Parc National de Bouhedma
Ministère de l'Environnement et du Développement Durable
Gouvernorats de Sidi Bouzid et de Gafsa
Avertissement
Les Listes indicatives des États parties sont publiées par le Centre du patrimoine mondial sur son site Internet et/ou dans les documents de travail afin de garantir la transparence et un accès aux informations et de faciliter l'harmonisation des Listes indicatives au niveau régional et sur le plan thématique.
Le contenu de chaque Liste indicative relève de la responsabilité exclusive de l'État partie concerné. La publication des Listes indicatives ne saurait être interprétée comme exprimant une prise de position de la part du Comité du patrimoine mondial, du Centre du patrimoine mondial ou du Secrétariat de l'UNESCO concernant le statut juridique d'un pays, d'un territoire, d'une ville, d'une zone ou de leurs frontières.
Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.
Description
Le parc national de Bouhedma est situé dans les gouvernorats de Sidi Bouzid et de Gafsa. 11 se trouve à 85 km à l'Est de Gafsa, à 100 km au Sud de Sidi Bouzid, à 105 km à l'Ouest de Sfax, à 100 km au Nord-Ouest de Gabès, à 30 km de Maknassy et à 27 km de Mezzouna. II a été créé en 1980 et couvre une superficie de 16488 hectares dont 8804 sont sous protection intégrale. Le parc fait partie du réseau des réserves de la biosphère de l'UNESCO depuis 1977.
Le parc comprend trois zones de mise en défens intégrale. II comprend aussi une zone d'occupation temporaire de 2400 hectares où vivent environ 200 familles, ainsi qu'une zone tampon située entre la zone d'occupation temporaire et les zones de protection intégrale.
Le parc s'étend dans les bioclimats arides inférieurs à variante tempérée et fraîche, jusque dans le semi-aride inférieur à variante fraîche. Les précipitations peuvent être estimée à 140 mm dans la plaine et à 300 mm au sommet du djebel.
Richesse biologique du parc Bouhedma :
Végétation
Les divers aménagements du Parc ainsi que les diversités géomorphologiques, édaphiques et environnementales de Bouhedma ont favorisé l'installation d'une flore relativement riche et adaptée aux conditions qui règnent dans les différents milieux. Les investigations botaniques ont permis d'inventorier plus de 500 espèces végétales (Mission Schoenenberger, 1987).
Il s'agit essentiellement d'une flore steppique arborée proche des pseudo-savanes uniques en Tunisie. La strate arbprée est forméepar le gommier, la strate arbustive est dominée par les chaméphytes tels que Artemisia inculta, Artemisia campestris, Astragalus armatus, . . . . La strate herbacée est riche en graminées cespiteuses comme Stipa tennacissima, Lygeum spartum, Aristida pungens, . . . . Les thérophytes sont très abondants.
Parmi les espèces inventoriées, plusieurs d'entre-elles représentent un enjeu de conservation important pour la Tunisie ou pour le Maghreb. On y retrouve 8 des 14 espèces du Centre et Sud-tunisien reconnues de première priorité pour la protection par l'Etude Nationale de la Diversité Biologique de la Tunisie. Ce sont: Acacia raddiana, Juniperus phoenicea, Pistacia atlantica, Thymelaea sempervirens, Tatrepogon villosus, Tricholaena tenerzffae et deux graminées en régression, à forte valeur pastorale Cenchrus ciliaris, Digitaria communtata.
L'Acacia tortilis est d'une grande utilité pour la reconstitution du tapis végétal des régions arides. Ses racines descendent à plus de 60 m de profondeur, ce qui offre à l'arbre une résistance remarquable aux sécheresses prolongées. Le feuillage du gommier est habituellement persistant, mais lors des sécheresses et des siroccos violents, l'arbre devient à feuillage caducifolié pour limiter au maximum les déshydrations excessives provoquées par les fortes transpirations. C'est une excellente espèce fixatrice des sables continentaux lorsqu'elle est associée au Ziziphus lotus et Nitraria retusa. Ces écosystèmes offrent des refuges à plusieurs espèces animales et végétales.
L'analyse des végétations montre une richesse spectaculaire souvent plus importante que dans les zones à bioclimat plus humide. Du point de vue phytodynamique nous retrouvons des syntaxons vicariants de phytocénoses diverses.
Les investigations floristiques menées sur le terrain ont permis d'indiquer la diversité syntaxonomique suivante :
- Les Crithmo-Limonietea sont représentés par Inula crithmoides, Limoniunz pruinosum, Sonchus altissima, Halocnemurn strobilaceunz ;
- Les Quercetea ilicis sont caractérisés par J uniperus phoenicea, Juniperus oxycedrus, Ephedra altissima, Pistacia le~ztiscus, Olea europaea ;
- Espèces de l'Atractylo-Stipio, Atractylis cancellata, Stipa capensis, Stipa parvijlora, Atracylis flava ;
- Espèces des Juncetea maritimus, Juncus maritimus, Carex distans, Agropyrorz elongatum ;
- Espèces des Phragmites, Phragmites communis, Typha angustifolia, Equisetunz ramosissimum ;
- Espèces des Pegano-Salsala vernziculata, Peganum harmala, Salsola vermiculata, Marrubium vulgare, Marrubium alysson, Zygophyllum albunm, Dittrichia viscosa, Withiana somnifera ;
- Espèces des I seolo-Nanojuncetea, Juncus capitalus, Scirpus setaceux, Juncus Bufonius, Ophioglossmn lusitanicunz ;
- Espèces des Sarcocornea fruticosae, Salicornia fruticosa, Atriplex halimus, Salsola oppositifolia, Suaeda ucticosa, Liminiastrunl guyonianunz, Arthrocnemum glaucum, Arthrocnemum indicum, . . . .
- Espèces des Cakiletea maritirni, Salsola kalli ;
- Espèces des Asparago-Rliamnion oleoidis, Asparagus albus, Asparagus stipularis, Rhamnus oleoides, Genista microcephala ;
- Espèces des S tellarietea mediae, A sphodelus fistulosus, Asphodelus refra ctus, Malva parviflora , Malva silvestris, Diplotaxis harra, Chenopodium murale, Euphorbia peplus ;
- Espèces des Thero-Brachypodieta, Bupleururum semicompositum , Brachypodium Distachyum, Hipocrepis multisiliquosa, lamarkia aurea, Solanum nigrum ;
- Espèces des Rosmarinea ; Rosmarinus oficinalis, Globularia alypum, Lavandula multzjida, Ruta montana ;
- Espèces des Asplenietea ; Adiantum capellis-veneris, Umbilicus rupestris ;
- Espèces des Frankinetea ; Frankenia pallida, Frankenia pulverulenta, Frankenia thymfolia.
Faune sauvage
Le Parc National de Bouhedma représente un vestige unique d'une ancienne savane présaharienne analogue à celle du Sahel africain. Au fil des années la grande faune a progressivement disparue (Eléphant, bœuf sauvage, antilope Bubale, gazelle m'horr, lion de l'Atlas, pintade de Numidie et plus récemment l'Oryx, l'Addax, le léopard, le Guépard, l'Autruche à cou rouge.....). Une partie de ces espèces disparues était partiellement ou totalement inféodée aux écosystèmes steppiques arborés.
La steppe à Acacia raddiana et la présence d'espèces sauvages disparues ou menacées de disparition dans le sahel et dans le maghreb (Oryx, Addax, Gazelles, Autruches,. . .) contribuent à la renommée internationale du Parc Nationale.
Les premières antilopes Addax en provenance de Hannover (2 mâles et 2 femelles) furent introduites en 1985 dans le Parc. Le même nombre fut expédié en 1986. La Société Zoologique de San Diego envoya ensuite 6 femelles, ce qui donne un total de 14 antilopes Addax.
Les antilopes Oryx Algazelle furent expédiées vers le Parc National par la Société Zoologique de Londres en décembre 1985 (5 mâles et 5 femelles).
Le programme de réintroduction d'espèces disparues ou menacées a également concerné la gazelle m'horr, le mouflon à manchettes et l'autruche.
Le Parc National de Bouhedma héberge en outre plusieurs autres espèces animales qui représentent une forte valedr patrimoniale pour la Tunisie. Citons par exemple :
- Une faune d'invertébrés tels que les Coléoptères, les Lépidoptères, les Scorpions.. . .
- Des Batraciens uniques telle que la magnifique grenouille verte de la source d'Ain Charchara.. .
- Des Reptiles comme le Varan ( Varanus griseus) rare et menacé, le Caméléon ( Chamaeleo chamaeleo), la Tortue mauresque (T estudo graeca). . . Le Lézard fouette queue, le Naja (Cobra), les Vipères Iébétine à cornes et des Pyramides...
- Une variété remarquable d'Oiseaux comme l'Aigle de Bonnelli, l'Hibou Grand Duc, la Perdrix gambra, la Ganga, la caille ( Coturnix coturnix), l'Alouette des champs, l'Autruche à cou bleu ( Struthio camelus), le Cochevis huppé, le Rouge-gorge, la Fauvette, le Moineau espagnol, le Petit Gravelot, le Bulbul, la Huppe fasciée, la Chouette chevèche, le Bouvreuil githagine, le Cratérope fauve...
- Les Mammifères sont représentés en montagne par le Mouflon à manchettes, le Goundi ( Ctenodactylus gundi), le Lynx caracal et le Sanglier; en plaine par les Gazelles dorcas ( Gazella dorcas) rares et menacées, les Antilopes Oryx et Addax, les Gazelles m'horr (Gazella dama mhorr), l'Hyène rayée très rare, le Chacal (abondant), le Chat sauvage (rare), le Lièvre, des petits Rongeurs et le Porc épic.
Le Lynx est parfois aperçu dans le Djebel. Le Renard rouge, la Genette et le Zorille existent également dans le Parc. Le Fennec s'observe rarement. La nuit, la Gerboise du Sud envahit les pistes et se livre à ses danses typiques.
Patrimoine archéologique
Le Parc contient de nombreux trésors archéologiques tels qu'un ouvrage romain de dérivation hydraulique de l'oued Haddaj dans un état de conservation remarquable, des ruines de villas romaines, des citernes bien conservées, des monuments funéraires romains, des' tumulus, des tombes méolithiques, des vestiges d'aqueduc, des grottes berbères, des silex taillés...
Justification de la Valeur Universelle Exceptionnelle
- Le Parc National de Bouhedma représente un vestige unique d'une ancienne savane présaharienne analogue à celle du Sahel africain. Au fil des années la grande faune a progressivement disparue (Eléphant, bœuf sauvage, antilope Bubale, gazelle m'horr, lion de l'Atlas, pintade de Numidie et plus récemment l'Oryx, l'Addax, le léopard, le Guépard, l'Autruche à cou rouge.....). Une partie de ces espèces disparues était partiellement ou totalement inféodée aux écosystèmes steppiques arborés.
- L'analyse des végétations montre une richesse spectaculaire souvent plus importante que dans les zones à bioclimat plus humide.
- Le Parc contient de nombreux trésors archéologiques tels qu'un ouvrage romain de dérivation hydraulique de l'oued Haddaj dans un état de conservation remarquable
- La présence des population de l'Oryx, l'addax et les Gazelles m'horr espèces très menacées a l'échelle international.
Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité
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Le bein est classé parc national
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le bien est doté d'un plan de gestion.