Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 33 COM 7B.147, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),
3. Exprime sa plus vive inquiétude quant à l'augmentation de l'abattage illégal et de la chasse des espèces en voie de disparition de lémuriens dans les Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy, qui mettent en danger la valeur universelle exceptionnelle du bien ;
4. Prend note que, malgré le décret N° 2010-141 du 24 mars 2010 interdisant l'exploitation et l'exportation de bois de rose et d'ébène, des rapports observent que l'État partie de Madagascar continue d'accorder des autorisations d'exportation pour du bois abattu illégalement, qu'aucune mesure fiable n'est en place pour faire appliquer l'interdiction d'abattage ou d'exportation illégales et que des États parties signataires de la Convention du patrimoine mondial sont reconnus comme étant les pays de destination du bois abattu illégalement ;
5. Prie instamment l'État partie de prendre immédiatement toutes les mesures d'urgence nécessaires afin de faire appliquer le décret ci-dessus mentionné et de faire cesser toute exploitation forestière illégale sur le territoire du bien, de faire cesser toute exportation de bois de rose et d'ébène et de garantir que toute personne participant à des activités d'extraction illégale de ressources soit chassée du territoire du bien ;
6. Fait appel à tous les États parties signataires de la Convention du patrimoine mondial afin qu'ils agissent de toute urgence pour aider à la protection de la valeur universelle exceptionnelle du bien en restaurant l'aide et le financement de la conservation ;
7. Demande en outre à tous les États parties à la Convention d'aider à développer des moyens alternatifs de subsistance pour les communautés vivant autour des parcs ;
8. Encourage l'État partie à convoquer une réunion de haut niveau des États parties concernés pour mettre en œuvre la décision 33 COM 7B.147 prise par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session (Séville, 2009), qui invite les États parties à veiller à ce que le bois provenant illégalement de Madagascar soit à la fois interdit et ne puisse pas entrer sur leurs marchés nationaux ;
9. Demande à l'Etat partie, au Centre du patrimoine mondial et à l'UICN d'établir la liste des problèmes concernés à l'attention du Secrétariat de la Convention sur le commerce illégal d'espèces en voie de disparition (Convention on the Illegal Trade in Endangered Species - CITES) dans la perspective de mise en place d'actions liées aux menaces, dans le cadre de son mécanisme international ;
10. Estime que le bien fait face à un danger imminent pour sa valeur universelle exceptionnelle ;
11. Décide d'inscrire les Forêts humides de l'Atsinanana (Madagascar) sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
12. Demande également à l'État partie d'inviter, dès que possible, une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN sur le territoire du bien afin d'évaluer l'État de conservation des Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy et de définir, en collaboration avec l'Etat partie, les mesures correctives destinées à répondre aux menaces sur la valeur universelle exceptionnelle et leur calendrier d'application, et un État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril ;
13. Demande en outre à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2011, un rapport détaillé sur l'État de conservation du bien, décrivant la mise en œuvre du Plan d'action et des autres mesures de lutte contre l'exploitation forestière illégale ainsi que toute donnée sur les impacts directs ou indirects de l'abattage illégal dans les Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011.