Le jeudi 18 mai 2023, des experts et des gestionnaires des sites du patrimoine mondial marin de la Côte de Ningaloo (Australie) et du Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (Belize) partageront des idées de première main sur la conception et la mise en œuvre d'une stratégie de résilience qui adopte une approche holistique pour faire face aux impacts du changement climatique et aider les communautés à s'adapter.
La troisième Conférence mondiale des gestionnaires du patrimoine mondial marin, qui s'est tenue en 2016 dans les Îles Galápagos (Équateur), a montré à quel point la plupart des gestionnaires du patrimoine mondial sont mal équipés pour relever les défis posés par le changement climatique. Pour les écosystèmes de récifs coralliens en particulier, l'urgence est maintenant, car la plupart des récifs inscrits au patrimoine mondial devraient connaitre des épisodes de blanchissement deux fois par décennie d'ici 2040.
En réponse, une initiative pionnière de résilience climatique (Récifs Résilients, ou Resilient Reefs en anglais) d'un montant de 10 millions de dollars a été lancée. Avec l'aide d'un consortium international de partenaires, elle a permis à quatre récifs coralliens classés au patrimoine mondial aux Palaos, au Belize, en France et en Australie, de s'engager dans une nouvelle approche de pointe pour changer la façon dont ils comprennent les risques climatiques et planifient pour l'avenir. En collaboration avec les autorités de gestion locales et les communautés, l'initiative élabore des stratégies de résilience climatique dans chacun de ces sites pilotes.
La Côte de Ningaloo (Australie) et le Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (Belize) viennent de lancer leurs stratégies de résilience au début de l'année et ont commencé à les mettre en œuvre grâce à un financement initial de démarrage pour des actions prioritaires qui renforceront la résilience de ces aires marines protégées emblématiques au niveau mondial.
L'élaboration d'une stratégie de résilience est un outil puissant pour aider les gestionnaires d'aires marines protégées à comprendre et à adopter une planification plus consciente des risques, plus intégrée et plus adaptative, et à renforcer la résilience de la communauté et de l'écosystème. Bien que cette approche particulière de la planification de la résilience soit pilotée dans les récifs coralliens, elle peut facilement être reproduite dans le réseau plus large des sites du patrimoine mondial marin et, au-delà, dans l'ensemble de la communauté des aires marines protégées.
La réunion en ligne de ce mois-ci réunira Mme Amy Armstrong (Directrice des récifs résilients à la Great Barrier Reef Foundation) et le Dr Annick Cros (Réseau de résilience des récifs de la Nature Conservancy), qui présenteront l'initiative Récifs Résilients et le cadre associé pour la gestion basée sur la résilience, ainsi que les étapes que les sites peuvent suivre pour développer une stratégie de résilience au climat.
Dr Peter Barnes de la Côte de Ningaloo (Australie) et Mme Kalene Eck du Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (Belize) partageront les idées et les défis tirés de leur expérience en matière de développement de stratégies de résilience menées par les communautés pour leurs sites respectifs du patrimoine mondial.
Annick est la spécialiste de la science et de la formation pour le Réseau de résilience des récifs de The Nature Conservancy. Elle est titulaire d'un Doctorat de l'université d'Hawaï en génétique de la conservation et possède 20 ans d'expérience internationale dans le domaine de l'aménagement du territoire et de la conception de réseaux d'aires marines protégées résilientes. En 2005, Annick a travaillé sur une analyse écorégionale des Lagons de Nouvelle-Calédonie pour aider à mettre en place le site actuel du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Amy est une praticienne de la résilience qui possède une grande expérience de la philanthropie et du secteur public. Depuis 20 ans, elle conçoit et dirige des programmes ambitieux qui ont un impact environnemental et social dans le monde entier. Elle dirige actuellement l'initiative Récifs Résilients, un effort mondial qui se situe à l'intersection du développement communautaire, de la restauration des écosystèmes et de la transformation des gouvernements, en partenariat avec les sites de récifs coralliens de l'UNESCO pour renforcer la résilience de leurs récifs et des communautés qui en dépendent.
Kalene Eck est la Responsable en chef de la résilience pour l'initiative Récifs Résilients au Belize. Depuis 2021, elle travaille en étroite collaboration avec des partenaires locaux à l'élaboration de la "Stratégie pour la résilience des récifs au Belize" (publiée en avril 2023). Elle est titulaire d'un Master en gestion marine de l'université Dalhousie et a plus de dix ans d'expérience de travail dans l'espace océanique du Belize à divers titres.
Titulaire d'un Doctorat en écologie marine, Peter est Coordinateur du parc marin de Ningaloo au sein du Ministère de la biodiversité, de la conservation et des attractions d'Australie occidentale, où il gère les opérations du parc marin de Ningaloo depuis 2012. Peter est passionné par le développement de la gestion conjointe de la Côte de Ningaloo avec les propriétaires traditionnels et a beaucoup travaillé dans ce domaine. Il travaille également en étroite collaboration avec des scientifiques pour mener à bien des projets visant à élaborer une gestion et une conservation efficaces.
Plusieurs fois par an, le Programme marin du patrimoine mondial de l'UNESCO offre une plateforme en ligne exclusive où les gestionnaires des 50 sites marins du patrimoine mondial se connectent et partagent leurs réussites pratiques pour relever les principaux défis en matière de conservation.
En raison de leur statut d'aires marines protégées les plus emblématiques au monde, les sites du patrimoine mondial marin sont particulièrement bien placés pour favoriser le changement et l'innovation, établir de nouvelles normes mondiales en matière d'excellence de la conservation et servir de lueurs d'espoir dans un océan en constante mutation. Ces réunions en ligne sont rendues possibles grâce au soutien de l'Office Français de la Biodiversité et de la Fondation pour la Grande Barrière de corail (Great Barrier Reef Foundation). Participation possible sur invitation uniquement.