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Site archéologique de Panamá Viejo et district historique de Panamá

Panama
Facteurs affectant le bien en 2011*
  • Cadre juridique
  • Destruction délibérée du patrimoine
  • Habitat
  • Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
  • Modifications des valeurs associées à ce patrimoine
  • Ressources financières
  • Ressources humaines
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    a) Dégradation importante des bâtiments historiques menaçant la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Dégradation importante des bâtiments historiques menaçant la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

b) Conflits d'intérêts entre les différentes parties en présence sur les questions d'utilisation, de gestion et de conservation du centre historique ;

c) Capacités limitées pour la réhabilitation et l'entretien des ensembles historiques ;

d) Carences dans la mise en œuvre du cadre légal nécessaire à la protection ;

e) Absence de mise en œuvre de politiques lisibles de conservation et de gestion du bien ;

f) Démolitions d'ensembles urbains et historiques ;

g) Déplacement imposé aux occupants et aux squatters ;

h) Projets de développement urbain dans la zone de protection (Cinta Costera)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2011
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2011**

Mars 2009 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; mars 2010 : mission technique au site archéologique de Panamá viejo et district historique de Panama, à l'occasion de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS, à la demande des autorités panaméennes ; octobre 2010 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2011

L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 11 février 2011. Du 27 au 31 octobre 2010, une mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS a été réalisée, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session (Brasilia, 2010). Le rapport de mission peut être consulté à l’adresse suivante : https://whc.unesco.org/fr/sessions/35COM/

a) Zone tampon

L’État partie signale que la zone tampon d’un élément du bien, le site archéologique de Panama viejo, a été établie de manière légale en 2007 avec les mesures réglementaires afférentes incluant des restrictions en matière d’utilisation du sol. La mission rapporte que la zone tampon est gérée de manière adéquate et que les réglementations sont appliquées.

En ce qui concerne l’autre élément, le district historique de Panama, l’État partie signale que le travail d’identification des limites potentielles sur une carte s’est poursuivi, tout comme la mise en place du zonage et la définition de mesures réglementaires autorisant une transition contrôlée entre le centre historique et la ville moderne. Dans le cadre de ce processus, des débats publics ont été organisés pour obtenir un retour d’information et créer un consensus vis-à-vis de la proposition. Un plan d’action pour la création de la zone tampon, inclus dans le rapport, envisage la poursuite des travaux jusqu’en septembre 2011. Toutefois, aucune date d’achèvement potentielle, qui supposerait la promulgation d’une loi et une publication au Journal Officiel, n’a été mentionnée. La mission a noté que la proposition n’a pas été arrêtée et qu’il n’existe aucun support juridique à ce jour. Elle s’est dite préoccupée par les projets de développement de grande envergure envisagés dans la zone prévue comme zone tampon.

b) Cadre légal et politiques pour le bien

Le rapport donne des informations sur les lois et décrets existants pour le bien et précise qu’actuellement la loi n° 9, relative aux incitations fiscales, et la loi n° 14, portant sur les mesures de protection et de gestion, sont en cours d’examen. La mission a noté que des moyens supplémentaires pour protéger le bien sur le plan légal étaient étudiés, notamment la déclaration éventuelle du centre historique en district spécial, une des recommandations faites par la mission au président du Panama. Un récent accord a été signé entre l’Office du District historique (OCA) et le Patronato de Panama Viejo afin d’améliorer la coordination des actions entreprises en faveur de la conservation et de la réhabilitation des deux sites qui composent le bien. La mission note toutefois que cela n’est pas encore opérationnel.

L’État partie signale également que la création d’une commission nationale pour le patrimoine mondial a été décidée. La mission a noté que cette commission était en cours d’approbation juridique pour obtenir le statut de décret présidentiel.

En ce qui concerne les politiques de préservation et de protection, le rapport note que des critères et orientations en matière d’intervention ont été définis et sont appliqués pour Panama viejo. Dans le cas du district historique, les réglementations et orientations reposent sur un décret d’exécution qui nécessite des instruments normatifs et des procédures pour la restauration et sa réhabilitation. De nouvelles propositions sont en cours d’élaboration afin de rendre plus efficaces leur application et le processus de sanction en cas de transgression. La mission note que, malgré la présence d’un tel cadre, les déficiences au niveau de son application sont importantes et que le district historique n’a pas de politique globale lisible.

c) Système de gestion et ressources

L’État partie a communiqué quelques chiffres vis-à-vis d’interventions sur les deux éléments du bien, notamment en matière de réhabilitation et restauration, programmes sociaux, activités culturelles et de promotion et diffusion. Il a également signalé que les ressources avaient été augmentées et des équipes créées pour traiter différents points. Le personnel supplémentaire a bénéficié d’activités de formation diverses en 2010.

La mission a souligné que, en dépit des progrès accomplis, le système de gestion ne fonctionne toujours pas de manière efficace. Divers facteurs entravant son efficacité ont été identifiés dont le manque d’autorité dans l’application des réglementations et sanctions dans les différents processus rencontrés au sein de centre historique, l’insuffisance, la complexité et le chevauchement des instruments juridiques existants et l’absence d’un plan directeur actualisé et soutenu par des instruments légaux pour le centre historique. De plus, les autres outils de planification n’ont pas été articulés avec ceux du bien du patrimoine mondial, ce qui donne lieu à des conflits de programmes et de priorités. Il reste en conséquence d’importants enjeux tels que la question de la propriété du bien par exemple. Enfin, la mission considère que les ressources techniques et financières disponibles pour le district historique sont largement insuffisantes pour traiter de manière adéquate les menaces qui pèsent sur le bien.

La situation est différente en ce qui concerne la gestion du site archéologique de Panama viejo. Dans ce cas, le Patronato fonctionne de manière adéquate et efficace et possède des ressources appropriées pour les activités de conservation, protection et recherche, grâce essentiellement à des efforts de collecte de fonds.

d) État de conservation du bien

La mission a exprimé sa préoccupation à propos du centre historique, notamment vis-à-vis de l’existence d’un nombre non négligeable d’édifices historiques grandement détériorés et négligés, du processus constant d’embourgeoisement, et des questions de pauvreté et conditions de vie, d’insécurité et de circulation routière.

Pour Panama viejo, la mission a noté que l’état de conservation général était satisfaisant tout en répétant que l’Avenida Cincuentenario restait la principale menace. De nouvelles propositions ont été identifiées pour la déviation de cette avenue et il semblerait que le ministère des Travaux publics entende mettre en œuvre le projet de remplacement présenté par le Patronato.

e) Projet Cinta Costera

Aucune information n’a été communiquée par l’État partie sur cette décision du Comité du patrimoine mondial. La mission a pu vérifier que la Phase 2 du projet Cinta Costera était en construction, de manière accélérée, dans la zone de l’ancien port du district historique dite Terraplén. Aucune étude d’impact environnemental ni patrimonial n’a été soumise pour examen conformément au paragraphe 172 des Orientations. La mission a également visité la zone du parking souterrain en construction dans le cadre du projet et a noté la taille gigantesque de la structure et son impact sur l’environnement.

La mission considère que la Phase 3 du projet est susceptible de représenter une menace encore plus grande pour l’intégrité du bien. Il existe pour l’heure actuelle deux options pour le tracé, soit un contournement du district historique, soit la traversée du district historique avec un tunnel. La mission considère que la première option est inacceptable dans la mesure où elle transformerait la configuration du district et le dessin de son littoral, part importante des valeurs qui ont justifié son inscription sur la Liste du patrimoine mondial. La seconde option, en plus d’être trop onéreuse, pourrait mettre en danger la stabilité structurelle du patrimoine bâti, ancien et abîmé. Aucune étude de leurs impacts et risques physiques, sociaux ou fonctionnels n’a été entreprise pour l’heure.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2011

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives sont très préoccupés par l’état de conservation du bien et les menaces qui restent non traitées notamment l’inefficacité du système de gestion et de la gouvernance, l’absence de conservation pour les édifices historiques, la hausse de la spéculation immobilière, les nouveaux développements inappropriés et le processus d’embourgeoisement du centre historique. Ils considèrent par ailleurs que le développement actuel de la Cinta Costera, malgré les décisions prises par le Comité du patrimoine mondial et les recommandations des missions de suivi réactif, constitue une menace pour les attributs qui justifient la valeur universelle exceptionnelle du bien.

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives pensent que le Comité du patrimoine mondial peut souhaiter inclure le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril afin d’aider l’État partie à agir sur les principales menaces qui pèsent sur le bien. 

Décisions adoptées par le Comité en 2011
35 COM 7B.130
Site archéologique de Panamá Viejo et district historique de Panamá (Panamá) (C 790 bis)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7B,

2. Rappelant la décision 34 COM 7B.113, adoptée à sa 34e session (Brasilia, 2010),

3. Note les efforts faits par l'État partie pour améliorer l'état de conservation du bien, notamment dans les aspects ayant trait au système de gestion et à la suspension de la mise en œuvre du projet de la Cinta Costera à l'intérieur du bien;

4. Note également l'engagement de l'État partie de soumettre à l'évaluation du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives tous les projets, études et propositions ayant trait aux alternatives de futurs travaux de la Cinta Costera, y compris les spécifications techniques du projet, ainsi que les évaluations d'impact patrimonial, pour examen préalablement à l'approbation;

5. Note en outre les résultats de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS d'octobre 2010, approuve ses recommandations et demande à l'État partie de :

a) compléter une politique globale pour le bien, soutenue par des instruments juridiques,

b) compléter et d'approuver la déclaration du district historique en district spécial, de définir les limites du bien pour soumission au Centre du patrimoine mondial, et de définir ses zones tampons ainsi que son cadre réglementaire pour approbation par le Comité du patrimoine mondial,

c) faire en sorte qu'une seule autorité de gestion responsable soit opérationnelle pour le bien afin de garantir la coordination des activités auprès de l'un et l'autre éléments du bien ainsi que l'application des mesures réglementaires,

d) finaliser la revue du plan d'urgence soumis en 2009, d'en identifier les mesures prioritaires de mise en œuvre et d'élaborer un plan pratique de mise en œuvre, incluant les ressources requises,

e) Interrompre la phase 3 du projet de construction de la phase 3 du projet Cinta Costera ayant éventuellement un impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien, et soumettre au Centre du patrimoine mondial et aux Organisations consultatives, conformément au paragraphe 172 des Orientations, d'autres solutions faisant état de données techniques pour le projet, ainsi que des études d'impact patrimonial pour examen avant approbation;

6. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2012, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et la mise en œuvre des points susmentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012.

Projet de décision : 35 COM 7B.130

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7B,

2. Rappelant la décision 34 COM 7B.113, adoptée à sa 34e session (Brasilia, 2010),

3. Exprime sa plus grande inquiétude vis-à-vis de l’état de conservation du bien, en particulier les points non traités notamment l’inefficacité du système de gestion, l’absence de conservation pour les édifices historiques, l’intensification du processus d’embourgeoisement et la poursuite du projet Cinta Costera, susceptible d’avoir un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

4. Regrette que les travaux se soient poursuivis sur la Cinta Costera malgré la demande du Comité du patrimoine mondial de mettre un terme au projet ;

5. Note les résultats de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial / ICOMOS d’octobre 2010, approuve ses recommandations et demande à l’État partie :

a)  d'élaborer une politique globale pour le bien, soutenue par des instruments légaux,

b)  d’approuver la déclaration du district historique en district spécial, de définir les limites du bien pour soumission au Centre du patrimoine mondial, et de définir ses zones tampons ainsi que son cadre réglementaire pour approbation par le Comité du patrimoine mondial,

c) de faire en sorte qu’une seule autorité de gestion responsable soit opérationnelle pour le bien afin de garantir la coordination des activités auprès de l’un et l’autre éléments du bien ainsi que l’application des mesures réglementaires,

d)  de revoir le plan d’urgence soumis en 2009, d’en identifier les mesures prioritaires de mise en œuvre et d’élaborer un plan pratique de mise en œuvre, incluant les ressources requises,

e) d'interrompre les travaux de construction de la Phase 3 du projet Cinta Costera et de soumettre au Centre du patrimoine mondial et aux organisations consultatives, conformément au paragraphe 172 des Orientations, d’autres solutions faisant état de données techniques pour le projet, ainsi que des études d’impact patrimonial pour examen avant approbation ;

6. Décide, conformément aux paragraphes 177 et 179 des Orientations, d’inscrire le site archéologique de Panamá viejo et le district historique de Panamá (Panama) sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;

7. Demande également à l’État partie d’élaborer, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, une proposition d’État de conservation souhaité assortie de mesures correctives en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012 ;

8. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2012, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points susmentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012. 

Année du rapport : 2011
Panama
Date d'inscription : 1997
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)(vi)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 35COM (2011)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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