Des informations ont signalé qu'un déversement toxique dans le Sud de l’Espagne en amont de Doñana a causé une catastrophe écologique et va sérieusement toucher ce site du patrimoine mondial. La crise a débuté le 25 avril 1998 lorsqu'un énorme bassin de retenue de la mine d'Aznalcollar, qui appartient à une entreprise canado-suédoise, a lâché. Le déversement toxique a touché les alentours du site du patrimoine mondial. Le Bureau de la Convention de Ramsar a informé l'UICN qu'alors que la majeure partie du flux toxique pourrait avoir été détourné du Parc national lui-même, les zones attenantes, y compris le Parc naturel régional "Entorno de Doñana" ont été sérieusement polluées. Il est également probable que les impacts du déversement atteindront la zone de patrimoine mondial à mesure que la pollution se dispersera. Le Centre a pris contact avec l'État partie afin d'obtenir un rapport officiel sur le déversement, ses impacts sur le site du patrimoine mondial et les mesures prises pour en limiter les effets. Le Bureau a été informé que le gouvernement espagnol avait présenté un certain nombre de rapports sur la situation et les mesures prises pour limiter les menaces et que tous ces rapports ont été transmis à l’UICN pour évaluation. La plupart de ces rapports sont de nature technique et décrivent, par exemple, les techniques les moins nuisibles pour retirer l’eau contaminée restante et les possibilités de traiter et de retirer la croûte polluée. La contamination a des effets cumulatifs sur les organismes biologiques qui vivent dans le site. Le traitement doit être fait d’urgence, avant les pluies d’automne.
Le Centre a informé le Bureau que le 18 juin 1998 une réunion s’est tenue avec le Président du Comité espagnol du MAB (« L’homme et la biosphère »), un ancien Directeur du parc national de Doñana, le Directeur général de l’UNESCO , le Directeur de SC/ECO et du personnel du Centre du patrimoine mondial. Le Président du Comité du MAB a suggéré l’organisation d’une conférence internationale pour étudier les mesures prises et les plans de réhabilitation élaborés pour la conservation du site. Il a également présenté les grandes lignes d’un projet intitulé « Doñana 2005 ». Il a été suggéré que l’UNESCO participe à la préparation de cette conférence et un soutien financier pourrait être accordé à cet effet.
Le Bureau a remercié l’État partie des mesures immédiates prises pour limiter les menaces et d’avoir tenu le Centre du patrimoine mondial et d’autres Divisions de l’UNESCO parfaitement informés de la situation sur le site. Le Bureau s’est toutefois déclaré vivement préoccupé de la restauration à long terme du bien et a engagé l’État partie à entreprendre toutes les mesures possibles pour limiter les menaces. Il a prié l’État partie de collaborer avec l’UNESCO, l’UICN et la Convention de Ramsar à la préparation d’une conférence internationale afin de mettre au point une vision à long terme et de préparer un rapport détaillé pour la vingt-deuxième session du Comité du patrimoine mondial.
L’observateur de l’Espagne a remercié le Centre de ses mesures et de son soutien rapides et a souligné l’engagement de son gouvernement envers la protection du site du patrimoine mondial, comme le montrent les cinq rapports présentés depuis avril. Son gouvernement a pris note des propositions de tenue d’une conférence scientifique internationale et il continuera à travailler en étroite collaboration avec le Centre et le Comité du patrimoine mondial.