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Éditorial
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Chers lecteurs,
Les femmes représentent la moitié de la population de toutes les villes, y compris les villes historiques. Les efforts de conservation et les interventions en faveur du développement, mais également la négligence, la perte et la destruction du patrimoine, impactent les femmes aussi bien que les hommes, et souvent de manières différentes. Bien sûr, ces conséquences varient grandement en fonction des cultures et des sites. On présume souvent néanmoins que l’expérience des femmes est identique à celle des hommes. Nous avons ainsi une compréhension imparfaite de la relation des femmes avec la conservation du patrimoine, de leur rôle dans cette conservation, et de l’impact des interventions de développement et des pertes de patrimoine pour cette population. Comment les villes historiques peuvent-elles mieux reconnaitre la contribution des femmes, les intégrer dans la prise de décisions et prendre en considération leurs opinions ?
Cette année, la Journée internationale des femmes, célébrée le 8 mars, abordait le thème « Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 » et représentait une occasion de dénoncer les inégalités. Grâce à leur leadership, à leurs compétences et à leurs expériences différentes, les femmes ont déjà joué un rôle important, et elles continueront de le faire pour « reconstruire en mieux ». La pandémie de COVID-19 a eu des effets considérables dans les villes du patrimoine mondial. De nombreuses femmes fortes et extraordinaires sont d’importantes leaders de villes du patrimoine mondial. Elles ont fait preuve d’une empathie, d’une ingéniosité et d’une vision formidables pour gérer les sites et villes du patrimoine mondial en cette période difficile. Nous pouvons citer en exemple Mme Abderrahim, maire de la ville de Tunis (Tunisie), et donc du site du patrimoine mondial de la Médina de Tunis, ainsi que Mme Stefania Proietti, maire de la ville d’Assise (Italie), inscrite elle aussi sur la Liste du patrimoine mondial. On compte 24 % de femmes parmi les gestionnaires de sites du patrimoine mondial sont des femmes, notamment la gestionnaire de Byblos (Liban) Mme Tania Zaven, la gestionnaire de la Vieille ville et de la Nouvelle ville d'Édimbourg (Royaume-Uni) Mme Christina Sinclair, la gestionnaire de Melaka et George Town, villes historiques du détroit de Malacca (Malaisie) Mme Ming Chee Ang, et la gestionnaire du quartier historique de la ville portuaire de Valparaiso (Chili) Mme María José Larrondo Pulgar. Bien entendu, les leaders les plus importants sont les membres des communautés, qui œuvrent à calmer les populations, à répondre aux urgences et à trouver des solutions novatrices.
Nous nous devons de remercier ces femmes responsables de villes historiques, les maires et les gestionnaires de sites du patrimoine mondial. Nous saluons leur courage, leur travail acharné et leur leadership. Alors que nous cherchons à « reconstruire en mieux » dans les villes historiques et les communautés du monde entier, les femmes doivent être reconnues et respectées en tant que partenaires égales, et doivent être intégrées aux solutions visant à rendre les villes agréables, sûres, inclusives, résilientes et durables, mais aussi propices au bien-être et à la diversité culturelle. Une meilleure représentation des femmes dans les organes de prises de décisions des villes est également essentielle à l’amélioration des espaces publics, de la sécurité, et du bien-être des communautés.
C’est également ce mois-ci que nous commémorons les 20 ans de la destruction des deux Bouddhas de Bamiyan, en 2001. La disparition de ces statues est un rappel important du caractère essentiel du respect de la diversité culturelle pour des sociétés pacifiques. Elle nous rappelle également que la sauvegarde des biens du patrimoine mondial est cruciale non seulement pour ceux qui y vivent, ou qui vivent à proximité, mais également pour l’ensemble de la communauté mondiale, comme le prouvent les deux décennies de solide coopération internationale engendrées par cette destruction.
Jyoti Hosagrahar
Directrice adjointe, Centre du patrimoine mondial
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Depuis le Centre du patrimoine mondial
de l’UNESCO
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Paysage culturel et vestige archéologique de la vallée de Bamiyan (Afghanistan)
© Shutterstock / Torsten Pursche
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Des mots mêmes du Sous-Directeur général pour la culture de l’UNESCO :
La tragique destruction des bouddhas de Bamiyan en mars 2001, diffusée dans le monde entier, a conduit à une reconnaissance mondiale de la nécessité de protéger le patrimoine culturel en péril.
Les niches vides des bouddhas géants de la vallée de Bamiyan, en Afghanistan, sont un rappel perpétuel de notre devoir de protéger le patrimoine culturel et de ce que les générations futures risquent de perdre si nous ne le faisons pas. Aujourd'hui, ces niches sont inscrites sur la Liste du patrimoine mondial en tant que composante du bien « Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan ».
[Leur destruction] nous a également rappelé que la défense de la diversité culturelle n'est pas un luxe, mais un élément fondamental pour la construction de sociétés plus pacifiques.
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Le Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) a accordé 2 millions d'euros à l'UNESCO pour faire face à certains impacts socio-économiques immédiats de la COVID-19 sur le tourisme et le patrimoine. Le projet vise à soutenir les efforts de l'UNESCO pour accélérer la reprise, protéger les moyens de subsistance et transformer les secteurs pour qu'ils deviennent plus inclusifs et durables.
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Image Credit: Beirut Urban Declaration
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L’Ordre des ingénieurs et architectes de Beyrouth a organisé un forum numérique en direct du 12 au 14 mars pour traiter des questions cruciales soulevées par l’explosion survenue à Beyrouth, au Liban, le 4 août 2020.
Avec le soutien du Gouvernement français, de l’UNESCO-LiBeirut et de l’UIA, et suite à une série de débats, le forum a regroupé des experts pour discuter des thèmes du transport et de la mobilité urbaine, de l’hébergement, du port de Beyrouth et de la préservation du patrimoine, dans le but de créer un plan directeur pour les quartiers dévastés par l’explosion. M. Ernesto Ottone Ramirez, Sous-Directeur pour la culture de l’UNESCO, a participé à la session de fermeture le 14 mars.
Consulter la déclaration.
Regarder les vidéos des débats
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Image credit: Tania Zaven, site manager of Byblos (Lebanon)
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#InternationalWomensDay #IWD2021
Chaque année, la Journée internationale de la femme est l'occasion de célébrer le rôle des femmes et d'encourager l'égalité des sexes dans tout ce que nous faisons.
Les femmes jouent un rôle crucial dans la gestion des sites du patrimoine mondial. Pour n'en citer que quelques-unes, il y a Tania Zaven, gestionnaire du site de Byblos, Christina Sinclair, gestionnaire du site d'Édimbourg, et Beverly Wade, point focal national pour le système de réserve de la barrière de corail du Belize, qui font toutes un travail fantastique et peu connu de préservation des sites dans des circonstances souvent difficiles.
En savoir plus sur la contribution grandissante des femmes à la conservation du patrimoine mondial face aux nombreux défis qui existent dans le monde d’aujourd’hui, du dérèglement climatique à la pandémie de COVID-19.
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© UNESCO
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L’UNESCO et le Bureau de conseil en statistique de l’université de Mossoul ont réalisé une étude analytique auprès de la population de Mossoul au sujet de la reconstruction du minaret Al-Hadba et de la salle de prière de la mosquée Al-Nouri, détruits lors de la bataille de Mossoul en 2017. Cette activité a été mise en œuvre dans le cadre d’un projet financé par le Gouvernement des Émirats arabes unis, et fait partie de l’initiative de l’UNESCO « Faire revivre l'esprit de Mossoul ».
Cette étude, réalisée en novembre et décembre 2020, a ciblé plus de 700 habitants de Mossoul de tous âges, genres et origines. Pour réaliser son étude, l’équipe du Bureau de conseil en statistique, composée de 22 jeunes agents recenseurs et de 3 professeurs d’université, sous la supervision de M. Bashar Abdul Aziz al-Talib (responsable du Bureau), a rendu visite à des familles résidant à l’est comme à l’ouest de Mossoul ainsi qu’à des personnes déplacées.
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© UNESCO
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Les récentes manifestations de la recrudescence de la discrimination raciale, y compris de la violence raciale, telles qu'elles ont été observées dans les mouvements de protestation mondiaux, nécessitent un engagement renouvelé de la communauté internationale pour construire un front fort afin de contrecarrer le racisme.
En réponse à cette situation et conformément à l'Appel mondial contre le racisme adopté lors de la 210e session du Conseil exécutif de l'UNESCO, le Programme des sciences sociales et humaines de l'UNESCO a organisé le 22 mars 2021 un Forum mondial contre le racisme et la discrimination qui a réuni de nombreuses parties prenantes. Le Forum s’est tenu dans le cadre de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale (21 mars) et a été l’occasion d’accueillir mesdames les maires Yvonne Aki-Sawyerr de Freetown et Carolina Cosse de Montevideo, avec un message vidéo spécial d’Ada Colau, maire de Barcelone.
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En savoir plus sur l'Appel mondial contre le racisme
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© UNESCO
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Dans le cadre du projet financé par l’UE « Cash for Work : Améliorer les moyens de subsistance des jeunes citadins au Yémen », l’UNESCO a élaboré des lignes directrices de réhabilitation urbaine à l’intention des architectes et des maîtres bâtisseurs locaux ainsi que des parties prenantes locales du patrimoine mondial. Les lignes directrices s’inscrivent complètement dans le contexte de chaque ville visée par le projet, notamment les sites du patrimoine mondial de Sana’a, Shibam et Zabid, ainsi que la ville historique d’Aden. Elles ont pour objectif d’aider les parties prenantes locales à réaliser la planification, les études, la maintenance, la réhabilitation et la surveillance nécessaires, conformément aux normes et principes établis en matière de conservation.
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L’UNESCO lancera sous peu sa plateforme Canopy, regroupant des exemples de bonnes pratiques plaçant le patrimoine au cœur du développement urbain durable. Canopy regroupe des ressources thématiques et régionales pour trouver de meilleures solutions :
- le rôle et la contribution du patrimoine en faveur du développement durable au sein et autour des biens du patrimoine mondial, afin d’en faire bénéficier les communautés locales ;
- des solutions pour le développement durable au sein et autour des biens du patrimoine mondial, qui servent également à protéger leur valeur universelle exceptionnelle ;
- des exemples de pratiques de gestion du patrimoine qui contribuent au développement durable, ainsi que des solutions de développement durable impliquant le patrimoine.
Découvrir la collection !
Proposer une bonne pratique à worldheritagecities@unesco.org
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Le premier Forum des villes du patrimoine mondial, qui se tiendra en ligne cet été (les dates seront annoncées prochainement), recherche des études de cas sur des pratiques novatrices de gestion du patrimoine contribuant au développement durable !
Ces études de cas seront présentées lors des sessions et serviront à stimuler les débats entre les participants.
Nous attendons avec impatience vos contributions !
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City Focus
City Focus is a corner for the World Heritage Cities and other historic cities to share their challenges and initiatives.
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Baptistry of St John;
Auteur: Bruno Doucin;
© Bruno Doucin
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Le projet consiste en l’acquisition de données issues du trafic téléphonique de deux de principaux opérateurs d’Italie, afin de compléter les informations déjà disponibles sur le tourisme et l’utilisation de la ville par ses usagers.
La municipalité de Florence s’est rapprochée de Vodafone et de Telecom pour acheter leurs données relatives au trafic téléphonique. Fin 2016, ces opérateurs ont remis leurs données à la municipalité de Florence. Le Bureau des statistiques de la municipalité de Florence en a vérifié la qualité avant de les traiter pour en permettre l’analyse. Les données ont été officiellement présentées en novembre 2017.
L’objectif du projet de comprendre l’origine et les flux des personnes circulant dans Florence et de déterminer le nombre réel de résidents, de navetteurs, de touristes et d’excursionnistes. Ce projet découle du besoin, pour la municipalité de Florence, de surveiller les dynamiques n’apparaissant pas dans les statistiques officielles. Il vise à mieux comprendre le phénomène de mouvement « dynamique » qui affecte le territoire, afin d’améliorer la gestion de la mobilité urbaine, des flux de touristes et des interventions de la protection civile.
Le projet a permis à la municipalité de collecter des données qui n’apparaissent pas dans les statistiques officielles, une manière innovante d'étudier les dynamiques urbaines de Florence.
En savoir plus sur le site florentin du patrimoine mondial « Centre historique de Florence »
(Le centre historique de Florence fait partie du Programme des villes du patrimoine mondial)
(Source : Étude thématique sur les défis communs. HeRe Lab – Heritage Research Lab, Université de Florence et Bureau de l’UNESCO de la municipalité de Florence. Atlas World Heritage - Heritage in the Atlantic Area, juin 2019)
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City of Cuzco (Peru);
Author: Ko Hon Chiu Vincent;
© Ko Hon Chiu Vincent
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Le riche patrimoine culturel de Cuzco, qui tire ses origines de l’empire Inca et de la période de la vice-royauté du Pérou, est incarné par différents sites au sein de la ville. Les attributs de la ville, qui reflètent les trois millénaires de développement culturel autochtone et autonome des Andes péruviennes du Sud, ont permis l'inscription de la ville à la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1983. L’ancien Temple du Soleil inca, ou Coricancha, est devenu le Couvent de Saint Dominique et le quartier de San Blas, où des maisons coloniales auxquelles les constructions existantes se sont superposées avaient été construites sur les fondations de sites incas, a été renforcé et promu au travers d'activités culturelles dirigées par le Gouvernement municipal et par le ministère de la Culture du Pérou.
Tandis que la zone qui entoure la Plaza de Armas est le lieu favori quand on parle des célèbres festivités de Cuzco, le quartier de San Blas est largement reconnu pour ses centres dédiés aux arts et aux pratiques artisanales de la ville. Composant le centre historique de Cuzco, ces deux zones sont souvent au cœur des initiatives de développement culturel. Par exemple, le Projet du patrimoine pour le développement a été élaboré conjointement par l’Agence espagnole pour la Coopération internationale au développement (AECID) et le Conseil de la ville afin de mettre un terme à la détérioration des monuments ; et un atelier scolaire dédié à la conservation, à la restauration et à la réhabilitation du patrimoine culturel pour le développement social par le biais de l'artisanat traditionnel a été mis en place. Le Projet Terre a été élaboré afin de renforcer les connaissances traditionnelles en matière de développement durable, une initiative soutenue par d'autres projets dirigés par la ville visant à sauvegarder les technologies ancestrales des Andes et à assurer la continuité de la culture vivante de Cuzco.
En savoir plus sur le site du patrimoine mondial « Ville de Cuzco »
(La ville de Cuzco fait partie du Programme des villes du patrimoine mondial)
(Source : Culture Futur Urbain, UNESCO, 2016, p. 198. Université pontificale catholique du Chili, rapport sur la zone d’étude 8)
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View of Hawa Mahal and Sireh Deodhi Bazaar;
Author: DRONAH;
© DRONAH
View of Gate to City Palace complex; Author: DRONAH; © DRONAH
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Vue du Hawa Mahal et du Sireh Deodhi Bazaar ; vue de la Porte de la ville depuis le Palais de la ville
Le Bureau multipays de l'UNESCO à New Delhi accompagne la Jaipur Municipal Corporation (JMC) dans l'élaboration d’un plan patrimonial de zone spéciale demandé par le Comité du patrimoine mondial lors son l’inscription (2019) afin de préserver la valeur universelle exceptionnelle (VUE) de Jaipur, reconnue comme site du patrimoine mondial.
L’ensemble architectural de la cité de Jaipur, caractérisé notamment par ses chaupars (places publiques) et ses havelis (résidences historiques), forme une morphologie urbaine unique. Les traditions vivantes y reflètent une intégration harmonieuse des cultures et des époques, reconnue par sa VUE, et méritent des efforts urgents en matière de conservation. Des défis contemporains liés à l’urbanisation, à l’empiètement, à la négligence et aux efforts de conservation peu judicieux ont eu des impacts drastiques sur le tissu historique des villes.
Pour la première fois, la cité de Jaipur cherche à élaborer des mécanismes et des directives techniques détaillées en tant que ville du patrimoine mondial. À cette fin, un inventaire détaillé de chaque bâtiment et de ses divers éléments, y compris les relations socio-économiques avec la population locale, sera préparé pour comprendre les caractéristiques spécifiques de chaque rue/zone. Le cadre unique de cette ville dense qui compte plus de trois millions d’habitants est parsemé de plus de 100 000 structures historiques de valeur, faisant de ce projet indien l’un des plus vastes à ce jour.
Par anticipation, la ville de Jaipur a déjà créé une Cellule du patrimoine de Jaipur et un Comité technique du patrimoine. Ce projet phare prévoit l’organisation d’ateliers techniques pour examiner les données, les cartes et l'inventaire compilés par la Cellule du patrimoine de Jaipur, en étroite collaboration avec des experts.
En savoir plus sur “ la ville de Jaipur "
(La ville de Jaipur fait partie du Programme des villes du patrimoine mondial)
(Source : Secteur de la Culture, Bureau de l’UNESCO à New Delhi pour le Bangladesh, le Bhoutan, les Maldives, le Népal, l’Inde et le Sri Lanka)
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Réflexions d’un expert
Souayibou Varissou
Défis et enjeux du patrimoine urbain en Afrique
Le patrimoine mondial dans les milieux urbains et suburbains en Afrique est caractérisé par une remarquable diversité faite de paysages, de monuments et d’unités architecturales qui lui confèrent une indiscutable originalité. Les villes inscrites sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO reflètent différentes personnalités. Certaines comme Asmara (Erythrée) et Saint Louis (Sénégal) exhibent fièrement leurs attributs coloniaux tandis que d’autres comme le paysage culturel de Sukur (Nigeria) et Djenne (Mali) portent la marque des savoir-faire ancestraux. En réalité, il existe un nombre non négligeable de villes construites avec des ressorts mixtes composés d’éléments endogènes et exogènes entrelacés, par exemple la ville historique de Grand-Bassam (comprenant la ville coloniale et une section du village des pécheurs Nzima), Mbanza Kongo, vestiges de la capitale de l’ancien Royaume du Kongo (Angola) et que Rabat dont la complexité et la trame déploient des structures architecturales et des éléments urbanistiques du XIIe au XXe siècle. C’est pour cela que ce bien porte le nom emblématique de Rabat, capitale moderne et ville historique : un patrimoine en partage. Tout un symbole décliné en programme.
La diversité du patrimoine mondial urbain cache cependant des incohérences lorsque qu’on la soumet par exemple au filtre de la stratégie globale pour une liste du patrimoine mondial équilibrée, représentative et crédible. Si l’objectif de la stratégie globale lancée par le Comité du patrimoine mondial en 1994 était de s’assurer que la Liste reflète bien la diversité culturelle et naturelle des biens ayant une valeur universelle exceptionnelle, il faut s’interroger sur l’effectivité d’un tel projet concernant le patrimoine africain en général, celui urbain en particulier. Il est de notoriété publique que, malgré les efforts considérables par différentes institutions et expertises, le déséquilibre quantitatif du patrimoine mondial dans les différentes régions reste une des lacunes pour une liste du patrimoine mondial juste et équitable. Malheureusement, ce déséquilibre persistant à l’échelle mondiale est également reflété sur le continent africain.
En effet, les clichés hérités des périodes coloniales et les conditionnalités parfois attachées aux opportunités de financement, ont fini par pousser les initiatives d’inventaire national et de candidature au patrimoine mondial vers le « politiquement correct » œuvrant pour une emphase des modèles importés tant sur le plan paysager qu’architectural. Il s’en suit que l’empreinte du patrimoine mondial africain sur la Liste est lourdement marquée du sceau de l’exogénéité. Les conséquences d’une telle représentation du continent noir vont au-delà de la faible présence (12%) sur une simple liste, elles touchent aux questions essentielles de confiance en soi et de repères identitaires à travers le patrimoine mondial. Le marketing du continent berceau de l’humanité peut-il être durable si les expressions concrètes sont portées par des constructions héritées des passés coloniaux ? A quelles conditions l’extrême richesse et diversité culturelle d’un continent maltraité à travers les âges (surtout à partir du XVIe siècle) peut valablement constituer un vecteur valorisant de présentation au monde à travers le label du patrimoine mondial ?
Quels que soient les choix stratégiques, il est essentiel que l’Afrique continue de promouvoir le dialogue avec les autres cultures tout en affermissant ses repères propres à travers le patrimoine. Ce n’est pas du militantisme, c’est une question de survie culturelle devant trouver son expression dans le patrimoine mondial en tant que label avant-gardiste pour bâtir notre futur à nous tous.
Souayibou Varissou
Directeur exécutif du Fonds pour le patrimoine mondial africain
Mars 2021 |
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En réaction à la nécessité d’intégrer le patrimoine culturel européen dans le pacte vert pour l'Europe, qui stipule que « toutes les actions et politiques de l’UE devront contribuer à atteindre les objectifs du pacte vert pour l’Europe », le Livre vert sur le patrimoine culturel européen fait la promotion de l’intégration du patrimoine culturel et de son rôle pertinent pour atteindre les objectifs ambitieux du pacte. Ce document défend la capacité du patrimoine culturel à soutenir tous les sujets fondamentaux du pacte vert pour l’Europe, notamment en matière d’énergie propre, d’économie circulaire, de vague de rénovation, de mobilité intelligente, de stratégie « De la ferme à la table », de finance verte et de transition juste, de recherche et d’innovation, d'éducation et de formation, ainsi que de diplomatie du pacte vert.
Le Livre vert sur le patrimoine culturel européen est produit par Europa Nostra, en collaboration étroite avec l’ICOMOS et le réseau Climate Heritage, avec l’aide d’autres membres de l'Alliance européenne du patrimoine. Il est soutenu par l’Institut de la Banque européenne d'investissement et le programme « Europe créative » de l’Union européenne.
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Voir la vidéo de lancement de l'évènement
Voir la présentation PPT du Livre Vert, par Andrew Potts
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Le World Monuments Fund a lancé une série de visites virtuelles intitulée « Heritage from Home » mettant en avant certains des sites les plus iconiques du WMF dans le monde. Ces visites sont guidées par les spécialistes de rang mondial qui assurent leur protection.
La série met notamment à l’honneur les sites suivants :
- Parc archéologique d’Angkor, Cambodge
Date de publication de la vidéo : vendredi 26 février
- Citadelle d’Erbil, Iraq
Date de publication de la vidéo : jeudi 27 mai
- Jardins moghols d’Agra, Inde
Date de publication de la vidéo : jeudi 25 mars
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Les 1er et 8 mars, le Département du paysage culturel de l’Association scientifique iranienne pour le paysage, en coopération avec l’École d’architecture de l’Université de Téhéran, la Base du patrimoine mondial de Yazd, le Centre de recherche en architecture vernaculaire de l’Université de Yazd et George Town World Heritage Incorporated ont organisé le premier atelier d’une série sur la conservation du paysage, intitulé « Conservation du paysage urbain historique : de George Town (Malaisie) à Yazd »
L’atelier a été organisé pour célébrer et commémorer 2021 comme étant l’année du patrimoine urbain, ainsi que pour renforcer les messages de la Recommandation de l'UNESCO concernant le paysage urbain historique.
En savoir plus ici et ici
Télécharger la vidéo de l’atelier
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Ce numéro expose les manières dont le tourisme culturel est devenu un moteur de développement économique, social et environnemental, ainsi que les efforts déployés par les pays pour exploiter leurs atouts culturels par le biais du tourisme. Nous mettons en exergue certains des principaux défis, risques et opportunités du développement du tourisme culturel, et les mesures engagées par les gouvernements en vue d’adopter des modèles plus durables de développement touristique, aujourd’hui et des suites de la pandémie.
Ce numéro du Tracker s’appuie sur les dialogues ministériels lancés dans le cadre du Forum des Ministres de la culture, ainsi que sur le numéro « Culture & COVID-19 : Impact et réponse » dont le but est de servir d'outil de surveillance réactif pour capturer les tendances et les mesures relatives à la politique culturelle en réponse à l’impact de la pandémie de COVID-19 dans le monde.
Cliquez ici pour télécharger la version PDF
Cliquez ici pour consulter les anciens numéros du Tracker
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Le résumé de ce livre publié par le Getty Conservation Institute le présente comme « faisant la promotion d’une réflexion élargie sur les processus historiques ayant contribué à l’environnement bâti du XXe siècle dans le monde entier.
Il identifie et analyse les principaux moteurs sociaux, technologiques, politiques et économiques sur lesquels sont basés les bâtiments, villes, industries et paysages du XXe siècle, en mettant l’accent sur les forces, tendances et phénomènes mondiaux qui ont façonné l’environnement bâti. »
La publication fournit une structure visant à aider ses utilisateurs à identifier et à évaluer le patrimoine du XXe siècle. Elle permet de déterminer ce qui est important et pourquoi, première étape souvent nécessaire pour assurer la conservation de ces sites.
La publication est disponible en ligne et peut être utilisée pour étudier et évaluer ces sites, ainsi que pour réaliser des analyses comparatives. Ces outils ont pour ambition de pouvoir être adaptés à toutes les personnes impliquées dans la conservation du patrimoine au XXe siècle, où qu’il se trouve.
Avec les contributions de Leo Schmidt, Sheridan Burke, Gail Ostergren, Jeff Cody et Chandler McCoy.
Télécharger la publication
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Les candidatures pour le Prix international UNESCO-Grèce Mélina Mercouri sont ouvertes jusqu’au 30 avril 2021 (à minuit, heure de Paris).
Le Prix international UNESCO-Grèce Mélina Mercouri pour la sauvegarde et la gestion des paysages culturels a été créé en 1995 pour récompenser des exemples exceptionnels d’actions de sauvegarde et de mise en valeur des paysages culturels du monde, qui sont une catégorie à part entière du patrimoine mondial. Le lauréat du prix recevra la somme de 30 000 USD.
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Contacter le Secrétariat du Prix, le Centre du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, à l’adresse melinamercouriprize@unesco.org
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Image credit: OWHC
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L’Organisation des villes du patrimoine mondial (OVPM) est à la recherche d’un ou une secrétaire général(e). Les principaux objectifs de ce poste seront de développer et de maintenir des liens solides avec les villes du patrimoine mondial et les organisations partenaires, de recruter des membres de l’OVPM, de développer une stratégie de financement et de représenter les intérêts de l’organisation dans le monde entier.
Date limite: 16 Avril 2021.
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La date limite pour l’inscription à la 5e édition du Prix Européen d’Intervention sur le Patrimoine Architectural est repoussée jusqu’au 26 mars 2021, minuit (UTC +1).
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La date limite de candidature au 2022 Watch Nomination a été décalée au 1er mai 2021 pour tenir compte des diverses difficultés liées à la pandémie de COVID-19.
Des informations complémentaires sur la procédure de candidature sont disponibles ici.
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À l’occasion de son Congrès mondial trisannuel, l’UIA décernera la médaille d'or de l'UIA ainsi que cinq prix. La date limite de soumission des candidatures à la médaille d’or et aux prix triennaux 2021 de l’UIA pour les membres du Conseil et du Bureau ainsi que pour les sections Membres est fixée au 2 avril. Les candidatures doivent être déposées sur la plateforme des prix UIA.
Voir le règlement ici
En savoir plus sur ce prix
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Remarque: les bonnes pratiques décrites dans les Cahiers urbains ne sont pas évaluées par le Centre du patrimoine mondial, et ne sont pas présentées ici comme des exemples à suivre, elles ne représentent aucunement des solutions complètes aux problèmes de la gestion du patrimoine. Les opinions exprimées par les experts et les gestionnaires de sites leur appartiennent et ne reflètent pas nécessairement le point de vue du Centre du patrimoine mondial. Ces pratiques et opinions sont présentées ici afin d’offrir de nouvelles perspectives et d’élargir le dialogue sur le patrimoine urbain, afin d’améliorer les pratiques générales en matière de gestion du patrimoine urbain.
Les cas partagés dans les Cahiers urbains traitent des pratiques de protection du patrimoine dans les Sites du patrimoine mondial et au-delà. Les pratiques et les exemples présentés dans la lettre d'information n'impliquent aucune reconnaissance de l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO ou de l'un de ses programmes thématiques.
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Directives pour les contributions
Les Cahiers urbains sont pour les villes du patrimoine mondial un moyen de diffuser des informations récentes et de faire connaître des pratiques et des initiatives à travers le monde.
Faites-nous part de vos difficultés et de vos projets. Dites-nous aussi comment votre ville fait face à la pandémie de COVID-19 en mettant en place des initiatives et des activités culturelles. Si vous entendez parler d’opportunités intéressantes, n’hésitez pas à nous en parler. Grâce à vos contributions, les prochains numéros des Cahiers urbains seront encore plus pertinents
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Le formulaire d’envoi des contributions se trouve ici (anglais/français)et le document de cession de droits (anglais/français)
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Équipe du Programme des villes du patrimoine mondial
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Contact : worldheritagecities@unesco.org
Cette lettre d’information a été publiée grâce au soutien de la ville de Nanjing
Nous remercions la « Subdirección General de Gestión y Coordinación de los Bienes culturales » (anciennement « Subdirección General de Protección del Patrimonio Histórico ») du ministère de la Culture et des Sports du gouvernement espagnol pour la traduction de ce bulletin en espagnol
Publié en 2021 par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, 7, place de Fontenoy, 75352 Paris 07 SP, France, sous la licence CC-BY-SA 3.0 IGO
© UNESCO 2021
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