Des sites en Ukraine, en Iran et en République populaire démocratique de Corée inscrits sur la Liste du patrimoine mondial
Le Comité du patrimoine mondial a inscrit les trois sites suivants sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO au cours de la session qui s’est tenue dimanche matin :
La Cité antique de Chersonèse Taurique et sa chôra (Ukraine)
Il s’agit des vestiges d’une cité fondée au 5e siècle avant J-C par les Doriens sur les côtes nord de la Mer noire. Le site comprend six parties correspondant aux vestiges de la cité et à l’arrière-pays agricole divisé en plusieurs centaines de chôra, des parcelles rectangulaires de taille égale. Dans ces parcelles se pratiquaient une viticulture dont la production était exportée par la ville. Ce commerce a perduré jusqu’au 15e siècle. Le site comprend plusieurs bâtiments publics, des quartiers résidentiels, ainsi que des monuments chrétiens du début du christianisme, des restes d’établissements de l’âge de pierre et de l’âge du bronze, des fortifications romaines et médiévales, des systèmes d’alimentation en eau et des exemples très bien préservés de culture de la vigne et de murs de séparation. Au 3e siècle avant J-C, l’endroit était considéré comme le plus productif centre viticole de la Mer noire et il est longtemps resté un nœud commercial entre les empires grec, romain, byzantin et les populations du nord de la Mer noire. Il s’agit d’un exemple remarquable d’organisation démocratique des terres associé à une polis antique, reflétant l’organisation sociale au sein de la cité.
Palais du Golestan (République islamique d’Iran)
Le somptueux palais du Golestan est un chef d’œuvre de l’ère kadjare qui illustre l’introduction réussie d’artisanats persans traditionnels et de formes architecturales de périodes antérieures avec des influences occidentales. Le palais ceint de murs, l’un des plus anciens ensembles de Téhéran, fut choisi comme siège du gouvernement par la famille dirigeante kadjare, arrivée au pouvoir en 1779, qui fit de Téhéran la capitale du pays. Construit autour d’un jardin composé de bassins et de zones plantées, il fut doté de ses éléments les plus caractéristiques et de ses ornements au 19e siècle. Devenu un centre des arts et de l’architecture kadjars dont il est un témoignage unique, il est demeuré jusqu’à aujourd’hui une source d’inspiration pour les artistes et les architectes iraniens. Il incarne un nouveau style combinant les arts et l’artisanat persans traditionnels et des éléments de l’architecture et de la technologie européennes du 18e siècle.
Monuments et sites historiques de Kaesong (République démocratique populaire de Corée)
Situé dans la zone urbaine de Kaesong, au sud du pays, le site comprend douze biens qui témoignent de l’histoire et de la culture de la dynastie Koryo (918-1392). La configuration géomantique de l’ancienne capitale de Kaesong, ses palais, institutions, tombes, murailles et portes incarnent les valeurs politiques, culturelles, philosophiques et spirituelles d’une époque cruciale de l’histoire de la région. Les monuments inscrits comprennent aussi un observatoire astronomique et météorologique, deux écoles (dont une qui formait les fonctionnaires nationaux) et des stèles commémoratives. Le site témoigne de la transition des principes bouddhistes aux principes confucianistes de gouvernement et de l’assimilation des valeurs culturelles et politiques des Etats qui existaient avant l’unification menée par la dynastie Koryo. L’intégration de concepts géomantiques, bouddhistes, confucianistes et taoïstes est évidente dans la planification du site et l’architecture de ses monuments.
L’examen des inscriptions par le Comité du patrimoine se poursuivra dimanche après-midi. La 37e session, qui se tient actuellement à Phnom Penh, se terminera le 27 juin à Angkor.