Parc national de la Garamba
Facteurs affectant le bien en 2024*
- Activités illégales
- Guerre
- Système de gestion/plan de gestion
- Troubles civils
- Autres menaces :
Probable extinction de la sous-espèce du rhinocéros blanc du nord au sein du bien
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Conflit armé et instabilité politique
- Braconnage par des groupes armés nationaux et transfrontaliers
- Capacité de gestion inadaptée pour traiter les problèmes de braconnage (résolu)
- Absence de plan de gestion
- Probable extinction de la sous-espèce du rhinocéros blanc du nord au sein du bien
- Sites miniers artisanaux
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
- Accroissement du braconnage
- Pression liée à la guerre civile, exerçant une menace sur des espèces emblématiques du bien
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
En cours de rédaction
Mesures correctives pour le bien
Adoptées en 2010, voir page https://whc.unesco.org/fr/decisions/4082
Révisées en 2016, voir page https://whc.unesco.org/fr/decisions/6652
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
En cours d'identification
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024
Montant total accordé : 937 000 dollars EU par la Fondation des Nations Unies, les gouvernements de l’Italie, la Belgique et l’Espagne et le Fonds d’intervention d’urgence ; 200 000 dollars EU du gouvernement de la Norvège en 2020-2021
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Montant total approuvé : 353 270 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**
2006, 2010 et 2016 : missions conjointes de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024
Aucun rapport n'a été fourni par l'État partie au moment de la préparation de ce rapport.
46. Décision générale sur les biens du patrimoine mondial de la République démocratique du Congo
Problèmes de conservation actuelsAucun rapport n’a été fourni par l'État partie au moment de préparer le présent rapport.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024
L'État partie n'a pas fourni dans les délais prévus un rapport sur l'état de conservation des quatre biens en République démocratique du Congo (RDC) inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril. L'absence d’un tel rapport rend difficile le suivi de l'état de conservation de ces biens par le Centre du patrimoine mondial et l'UICN, ainsi que la transmission d'une analyse approfondie au Comité. C'est particulièrement le cas pour le Parc national de la Garamba, de plus en plus menacé par les impacts de l’exploitation illégale des ressources naturelles et des conflits armés dans la région comme rapporté par l'État partie dans son dernier rapport sur l’état de conservation du bien, tout en notant également que l'État partie a précédemment signalé des progrès positifs dans certains aspects. Malgré les rappels du Centre du patrimoine mondial, l'État partie n'a pas non plus invité la mission conjointe de suivi réactif UNESCO/UICN sur le bien, comme demandé dans la décision 45 COM 7A.5.
L'UNESCO a néanmoins continué à maintenir un contact direct avec le personnel de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (autorité de gestion - ICCN). Selon ces informations, l’état de conservation du bien continue de s’améliorer, avec une diminution de la pression de braconnage et une augmentation constante du nombre d’éléphants, de girafes de Kordofan et de buffles.
D’après l’autorité de gestion du bien, face à l’absence de preuves de présence du rhinocéros blanc du nord depuis plus de 15 ans, le projet d’introduction d’une population de rhinocéros blanc du sud a été étudié et les risques et avantages liés à cette introduction ont été évalués en 2018 et 2021, conformément aux Lignes directrices de l’UICN et en accord avec l’avis du Groupe de spécialistes du rhinocéros africain de la Commission pour la sauvegarde des espèces (AfrRSG CSE) de l’UICN. Une première introduction a débuté en juin 2023 avec l’arrivée de 16 rhinocéros blanc du sud en provenance de l’Afrique du Sud. D’autres translocations sont planifiées sur les quatre prochaines années afin d’établir une population viable et reproductrice de rhinocéros blanc du sud dans le bien. Cependant, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN notent, qu’aucun des deux rapports sur les risques et avantages liés à cette introduction n’a été soumis au Centre du patrimoine mondial comme demandé précédemment par le Comité. De plus, il est recommandé que l'État partie obtienne un avis formel du AfrRSG de l’UICN concernant la translocation des rhinocéros blanc du sud en remplacement des rhinocéros blanc du nord dans le bien qui se situe en dehors de son aire de distribution historique. L’UICN considère qu’il est essentiel que toute translocation d’espèces soit envisagée avec l’avis formel du AfrRSG de l’UICN et conformément aux Lignes directrices de l’UICN pour la réintroduction in situ et le transfert de rhinocéros africains et asiatiques.
Lors de l’atelier conjoint ICCN, UNESCO et Fonds pour le patrimoine mondial africain (FPMA), sur l’État de conservation souhaité du bien en vue de son retrait de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) qui s’est tenu en juin 2022 à Kinshasa, et auquel l’IUCN a participé, la discussion sur la possibilité de nouvelle proposition d’inscription ainsi que celle d’introduction du rhinocéros blanc du sud en lieu et place du rhinocéros blanc du nord ont été abordées. Sur cette base, une nouvelle proposition d’inscription du bien est en préparation par l’État partie, qui a ajouté le Parc national de la Garamba à sa Liste indicative le 31 janvier 2024 en vue d’une nouvelle proposition d’inscription du bien sous les critères (ix) et (x). La Déclaration de valeur universelle exceptionnelle du bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1980 met un accent important sur la présence de la dernière population du rhinocéros blanc du nord, aujourd’hui considéré probablement éteint à l’état sauvage et dans le bien. Une nouvelle proposition d’inscription permettrait d’examiner la justification de l’inscription initiale sur la base du critère (x), en tenant compte à la fois de la probable extinction d’une espèce clé, mais aussi de l’éventail plus large des espèces à haute valeur de conservation qui n’étaient pas reconnues au moment de l’inscription.
Entretemps, il est recommandé que le Comité maintienne le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
46. Décision générale sur les biens du patrimoine mondial de la République démocratique du Congo
Analyse et conclusions du Centre du patrimoine mondial et de l'UICN
L'État partie n’ait pas soumis à temps pour la préparation du présent rapport, un rapport sur l'état de conservation des quatre biens de la République démocratique du Congo (RDC) inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril, ni sur la décision générale sur les biens du patrimoine mondial de la RDC (décision 45 COM 7A.9) qui porte sur plusieurs questions générales importantes relatives à l'état de conservation des biens de la RDC et la mise en œuvre de la Déclaration de Kinshasa adoptée en 2011. L’absence de rapport soumis par l'État partie rend difficile pour le Centre du patrimoine mondial et l'UICN la possibilité de fournir une analyse approfondie au Comité et de lui permettre de surveiller l’état de conservation de ces biens.
Il importe en outre de rappeler qu’également dans son dernier rapport soumis en 2022, l'État partie n’avait fourni aucune information spécifique en réponse à la décision générale sur les biens du patrimoine mondial de la RDC (décision 44 COM 7A.46). Les deux décisions générales soulevaient des questions importantes liées à la situation sécuritaire affectant les biens de la RDC, des allégations de violations des droits de l'homme directement liées aux opérations de maintien de l'ordre, l’inclusion renouvelée de blocs d'exploration pétrolière empiétant sur le Parc national des Virunga dans le processus d'appel d’offres pour les blocs pétroliers qui avait été lancé en 2022, ainsi que l’attribution de permis d’exploitation pour des opérations minières aurifères dans la Réserve de faune à okapis par le cadastre minier.
La situation sécuritaire demeure très préoccupante dans les parties de la RDC orientale et touche particulièrement le Parc national des Virunga (de plus amples précisions sont fournies dans le rapport sur le Parc national des Virunga).
À ce stade, il n’y a aucune information publique disponible sur l’attribution des blocs pétroliers inclus dans le processus d'appel d’offres de 2022, y compris les blocs qui empiètent sur le Parc national des Virunga. La cartographie des permis d’exploitation aurifère qui empiètent sur la Réserve de faune à okapis paraît aussi demeurer non résolue.
Compte tenu de l’absence de rapport soumis par l'État partie, il est recommandé que le Comité réitère les points inclus dans la dernière décision 45 COM 7A.9.
Décisions adoptées par le Comité en 2024
46 COM 7A.46
Décision générale sur les biens du patrimoine mondial de la République démocratique du Congo
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A.Add,
- Rappelant les décisions 44 COM 7A.46 et 45 COM 7A.9 adoptées à ses 44e(Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies, respectivement,
- Regrette qu’un le rapport sur la mise en œuvre de ces décisions, comme demandé par le Comité à ses 44e et 45e sessions élargies, ni un rapport sur l'état de conservation des quatre biens de la République démocratique du Congo (RDC) qui sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril n’ait été soumis par l’Etat partie ;
- Note que l’absence de rapport remis en temps opportun par l'État partie rend difficile pour le Comité du patrimoine mondial le fait de surveiller l'état de conservation des biens de la RDC inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril au regard des menaces de conservation importantes auxquelles sont confrontés ces biens ;
- Demeure préoccupé par les précédents rapports faisant état de violations présumées des droits humains envers les populations autochtones et les communautés locales au cours d’opérations de maintien de l'ordre, et réitère ses demandes à l'État partie de prendre des mesures urgentes afin d’intensifier les efforts pour résoudre cette question, y compris en établissant et en mettant en œuvre un code national de conduite pour les éco-gardes et un mécanisme de réclamation en cas de violation des droits de l’homme, et en formant l’ensemble du personnel aux questions des droits de l’homme dans le cadre de la formation régulière des services répressifs, ainsi qu’en veillant à ce que les processus de gestion reposent sur une approche basée sur les droits qui assure la pleine implication de toutes les parties prenantes, en particulier des populations autochtones et des communautés locales, conformément aux normes internationales en vigueur, à la Politique de 2015 sur le patrimoine mondial et le développement durable ;
- Note avec préoccupation les questions de sécurité permanentes affectant certains biens de la RDC, en particulier le Parc national des Virunga qui s’étend en partie sur le territoire contrôlé par des groupes rebelles et qui est le théâtre de combats acharnés depuis 2022, condamne fermement cette violence, et prie instamment l'État partie de continuer à renforcer la capacité de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) afin d’assurer le maintien de la sécurité de ses effectifs dans l’exercice de leurs fonctions et la gestion des biens dans la situation sécuritaire actuellement difficile et de prendre toutes les mesures propres à restaurer la paix et la sécurité à l’intérieur et autour des biens ;
- Regrette vivement que l'État partie ait inclus dans la vente aux enchères publiques de blocs pétroliers en 2022 deux blocs pétroliers qui empiètent sur le Parc national des Virunga, note avec une vive préoccupation les activités minières semi-industrielles dans la Réserve de faune à okapis, réitère sa position claire concernant l’incompatibilité de toute activité minière, exploration et exploitation pétrolière avec le statut de patrimoine mondial, et prie une fois encore instamment l'État partie d’annuler toutes les concessions de blocs pétroliers et les concessions minières qui empiètent sur les biens du patrimoine mondial ;
- Demande enfin à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2025, un rapport détaillé sur la mise en œuvre de la Déclaration de Kinshasa, la situation sécuritaire dans les biens, les mesures prises pour dénoncer les violations des droits de l'homme et les actions entreprises pour annuler toutes les entreprises de prospection et d’exploitation de gisements de pétrole et les concessions minières qui empiètent sur les biens du patrimoine mondial, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session.
46 COM 7A.47
Parc national de la Garamba (République démocratique du Congo) (N 136)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A.Add.2,
- Rappelant la décision 45 COM 7A.5 adoptée à sa 45e session élargie (Riyad, 2023),
- Regrette que l'État partie n'ait pas soumis à temps de rapport, sur l'état de conservation des quatre biens en République démocratique du Congo (RDC) inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril contrairement paragraphe 169 des Orientations ;
- Note avec inquiétude que l'absence de rapports de la part de l'État partie rend difficile le suivi de l'état de conservation des biens de la RDC inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril par le Comité du patrimoine mondial, compte tenu des importantes menaces de conservation auxquelles ces biens sont confrontés ;
- Prend note des efforts en cours pour préparer une nouvelle proposition d’inscription du bien qui permettrait d'examiner la justification de l'inscription initiale sur la base du critère (x), en tenant compte à la fois de la probable extinction d'une espèce clé caractéristique de la VUE du bien, mais aussi de l'éventail plus large des espèces à haute valeur de conservation qui n'étaient pas reconnues au moment de l'inscription ;
- Demande à l'État partie de fournir des informations sur la mise en œuvre des paragraphes ci-dessous mentionnés dans la décision 45 COM 7A.5 ;
- Note les résultats du suivi écologique de 2021 qui démontrent une stabilisation temporaire des effectifs des girafes de Kordofan et des éléphants et un accroissement de la population des hippopotames et des buffles, mais rappelle que les populations demeurent très réduites par rapport à la situation lors de l’inscription du bien, s’inquiète du niveau élevé de braconnage pour la viande de brousse à des fins commerciales et de subsistance dans les domaines de chasse, et réitère sa demande à l’État partie de poursuivre les efforts pour contrôler le braconnage afin de favoriser les conditions optimales pour la restauration de la faune, ainsi que de soumettre au Centre du patrimoine mondial la stratégie et le plan d’action pour la conservation des girafes dans le bien, pour revue par l’UICN ;
- Réitérant sa plus vive préoccupation quant à la probable extinction de la sous-espèce du rhinocéros blanc du nord au sein du bien du fait de l’absence d’indices de présence depuis 2008, note le lancement de la mise en œuvre d’un programme de réintroduction du rhinocéros blanc dans le bien avec le transfert d'un premier groupe de 16 spécimens de la sous-espèce de rhinocéros blanc du sud en juin 2023, et prie instamment l’État partie de :
- Soumettre les rapports des évaluations des risques d’introduction du rhinocéros blanc du sud réalisées en 2018 et 2021, ainsi que celui de l’étude approfondie menée conformément aux Lignes directrices de l’UICN au Centre du patrimoine mondial, dès que possible, pour revue par l’UICN,
- En collaboration avec le Centre du patrimoine mondial, consulter et prendre en considération l’avis du Groupe de spécialistes du rhinocéros africain de la Commission pour la sauvegarde des espèces (AfrRSG CSE) de l’UICN avant la mise en œuvre de toute opération de transfert de rhinocéros blanc du sud vers le bien,
- Mettre en œuvre les mesures rigoureuses de gestion à long terme des risques qui peuvent être associés à l’introduction de la sous-espèce de rhinocéros blanc du sud dans le bien ; notamment la sécurité des individus, les maladies, la compétition avec d’autres espèces herbivores ainsi que les considérations vétérinaires afin de garantir la survie des spécimens transférés en conformité avec l’avis du AfrRSG CSE de l’UICN ;
- Note avec préoccupation les contraintes liées à la relocation des sites miniers artisanaux existants dans les domaines de chasse et les progrès limités pour la définition d’un Plan d’utilisation des terres (PUT) et la création d’une zone tampon fonctionnelle de 2km autour du bien, et réitère sa demande de longue date d’accélérer la finalisation du PUT et la création de la zone tampon en cohérence avec la stratégie de développement durable du parc, le décret ministériel de 2019 interdisant l’exploitation artisanale dans les domaines de chasse, et la stratégie de relocalisation des camps de réfugiés à l’extérieur du parc ;
- Accueille positivement la poursuite de la coopération transfrontalière avec le Soudan du Sud, telle que recommandée par le Comité, en vue de l’établissement d’un cadre de coopération bilatérale pour la gestion renforcée du paysage Garamba-Lantoto, et invite à nouveau les deux États parties à accélérer la formalisation du Protocole d’entente afin de réduire les activités transfrontalières illégales telles que le braconnage et le commerce de produits de la faune sauvage ;
- Prend note des informations sur les progrès réalisés par l’État partie vers l’atteinte des indicateurs tels que proposés par la mission de 2016, et réitère à nouveau sa demande à l’État partie de finaliser ces indicateurs sur la base des récentes données d’inventaires disponibles, ainsi que des recommandations de l’atelier régional sur l’appui au processus de retrait des biens naturels inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril dans les pays francophones de l’Afrique de juin 2022 à Kinshasa, et de soumettre la version finale de l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) au Centre du patrimoine mondial, pour adoption par le Comité du patrimoine mondial ;
- Réitère sa demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN pour examiner la mise en œuvre des mesures correctives et les progrès réalisés vers l’atteinte des indicateurs tels que proposés par la mission de 2016, l’état de conservation actuel du bien, la finalisation du DSOCR mais aussi le statut et les plans proposés concernant l’introduction des rhinocéros blanc du sud en remplacement des rhinocéros blanc du nord possiblement éteints à l’état sauvage en tant qu’attribut clé de la valeur universelle exceptionnelle ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés dans la décision 46 COM 7A.5, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47esession ;
- Décide de maintenir le Parc national de la Garamba (République démocratique du Congo) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
46 COM 8C.2
Mise à jour de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens maintenus)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné les rapports sur l’état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC/24/46.COM/7A, WHC/24/46.COM/7A.Add, WHC/24/46.COM/7A.Add.2, WHC/24/46.COM/7A.Add.3 et WHC/24/46.COM/7A.Add.4),
- Décide de maintenir les 55 biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan
- Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam
- Autriche, Centre historique de Vienne
- Bolivie (État plurinational de), Ville de Potosí
- Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba
- Égypte, Abou Mena
- État de Palestine, Palestine : pays d’olives et de vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir
- État de Palestine, Vieille ville d’Hébron/Al-Khalil
- États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades
- Honduras, Réserve de la Biosphère Río Plátano
- Îles Salomon, Rennell Est
- Indonésie, Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra
- Iraq, Assour (Qal'at Cherqat)
- Iraq, Hatra
- Iraq, Ville archéologique de Samarra
- Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (site proposé par la Jordanie)
- Kenya, Parcs nationaux du Lac Turkana
- Liban, Foire internationale Rachid Karameh-Tripoli
- Libye, Ancienne ville de Ghadamès
- Libye, Site archéologique de Cyrène
- Libye, Site archéologique de Leptis Magna
- Libye, Site archéologique de Sabratha
- Libye, Sites rupestres du Tadrart Acacus
- Madagascar, Forêts humides de l’Atsinanana
- Mali, Tombeau des Askia
- Mali, Tombouctou
- Mali, Villes anciennes de Djenné
- Mexique, Îles et aires protégées du Golfe de Californie
- Micronésie (États fédérés de), Nan Madol : centre cérémoniel de la Micronésie orientale
- Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré
- Ouzbékistan, Centre historique de Shakhrisyabz
- Panama, Fortifications de la côte caraïbe du Panama : Portobelo, San Lorenzo
- Pérou, Zone archéologique de Chan Chan
- République arabe syrienne, Ancienne ville d'Alep
- République arabe syrienne, Ancienne ville de Bosra
- République arabe syrienne, Ancienne ville de Damas
- République arabe syrienne, Villages antiques du Nord de la Syrie
- République arabe syrienne, Crac des Chevaliers et Qal’at Salah El-Din
- République arabe syrienne, Site de Palmyre
- République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St Floris
- République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba
- République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega
- République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis
- République démocratique du Congo, Parc national des Virunga
- République-Unie de Tanzanie, Réserve de gibier de Selous
- Roumanie, Paysage minier de Roșia Montană
- Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo
- Ukraine, Kyiv : Cathédrale Sainte-Sophie et ensemble des bâtiments monastiques et Laure de Kyiv-Petchersk
- Ukraine, Le centre historique d’Odesa
- Ukraine, Lviv – ensemble du centre historique
- Venezuela (République bolivarienne du), Coro et son port
- Yémen, Ancienne ville de Shibam et son mur d'enceinte
- Yémen, Hauts lieux de l'ancien royaume de Saba, Marib
- Yémen, Ville historique de Zabid
- Yémen, Vieille ville de Sana’a
Projet de décision : 46 COM 7A.47
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A.Add.2,
- Rappelant la décision 45 COM 7A.5, adoptée à sa 45e session élargie (Riyad, 2023),
- Regrette que l'État partie n'ait pas soumis à temps de rapport, sur l'état de conservation des quatre biens en République démocratique du Congo (RDC) inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril contrairement paragraphe 169 des Orientations ;
- Note avec inquiétude que l'absence de rapports de la part de l'État partie rend difficile le suivi de l'état de conservation des biens de la RDC inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril par le Comité du patrimoine mondial, compte tenu des importantes menaces de conservation auxquelles ces biens sont confrontés ;
- Prend note des efforts en cours pour préparer une nouvelle proposition d’inscription du bien qui permettrait d'examiner la justification de l'inscription initiale sur la base du critère (x), en tenant compte à la fois de la probable extinction d'une espèce clé caractéristique de la VUE du bien, mais aussi de l'éventail plus large des espèces à haute valeur de conservation qui n'étaient pas reconnues au moment de l'inscription ;
- Demande à l'État partie de fournir des informations sur la mise en œuvre des paragraphes ci-dessous mentionnés dans la décision 45 COM 7A.5 ;
- Note les résultats du suivi écologique de 2021 qui démontrent une stabilisation temporaire des effectifs des girafes de Kordofan et des éléphants et un accroissement de la population des hippopotames et des buffles, mais rappelle que les populations demeurent très réduites par rapport à la situation lors de l’inscription du bien, s’inquiète du niveau élevé de braconnage pour la viande de brousse à des fins commerciales et de subsistance dans les domaines de chasse, et réitère sa demande à l’État partie de poursuivre les efforts pour contrôler le braconnage afin de favoriser les conditions optimales pour la restauration de la faune, ainsi que de soumettre au Centre du patrimoine mondial la stratégie et le plan d’action pour la conservation des girafes dans le bien, pour revue par l’UICN ;
- Réitérant sa plus vive préoccupation quant à la probable extinction de la sous-espèce du rhinocéros blanc du nord au sein du bien du fait de l’absence d’indices de présence depuis 2008, note le lancement de la mise en œuvre d’un programme de réintroduction du rhinocéros blanc dans le bien avec le transfert d'un premier groupe de 16 spécimens de la sous-espèce de rhinocéros blanc du sud en juin 2023, prie instamment l’État partie de :
- Soumettre les rapports des évaluations des risques d’introduction du rhinocéros blanc du sud réalisées en 2018 et 2021, ainsi que celui de l’étude approfondie menée conformément aux Lignes directrices de l’UICN au Centre du patrimoine mondial, dès que possible, pour revue par l’UICN,
- En collaboration avec le Centre du patrimoine mondial, consulter et prendre en considération l’avis du Groupe de spécialistes du rhinocéros africain de la Commission pour la sauvegarde des espèces (AfrRSG CSE) de l’UICN avant la mise en œuvre de toute opération de transfert de rhinocéros blanc du sud vers le bien,
- Mettre en œuvre les mesures rigoureuses de gestion à long terme des risques qui peuvent être associés à l’introduction de la sous-espèce de rhinocéros blanc du sud dans le bien ; notamment la sécurité des individus, les maladies, la compétition avec d’autres espèces herbivores ainsi que les considérations vétérinaires afin de garantir la survie des spécimens transférés en conformité avec l’avis du AfrRSG CSE de l’UICN ;
- Note avec préoccupation les contraintes liées à la relocation des sites miniers artisanaux existants dans les domaines de chasse et les progrès limités pour la définition d’un Plan d’utilisation des terres (PUT) et la création d’une zone tampon fonctionnelle de 2km autour du bien et réitère sa demande de longue date d’accélérer la finalisation du PUT et la création de la zone tampon en cohérence avec la stratégie de développement durable du parc, le décret ministériel de 2019 interdisant l’exploitation artisanale dans les domaines de chasse, et la stratégie de relocalisation des camps de réfugiés à l’extérieur du parc ;
- Accueille positivement la poursuite de la coopération transfrontalière avec le Soudan du Sud, telle que recommandée par le Comité, en vue de l’établissement d’un cadre de coopération bilatérale pour la gestion renforcée du paysage Garamba-Lantoto et invite à nouveau les deux États parties à accélérer la formalisation du Protocole d’entente afin de réduire les activités transfrontalières illégales telles que le braconnage et le commerce de produits de la faune sauvage ;
- Prend note des informations sur les progrès réalisés par l’État partie vers l’atteinte des indicateurs tels que proposés par la mission de 2016 et réitère à nouveau sa demande à l’État partie de finaliser ces indicateurs sur la base des récentes données d’inventaires disponibles, ainsi que des recommandations de l’atelier régional sur l’appui au processus de retrait des biens naturels inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril dans les pays francophones de l’Afrique de juin 2022 à Kinshasa, et de soumettre la version finale de l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) au Centre du patrimoine mondial, pour adoption par le Comité du patrimoine mondial ;
- Réitère sa demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN pour examiner la mise en œuvre des mesures correctives et les progrès réalisés vers l’atteinte des indicateurs tels que proposés par la mission de 2016, l’état de conservation actuel du bien, la finalisation du DSOCR mais aussi le statut et les plans proposés concernant l’introduction des rhinocéros blanc du sud en remplacement des rhinocéros blanc du nord possiblement éteints à l’état sauvage en tant qu’attribut clé de la valeur universelle exceptionnelle ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés dans la décision 46 COM 7A.5, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
- Décide de maintenir le Parc national de la Garamba (République démocratique du Congo) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.