Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/17/41.COM/7A.Add,
- Rappelant la décision 40 COM 7A.37, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
- Adresse ses plus sincères condoléances aux familles des gardes tués dans l’exercice de leur fonction et à l’ensemble du personnel de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) ;
- Note avec satisfaction l’évacuation des groupes armés, la reprise du contrôle des stations et le déploiement de gardes en basse altitude et encourage l’État partie à poursuivre ses efforts de surveillance pour lutter contre les activités illégales (mines et braconnage) ;
- Notant également avec satisfaction le recrutement et la formation de nouveaux gardes et les infrastructures établies pour renforcer la surveillance et encourage également l’État partie à déployer les effectifs dans toutes les secteurs du bien pour assurer en une surveillance effective ;
- Exprime à nouveau sa plus vive inquiétude quant aux conclusions présentées dans le rapport de Wildlife Conservation Society/Institut Congolais pour la Conservation de la Nature/Fauna and Flora International qui montre que la population de gorilles de Grauer a enregistré un déclin estimé de 77% depuis 1994 et souligne l’importance cruciale d’accroître les efforts pour protéger les grands singes, afin d’assurer leur survie, ainsi que toutes les autres des espèces phares du bien dont l’éléphant et le chimpanzé ;
- Note avec préoccupation que les activités minières, la chasse et le commerce illégal de viande de brousse associées sont les menaces les plus graves pour l’habitat des gorilles et des autres espèces et prie instamment l’État partie de fermer toutes les mines restantes sur le bien et aux alentours et de veiller à ce qu’elles ne soient pas à nouveau occupées, de prendre urgemment des mesures pour arrêter la consommation et le commerce de viande de brousse et de concentrer son action sur l’arrêt du commerce illégal des grands singes ;
- Prend note de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN qui a eu lieu en 2017 et demande à l’État partie de mettre en œuvre les mesures correctives, telles qu’actualisées par la mission, d’ici à 2020 :
- Poursuivre l’évacuation des groupes armés, fermer toutes les carrières minières artisanales, dans et aux alentours du bien, et mettre un terme au trafic illicite des ressources naturelles dont le braconnage de la faune, plus particulièrement celui des grands singes,
- Renforcer les efforts de lutte anti-braconnage et poursuivre les patrouilles conjointes avec les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et faire appliquer la loi en collaboration avec les autorités judiciaires,
- Poursuivre le recrutement et la formation d’un personnel qualifié, motivé et bien équipé et déployer les équipes dans toutes les stations du bien,
- Poursuivre les efforts pour mettre en œuvre les recommandations issues du « Forum national sur la gouvernance et la valorisation du bien » (avril 2015) pour résoudre les problèmes des occupations illégales et évacuer le corridor écologique, et prendre les mesures nécessaires pour limiter les impacts de l’empiètement, restaurer la végétation et la connectivité entre la basse et la haute altitude,
- Maintenir une couverture de surveillance efficace, tout au long de l’année, sur au moins 60 % du bien en augmentant l’étendue et la fréquence des patrouilles et fournir les moyens techniques et financiers, à l’autorité de gestion, pour atteindre cet objectif,
- Continuer à développer les infrastructures du parc et à acquérir les équipements nécessaires pour permettre une protection et une gestion efficace du bien,
- Continuer et renforcer les activités pour le développement économique des communautés locales afin de réduire leur dépendance à l'égard des ressources du parc et appuyer les efforts de conservation, y compris en poursuivant la mise en œuvre de la « Stratégie de conservation communautaire » et des « plans de développement local » dans l’ensemble des chefferies du bien,
- Achever le processus de démarcation participative et entreprendre une étude socio-économique dans la basse altitude (secteur de Nzovu) pour évaluer la présence humaine dans ce secteur,
- Œuvrer pour un financement durable de la gestion du parc;
- Encourage également l’État partie à demander une assistance internationale du Fonds du patrimoine mondial avant le 31 octobre 2017, pour élaborer les indicateurs du projet d’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR), lorsque les résultats finaux de l’inventaire de la faune seront disponibles ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2018, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e session en 2018 ;
- Décidede continuer d’appliquer le mécanisme de suivi renforcé ;
- Décide également de maintenir Parc national de Kahuzi-Biega (République démocratique du Congo) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.