Ensemble historique du Palais du Potala, Lhasa
Facteurs affectant le bien en 2021*
- Développement commercial
- Destruction délibérée du patrimoine
- Habitat
- Infrastructures de transport de surface
- Système de gestion/plan de gestion
- Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Vastes infrastructures et / ou installations touristiques / de loisirs (Expansion d’installations liées au tourisme à l’intérieur et à l’extérieur des limites du bien)
- Infrastructures de transport de surface (Impact négatif des projets de réhabilitation sur la protection du tissu urbain traditionnel du centre historique)
- Destruction délibérée du patrimoine
- Habitat (Développement urbain non contrôlé à l’intérieur et à l’extérieur des limites du bien)
- Incendies (Dégâts causés par un incendie au monastère du temple Jokhang en février 2018)
- Installations localisées (Incidences potentielles de la tour de télévision proposée)
- Utilisations et associations rituelles / spirituelles / religieuses (Expérience de visite pour les pèlerins et les touristes)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Mars 2001, mission de suivi ICOMOS; avril 2003, mission d’expertise UNESCO/ICOMOS ; mai 2005, mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; Avril 2015 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM ; avril 2019 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021
Une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM a visité le bien du 8 au 14 avril 2019, et son rapport de mission est disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/707/documents/. Par la suite, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation le 9 décembre 2019, qui est également disponible au lien ci-dessus. Le rapport de l’État partie fournit notamment les informations suivantes :
- Suite à l’incendie au monastère du temple du Jokhang, le 17 février 2018, l’État partie a lancé un mécanisme d’intervention d’urgence. Une évaluation détaillée des dommages n’a pas révélé de dommages significatifs des attributs matériels qui portent la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. Un plan de réparation visant à assurer la sécurité et la stabilité du monastère a été élaboré et mis en œuvre, et des mesures de prévention des risques et de contrôle de la sécurité ont également été élaborées pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent. Une citerne souterraine de protection contre les incendies a été installée sans modifier l’aménagement paysager global de la zone ;
- Pour éviter les aménagements inappropriés et la démolition d’édifices historiques, l’État partie a préparé des plans de conservation des trois composantes du bien, comme l’avait demandé le Comité du patrimoine mondial dans sa Décision 40 COM 7B.31. Les projets de plans ont été achevés et font l’objet d’un examen par des experts ;
- Des artisans locaux et des techniques traditionnelles sont employés pour l’entretien, la peinture régulière et le nettoyage des murs du bien. L’État partie a constitué une équipe d’artisans tibétains qualifiés pour superviser les travaux ;
- L’État partie a mis en œuvre des mesures pour améliorer la gestion des visiteurs, enrichir leur expérience et réduire les risques pour le bien. Ces mesures comprennent un système de billetterie en ligne, la dissociation des heures de visite pour les pèlerins et les touristes, et le plafonnement du nombre de touristes à un moment donné ;
- La tour de télévision existante a été construite en 1985, avant l’inscription du bien. Les autorités locales prévoient de délibérer sur la faisabilité et la nécessité de relocaliser cette tour dans le cadre de la révision de la planification globale de la ville de Lhasa ;
- Parmi les autres mesures visant à améliorer la protection et la gestion du bien culturel figurent la mise en œuvre stricte de la réglementation, le renforcement des capacités pour une meilleure gestion, la documentation numérique et la mise en place de systèmes de suivi et d’alerte avancée ;
- Les stèles situées devant le monastère du temple du Jokhang se détériorant, il a été décidé que le meilleur moyen de les protéger était de construire des pavillons de protection. Un résumé de l’évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) des pavillons a été soumis au Centre du patrimoine mondial en mai 2020, après la construction desdits pavillons.
L’État partie a fourni en juin 2020 des informations sur la construction d’abris de protection pour trois stèles situées devant le monastère du temple du Jokhang et sur les mesures de protection contre les incendies, informations qui avaient été demandées par le Centre du patrimoine mondial par lettre du 25 mai 2020. L’ICOMOS a fourni une revue technique des nouveaux pavillons des stèles, indiquant qu’ils ont un impact négatif sur le cadre et le contexte culturel du monastère du temple du Jokhang et que des solutions alternatives devraient être envisagées. L’État partie a répondu en février 2021, des conseils supplémentaires ont été fournis, mais cette question reste en suspens. Cet examen technique a également pris en compte la nouvelle citerne de protection contre les incendies et la gestion des pèlerins et des touristes sur la place du temple du Jokhang.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021
La mission de suivi réactif de 2019 a conclu que l’état général de conservation au sein du palais du Potala, du monastère du temple du Jokhang et du Norbulingka est relativement bon et a confirmé que l’incendie de 2018 n’a pas affecté l’ensemble des structures, de l’art ou du système de croyances du temple du Jokhang, et que l’impact global sur l’authenticité et l’intégrité du temple était minime. L’État partie a pris diverses mesures appréciables visant à la stabilisation d’urgence, à l’évaluation des dommages, aux réparations à réaliser et aux mesures de prévention des incendies et de contrôle de la sécurité afin de prévenir de telles catastrophes à l’avenir, ce qui doit être salué. La reconstruction de la chambre de ventilation et du toit doré au monastère du temple du Jokhang a été réalisée selon des normes d’exécution et de tolérance relativement bonnes. Des modifications mineures ont été apportées à la chambre de ventilation pour améliorer la sécurité du bâtiment en atténuant le risque d’incendie. La zone la plus gravement touchée par l’incendie date principalement de la période de reconstruction majeure des années 1980. La VUE du monastère du temple du Jokhang est inchangée à la suite de l’incendie et des efforts de restauration qui ont suivi, comme l’a constaté la mission de 2019.
La construction de pavillons de protection destinés à recouvrir les stèles à proximité immédiate du temple du Jokhang est préoccupante. L’État partie a répondu à l’examen technique de l’ICOMOS et a reçu des conseils supplémentaires, mais cette question reste en suspens. Il est recommandé au Comité de regretter que les plans et l’EIP de ces pavillons n’aient pas été soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen avant leur construction. Notant l’indication de l’État partie selon laquelle les stèles sont dans leur position actuelle depuis des centaines d’années, il serait néanmoins approprié de rechercher des mesures visant à réduire au minimum la taille des structures de protection et à les concevoir différemment pour qu’elles soient moins visibles et moins déroutantes du point de vue historique. Il est donc recommandé que le Comité demande à l’État partie d’étudier des solutions alternatives conformément aux conseils fournis dans l’examen technique de l’ICOMOS, et de soumettre une EIP complète, préparée conformément au Guide de l’ICOMOS pour les évaluations d’impact sur le patrimoine appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial (2011), pour examen par les Organisations consultatives, avant toute mise en œuvre d’une conception révisée.
Les efforts de l’État partie pour achever les plans de conservation des trois composantes du bien sont en cours, mais il est de plus en plus urgent de les soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les organisations consultatives avant toute adoption officielle et mise en œuvre. Le rapport de l’État partie comprend des cartes des trois composantes et de leurs zones tampons, mais il pourrait être nécessaire de les affiner, car la zone tampon du Norbulingka semble traverser les bâtiments de manière quelque peu incohérente. L’État partie devrait reconsidérer cette zone tampon afin qu’elle suive plus clairement les points de repère reconnaissables. En particulier, comme le recommande la mission de 2019, les cartes contenues dans ces plans de conservation devraient préciser les zones tampons du bien et les règlements qui s’y appliqueront. Comme l’a demandé le Centre du patrimoine mondial dans sa lettre d’octobre 2020, l’État partie doit soumettre dès que possible une proposition de clarification des limites du bien comprenant des cartes des sites-composantes et de leurs zones tampons.
Des efforts ont été faits pour protéger le patrimoine culturel immatériel associé aux traditions vivantes des pèlerins, comme le plafonnement du nombre de touristes pendant la haute saison. Il est toujours préoccupant que les traditions du patrimoine vivant du bien soient en péril, comme l’a confirmé la mission de 2019, et une plus grande attention est nécessaire pour sauvegarder ces attributs importants du bien. Conformément à l’évaluation technique de l’ICOMOS, l’État partie devrait être encouragé à gérer la place du temple du Jokhang de manière à ce que les pèlerins puissent se prosterner et visiter le sanctuaire dans une atmosphère sacrée, respectueuse du cadre et de l’intégrité culturels, et traverser l’entrée de la place jusqu’au temple tout en priant sans être dérangés par les touristes.
La mission de 2019 a été informée que des plans sont en cours pour démolir la tour de télévision existante dès qu’une nouvelle tour située à l’extrémité est de la ville sera opérationnelle. La mission a recommandé qu’une EIP soit réalisée, conformément au Guide de l’ICOMOS de 2011, afin de déterminer les impacts potentiels de la nouvelle tour de télévision sur la VUE du bien et d’éviter tout impact négatif.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.20
Ensemble historique du Palais du Potala, Lhasa (Chine) (C 707ter)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
- Rappelant la Décision 42 COM 7B.2, adoptée à sa 42esession (Manama, 2018),
- Note avec satisfaction la conclusion de la mission de suivi réactif d’avril 2019 selon laquelle il n’y a pas eu d’impact négatif significatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien à la suite de l’incendie du 17 février 2018 au temple du Jokhang, accueille favorablement les efforts de l’État partie pour entreprendre des initiatives d’intervention, de restauration et de prévention après l’incendie, et demande à l’État partie de mettre pleinement en œuvre les recommandations de la mission de suivi réactif ;
- Regrette que des pavillons aient été érigés à proximité du monastère du temple du Jokhang pour protéger trois stèles historiques, et ce, avant la soumission de plans et d’une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP), malgré les dispositions du paragraphe 172 des Orientations, exprime sa préoccupation quant au fait que ces pavillons pourraient avoir un effet négatif sur le cadre et le contexte culturels du monastère du temple du Jokhang, et demande également à l’État partie d’étudier des solutions alternatives conformément aux conseils fournis par l’ICOMOS et de soumettre une EIP complète, préparée conformément au Guide de l’ICOMOS sur les EIP appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial de 2011, pour examen par les Organisations consultatives, avant la mise en œuvre de toute conception révisée ;
- Prend note du travail en cours pour achever les trois plans de conservation des trois composantes du bien, mais réitère sa demande de les soumettre dès que possible au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, avant adoption officielle et mise en œuvre ;
- Prend également note de la soumission de trois cartes montrant les limites du bien et les zones tampons, mais demande en outre le réexamen et l’ajustement de la zone tampon du Norbulingka afin qu’elle soit plus clairement conforme aux points de repère reconnaissables, la clarification des zones tampons du bien et des règlements qui s’y appliqueront, ainsi que la soumission d’une proposition de clarification des limites du bien dans les meilleurs délais ;
- Exprime sa satisfaction à l’État partie pour son engagement en faveur de la protection des attributs du patrimoine immatériel du bien, mais demande par ailleurs qu’un effort supplémentaire soit réalisé pour s’assurer qu’une attention suffisante est accordée à la sauvegarde de ces attributs importants et que la place du temple du Jokhang soit gérée de manière à ce que les pèlerins puissent se prosterner et visiter le sanctuaire dans une atmosphère sacrée, respectueuse du cadre et de l’intégrité culturels, et puissent passer de l’entrée de la place au temple tout en priant sans être dérangés par les touristes ;
- Félicite l’État partie pour ses efforts concernant la démolition possible de la tour de télévision existante une fois qu’une nouvelle tour située à l’est de la ville sera achevée, mais le prie instamment de préparer en priorité une EIP de la nouvelle tour, conformément aux Guide de l’ICOMOS de 2011, afin de s’assurer que celle-ci n’aura aucun impact négatif sur la VUE du bien ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e
Projet de décision : 44 COM 7B.20
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
- Rappelant la Décision 42 COM 7B.2, adoptée à sa 42esession (Manama, 2018),
- Note avec satisfaction la conclusion de la mission de suivi réactif d’avril 2019 selon laquelle il n’y a pas eu d’impact négatif significatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien à la suite de l’incendie du 17 février 2018 au temple du Jokhang, accueille favorablement les efforts de l’État partie pour entreprendre des initiatives d’intervention, de restauration et de prévention après l’incendie, et demande à l’État partie de mettre pleinement en œuvre les recommandations de la mission de suivi réactif ;
- Regrette que des pavillons aient été érigés à proximité du monastère du temple du Jokhang pour protéger trois stèles historiques, et ce, avant la soumission de plans et d’une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP), malgré les dispositions du paragraphe 172 des Orientations, exprime sa préoccupation quant au fait que ces pavillons pourraient avoir un effet négatif sur le cadre et le contexte culturels du monastère du temple du Jokhang, et demande également à l’État partie d’étudier des solutions alternatives conformément aux conseils fournis par l’ICOMOS et de soumettre une EIP complète, préparée conformément au Guide de l’ICOMOS sur les EIP appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial de 2011, pour examen par les Organisations consultatives, avant la mise en œuvre de toute conception révisée ;
- Prend note du travail en cours pour achever les trois plans de conservation des trois composantes du bien, mais réitère sa demande de les soumettre dès que possible au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, avant adoption officielle et mise en œuvre ;
- Prend également note de la soumission de trois cartes montrant les limites du bien et les zones tampons, mais demande en outre le réexamen et l’ajustement de la zone tampon du Norbulingka afin qu’elle soit plus clairement conforme aux points de repère reconnaissables, la clarification des zones tampons du bien et des règlements qui s’y appliqueront, ainsi que la soumission d’une proposition de clarification des limites du bien dans les meilleurs délais ;
- Exprime sa satisfaction à l’État partie pour son engagement en faveur de la protection des attributs du patrimoine immatériel du bien, mais demande par ailleurs qu’un effort supplémentaire soit réalisé pour s’assurer qu’une attention suffisante est accordée à la sauvegarde de ces attributs importants et que la place du temple du Jokhang soit gérée de manière à ce que les pèlerins puissent se prosterner et visiter le sanctuaire dans une atmosphère sacrée, respectueuse du cadre et de l’intégrité culturels, et puissent passer de l’entrée de la place au temple tout en priant sans être dérangés par les touristes ;
- Félicite l’État partie pour ses efforts concernant la démolition possible de la tour de télévision existante une fois qu’une nouvelle tour située à l’est de la ville sera achevée, mais le prie instamment de préparer en priorité une EIP de la nouvelle tour, conformément aux Guide de l’ICOMOS de 2011, afin de s’assurer que celle-ci n’aura aucun impact négatif sur la VUE du bien ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session en 2023.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.