1.         Parc national de Lorentz (Indonésie) (N 955)

Année d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial  1999

Critères  (viii)(ix)(x)

Année(s) d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril  Néant

Décisions antérieures du Comité  voir page https://whc.unesco.org/fr/list/955/documents/

Assistance internationale

Demandes approuvées : 0 (de 1996-2001)
Montant total approuvé : 41 400 dollars EU
Pour plus de détails, voir page https://whc.unesco.org/fr/list/955/assistance/

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO

Néant

Missions de suivi antérieures

2004 : mission de l'UICN ; 2008 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN ; 2011 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN ; 2014 : mission de l’UICN.

Facteurs affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

Matériel d’illustration  voir page https://whc.unesco.org/fr/list/955/

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2014

À sa 37e session (Phnom Penh, 2013), le Comité a demandé à l’État partie de soumettre un rapport sur l’état de conservation du bien avant le 1er février 2015 et d’inviter une mission de suivi réactif de l’UICN afin d’évaluer les impacts de la construction d’une route et d’apporter son concours à l’État partie dans l’élaboration d’une stratégie de conservation qui garantisse la conservation et la protection très rigoureuse de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. Le rapport de mission sera examiné par le Comité à sa 38e session en 2014. La mission a eu lieu à Jakarta et à Jayapura, la capitale de la province, du 11 au 18 mars 2014. Son rapport est disponible à l’adresse suivante : https://whc.unesco.org/fr/list/955/documents/. En raison de problèmes de sécurité, une visite de terrain n’a pas été programmée.

Bien que la mission ait reconnu les efforts considérables entrepris par l’État partie pour améliorer la gestion du bien, notamment une augmentation de 65% du budget de fonctionnement au cours des 3 dernières années, la finalisation d’un accord de gestion collaborative et un renforcement des effectifs, elle estime que la capacité et l’efficacité de la gestion demeurent insuffisantes. Les principales préoccupations à cet égard sont, entre autres :

La mission a par ailleurs relevé les points suivants :

Analyse et conclusions du Centre du patrimoine mondial et de l’UICN

L’État partie a entrepris des efforts pour traiter quelques uns des problèmes identifiés, en particulier pour améliorer la capacité de gestion. Il s’est par ailleurs engagé à rendre l’EIE conforme aux normes les plus élevées en la matière, à atténuer les impacts de la route et à restaurer les zones endommagées. Le développement d’un accord de gestion collaborative est accueilli favorablement et le Comité est invité à encourager l’État partie à officialiser cet accord.

La mission a estimé qu’en dépit des impacts connus de la route Haberma-Kenyem et nonobstant les récentes enquêtes scientifiques de terrain de portée limitée, la VUE du bien demeure intacte, principalement en raison de la très grande superficie du bien (2,35 millions d’hectares), de son isolement, de son relief accidenté et de la relative absence de routes. Il est cependant essentiel qu’aucune infrastructure ne soit aménagée sur tout le territoire du bien et que celui-ci ne subisse aucune pression liée au développement.

Comme l’a signalé la mission, la faible efficacité de la gestion du bien, malgré quelques améliorations, demeure préoccupante pour sa protection future. Si la gestion du bien ne peut être grandement améliorée à court terme, sa VUE et les conditions de son intégrité sont susceptibles d’être de plus en plus menacées. Il est recommandé au Comité de prier instamment l’État partie d’accroitre à nouveau le nombre de gardes mis à disposition du bien et d’augmenter le financement qui lui est octroyé, notamment en sollicitant de nouveaux partenariats, tant nationaux qu’internationaux, y compris avec le secteur privé. Il est également recommandé au Comité de demander à l’État partie de revoir sans délai le plan de gestion et le schéma de zonage du bien afin de garantir que ces documents prennent correctement en compte sa VUE. Par ailleurs, l’engagement de l’État partie à atténuer les impacts de la route Habema-Kenyem au moyen de mesures de gestion devrait prévoir l’élaboration et la mise en œuvre d’un mécanisme de suivi intégré destiné à assurer la détection en amont et la réponse rapide aux menaces nouvelles telles que le braconnage, l’exploitation forestière illégale et l’installation de campements illégaux.

Il est établi que le réseau routier est susceptible d’améliorer les conditions économiques et sociales des petites communautés isolées présentes sur le territoire du bien. Il conviendrait cependant de préciser que le réseau routier peut avoir de nombreux impacts secondaires sur les valeurs liées à la conservation. La poursuite de la construction, sur une distance de 90 kilomètres, de la route Habema-Kenyem depuis la visite de la mission de 2011, malgré la demande du Comité, dans la décision 35 COM 7B.15, d’interruption de tous les travaux routiers, est particulièrement préoccupante. Il est pris bonne note de l’actuelle interruption des travaux de construction, et, il est essentiel que ceux-ci ne se poursuivent pas avant la finalisation d’une EIE rigoureuse qui évalue spécifiquement les impacts directs et indirects sur la VUE du bien, conformément à la note explicative de l’UICN sur les évaluations environnementales et le patrimoine mondial. À défaut de la garantie d’un suivi efficace et d’un contrôle strict des impacts de la route et des futures pressions liées au développement, le danger encouru par la VUE du bien est susceptible d’atteindre un tel niveau que le bien puisse satisfaire aux critères d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Il est par ailleurs recommandé au Comité de prier instamment l’État partie de poursuivre les études sur la cause du dépérissement des Nothofagus et sur le niveau de braconnage sur le territoire du bien.

Décision adoptée: 38 COM 7B.67

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 37 COM 7B.13 adoptée à sa 37e session (Phnom Penh, 2013),
  3. Prend note avec satisfaction des efforts entrepris par l’État partie afin d’améliorer la gestion du bien et accueille favorablement l’engagement de l’État partie, pris lors de la visite de la mission, de rendre l’évaluation d’impact environnemental (EIE) de la route Habema-Kenyem conforme aux normes les plus élevées en la matière ;
  4. Note avec préoccupation que, malgré l’absence d’EIE, la poursuite d’importants travaux de construction routière a été autorisée jusqu’à une date récente ;
  5. Demande à l’État partie de veiller scrupuleusement à ce que l’interruption actuellement imposée des travaux de construction routière demeure en vigueur jusqu’à l’achèvement de l’EIE, conformément à la Note explicative de l’UICN sur les évaluations environnementales et le patrimoine mondial, la mise en œuvre pleine et entière de ses recommandations et la mise en place de mesures techniques et de gestion adaptées destinées à éviter et à atténuer les impacts de la route sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, mesures incluant, entre autres, l’élaboration et la mise en application d’un mécanisme de gestion intégré destiné à détecter et à répondre aux menaces dès leur apparition ;
  6. Demande également à l’État partie de soumettre l’EIE achevée au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN, conformément au paragraphe 172 des Orientations;
  7. Prie instamment l’État partie de garantir un suivi efficace et un contrôle strict du trafic et des impacts de la route et un contrôle des futures pressions exercées par le développement, liées ou non à la présence de la route, et estime qu’en l’absence de ces garanties, le bien pourrait satisfaire, dans un proche avenir, aux conditions d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril, et réitère sa demande auprès de l’État partie afin qu’il veille scrupuleusement à la protection et à la conservation de la VUE du bien et empêche le morcellement des zones sauvages en grande partie intactes qui composent le bien ;
  8. Demande en outre à l’État partie de revoir sans délai le plan de gestion du bien et le plan de zonage afin de garantir que ces documents prennent correctement en compte la VUE du bien, et de remettre, dès qu’ils seront disponibles, un exemplaire en version électronique et trois exemplaires imprimés des projets de plan de gestion et de schéma de zonage au Centre du patrimoine mondial, pour examen par l’UICN ;
  9. Prie aussi instamment l’État partie de réaliser une évaluation du niveau de braconnage sur le territoire du bien et d’entreprendre une étude plus approfondie des causes du dépérissement des Nothofagus, notamment au moyen d’une évaluation de la situation sanitaire des forêts de Nothofagus présentes sur le territoire du bien et d’un plan d’action pour traiter le dépérissement, deux actions à entreprendre en collaboration avec des experts internationaux ;
  10. Demande par ailleurs à l’État partie de pleinement mettre en œuvre toutes les recommandations de la mission de suivi réactif de l’UICN de 2014 ;
  11. Appelle à nouveau la communauté internationale à aider l’État partie à surmonter les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre effective de la gestion du parc, notamment le financement, le suivi et les équipements de surveillance limités, et une expertise technique et des effectifs restreints;
  12. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport, incluant un résumé exécutif d’une page, sur l’état de conservation du bien et les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations des missions de suivi réactif de 2008, 2011 et 2014, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.