V.236 Le Bureau a pris note des informations reçues de l’État partie en février 2001 concernant les plans proposés pour l’extension d’un aéroport militaire à 2 km de Sigiriya. Les autorités nationales ont déclaré que, quand et s’il était construit, cet aéroport aurait un impact négatif sur le site pour les raisons suivantes :
- les vibrations sonores risquent d’endommager les anciens enduits muraux recouverts de peintures et d’inscriptions, ainsi que la surface du rocher qui commence déjà à s’effriter ;
- la pollution causée par les avions sera, elle aussi, préjudiciable pour les enduits muraux et le rocher susmentionnés.
V.237 Le Centre a informé le Bureau des conclusions de la mission de suivi réactif sur le site en mars 2001, mission qui avait été organisée de toute urgence à la demande des autorités nationales. Effectuée par le Directeur adjoint du Centre et un ingénieur d’étude d’Aéroports de Paris spécialisé dans la planification des aéroports internationaux dans le cadre de la Convention France-UNESCO, la mission a comporté des discussions et des entretiens avec les responsables nationaux et militaires concernés. L’ICOMOS a été invité à rejoindre la mission, mais n’a pas pu y participer en raison du délai très court d’organisation. Toutefois, l’ICOMOS Sri Lanka a été consulté durant la mission.
V.238 Le Bureau a noté avec une vive inquiétude les conclusions de la mission de suivi réactif de l’UNESCO qui précisent que :
(a) le projet d’extension de l’aéroport de Sigiriya pour servir de base principale aux avions de chasse nuirait au caractère du site, notamment à cause des risques d’attaques ennemies et de la pollution atmosphérique et sonore qui aurait un impact négatif non seulement sur la structure fragile des monuments et les peintures murales, mais aussi sur la faune et la flore des réserves naturelles situées de part et d’autre de la ligne de vol, et
(b) l’étude technique préparée par l’ingénieur d’étude spécialiste des aéroports recommande aux autorités d’envisager l’extension de la piste d’Hingurakgoda qui est en meilleur état - donc moins coûteuse à rénover - et se prêterait mieux finalement à l’exploitation d’un aéroport commercial.
V.239 Le Bureau a apprécié la rapidité de déploiement de la mission de suivi réactif à Sigiriya. Tout en tenant compte des préoccupations de sécurité nationale du gouvernement sri lankais, il a demandé à l’État partie de reconsidérer le projet d’extension de la piste de Sigiriya et de rendre compte des décisions prises par le gouvernement au Centre du patrimoine mondial avant le 15 septembre 2001 pour les soumettre à l’examen de la vingt-cinquième session du Comité.
V.240 L’Observateur du Sri Lanka a exprimé la profonde gratitude de son Gouvernement au Directeur et au Directeur adjoint du Centre du patrimoine mondial, ainsi qu’au Gouvernement français pour avoir réagi rapidement à la demande d’organisation d’une mission urgente à effectuer pour étudier le plan d’extension de l’aéroport militaire de Sigiriya. Le Bureau a été informé que les recommandations de la mission de l’UNESCO ont été soumises à l’examen du Gouvernement.