Lac Baïkal
Facteurs affectant le bien en 2024*
- Activités illégales
- Cadre juridique
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Incendies (d’origine naturelle)
- Infrastructures hydrauliques
- Modification du régime des sols
- Pollution des eaux de surface
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Projet de gazoduc et d’oléoduc traversant le bien du patrimoine mondial en 2006 (problème résolu)
- Systèmes de gestion/Plan de gestion (absence de système de gestion adéquat)
- Cadre juridique (protection juridique incertaine)
- Pollution d’une usine de papier et des eaux usées domestiques et industrielles
- Occupation des sols et utilisation des ressources naturelles (exploitation du bois, constructions sur les rives du lac, vente de terrains)
- Impacts du tourisme/des visiteurs/des loisirs (développement du tourisme à grande échelle)
- Incendies et impacts du changement climatique (incendies de forêt dans la région du Baïkal en 2015)
- Infrastructures de barrage prévues et existantes en Russie et en Mongolie affectant le régime hydrique du lac Baïkal
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024
Néant
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Montant total approuvé : 33 200 dollars E.U.
2000 | International Bakail seminar on law projects dealing ... (Approuvé) | 18 200 dollars E.U. |
1990 | Technical experts meeting for discussing conservation ... (Approuvé) | 15 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2024**
1997 : mission du Centre du patrimoine mondial ; 1998 : mission de suivi du Centre du patrimoine mondial ; 2001, 2005 et 2023 : missions de suivi réactif conjointes Centre du patrimoine mondial/UICN ; 2003 et 2011 : mission de haut niveau UNESCO/UICN ; 2015 : mission de suivi réactif de l’UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024
Le 31 janvier 2024, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/754/documents et résumé ci-dessous, répondant à la décision 45 COM 7B.24 du Comité :
- Une étude scientifique en trois phases des impacts environnementaux et socio-économiques des variations du niveau d’eau du lac Baïkal a été achevée en décembre 2023, dans le but d’éclairer la régulation permanente du barrage hydroélectrique d’Irkoutsk, qui doit encore être déterminée. Cette régulation remplacerait la régulation temporaire en place depuis 2016, qui a augmenté la variation du niveau de l’eau à 2,3 m par rapport à la fourchette de 1 m établie en 2001 ;
- Des mesures ont été prises pour garantir la légalité des installations touristiques et d’autres équipements pour les constructions dans le bien, sous la responsabilité du bureau du procureur général et en coordination avec les autorités régionales ;
- La gestion du bien s’articule autour de deux axes principaux : le cadre législatif pour le suivi environnemental par l’État de l’écosystème du lac Baïkal et la mise en œuvre de ce suivi, qui a été renforcée ;
- 29 entreprises résidentes opèrent dans les deux zones économiques spéciales (ZES) de type touristique et de loisirs du bien, « Port du Baïkal » et « Porte d’entrée du Baïkal », où plus de 48 infrastructures ont été construites ou commandées avec des fonds gouvernementaux ;
- Les travaux visant à éliminer les dommages environnementaux cumulés causés par l’usine de papiers et de cellulose de Baïkalsk (UPCB) se sont poursuivis, avec des évaluations d’impact environnemental (EIE) approuvées pour deux des trois sites de stockage de déchets industriels, tandis que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer des solutions pour le troisième site ;
- Les zones forestières touchées par les incendies ont diminué depuis 2015 et les mesures de protection contre les incendies se sont améliorées ;
- L’état de la faune et des activités dans les aires spécialement protégées situées au sein du bien est présenté, la situation de la population de l’omoul du Baïkal restant nettement moins bonne que la moyenne observée sur le long terme ;
- Le projet fédéral « Préservation du lac Baïkal » continue de fournir un financement important pour des actions prioritaires visant à protéger le bien et à réduire la pression anthropogénique, notamment par l’amélioration des installations de traitement des eaux usées ;
- Un examen du cadre juridique et réglementaire pour la protection du lac Baïkal et de la zone naturelle du Baïkal, ainsi qu’un tableau des amendements proposés à la loi fédérale ‘sur la protection du lac Baïkal’ (loi Baïkal) sont annexés au rapport.
Dans une lettre du ministre de l’Environnement et du Tourisme de la Mongolie au Centre du patrimoine mondial datée du 30 janvier 2024, l’État partie de la Mongolie confirme avoir abandonné les projets de barrages hydroélectriques sur les rivières Shuren et Orkhon et avoir l’intention de poursuivre uniquement avec la centrale hydroélectrique d’Egiin Gol, qui fera l’objet d’une EIE élaborée conformément aux normes internationales.
La mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN sur le bien a eu lieu du 12 au 16 décembre 2023 et son rapport sera disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/754/documents.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024
Sur la base des constats de la mission de suivi réactif de 2023, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN concluent que la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien est confrontée à d’importantes menaces avérées et potentielles. L’état environnemental du bien se détériore, notamment en raison de la dégradation à long terme de la qualité de l’eau du lac Baïkal, illustrée par le développement sans précédent de la prolifération d’algues et de la pollution bactérienne, la présence de substances chimiques polluantes dans l’eau et l’augmentation de la pollution plastique, ainsi que le déclin de certaines espèces endémiques qui sont des bio-indicateurs de l’état de santé du lac. La mission a également noté des risques pour l’intégrité de la partie terrestre du bien dus aux incendies et aux pratiques de gestion forestière. La mission a conclu que les pressions anthropogéniques persistent et augmentent en raison de la pollution, des pressions liées à l’utilisation des sols et de l’affaiblissement du régime réglementaire sur les niveaux d’eau du lac, constituant une menace croissante pour la VUE du bien. Le changement climatique pourrait encore exacerber les effets de ces menaces. De plus, les projets de ZES et la croissance du secteur touristique s’accélèrent sans coordination suffisante, sans évaluation de leurs impacts cumulés sur la VUE du bien et sans planification de la gestion de l’environnement.
La protection juridique incertaine et affaiblie du bien est un risque supplémentaire majeur, que le Comité a identifié comme une préoccupation sérieuse pouvant justifier l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril (décision 45 COM 7B.24). Les nouvelles modifications, telles qu’actuellement proposées, de la loi fédérale ‘sur la protection du lac Baïkal’ n’offrent pas de garanties suffisantes pour la préservation de la VUE du bien et ne sont donc pas compatibles avec ses exigences de protection. L’étude des modifications législatives soumise par l’État partie est incomplète, car elle n’inclut ni les détails de tous les amendements juridiques adoptés à ce jour ni une évaluation de leur impact sur la VUE du bien, et devrait donc être complétée. L’État partie ne devrait pas adopter les changements juridiques proposés pour modifier la loi Baïkal mais devrait évaluer leurs impacts sur le bien et sa VUE avant de les approuver et de les soumettre à l’examen du Comité.
Dans le même temps, la mission a observé que l’État partie prend d’importantes mesures correctives pour inverser la détérioration environnementale du bien. Ces mesures positives comprennent l’adoption de priorités stratégiques pour la préservation du lac Baïkal et sa réhabilitation environnementale, pour lesquelles des fonds fédéraux et régionaux importants ont été alloués, notamment pour améliorer le suivi du bien et renforcer les infrastructures de traitement des eaux usées. Des travaux ont également commencé pour éliminer les dommages environnementaux accumulés par l’UPCB, une entreprise de grande envergure compte tenu de la grande quantité de déchets industriels dangereux stockés sur les rives du lac. La mission a également fait état de progrès dans la réalisation de l’évaluation scientifique visant à étudier les impacts environnementaux et socio-économiques des modifications du niveau d’eau du lac Baïkal, ce qui devrait à terme mener à un cadre juridique actualisé pour la régulation du niveau d’eau du lac pleinement compatible avec la protection de la VUE du bien.
La mission a par conséquent recommandé au Comité de ne pas inscrire le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril lors de sa 46e session. Cependant, de sérieux efforts sont nécessaires pour intensifier les mesures correctives afin d’arrêter et d’inverser la tendance actuelle à la détérioration de l’état de conservation du bien. Il est donc recommandé que le Comité approuve les recommandations de la mission de 2023, qui donnent des orientations supplémentaires sur les actions nécessaires, et qu’il réitère ses demandes antérieures d’élaboration d’un plan de gestion intégré pour le bien, parmi ses autres demandes en suspens. Il est recommandé qu’une nouvelle mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN soit invitée sur le bien en 2026 pour déterminer si les menaces affectant son état de conservation ont été suffisamment traitées, si la dégradation de la VUE du bien a été inversée et si le bien remplit les conditions d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril, conformément au paragraphe 180 des Orientations. La mission devrait être organisée en été afin de pouvoir évaluer les questions clés liées au développement du tourisme, à la pollution, à la gestion des sols et aux pressions liées à leur utilisation, y compris la gestion forestière.
La mission a également observé que les procédures d’adoption de la déclaration rétrospective de VUE du bien et de son inventaire rétrospectif des limites sont toujours en cours, et a recommandé que ces activités pendantes soient menées à bien.
La confirmation par l’État partie de la Mongolie qu’il a abandonné deux des trois projets hydroélectriques situés sur la rivière Selenge et ses affluents est notée avec satisfaction. Il est positif que l’État partie de la Mongolie s’engage à élaborer une EIE actualisée du projet d’Egiin Gol conformément aux normes internationales et au Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial, qui devrait inclure une évaluation des impacts potentiels du projet sur le bassin versant de la Selenga et donc son delta, qui est situé au sein du bien et est reconnu comme étant une zone humide d’importance internationale en vertu de la Convention de Ramsar. Bien que cela signifie qu’il n’est plus nécessaire d’évaluer les impacts cumulés des trois projets initialement prévus sur le territoire de la Mongolie, les États parties de la Fédération de Russie et de la Mongolie devraient continuer à coopérer pour la gestion durable du bassin hydrographique commun du lac Baïkal, dont la plus grande partie se trouve en Mongolie.
Décisions adoptées par le Comité en 2024
46 COM 7B.52
Lac Baïkal (Fédération de Russie) (N 754)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add.3,
- Rappelant les décisions 44 COM 7B.107 et 45 COM 7B.24 adoptées à ses 44e (Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies respectivement,
- Note avec la plus grande inquiétude la conclusion de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN de 2023 selon laquelle la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien est confrontée à d’importantes menaces avérées et potentielles dues à la dégradation à long terme de la qualité de l’eau du lac Baïkal, aux pressions anthropogéniques persistantes et croissantes, notamment liées à la pollution et au développement du tourisme, ainsi qu’à une protection juridique irrégulière et à l’absence de gestion intégrée ;
- Réitère sa préoccupation quant à l’affaiblissement de la protection juridique du bien à un moment où l’état écologique du bien continue de se détériorer, ce qui pourrait mettre le bien en danger potentiel conformément au Paragraphe 180(b) i) et iv) des Orientations, et prie instamment à l’État partie de garantir et de stabiliser le statut juridique du bien afin de protéger sa VUE et d’éviter toute modification juridique susceptible d’entraîner des effets délétères potentiels ;
- Accueille favorablement le développement de l’étude visant à évaluer les impacts environnementaux et socio-économiques du régime des niveaux de l’eau du lac Baïkal, demande à l’État partie de soumettre l’étude au Centre du patrimoine mondial et de la rendre disponible sur le portail écologique du lac Baïkal, et prie aussi instamment l’État partie d’élaborer, d’ici fin 2024, des propositions détaillées pour développer les régulations du niveau de l’eau du lac Baïkal afin qu’elles soient compatibles avec la protection de la VUE du bien, et de soumettre ces propositions au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN, rappelant à l’État partie de s’abstenir de promulguer des amendements législatifs qui permettraient d’étendre la variation du niveau de l’eau à plus d’un mètre, en raison de l’impact négatif potentiel sur le bien et sa VUE, jusqu’à ce que l’étude susmentionnée et les propositions législatives concernant toute utilisation des eaux ou la réglementation en matière de gestion concernant la VUE soient évaluées par l’UICN et que les exigences en matière de protection soient définies ;
- Accueille également les progrès accomplis en vue d’éliminer les dommages environnementaux cumulés de l’ancienne usine de papiers et de cellulose de Baïkalsk (UPCB) et réitère sa demande à l’État partie d’appliquer les normes environnementales les plus élevées dans la sélection et l’application des solutions technologiques pour ces travaux et de garantir une évaluation régulière des risques, un suivi environnemental audité et la présentation de rapports au public et au Comité ;
- Réitère également sa demande à l’État partie de fournir des précisions sur toutes les initiatives de développements majeurs au sein du bien, de s’assurer qu’elles font l’objet d’évaluations d’impact environnemental (EIE) élaborées conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial et sont soumises au Centre du patrimoine mondial, et de réaliser une évaluation environnementale stratégique (EES) dans chaque zone économique spéciale (ZES) afin d’évaluer et d’atténuer les impacts cumulatifs des activités existantes et proposées sur la VUE du bien avant toute décision difficilement réversible ;
- Reconnaissant que l’État partie prend des mesures correctives pour arrêter et inverser la détérioration de la VUE et de l’état de conservation du bien, demande par ailleurs à l’État partie d’intensifier ces efforts et de mettre en œuvre toutes les recommandations de la mission de 2023, notamment :
- achever l’examen des modifications juridiques antérieures et évaluer l’impact sur le bien et sa VUE des modifications supplémentaires proposées à la loi Baïkal, avant approbation de ces amendements et leur examen par le Comité,
- minimiser et s’efforcer d’éliminer toutes les principales sources de pollution du lac Baïkal et de son bassin versant,
- réaliser une EES du plan directeur de Baïkalsk et en garantir la compatibilité totale avec les exigences du patrimoine mondial,
- élaborer et mettre en œuvre un plan et un programme d’activités clairs et complets pour la gestion des incendies et la restauration de l’écosystème forestier,
- élaborer un plan de gestion intégré pour le bien,
- finaliser la déclaration rétrospective de VUE du bien et la soumettre au Centre du patrimoine mondial avec la carte des limites du bien du patrimoine mondial dans le cadre de l’inventaire rétrospectif ;
- Considère qu’à moins que ces actions ne soient mises en œuvre d’urgence pour arrêter la dégradation continue de la VUE du bien, les besoins urgents de conservation du bien pourraient nécessiter une large mobilisation pour préserver sa VUE, y compris l’inscription possible sur la Liste du patrimoine mondial en péril;
- Note également avec satisfaction la décision de l’État partie de la Mongolie d’abandonner les projets de barrages sur les rivières Shuren et Orkhon situés dans le bassin versant de la Selenge et le plan de l’État partie de la Mongolie de ne donner suite qu’à la centrale hydroélectrique d’Egiin Gol, qui fera l’objet d’une EIE conformément aux normes internationales et au Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial, demande en outre à l’État partie de la Mongolie de s’assurer que cette EIE inclue des mesures pour atténuer l’impact du projet sur l’écosystème de la Selenga et qu’elle soit soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN avant toute décision, et demande en outre aux États parties de la Fédération de Russie et de la Mongolie de continuer à coopérer pour la gestion durable du bassin hydrographique commun du lac Baïkal ;
- Demande par ailleurs à l’État partie d’inviter une nouvelle mission de suivi réactif sur le bien en 2026, pendant la saison estivale, afin d’évaluer les progrès accomplis pour inverser la dégradation de la VUE du bien et répondre aux menaces affectant son état de conservation, notamment la protection juridique, le développement du tourisme, la pollution, la gestion des sols et les pressions liées à leur utilisation, y compris la gestion forestière, et d’évaluer si le bien remplit les conditions d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien reflétant les avancées de la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, y compris des recommandations de la mission de suivi réactif de 2023, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session.
Projet de décision : 46 COM 7B.52
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add.3,
- Rappelant les décisions 44 COM 7B.107 et 45 COM 7B.24 adoptées à ses 44e (Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies respectivement,
- Note avec la plus grande inquiétude la conclusion de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN de 2023 selon laquelle la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien est confrontée à d’importantes menaces avérées et potentielles dues à la dégradation à long terme de la qualité de l’eau du lac Baïkal, aux pressions anthropogéniques persistantes et croissantes, notamment liées à la pollution et au développement du tourisme, ainsi qu’à une protection juridique irrégulière et à l’absence de gestion intégrée ;
- Réitère sa préoccupation quant à l’affaiblissement de la protection juridique du bien à un moment où l’état écologique du bien continue de se détériorer, ce qui pourrait mettre le bien en danger potentiel conformément au Paragraphe 180(b) i) et iv) des Orientations, et demande instamment à l’État partie de garantir et de stabiliser le statut juridique du bien afin de protéger sa VUE et d’éviter toute modification juridique susceptible d’entraîner des effets délétères potentiels ;
- Accueille favorablement le développement de l’étude visant à évaluer les impacts environnementaux et socio-économiques du régime des niveaux de l’eau du lac Baïkal, demande à l’État partie de soumettre l’étude au Centre du patrimoine mondial et de la rendre disponible sur le portail écologique du lac Baïkal, et prie aussi instamment l’État partie d’élaborer, d’ici fin 2024, des propositions détaillées pour adapter les régulations actuelles du niveau de l’eau du lac Baïkal afin qu’elles soient compatibles avec la protection de la VUE du bien, et de soumettre ces propositions au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN ;
- Accueille également les progrès accomplis en vue d’éliminer les dommages environnementaux cumulés de l’ancienne usine de papiers et de cellulose de Baïkalsk (UPCB) et réitère sa demande à l’État partie d’appliquer les normes environnementales les plus élevées dans la sélection et l’application des solutions technologiques pour ces travaux et de garantir une évaluation régulière des risques, un suivi environnemental audité et la présentation de rapports au public et au Comité ;
- Réitère également sa demande à l’État partie de fournir des précisions sur toutes les initiatives de développements majeurs au sein du bien, de s’assurer qu’elles font l’objet d’évaluations d’impact environnemental (EIE) élaborées conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial et sont soumises au Centre du patrimoine mondial, et de réaliser une évaluation environnementale stratégique (EES) dans chaque zone économique spéciale (ZES) afin d’évaluer et d’atténuer les impacts cumulés des activités existantes et proposées sur la VUE du bien avant toute décision difficilement réversible ;
- Reconnaissant que l’État partie prend des mesures correctives pour arrêter et inverser la détérioration de la VUE et de l’état de conservation du bien, demande par ailleurs à l’État partie d’intensifier ces efforts et de mettre en œuvre toutes les recommandations de la mission de 2023, notamment de :
- achever l’examen des modifications juridiques antérieures et évaluer l’impact sur le bien et sa VUE des modifications supplémentaires proposées à la loi Baïkal, avant approbation de ces amendements et leur examen par le Comité,
- minimiser et s’efforcer d’éliminer toutes les principales sources de pollution du lac Baïkal et de son bassin versant,
- réaliser une EES du plan directeur de Baïkalsk et en garantir la compatibilité totale avec les exigences du patrimoine mondial,
- élaborer et mettre en œuvre un plan et un programme d’activités clairs et complets pour la gestion des incendies et la restauration de l’écosystème forestier,
- élaborer un plan de gestion intégré pour le bien,
- finaliser la déclaration rétrospective de VUE du bien et la soumettre au Centre du patrimoine mondial avec la carte des limites du bien du patrimoine mondial dans le cadre de l’inventaire rétrospectif ;
- Considère qu’à moins que ces actions ne soient mises en œuvre d’urgence pour arrêter la dégradation continue de la VUE du bien, les besoins urgents de conservation du bien pourraient nécessiter une large mobilisation pour préserver sa VUE, y compris l’inscription possible sur la Liste du patrimoine mondial en péril;
- Note également avec satisfaction la décision de l’État partie de la Mongolie d’abandonner les projets de barrages sur les rivières Shuren et Orkhon situés dans le bassin versant de la Selenge et le plan de l’État partie de la Mongolie de ne donner suite qu’à la centrale hydroélectrique d’Egiin Gol, qui fera l’objet d’une EIE conformément aux normes internationales et au Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial, demande en outre à l’État partie de la Mongolie de s’assurer que cette EIE inclue des mesures pour atténuer l’impact du projet sur l’écosystème de la Selenga et qu’elle soit soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN avant toute décision, et demande en outre aux États parties de la Fédération de Russie et de la Mongolie de continuer à coopérer pour la gestion durable du bassin hydrographique commun du lac Baïkal ;
- Demande par ailleurs à l’État partie d’inviter une nouvelle mission de suivi réactif sur le bien en 2026, pendant la saison estivale, afin d’évaluer les progrès accomplis pour inverser la dégradation de la VUE du bien et répondre aux menaces affectant son état de conservation, notamment la protection juridique, le développement du tourisme, la pollution, la gestion des sols et les pressions liées à leur utilisation, y compris la gestion forestière, et d’évaluer si le bien remplit les conditions d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport d’avancement sur la mise en œuvre des points susmentionnés, notamment des recommandations de la mission de suivi réactif de 2023, et d’ici le 1er décembre 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 48e session.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.