49ème anniversaire de la Convention du patrimoine mondial, 16 novembre
Le 16 novembre marque l'anniversaire de la Convention du patrimoine mondial. Depuis 49 ans, la Convention préserve le patrimoine mondial de l'UNESCO, naturel et culturel.
Ce patrimoine commun qui nous appartient à tous est le meilleur de notre monde et de ce que nous sommes. Cependant, la récente Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26) a clairement montré que si nous ne protégeons pas correctement les sites du patrimoine mondial contre les défis actuels tels que le changement climatique, cela aura un impact négatif sur les générations futures qui en hériteront. L'histoire de l'émergence de la Convention nous rappelle ce que nous avons accompli ensemble et peut nous inspirer pour surmonter les défis auxquels le patrimoine mondial est confronté aujourd'hui.
Où tout a commencé
L'idée de créer un mouvement international de protection du patrimoine est a germé après la Première Guerre mondiale. La Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de 1972 est née de la fusion de deux mouvements distincts : l'un axé sur la préservation des sites culturels, et l'autre sur la conservation de la nature.
L'événement qui a suscité une préoccupation internationale particulière a été la décision de construire le haut barrage d'Assouan en Égypte, qui aurait inondé la vallée contenant les temples d'Abou Simbel, un trésor de la civilisation égyptienne antique. En 1959, à la suite d'un appel des gouvernements égyptien et soudanais, l'UNESCO a lancé une campagne internationale de sauvegarde. Les recherches archéologiques dans les zones inondées ont été accélérées. Surtout, les temples d'Abou Simbel et de Philae ont été démantelés, déplacés sur un terrain sec et réassemblés.
La campagne a coûté environ 80 millions de dollars, dont la moitié a été donnée par une cinquantaine de pays, ce qui montre l'importance de la solidarité et de la responsabilité partagée des nations dans la conservation des sites culturels exceptionnels. Son succès a conduit à d'autres campagnes de sauvegarde, telles que la sauvegarde des Ruines archéologiques de Moenjo daro (Pakistan) et la restauration des Ensembles de Borobodur (Indonésie).
En conséquence, l'UNESCO a entrepris, avec l'aide du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), l'élaboration d'un projet de convention sur la protection du patrimoine culturel.
La Convention du patrimoine mondial
La caractéristique la plus importante de la Convention du patrimoine mondial de 1972 est qu'elle réunit en un seul document les concepts de conservation de la nature et de préservation des biens culturels. La Convention reconnaît la façon dont les gens interagissent avec la nature et la nécessité fondamentale de préserver l'équilibre entre les deux. La Convention définit le type de sites naturels ou culturels dont l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial peut être envisagée.
La Convention énonce les obligations des États parties en matière d'identification des sites potentiels et leur rôle dans leur protection et leur préservation. En signant la Convention, chaque pays s'engage à conserver non seulement les sites du patrimoine mondial situés sur son territoire, mais aussi à protéger son patrimoine national. Les États parties sont encouragés à intégrer la protection du patrimoine culturel et naturel dans les programmes d'aménagement du territoire, à mettre en place du personnel et des services sur leurs sites, à entreprendre des recherches scientifiques et techniques de conservation et à adopter des mesures qui donnent à ce patrimoine une fonction dans la vie quotidienne de la communauté.
Succès
Les sites du patrimoine mondial ont bénéficié de la Convention et amélioré leur état de conservation grâce à la protection de celle-ci. Angkor (Cambodge), par exemple, a réalisé plus de 60 projets grâce aux contributions de plus de 20 pays.
Le Parc national de la Comoé (Côte d'Ivoire), l'une des plus grandes aires protégées d'Afrique de l'Ouest, inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 2003 après le déclenchement d'un conflit civil dans le pays, constitue un autre exemple. Après des actions concertées et coordonnées de l'État partie et de ses partenaires stratégiques, techniques et financiers, le bien a finalement été retiré de cette Liste lors de la 41e session du Comité à Cracovie, Pologne, en 2017.
Le Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril pendant dix ans avant d'en être retiré lors de la 42e session du Comité du patrimoine mondial à Manama, Bahreïn, en juillet 2018. Cela a été rendu possible grâce à un effort majeur et concerté associant le gouvernement, la société civile et la communauté scientifique, ainsi que le Centre du patrimoine mondial, les Organisations consultatives et le Comité, qui détient le pouvoir de décision.
Pour en savoir plus sur les succés du patrimoine mondial, consultez la Revue du patrimoine mondial : https://whc.unesco.org/fr/revue/90/.
Défis à relever
Pourtant, la Convention est confrontée à de nombreux changements. Les menaces croissantes qui pèsent sur les sites du patrimoine mondial en raison de phénomènes météorologiques extrêmes et du changement climatique, comme les inondations à Venise et dans sa lagune (Italie), affectent les populations et leur patrimoine. Cette année, la pandémie de la COVID-19 a eu des répercussions sur les sites en raison de nombreuses fermetures.
Les sites du patrimoine mondial sont des biens irremplaçables de l'humanité et nous appartiennent à tous, mais pour assurer leur protection, nous devons travailler ensemble pour continuer à appliquer la Convention pour les générations futures.
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