale (JIBIC) lors d’une réunion qui a eu lieu à l’UNESCO le 25 octobre 2004. L’ICOMOS appelle, en outre, l’Etat partie à poursuivre, en coordination avec le Centre du patrimoine mondial, les pourparlers avec les représentants de la Banque mondiale en vue de la mise en œuvre du projet de sauvegarde et de mise en valeur de la Médina d’Essaouira.

Le Comité du patrimoine mondial a été informé, lors de sa 28e session (Suzhou, 2004) que, ni le plan de sauvegarde de la Médina, ni le schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme pour l’ensemble de l’agglomération, élaborés sans aucune consultation avec le Centre du patrimoine mondial, ne mentionnaient le périmètre du bien inscrit sur la Liste du Patrimoine mondial ni la zone tampon. Depuis, le Centre n’a reçu ni les documents mêmes ni aucune information concernant leur révision avant leur approbation par les autorités nationales, initialement prévue pour l’année 2004.

Suite à la demande du Comité relative à la soumission d’un rapport illustrant l’ensemble des chantiers en cours dans la zone protégée et dans la zone tampon mettant en péril l’intégrité du site, l’Etat partie précise uniquement qu’un contact et un dialogue permanent ont été instaurés avec les autorités concernées par les projets d’aménagement actuellement en cours dans la zone de servitude près de Bab Sbaa et de Bab Doukkala. Cependant, comme précise le rapport sur l’état de conservation du bien élaboré en février 2005 lors de la mission du Bureau de l’UNESCO à Rabat, des immeubles imposants sont en cours d’achèvement sur la grande place face à la porte de Doukkala qui figure dans la zone tampon, le Centre commercial, situé entre l’hôtel des îles et l’entrée de la médina, a atteint le niveau du rez-de-chaussée et d’autres travaux concernent la porte de Marrakech où il est question d’aménager une place et un théâtre. Aucun de ces projets n’est jamais parvenu au Centre du patrimoine mondial pour commentaire.

Décisions adoptées par le Comité en 2005
29 COM 7B.47
Médina d'Essaouira (ancienne Mogador) (Maroc)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-05/29.COM/7B.Rev,

2. Rappelant la décision 28 COM 15B.45, adoptée lors de sa 28e session (Suzhou, 2004),

3. Regrette que, malgré les efforts de l'État partie du Maroc, l'état de conservation du quartier du Mellah et de la muraille Nord se soit aggravé et que de nouveaux projets ayant un impact irréversible sur l'authenticité du bien aient été initiés ;

4. Invite l'État partie à l'informer, conformément au paragraphe 172 des Orientations, sur les projets de transformation et de construction neuve en cours dans la « zone protégée » et la zone tampon, afin que le Comité puisse préconiser les mesures appropriées pour assurer la préservation de la valeur universelle exceptionnelle de ce bien ;

5. Invite l'État partie à définir, en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial, une stratégie de mise en oeuvre, comprenant le plan de financement des travaux, du projet de sauvegarde et de mise en valeur de la Médina d'Essaouira présenté lors de sa 28e session (Suzhou, 2004) ;

6. Encourage l'État partie à renforcer l'Inspection des monuments historiques et des sites créée à Essaouira et de la doter des ressources humaines et moyens financiers adéquats pour assurer la protection du bien ;

7. Invite une mission conjointe Centre du patrimoine mondial / ICOMOS à évaluer l'état de conservation du bien ;

8. Demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2006, un rapport sur la mise en application des décisions du Comité, pour étude à sa 30e session (Vilnius, 2006).

Projet de décision : 29 COM 7B.47

Le Comité du patrimoine mondial,

1.              Ayant examiné le document WHC-05/29.COM/7B.Rev,

2.              Rappelant sa décision 28 COM 15B.45, adoptée lors de sa 28e session (Suzhou, 2004),

3.              Regrette que, malgré les efforts de l’Etat partie, l’état de conservation du quartier du Mellah et de la muraille Nord se soit aggravé et que de nouveaux projets ayant un impact irréversible sur l’authenticité du bien aient été initiés ;

4.              Invite l’Etat partie à l'informer, conformément au paragraphe 172 des Orientations, sur les projets de transformation et de construction neuve en cours dans la « zone protégée » et la zone tampon, afin que le Comité puisse préconiser les mesures appropriées pour assurer la préservation de la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

5.              Invite l’Etat partie à définir, en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial, une stratégie de mise en œuvre, comprenant le plan de financement des travaux, du projet de sauvegarde et de mise en valeur de la Médina d’Essaouira présenté lors de sa 28e session (Suzhou, 2004) ;

6.              Encourage l'Etat partie à renforcer l’Inspection des monuments historiques et des sites créée à Essaouira et de la doter des ressources humaines et moyens financiers adéquats pour assurer la protection du bien;

7.              Demande à l’Etat partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2006, un rapport sur la mise en application des décisions du Comité, pour étude à sa 30e session en 2006.

Année du rapport : 2005
Maroc
Date d'inscription : 2001
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 29COM (2005)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.