Année d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial 1980
Critères (x)
Année(s) d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril 1997-présent
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
Les repères sont encore à établir. Des discussions sont engagées avec l’État partie.
Mesures correctives identifiées
Les mesures correctives suivantes ont été recommandées par la mission UNESCO de 2006 et approuvées par le Comité à sa 30e session (Vilnius, 2006) :
a) Mettre au point une stratégie pour évacuer tous les groupes armés du bien. La stratégie devra aussi prendre en compte la cessation de toute exploitation minière illégale à l’intérieur du bien ;
b) Renforcer considérablement la présence du personnel de garde relevant de l’organe de gestion du parc (ICCN) dans le secteur des basses terres ;
c) Reprendre possession, dès que les conditions de sécurité le permettront, des fermes situées dans le couloir écologiquement important qui sépare les hautes et les basses terres et le délimiter ;
d) Renforcer la coopération entre l’ICCN et ses partenaires en élaborant un plan conjoint pour toutes les interventions dans le parc ;
e) Procéder, dès que les conditions de sécurité le permettront, à une étude des espèces phares présentes dans le secteur des basses terres du parc, en particulier les gorilles et autres primates ;
f) Renforcer l’application de la loi dans le parc, en augmentant ainsi progressivement l’espace couvert par les patrouilles de garde ;
g) Créer un fonds spécial pour la réhabilitation des biens du patrimoine mondial de la RDC.
Décisions antérieures du Comité voir page https://whc.unesco.org/fr/list/137/documents/
Assistance internationale
Demandes approuvées : 0
(de 1980-2000)
Montant total approuvé : 119 270 dollars EU
Pour plus de détails, voir page https://whc.unesco.org/fr/list/137/assistance/
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO
Montant total accordé au bien : Première phase du programme financé par la FNU et la Belgique pour la conservation des biens du patrimoine mondial de la RDC (« programme de la RDC »). (2001–2005) : environ 300.000 dollars EU pour les indemnités du personnel, l’équipement, la conservation communautaire, le suivi et les activités de formation. Phase en cours (2005-2008) : 300.000 dollars EU pour la mise en œuvre du plan d’action d’urgence avec un financement de la Belgique complété par une enveloppe de la FNU pour l’inventaire et le suivi.
Missions de suivi antérieures
Missions de l’UNESCO en 1996 et 2006. Plusieurs missions de l’UNESCO dans le cadre du projet.
Facteurs affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Conflit armé, insécurité et instabilité politique ;
b) Braconnage par des groupes militaires et armés ;
c) Empiètement, en particulier dans le couloir qui sépare les hautes et les basses terres ;
d) Exploitation minière illicite et déforestation.
Matériel d’illustration voir page https://whc.unesco.org/fr/list/137/
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2007
Le 12 février 2007, un rapport succinct sur l’état de conservation des cinq biens du patrimoine mondial de la RDC a été soumis par l’État partie. Ce rapport donne un bref aperçu des opérations de gestion en cours dans le parc, mais ne livre malheureusement aucun détail sur la mise en application des mesures correctives.
Durant la mission de suivi de 2006, un plan d’action d’urgence a été élaboré par l’ICCN et ses partenaires de conservation pour faciliter la mise en œuvre de certaines recommandations de la mission. Un budget triennal de 300.000 dollars EU a été rendu disponible à travers la seconde phase du programme de la RDC. L’objectif est d’étendre la gestion et la surveillance du bien en direction du secteur à faible altitude et du couloir entre les hautes et les basses terres. Les activités principales sont : la sensibilisation des communautés locales dans les zones cibles, les autorités politiques et militaires, l’établissement d’un inventaire des grands mammifères et des espèces phares, les efforts visant à renforcer l’application de la loi et la surveillance grâce à la matérialisation des limites du parc, l’équipement et la formation des gardes, et le développement d’une collaboration avec les communautés locales à travers la création de comités locaux de conservation et la conception de micro-projets.
Le principal obstacle à la mise en œuvre des mesures correctives et du plan d’action d’urgence demeure l’insécurité qui règne dans la région. Les milices rwandaises, les rebelles Maï-Maï et les unités incontrôlées de l’armée congolaise (FARDC) continuent d’afficher leur présence dans le parc et les villages alentour. En 2006, les deux postes de Nzovu et Itebero, dans les basses terres, et le poste de patrouille de Madirhiri, dans les hautes terres, ont été pris d’assaut par des miliciens rwandais et des factions dissidentes de la FARDC, faisant plusieurs blessés et un mort parmi les gardes.
Comme cela est expliqué dans le rapport sur Virunga, la mise en œuvre des mesures correctives a été entravée par l’organisation des premières élections multipartites en RDC. Les progrès suivants ont été constatés à ce jour :
a) Mettre au point une stratégie pour évacuer tous les groupes armés du bien
La mise au point de cette stratégie nécessitera l’engagement des autorités militaires et politiques. Du fait que le nouveau gouvernement à l’échelon national et provincial n’est en place que depuis peu, aucune stratégie systématique n’a encore pu être établie. Un élément capital sera la manière dont le nouveau gouvernement décidera de gérer la présence constante de la milice rwandaise dans la région. Son évacuation semble être une condition importante pour restaurer la sécurité dans la région et sécuriser le parc. Dans le même temps, quelques progrès ont été faits pour contrôler certaines factions dissidentes de la FARDC. Toutefois, la présence de groupes armés demeure l’obstacle majeur pour la gestion du parc.
b) Renforcer considérablement la présence de gardes relevant de l’ICCN dans le secteur des basses terres. Renforcer l’application de la loi dans le parc, en augmentant ainsi progressivement l’espace couvert par les patrouilles de gardes à l’intérieur du parc.
Les trois postes du parc dans le secteur des basses terres (Itebero, Nzovu et Lulingu) sont désormais dotés de gardes de l’ICCN et des patrouilles mixtes sont maintenant organisées, en coopération avec la FARDC et même dans certains cas avec la milice rwandaise. Si la (ré-) ouverture des postes du parc est extrêmement positive, les possibilités qu’ont les gardes de patrouiller dans les zones restent limitées à cause de l’insécurité. Il sera aussi important d’assortir la réinstallation du personnel du parc dans ces zones de comités locaux de conservation et de mesures d’accompagnement visant à instaurer un climat de confiance parmi la population locale.
c) Reprendre possession des fermes occupant le couloir et en fixer les limites.
Pour ce faire, le soutien résolu des autorités politiques, en particulier au niveau provincial, sera nécessaire. Il sera extrêmement important pour l’ICCN et ses partenaires de sensibiliser la nouvelle administration provinciale à ce sujet. L’ICCN a déjà organisé à ce jour plusieurs patrouilles dans le couloir et a commencé à attirer l’attention des communautés locales et à développer quelques activités de conservation sur le plan local. Le développement d’une étroite coopération avec les communautés locales est une condition préalable au bon règlement de cette question délicate.
d) Renforcer la coopération entre l’ICCN et ses partenaires en élaborant un plan conjoint pour toutes les interventions dans le parc, avec des responsabilités et des repères de référence clairement établis ;
Par le biais des Comités locaux de coordination des sites (CoCoSi), l’ICCN et ses partenaires de conservation sont en train de concevoir des plans d’action conjoints pour toutes les activités du parc. Des accords visant à définir le rôle de chaque partenaire sont également développés.
e) Procéder, dès que les conditions de sécurité le permettront, à une étude des espèces phares dans le secteur des basses terres du parc, en particulier le gorille et autres primates ;
Dans le cadre du programme de la RDC, une étude est actuellement réalisée par la Wildlife Conservation Society (WCS). Une première exploration superficielle des basses terres a eu lieu en décembre 2006. La présence de gorilles et de chimpanzés a été confirmée dans les deux aires visitées, mais aucune trace d’éléphant n’a été relevée. Malgré les poches d’insécurité persistantes, une étude complète pourra, espère-t-on, être menée à bien dans les mois à venir.
f) Créer un fonds spécial pour la réhabilitation des biens du patrimoine mondial de la RDC.
Voir le rapport sur le Parc national des Virunga.
À ce jour aucun repère de référence ni aucun calendrier n’ont été fixés. L’UNESCO, en coopération avec l’UICN, discute actuellement des repères à établir avec l’ICCN. Il est proposé de déterminer ces repères au cours d’un atelier dans le parc à la fin de 2007, lors de l’évaluation du plan d’action d’urgence.
De plus, il convient de mentionner ici deux autres grands projets d’aménagement dont les impacts sur le parc sont potentiellement importants.
Une mission de l’UNESCO effectuée en octobre 2006 a été informée que le service du ministère des Mines chargé de dresser la carte des concessions minières a publié une nouvelle carte des concessions d’exploitation et de prospection qui ont été attribuées. Les cartes montrent plusieurs concessions à l’intérieur des aires protégées, y compris des concessions d’exploitation à Kahuzi-Biega (PNKB) et dans la Réserve de faune à okapis, ainsi qu’une concession de prospection dans le Parc national des Virunga. À l’issue des consultations avec l’UNESCO, l’ICCN a envoyé le 6 novembre 2006 une lettre de protestation au Ministre des Mines avec un dossier d’explication circonstancié, préparé à l’aide du programme de la RDC. Le 1er décembre, le Ministre des Mines a chargé l’institut de cartographie de vérifier l’information présentée par l’ICCN et d’amender les cartes si nécessaire. Un groupe de travail technique mixte a été constitué, qui étudie actuellement la question.
La mission a aussi été informée que l’Union européenne, dans le cadre d’un programme de remise en état du réseau routier financé par plusieurs bailleurs de fonds, envisageait la réfection de la RN3 Kisangani-Bukavu qui traverse le secteur des hautes terres du parc. Il convient de rappeler qu’en 1990, cette route était déjà en cours d’aménagement avec l’aide de la Banque allemande de développement (KfW) et que le projet de réfection du tronçon qui traverse le parc a fait l’objet d’intenses discussions. Une étude d’impact environnemental réalisée à l’époque par l’UICN recommandait d’aménager une déviation autour des limites septentrionales du parc. Ce point a été débattu par le Comité du patrimoine mondial à sa 15e session (Carthage, 1991). Toutefois, avec le déclenchement de la guerre, les travaux de réfection de la route n’ont jamais été achevés. S’agissant du projet en cours, l’Union européenne a passé un contrat avec GTZ pour une étude technique, socio-économique et d’impact environnemental qui a été réalisée en février/mars 2007. Dès que le compte-rendu de cette étude sera disponible, il sera transmis à l’UNESCO et à l’UICN.
En ce qui concerne la mobilisation de capitaux, l’Allemagne envisage de soutenir les activités de conservation du PNKB grâce à un programme d’aide quinquennal de l’ICCN financé par la Banque allemande de développement (KfW). La composante du PNKB dispose d’un budget de 3 millions d’euros.
Analyse et conclusions du Centre du patrimoine mondial et de l’UICN
Néant
Décision adoptée: 31 COM 7A.32
Le Comité du patrimoine mondial,
Décision adoptée: 31 COM 7A.5
Le Comité du patrimoine mondial,
Décision adoptée: 31 COM 8C.2
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Faisant suite à l'examen des rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-07/31.COM/7A et WHC-07/31.COM/7A.Add, WHC-07/31.COM/7A.Add.2 et WHC-07/31.COM/7A.Add.3),
2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril: