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Étude de cas : les Galápagos

Îles Galápagos © UNESCO | Francesco Bandarin

Situées dans l’océan Pacifique, à environ 1000 km du continent sud-américain, ces dix-neuf îles et la réserve marine qui les entoure sont considérées comme ‘un musée et un laboratoire vivants de l’évolution uniques au monde’. Au confluent de trois courants océaniques, les Galápagos sont un ‘creuset’ d’espèces marines. La surface terrestre du site couvre 766 514 ha, soit environ 97% de l’ensemble de la surface émergée de l’archipel. La réserve marine couvre environ 7 990 000 ha.

Sensibiliser

Aux Îles Galápagos, le statut de patrimoine mondial contribue à une prise de conscience au niveau national de l’importance de l’île pour la conservation.

« Effectivement, cela rappelle aux  Équatoriens que le site représente quelque chose d’unique. L’inscription au patrimoine mondial suscite également un sentiment de fierté et de  responsabilité parmi la population de l’Équateur, lorsqu’elle réalise qu’elle est la gardienne d’un patrimoine irremplaçable de l’humanité. La communauté locale éprouve également une grande fierté et est disposée à protéger son patrimoine. » Scott Henderson, Conservation International.

Récemment, une marche civique en faveur de la conservation des requins a été très suivie, témoignant du niveau de sensibilisation local. Cette marche faisait partie des activités entreprises dans le cadre de « l’année du requin », proclamée localement en réponse à l’augmentation rapide de « l’enlèvement des nageoires » (activité illégale consistant à couper les ailerons des requins) dans la Réserve marine des Galápagos.

En termes d’éducation à l’importance du site en tant que patrimoine mondial et à la responsabilité que cela entraîne, l’une des nombreuses personnes concernées par la gestion des îles Galápagos a résumé ainsi la situation :

« Les visiteurs sont conscients et informés du statut de patrimoine mondial par notre système de guide unique, qui implique que chaque visiteur est en contact étroit avec un guide agréé par le service du Parc national des Galápagos (GNPS). Le pack visiteur du GNPS comprend également des informations sur le statut de patrimoine mondial et invite en même temps chacun à coopérer pour préserver ce trésor unique pour les générations à venir. » Felipe Cruz, Charles Darwin Research Station.

Rehausser la protection

L’influence politique du statut de patrimoine mondial est un outil qui peut être utilisé efficacement afin de faire évoluer les attitudes ou les intentions des autorités gouvernementales à tous les niveaux et éviter qu’il prennent des mesures peu judicieuses ou mettent insuffisamment en œuvre les lois et règlements existants. Il y a eu récemment des tentatives de modification de la réglementation touristique qui auraient entraîné la déstabilisation du système de gestion participative et réduit l’autorité du Ministère de l’environnement des Galápagos. Un courrier du Comité du patrimoine mondial a joué un rôle important pour empêcher cette modification potentiellement néfaste.

Le gouvernement de l’Équateur (GoE) a aussi été encouragé, notamment par le Comité du patrimoine mondial, à  protéger davantage les îles en promulguant la Loi spéciale pour les Galápagos, qui comprend :

  • des contrôles d’immigration vers le site plus stricts,
  • la création d’un système de quarantaine pour combattre les espèces exotiques,
  • la création d’une réserve marine beaucoup plus large autour des îles, avec une protection juridique renforcée,
  • des limites aux droits de propriété et aux activités économiques pour les mettre en cohérence avec l’objectif de conservation,
  • une augmentation de la dotation financière de l’État au site.

Augmenter les financements

Il est quasiment sûr que sans le statut de patrimoine mondial, les Galápagos continueraient de recevoir des contributions extérieures importantes. Ainsi, l’impact du patrimoine mondial sur l’augmentation des financements pour ce site exceptionnel est peut-être moindre que pour d’autres aires protégées de la Liste du patrimoine mondial. Néanmoins, de l’avis des gestionnaires directement concernés par les îles, le statut de patrimoine mondial contribue à attirer l’attention sur le site, ce qui entraîne l’augmentation des fonds affectés. Sans la vérification de la valeur universelle exceptionnelle fournie par l’inscription au patrimoine mondial, il y aurait peut-être moins de propositions de financement et en conséquence moins d’argent pour travailler. Tous les gestionnaires consultés dans le cadre de cette étude ont indiqué qu’ils mentionnaient le statut de patrimoine mondial dans leurs demandes de financements, car il sert à confirmer l’importance mondiale des îles.

Cependant, le cas des Galápagos n’est pas aussi fort et évident que celui de sites beaucoup moins renommés, comme sa voisine l’Île Cocos. Le fait que ce site ait le statut de patrimoine mondial joue sans doute un rôle plus important pour augmenter les possibilités de financement qu’il ne le fait pour un site de grande notoriété comme les Galápagos. La valeur ajoutée qu’apporte l’inscription au patrimoine mondial peut donc être relativement plus importante pour des sites moins connus comme l’Île Cocos.

« L’inscription au patrimoine mondial, dans le cas de la plupart des aires protégées, augmente le potentiel de financement du site. Même s’il ne s’agit pas d’un critère officiel d’éligibilité pour les ressources du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), l’inscription augmente véritablement les chances d’obtenir des moyens de la part du FEM. » Gonzalo Castro, directeur de l’équipe biodiversité, Secrétariat du FEM.

Un récent projet Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO/Fondation des Nations Unies vise à relier les Galápagos et les îles Cocos en créant un corridor marin entre elles.

Pour plus d’informations veuillez suivre le lien ci-dessous :

Projet de conservation marine par le patrimoine mondial dans le Pacifique tropical oriental

Améliorer la gestion

Par l’intermédiaire du Centre du patrimoine mondial, les gestionnaires des Galápagos ont eu la possibilité de recevoir davantage de formations et de transmettre leurs propres expériences de gestion des Galápagos. Lorsqu’on leur a demandé si le développement du travail en réseau et des échanges entre sites allait améliorer la gestion, les gestionnaires consultés ont répondu par un oui catégorique. Selon l’un d’entre eux :

« Ce sera un outil utile qui va énormément améliorer la gestion d’autres sites, tout en aidant les gestionnaires des Galápagos. Un réseau de gestionnaires qui partageraient leurs problèmes et travailleraient à la recherche de solutions communes avec le soutien du Centre du patrimoine mondial serait le mécanisme le plus efficace pour augmenter notre capacité et celle des gestionnaires d’autres sites. » Felipe Cruz, Charles Darwin Research Station.

Tirer profit du tourisme

Aux Îles Galápagos, le tourisme est une considération majeure. En plus des droits d’entrée, le Parc national des Galápagos fait payer des droits aux tours opérateurs, à d’autres services et aux clients.

« Même si ces droits ne sont pas liés au fait que les Îles Galápagos sont un site du patrimoine mondial, il est clair que ce statut aide à justifier les droits d’entrée pour les visiteurs et les utilisateurs. » Felipe Cruz

Pour les Îles Galápagos les menaces issues de l’industrie du tourisme sont considérables, deux des plus importantes étant : premièrement, la menace que constitue pour la faune locale la présence des touristes tout au long de l’année, qui entraîne l’accroissement de la population locale, une augmentation des espèces invasives et la dégradation d’une surface croissante de terres à des fins d’urbanisation et d’agriculture ; deuxièmement, la menace liée aux déchets produits par le grand nombre de visiteurs du parc.

Aux Galápagos en particulier, l’introduction accrue d‘espèces exotiques détruit la biodiversité locale et l’habitat naturel. À cet égard, le Comité du patrimoine mondial a recommandé l’introduction de mesures de quarantaine et de programmes pour éliminer les chèvres et autres animaux sauvages. Le gouvernement de l’Équateur a répondu en introduisant un système d’inspection et de quarantaine et en exterminant les chèvres sur un certain nombre d’îles.

Selon les gestionnaires interrogés sur le sujet, le site a dans l’ensemble largement bénéficié de son inscription au patrimoine mondial, en particulier de l’influence du patrimoine mondial pour étendre les limites du site afin d’inclure la Réserve marine et de l’adoption par le gouvernement équatorien de la loi spéciale pour les Galápagos.

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