Ville historique de Djeddah, la porte de La Mecque
Historic Jeddah, the Gate to Makkah
Historic Jeddah is situated on the eastern shore of the Red Sea. From the 7th century AD it was established as a major port for Indian Ocean trade routes, channelling goods to Mecca. It was also the gateway for Muslim pilgrims to Mecca who arrived by sea. These twin roles saw the city develop into a thriving multicultural centre, characterized by a distinctive architectural tradition, including tower houses built in the late 19th century by the city’s mercantile elites, and combining Red Sea coastal coral building traditions with influences and crafts from along the trade routes.
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Ville historique de Djeddah, la porte de La Mecque
Sur la rive orientale de la mer Rouge, Djedda a été à partir du VIIe siècle l’un des ports les plus importants sur les routes commerciales de l’océan Indien. C’est ici qu’arrivaient les marchandises à destination de La Mecque. C’était aussi le port d’arrivée pour les pèlerins voyageant par la mer. Ce double rôle a permis le développement d’une ville multiculturelle, caractérisée par une tradition architecturale originale, née de la fusion des traditions de construction en corail de la région côtière de la mer Rouge avec des idées et savoir-faire glanés le long des routes commerciales. Au XIXe siècle, les élites marchandes y ont notamment bâti de superbes maisons-tours.
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Исторический город Джидда - ворота в Мекку
Объект расположен на восточном побережье Красного моря. В VII веке Джидда стал главным портовым городом, в который корабли, везущие товары в Мекку, прибывали по торговым путям Индийского океана. Помимо этого, для мусульман-паломников, направляющихся в Мекку морем, Джидда была своеобразными воротами в этот священный город. Благодаря этим двум факторам Джидда превратилась в процветающий межкультурный центр с особой архитектурой, нашедшей отражение в построенных торговой элитой башнях конца XIX века. Кроме того, архитектура Джидды сочетает в себе традиции строительства с использованием кораллов, характерного для прибрежных районов Красного моря, с идеями и методами, пришедшими издалека по торговым путям.
source: UNESCO/CPE
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Centro histórico de Yeda, Puerta de La Meca
Situada en la costa oriental del Mar Rojo, Yeda se convirtió a partir del siglo VII en una importante ciudad portuaria por la que transitaban las mercancías llegadas por las rutas marítimas comerciales del Océano Índico con destino a La Meca. También se convirtió en el puerto de llegada de los peregrinos musulmanes que viajaban por mar para dirigirse a esta ciudad santa. Gracias a esa doble función, Yeda llegó a ser un pujante centro urbano multicultural, cuyas construcciones tradicionales características comprenden, entre otras, casas-torres edificadas a finales del siglo XIX por los mercaderes pudientes de la ciudad. En esas construcciones se combina la tradición arquitectónica local de uso de rocas coralinas del Mar Rojo con influencias y técnicas artesanales importadas a través de las rutas comerciales del Océano Índico.
source: UNESCO/CPE
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ジェッダ歴史地区:メッカへの玄関口
サウジアラビア西部の港町ジェッダには、かつては紅海両岸地域に見られたものの、今ではほとんどサウジアラビアにしか残っていない紅海特有の建築が数多く残る。19世紀後半の商人たちが建設した塔状家屋で、装飾された木製の窓や扉を備え、その様式は、ローシャンタワーと呼ばれる。この町はメッカ巡礼の玄関口でもあり、世界中のイスラム教徒が集住する。ユニークな発展をとげた紅海建築と、良好に保存された都市要素、アラビアを目指して海伝いに到来する巡礼者たちの玄関口ということが、この町を特徴づけている。source: NFUAJ
Historisch Jeddah, de Poort naar Mekka
De historische stad Jeddah – ook wel de Poort naar Mekka genoemd – ligt in Saoedi-Arabië aan de oostkust van de Rode Zee. Vanaf de zevende eeuw A.D. ontwikkelde het zich als een belangrijke haven voor handelsroutes over de Indische Oceaan om goederen naar Mekka te brengen. De historische stad was ook de toegangspoort voor moslimpelgrims die over zee naar Mekka reisden. Dankzij deze dubbele functie ontwikkelde Jeddah zich tot een bloeiend multicultureel centrum. De stad heeft een kenmerkende architectonische traditie van torenhuizen die de handelselite eind negentiende eeuw liet bouwen. Daarnaast worden bouwtradities van Rode Zee-koraalsteen gecombineerd met ideeën en ambachten opgedaan langs de handelsroutes.
Source : unesco.nl
Valeur universelle exceptionnelle
Brève synthèse
La ville historique de Djeddah est un témoignage exceptionnel de la tradition architecturale de la mer Rouge, un style de construction autrefois répandu dans les villes situées sur les deux côtes de la mer Rouge, dont ne subsistent que de rares vestiges situés en dehors du royaume d’Arabie Saoudite et du bien proposé pour inscription. Ce style est caractérisé par les imposantes maisons-tours ornées de larges roshans en bois et construites à la fin du XIXe siècle par les élites marchandes de la ville, et également par des maisons plus basses en pierre de corail, des mosquées, des ribat, des souks et de petites places publiques, cet ensemble composant un espace animé.
La ville historique de Djeddah revêt un rôle symbolique en tant que porte de La Mecque pour les pèlerins musulmans qui ralliaient l’Arabie en bateau depuis le VIIe siècle AH, à l’époque où le troisième calife Othman ibn Affan fit de Djeddah le port officiel de La Mecque. Son lien étroit avec le pèlerinage annuel musulman du hadj a donné à la ville historique de Djeddah une population cosmopolite où les musulmans d’Asie, d’Afrique et du Moyen-Orient ont vécu et travaillé, contribuant à la croissance et à la prospérité de la ville.
La ville historique de Djeddah témoigne du développement ultime du commerce maritime de l’océan Indien après l’ouverture du canal de Suez en 1869 et l’apparition des bateaux à vapeur qui reliaient l’Europe à l’Inde et à l’Asie. Ce développement enrichit considérablement de nombreux marchands qui firent construire des maisons somptueusement aménagées, et cela conduisit également à l’essor des souks et des mosquées. De plus, l’augmentation du nombre de navires de mer permit à un nombre très accru de pèlerins de faire le pèlerinage à La Mecque, ce qui a conduit à l’augmentation du nombre de dispositifs d’hébergement pour ces visiteurs.
Critère (ii) : Le paysage urbain de la ville historique de Djeddah résulte d’un important échange de valeurs humaines, de savoir-faire techniques, de matériaux et de techniques de construction dans la région de la mer Rouge et le long des routes de l’océan Indien entre le XVIe et le début du XXe siècle. Il représente un monde culturel qui s’est épanoui, grâce au commerce maritime international, dans un contexte géographique, culturel et religieux commun, et qui a construit des établissements avec des solutions techniques et esthétiques spécifiques et novatrices pour s’adapter aux conditions climatiques extrêmes de la région (humidité et chaleur).
Djeddah a été pendant des siècles le plus important, le plus grand et le plus riche de ces établissements et aujourd’hui, la ville historique de Djeddah est le dernier site urbain subsistant le long de la côte de la mer Rouge qui conserve encore l’ensemble des attributs de cette culture : une économie basée sur le commerce, un environnement multiculturel, des maisons isolées orientées vers l’extérieur, des constructions en pierre de corail, des façades précieusement décorées de bois sculpté et des dispositifs techniques spécifiques pour assurer la ventilation des bâtiments.
Critère (iv) : la ville historique de Djeddah témoigne de son développement ultime en tant que ville de commerce et de pèlerinage et constitue le seul ensemble urbain subsistant du monde culturel de la mer Rouge. Ses maisons-tours roshan sont un exemple exceptionnel d’une typologie de bâtiments unique dans le monde arabo-musulman. Leur conception esthétique et fonctionnelle spécifique – absence de cour, façades décorées de roshans, pièce au rez-de-chaussée utilisée pour les bureaux et le commerce, pièces louées aux pèlerins – reflète leur adaptation à la fois au climat chaud et humide de la mer Rouge et à la spécificité de Djeddah, porte de la ville sainte de La Mecque pour les pèlerins arrivant par la mer et important pôle commercial international. La construction des maisons-tours roshan dans la seconde moitié du XIXe siècle illustre l’évolution des flux du commerce et des pèlerinages dans la péninsule Arabique et en Asie suite à l’ouverture du canal de Suez en 1869 et au développement des routes maritimes empruntées par les bateaux à vapeur pour relier l’Europe à l’Inde et à l’est de l’Asie. L’extraordinaire singularité des maisons-tours de Djeddah est encore accrue du fait qu’elles ne sont pas seulement uniques dans la culture de la région de la mer Rouge, mais aussi les seuls vestiges d’une typologie architecturale née à Djeddah qui, à la fin du XIXe siècle, s’est étendue aux villes voisines du Hedjaz de Médine, La Mecque et Taif, d’où elle a complètement disparu depuis sous la pression du développement moderne.
Le paysage d’ensemble de Djeddah n’est pas seulement caractérisé par les maisons-tours à l’esthétique remarquable, mais aussi par la densité des accumulations de maisons plus basses, les ensembles de structures liées au commerce, à la religion et à l’hébergement des pèlerins, et à une forme urbaine d’ensemble divisée en quartiers clairement définis.
Critère (vi) : La ville historique de Djeddah est directement associée au hadj, le pèlerinage annuel musulman à la ville sainte de La Mecque, à la fois au niveau symbolique immatériel et au niveau de l’architecture et de la forme urbaine. Djeddah était le port de débarquement pour tous les pèlerins qui arrivaient en Arabie par la mer et pendant des siècles, jusqu’à maintenant, la ville a vécu en fonction des pèlerinages. Les marchandises que les pèlerins amenaient avec eux d’Asie et d’Afrique pour les vendre en ville, les débats religieux avec des ulémas de Java et d’Inde, les épices, la nourriture et le patrimoine immatériel de la cité étaient tous liés au pèlerinage qui a immensément contribué à définir l’identité de Djeddah. L’association avec le hadj est aussi très évidente dans la structure urbaine du bien proposé pour inscription et se voit dans les souks traditionnels implantés d’est en ouest, de la mer à la Porte de La Mecque, les ribat et les wakalas qui hébergeaient les pèlerins ; dans l’architecture, en particulier les façades et la structure intérieure des maisons, et dans le tissu social même de la ville où se mêlaient, vivaient et travaillaient ensemble les musulmans du monde entier. L’ensemble de ces éléments, matériels et immatériels, montre le lien étroit qui existe de longue date entre le pèlerinage et le bien proposé pour inscription, et est un exemple de la très riche diversité culturelle résultant de cet événement religieux unique dans le monde islamique.
Intégrité
Le bien proposé pour inscription couvre environ le tiers de la ville fortifiée d’origine et contient l’ensemble des attributs qui lui confèrent sa valeur universelle exceptionnelle, tels que les principaux exemples des maisons-tours roshan de Djeddah, les maisons aux façades orientées vers l’extérieur, la construction en pierres de corail, le bois précieux sculpté sur les façades et les techniques spécifiques de ventilation intérieure, ainsi que les maisons plus basses, les ensembles de structures liées au commerce, à la religion et à l’hébergement des pèlerins, et à une forme urbaine d’ensemble divisée en quartiers clairement définis. D’autre part, la ville historique de Djeddah, la porte de La Mecque, est un environnement urbain où la force de l’économie basée sur le commerce est étroitement liée au hadj, à la fois au niveau symbolique immatériel et au niveau de l’architecture et de la forme urbaine, et est un environnement multiculturel où vivent et travaillent ensemble des musulmans du monde entier. Sa représentation complète des éléments et des processus montre son importance.
Malgré la dégradation inévitable des structures historiques et l’évolution globale de ses environs urbains, le bien proposé pour inscription possède encore tous les attributs nécessaires pour satisfaire à la notion de « caractère intact », y compris les processus commerciaux, les relations sociales et les fonctions dynamiques essentiels pour définir sa singularité. Dans la mesure où les attributs sont éminemment vulnérables à la dégradation et au manque de conservation, les édifices et le plan urbain subsistants devraient être précisément définis à des fins d’intégrité, et également de protection et de conservation futures ; cela permettrait de fixer un seuil au-delà duquel l’intégrité ne serait plus préservée si des édifices supplémentaires étaient perdus.
Authenticité
La ville historique de Djeddah, la porte de La Mecque est un environnement urbain vivant qui accueille avant tout des activités commerciales et résidentielles, avec des mosquées et des structures caritatives. Le bien proposé pour inscription représente un environnement urbain authentique et traditionnel où sont restés concentrés des sièges d’entreprises économiques centenaires, des magasins de détail, des souks traditionnels, des cafés, des restaurants populaires et des vendeurs ambulants de denrées alimentaires. Un environnement humain étonnamment riche où des travailleurs migrants yéménites, soudanais, somaliens, pakistanais et indiens achètent et commercialisent leurs produits à des clients saoudiens et non saoudiens dans des souks traditionnels bondés. Loin d’être une attraction touristique morte et figée, le bien proposé pour inscription est un secteur authentique de la ville qui renvoie encore pleinement l’image de ce qu’était cette ville de commerce et de pèlerinage de la mer Rouge. Ses anciennes maisons n’ont pas été profondément modifiées par des ajouts modernes et des transformations radicales, et les hautes « maisons-tours roshan » de la seconde moitié du XIXe siècle sont pour la plupart bien conservées. Les anciennes mosquées ont gardé leur fonction et leur rôle pour la communauté et presque toutes leurs caractéristiques originales. Les bâtiments ont seulement subi de petites interventions de maintenance qui ont rarement touché les maçonneries d’origine et leurs poutres en bois enchâssées, préservant l’authenticité globale du site.
Toutefois, la ville actuelle n’est que l’ombre de la ville développée et prospère qu’elle fut. La compréhension de son importance passée ne sera mise en évidence qu’à condition que ses nombreux édifices soient restaurés.
Éléments requis en matière de protection et de gestion
Le Conseil des ministres saoudien a adopté la nouvelle loi sur les antiquités, les musées et le patrimoine urbain par décret royal numéro M/3 du 2 novembre 2014, fondement légal pour la protection de la ville historique de Djeddah. La gestion quotidienne du bien proposé pour inscription est confiée aux sections locales de la municipalité de Djeddah et à la SCTA, située au cœur de la vieille ville. Leur personnel est chargé de superviser l’entretien, le nettoyage, la protection et la présentation du site. Un système parallèle, traditionnel, relevant du ministère de l’Intérieur, est responsable de la protection sociale de la population et de la sécurité dans la zone en coordination avec la police et la défense civile. Ce mécanisme traditionnel, basé sur la figure charismatique de l’umdah, permet d’atteindre l’ensemble de la population et de faire participer les marchands et les associations de propriétaires à la gestion du bien.
Un plan de gestion est en cours d’élaboration.
La préservation de la valeur universelle exceptionnelle du site est garantie par la nouvelle réglementation urbaine approuvée par la municipalité de Djeddah en 2011, qui prévoit une obligation ferme et précise concernant le bien proposé pour inscription et sa zone tampon.
L’exigence principale à long terme et les priorités les plus impératives pour la protection et la gestion du bien sont : la réduction du taux de détérioration des maisons historiques, qui sont souvent abandonnées et squattées par des immigrants pauvres, et le contrôle des mouvements spéculatifs qui mettent en danger l’ensemble de la ville historique. La nouvelle réglementation urbaine définit les normes et les règles officielles qui peuvent être vérifiées et mises en œuvre sur le terrain. La participation des marchands et des propriétaires et les projets de restauration et de revitalisation ponctuels sont censés établir un nouveau cercle vertueux afin de contrer les menaces les plus sérieuses pour le bien en réduisant sa vulnérabilité à un développement néfaste susceptible de nuire à son authenticité et à son intégrité.
La stratégie générale pour la préservation et la revitalisation de la zone a été établie par la Commission saoudienne pour le tourisme et les antiquités (SCTA) en coordination avec la municipalité de Djeddah et avec la participation de la société civile.
Le projet de conservation d’envergure vise à redresser la situation du bien par la stabilisation et la conservation des édifices historiques, et la génération de nouveaux usages. Pour ce faire, une stratégie de conservation précise est en cours d’élaboration pour définir ce plan, le doter en ressources et l’approuver. Ce plan devra être étayé par des études et analyses détaillées du bien.