Lumbini, lieu de naissance du Bouddha
Facteurs affectant le bien en 2005*
- Activités de gestion
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Impact de la nouvelle construction du temple de Maya Devi dans la zone centrale.
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
Impact de la nouvelle construction du temple de Maya Devi dans la zone centrale.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2005
Montant total approuvé : 40 000 dollars E.U.
2001 | Brick Conservation of the Alcove Remains of the Maya ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
2000 | Support for the Organization of an International ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2005**
Mission Centre du patrimoine mondial/ICOMOS (8-9 mai 2004)
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2005
Conformément à la demande de la 27e session du Comité du patrimoine mondial (UNESCO, 2003), une mission commune de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS s’est rendue à Lumbini en mai 2004 pour évaluer l’impact du nouveau temple de Maya Devi sur la valeur patrimoniale de l’ensemble du bien. La mission a essentiellement conclu que le nouveau temple de Maya Devi affecte de manière importante l’intégrité et l’authenticité du site, notamment du fait de son impact esthétique négatif sur les vestiges archéologiques qu’il vise à protéger. La mission, bien qu’elle recommande la solution idéale d’une suppression de la construction, insiste en même temps sur l’importance de respecter les sentiments religieux de la communauté bouddhiste associée au temple. Elle a donc proposé, pour minimiser au moins l’impact négatif de la nouvelle construction, certaines mesures classées en recommandations à court, moyen et long terme, ces dernières concernant la conservation du bien en général. Les recommandations à court terme, qui traitent directement de la nouvelle construction du temple de Maya Devi, ont été conçues pour orienter l’action des autorités responsables jusqu’à ce que tous les partenaires concernés puissent parvenir à un consensus sur autre solution adaptée en remplacement de la construction actuelle. La mission a en outre fermement insisté sur la nécessité d’un plan de gestion du site.
Il convient de rappeler que le projet de la construction actuelle avait été soumis par l’Etat partie au Centre du patrimoine mondial via le Bureau de l’UNESCO à Kathmandu en mars 2002, puis transmis aux Organisations consultatives. Toutefois, avant que le Comité ait pu étudier à sa 26e session de juin 2002 les implications de l’aménagement proposé, la construction avait déjà commencé à Lumbini, sous la pression notable des groupes religieux locaux.
Le 13 janvier 2005, le Centre du patrimoine mondial a reçu un rapport de l’Etat partie. Celui-ci réaffirme que le nouveau temple n’a pas d’incidence sur l’authenticité et l’intégrité du bien car il n’a pas été nécessaire de creuser de nouvelles fondations pour supporter le nouveau bâtiment (des tranchées existantes ont été utilisées) et la nouvelle construction – de forme similaire à une construction précédente située au même endroit – serait entièrement réversible. L’Etat partie a cependant estimé qu’il est possible de faire des améliorations et s’est déclaré prêt à tenir compte de l’avis de l’UNESCO, à qui il demande à cette fin l’envoi d’une nouvelle mission sur place.
De manière générale, la réponse de l’Etat partie traite, à des degrés divers, les nombreuses recommandations précises émises par la mission commune Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2004. Elle ne mentionne par contre aucun avancement en matière de « plan de conservation et de gestion complet révisé», selon la demande du Comité au paragraphe 2 de sa décision de 2004. Quant aux recommandations à court terme de la mission Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2004, l’Etat partie indique ce qui suit :
a) Le nouveau temple, en forme de boite, a la même forme qu’une précédente construction située au même endroit avant que l’on ait entrepris des fouilles. Ce nouveau bâtiment comporte peu d’ouvertures pour des raisons de sécurité et pour mieux en contrôler l’accès, d’autant plus que le Lumbini Development Trust (LDT, organisme chargé de la gestion) a l’intention de demander un droit d’entrée aux visiteurs ;
b) Concernant la nécessité d’une meilleure ventilation, de nouvelles ouvertures vont être percées au-dessous du niveau de la galerie pour permettre la production de courants de convection naturels ;
c) Le faux plafond sous la fenêtre à tabatière n’a pas encore été retiré, mais doit être supprimé. Le faux plafond restant doit demeurer en place ;
d) Les escaliers et rampes peuvent être redessinés. Des directives doivent être fournies par l’UNESCO ;
e) La chaux appliquée sur le bâtiment, sur les piliers en brique et sur les motifs des balustrades du toit reprennent les caractéristiques de la construction précédente mentionnée plus haut. La chaux peut toutefois être retirée ;
f) L’accès du public au toit du nouveau temple a été autorisé pour pouvoir demander des droits d’entrée et collecter des fonds pour l’entretien du site. Les pèlerins ont traditionnellement librement accès à tout le site, y compris au parc qui entoure le temple, et cela est devenu coutumier ;
Concernant les recommandations à moyen terme, l’Etat partie a fait les observations suivantes :
a) Le LDT va s’adresser à un paysagiste pour passer en revue le paysage actuel afin de renforcer sa capacité à refléter les valeurs spirituelles du site. L’Etat partie apprécierait que l’UNESCO mette à sa disposition les services d’un tel expert ;
b) Le LDT reconnaît la nécessité d’un plan de gestion du site. Un consultant va être embauché pour établir un plan, qui sera mis en œuvre annuellement, sur le budget ordinaire du LDT ;
c) Quant au renforcement du mécanisme de gestion du site, le LDT estime depuis longtemps que cela est important. Il va commander une étude sur le problème et agira selon les recommandations qui en résulteront ;
d) Le LDT va mettre au point un programme de sensibilisation et le mettre en œuvre ;
e) Il existe depuis longtemps une réglementation de contrôle des aménagements et de leur impact potentiel sur les ressources archéologiques mais celle-ci n’a pas été respectée jusqu’ici. Le LDT va étudier cette réglementation et en assurer la future application.
Quant aux recommandations à long terme de la mission commune Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2004 – notamment sur une revue du schéma directeur de Kenzo Tange qui remonte à 1978, et sur l’étude des possibilités d’extension du bien du patrimoine mondial – l’Etat partie en reconnaît la pertinence et considère que leur mise en œuvre exigera de nouvelles mesures importantes. Enfin, l’Etat partie a fourni des informations sur certains travaux d’amélioration effectués sur place depuis 2004 (mais à l’extérieur du bien du patrimoine mondial).
Concernant les différents points soulevés dans le rapport de l’Etat partie, l’ICOMOS a noté que la construction qui existait précédemment sur le bien était une simple plate-forme et non un bâtiment ou une pièce. On ne pouvait donc la comparer au nouveau temple. Quant aux questions de sécurité, la meilleure façon de les traiter est de renforcer le contrôle sur le site. Il faut supprimer le faux plafond qui est « gênant et (…) inadapté au bâtiment car il est en plastique, ce qui peut aussi contribuer aux problèmes de ventilation ». S’agissant de la transformation de l’escalier, de la rampe et des balustrades sur le toit, ainsi que de la suppression de la chaux, l’ICOMOS réaffirme que l’application de ces recommandations de la mission commune Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2004 limiterait l’impact du nouveau bâtiment sans en compromettre aucune des capacités fonctionnelles. L’ICOMOS a en outre souligné la nécessité d’un plan de gestion d’ensemble du bien qui intégrerait les divers aspects relatifs à la conservation, à l’aménagement et à la mise en valeur du bien.
Les questions ci-dessus ont également été discutées avec des représentants de l’Etat partie et de l’organisme de gestion au cours de la mission commune Centre du patrimoine mondial/ICOMOS dans la Vallée de Kathmandu, en mars 2005. A cette occasion, l’Etat partie a reconnu les problèmes que pose la nouvelle construction du temple de Maya Devi et il a demandé l’envoi d’une autre mission de l’UNESCO sur place pour convenir de solutions précises. La possibilité d’organiser un concours d’architecture pour la conception du nouveau bâtiment (après suppression du bâtiment actuel), a également été envisagée, à condition que l’Etat partie dispose des fonds et compétences spécialisées nécessaires.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2005
29 COM 7B.55
Lumbini, lieu de naissance du Bouddha (Népal)
Le Comité du patrimoine mondial,
1 Ayant examiné le document WHC-05/29.COM/7B.Rev,
2. Rappelant la décision 28 COM 15B.66, adoptée à sa 28e session (Suzhou, 2004),
3. Constatant une fois de plus avec inquiétude l'absence d'avancement notable dans l'application des recommandations de la mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2004 pour contrer l'impact négatif du nouveau temple de Maya Devi sur l'intégrité et l'authenticité du bien,
4. Demande au Centre du patrimoine mondial et à l'ICOMOS d'effectuer une nouvelle mission sur place afin de définir, en étroite consultation avec les autorités responsables, des solutions claires et des actions concrètes pour traiter les problèmes susmentionnés, ainsi qu'un calendrier précis de mise en oeuvre, et de rendre compte au Comité des résultat de la mission à sa 30e session (Vilnius, 2006) ;
5. Demande également à l'État partie du Népal d'agir d'urgence, éventuellement avec une assistance du Fonds du patrimoine mondial, pour établir un plan de gestion d'ensemble du bien qui soit centré sur sa valeur universelle exceptionnelle et conforme aux principes énoncés dans les Orientations (2005)(paragraphes 96-119) ;
6. Demande en outre à l'État partie de présenter au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er février 2006, un rapport d'avancement sur l'application des Centre du patrimoine mondial / ICOMOS de 2004, ainsi que sur la suite apportée aux recommandations de la nouvelle mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS sur place concernant la question du temple de Maya Devi, pour examen par le Comité à sa 30e session (Vilnius, 2006).
7. Décide d'envisager l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril si les mesures susmentionnées ne sont pas mises en oeuvre d'ici le 1er février 2006.
Projet de décision : 29 COM 7B.55
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-05/29.COM/7B.Rev,
2. Rappelant sa décision 28 COM 15B.66, adoptée à sa 28e session (Suzhou, 2004),
3. Constatant une fois de plus avec inquiétude l’absence d’avancement notable dans l’application des recommandations de la mission commune Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2004 pour contrer l’impact négatif du nouveau temple de Maya Devi sur l’intégrité et l’authenticité du bien,
4. Demande au Centre du patrimoine mondial et à l’ICOMOS d’effectuer une nouvelle mission sur place afin de définir – en étroite consultation avec les autorités responsables – des solutions claires et des actions concrètes pour traiter les problèmes susmentionnés, ainsi qu’un calendrier précis de mise en œuvre, et de rendre compte au Comité des résultat de la mission à sa 30e session en 2006 ;
5. Demande également à l’Etat partie d’agir d’urgence, éventuellement avec une assistance du Fonds du patrimoine mondial, pour établir un plan de gestion d’ensemble du bien qui soit centré sur sa valeur universelle exceptionnelle et conforme aux principes énoncés dans la nouvelle version révisée des Orientations (paragraphes 96-119) ;
6. Demande en outre à l’Etat partie de présenter au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er février 2006, un rapport d’avancement sur l’application des recommandations susmentionnées et sur la suite apportée aux recommandations de la nouvelle mission commune Centre du patrimoine mondial/ICOMOS sur place concernant la question du temple de Maya Devi, pour examen par le Comité à sa 30e session en 2006.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.