Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné les documents WHC-14/38.COM/8B et WHC-14/38.COM/INF.8B1,
- Inscrit les Grottes de Maresha et de Bet-Guvrin en basse Judée, un microcosme du pays des grottes, Israël, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base du critère (v);
- Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :
Brève synthèse
La présence en basse Judée d’un sous-sol de calcaire crayeux épais et homogène a permis la réalisation de nombreuses grottes creusées et aménagées par l’homme. Le bien comprend une sélection très complète de chambres et de réseaux souterrains artificiels, aux formes et aux fonctions diversifiées. Ils sont situés dans le sous-sol des cités antiques jumelles de Maresha et Bet-Guvrin, et à leurs abords, constituant une « ville sous la ville ». Ils témoignent d’une succession de périodes historiques de creusement et d’usage, pendant 2 000 ans. Les excavations étaient en premier lieu des carrières, puis elles furent aménagées pour des activités agricoles et artisanales diversifiées, comprenant des moulins à huile, des colombiers, des étables, des citernes et des canaux souterrains, des bains, des ensembles funéraires et des lieux de culte, des caches pour des périodes troubles, etc. Par sa densité, sa diversité d’usage, son utilisation pendant deux millénaires et la qualité de son état de conservation, l’ensemble atteint une valeur universelle exceptionnelle.
Critère (v) : Le site archéologique souterrain de Maresha – Bet-Guvrin témoigne d’un exemple éminent d’utilisation traditionnelle d’un sous-sol crayeux, par l’établissement de grottes artificielles et de réseaux favorables à de multiples usages économiques, sociaux et symboliques, de l’Âge du fer aux Croisades.
Intégrité
L’intégrité du bien s’exprime en premier lieu par la diversité des excavations et des aménagements destinés à des usages économiques, sociaux, funéraires et symboliques variés. Elle s’exprime également par la densité exceptionnelle des aménagements souterrains qui se retrouve au niveau des deux cités archéologiques antiques de Maresha et Bet-Guvrin. L’intégrité du bien concerne aussi ses relations avec l’extérieur et la conservation d’un paysage de ruines antiques dans un environnement de végétation méditerranéenne bien préservé.
Authenticité
Les aménagements souterrains de Maresha – Bet-Guvrin sont authentiques. Ils ont été bien préservés, d’abord par la qualité de leur conception architecturale au moment de leur creusement, ensuite par l’entretien d’un usage prolongé, enfin par un abandon prolongé et de nombreux comblements naturels qui les ont préservés. Cette authenticité est toutefois relativement fragile, avec des risques d’infiltration d’humidité conduisant à de possibles effondrements de voûtes. Il est par ailleurs nécessaire de poursuivre une politique de restauration sobre, évitant les surinterprétations possibles de la reconstruction, et de consolidations techniquement nécessaires mais dans le respect de l’authenticité perçue par le visiteur.
Eléments requis en matière de protection et de gestion
Le système de gestion du parc national archéologique de Maresha – Bet-Guvrin est en place depuis de nombreuses années et il fonctionne de manière efficace. Il dépend de l’Autorité israélienne de la nature et des parcs (INPA) et il bénéficie de son système de protection qui vaut aussi pour la plus grande partie de la zone tampon. La réglementation de celle-ci est complétée par un Plan national forestier et des directives sur la limitation des volumes et des hauteurs d’éventuelles constructions. La conservation des éléments culturels est garantie par l’Autorité israélienne des antiquités (IAA) et elle bénéficie de spécialistes pour des questions très techniques comme le suivi des roches formant les parois et les voûtes des grottes menacées. Le projet de développement touristique prend appui sur une longue tradition et il est bien maîtrisé.
- Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
- porter une attention particulière à la conservation de l’authenticité dans les travaux de restauration et d’aménagement en cours ou en projet ; les reconstructions extérieures doivent être rendues minimales,
- soumettre le projet d’aménagement de Villas Hill, s’il est confirmé, à l’examen du Comité du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations,
- renforcer le système de suivi des paramètres physiques (température et humidité) au sein des grottes artificielles et du suivi de la roche et des terrains là où ils tendent à se détériorer.