Vers un plan d’action stratégique pour les biens du patrimoine mondial d’Amérique latine et Caraïbes : réunions des gestionnaires de sites et des points focaux nationaux
Le Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO a organisé deux ateliers auprès des gestionnaires de sites du patrimoine mondial et des point focaux nationaux en Amérique latine et Caraïbes afin de préparer un plan d’action régional pour le troisième cycle de soumission des Rapports périodiques.
Le Rapport périodique est l’un des principaux mécanismes de conservation et de suivi de la Convention du patrimoine mondial, et les États parties sont tenus de le soumettre tous les huit ans. L’Amérique latine et Caraïbes a achevé l’exercice de rapport entre septembre 2021 et juillet 2022.
Lazare Eloundou Assomo, Directeur du patrimoine mondial de l’UNESCO, a salué l’engagement des points focaux nationaux et des gestionnaires de sites, notant que la région avait atteint un taux de remplissage de près de 100% pour le questionnaire en ligne. Il a déclaré que « parallèlement à la crédibilité, à la conservation, au renforcement des capacités, à la communication et aux communautés, les 5 « C » de la Convention du patrimoine mondial, l’accent est de plus en plus mis sur le changement climatique, le développement durable et la gestion des risques ». Il a également noté qu’au-delà du cadre de la Convention, l’exercice d’élaboration de rapports alimentera également le plan d’action pour la culture que l’UNESCO produira en 2025, dans le prolongement de la conférence Mondiacult qui a eu lieu en septembre dernier à Mexico.
Lors du premier atelier, qui s’est tenu le 10 février 2023, plus de 150 gestionnaires de sites du patrimoine mondial et experts d’Amérique latine et Caraïbes ont discuté des défis en lien avec la gestion des zones tampons, ainsi que des effets du changement climatique, des risques naturels et de la pandémie de Covid-19, qui a entraîné une fort baisse des visites sur les sites du patrimoine mondial au cours de la période considérée. En vue du projet de plan d’action pour la région, les gestionnaires de sites ont souligné l’importance de renforcer les réalités interculturelles, notamment en consolidant les cadres juridiques des sites afin des soutenir les communautés et les peuples autochtones, en améliorant le suivi des zones tampons et des environnements plus larges par le renforcement des capacités et l’utilisation d’outils d’évaluation d’impact, et en favorisant de plus grandes synergies avec d’autres conventions et programmes.
Le deuxième atelier, qui s’est tenu les 15 et 16 février, a réuni les points focaux nationaux chargés de rendre compte de la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial au niveau des États parties. Ils ont souligné que les gouvernements nationaux sont les principaux acteurs fournissant des ressources pour soutenir la conservation du patrimoine dans la région et que la gestion des sites et que les menaces qui pèsent sur les biens du patrimoine mondial, notamment le changement climatique et le tourisme, sont parmi les facteurs ayant le plus d’impact sur la conservation.
Lors de ces deux réunions, les organisations consultatives du Comité du patrimoine mondial, l’ICCROM, l’ICOMOS et l’UICN, ont réaffirmé leur engagement pour accompagner les gestionnaires de sites et les points focaux nationaux dans les activités stratégiques de renforcement des capacités, notamment la préparation de plusieurs manuels, lignes directrices et outils et d’une assistance technique ciblée.
En ce qui concerne les Caraïbes, nous avons constaté que cela revenait à la question du renforcement des capacités et à la nécessité de susciter une prise de conscience et un intérêt pour les sujets en lien avec le patrimoine mondial. Le fait que l’UNESCO ait lancé un projet pilote dans quelques îles portant sur le renforcement de la résilience du patrimoine culturel est un début.
Les résultats de ces réunions contribueront de manière significative au rapport du troisième cycle de soumission des Rapports périodiques et au projet de plan d’action pour l’Amérique latine et Caraïbes. Ces documents seront examinés par le Comité du patrimoine mondial lors de la 45e session élargie qui se tiendra à Riyad, en Arabie saoudite, en septembre.