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Cathédrale de Burgos

Espagne
Facteurs affectant le bien en 1994*
  • Gouvernance
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Besoin de travaux de restauration

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Absence de relations institutionnelles appropriées entre les autorités locales, régionales et nationales
  • Absence d'entretien
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 1994
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 1994**
Information présentée au Bureau du Comité du patrimoine mondial en 1994
Rapport préparé par l'ICOMOS

La Cathédrale de Burgos, Espagne (C 316)

Historique

La cathédrale Santa-Maria de Burgos élevée à partir de 1221 et achevée en 1567 constitue une synthèse des différents courants qui animèrent le gothique européen pendant quatre siècles. Elle a été inscrite sur la Liste du Patrimoine mondial en novembre 1984 au titre des critères ii, iv et vi. L'inscription reconnaît que la cathédrale Santa-Maria de Burgos a exercé une influence décisive sur l'évolution de l'architecture et des arts plastiques tant en Espagne qu'en Europe occidentale, qu'elle constitue un exemple éminent d'ensemble épiscopal tout en portant témoignage du génie créateur des architectes et des artisans d'art qui furent attachés à son chantier, enfin, qu'elle est liée de manière indissoluble à l'histoire de la Reconquête et de la formation de l'unité espagnole.

Situation actuelle

Le Comité du Patrimoine mondial à l'occasion de sa 17ème séance à Carthagène (Colombie) en décembre 1993 a pris connaissance des renseignements réunis par les autorités nationales et locales hispaniques confirmant la création d'un Conseil de fabrique pluridiscipli­naire rédacteur d'un Plan Directeur définissant les priorités pour tous les travaux de restauration et autres interventions relatifs à la cathédrale de Burgos.

Entre 1989 et 1993, une attention passionnée est portée par la presse régionale castillane au devenir de la cathédrale de Burgos protégée au titre de la législation hispanique des monuments historiques depuis le 8 avril 1885 et au titre de la Convention du. Patrimoine Mondial depuis le 2 novembre 1984. L'aggravation manifeste de la dégradation extérieure de la cathédrale de Burgos ainsi que des campagnes de restauration successives entreprises sous l'égide du chapitre métropolitain sans contrôle technique et scientifique de l'état donnèrent lieu à une virulente polémique relayée par les médias régionaux qui firent intervenir l'opinion publique dans ce débat. L'ICOMOS a demandé à son Comité National espagnol de préparer un rapport sur la situation qui sera soumis au Comité du Patrimoine mondial.

Cette controverse s'est déroulée dans une atmosphère politique très tendue liée à l'application des lois de décentralisation qui ont donné lieu à un transfert de compétence en matière patrimoniale du Ministère de la Culture vers les gouvernements régionaux, tout en maintenant un contrôle technique et scientifique de l'état. Soucieux de protéger plus efficacement un patrimoine fragile, le Ministère de la Culture a élaboré en 1990 un Plan National de sauvegarde des cathédrales hispaniques auquel fut affecté un budget de plus de 140 millions de pesetas. Ce plan, présenté à la communauté internationale à l'occasion d'un colloque madrilène précisément intitulé "Conservation des cathédrales européennes" tend à rapprocher l'Espagne de la dynamique patrimoniale européenne. Il fixe les conditions de la mise en place de programmes prioritaires de restauration pour chaque cathédrale ibérique et celles de la constitution d'un inventaire des objets d'art qu'elles renferment. Ce plan national de sauvegarde dispose également que que tout chapitre métropolitain doit créer, dans un cadre légal, un conseil de fabrique pluridisciplinaire qui sera le rédacteur d'un Plan Directeur définissant le contenu des restaurations à venir. Cette condition ne souffre aucune exception et son absence entraîne un gel des subventions statales. Le Ministère de la Culture avait souhaité faire du chantier de la cathédrale de Burgos l'emblème de cette nouvelle politique patrimoniale.

Deux différents conflits ont alors très rapidement surgi: le Chapitre métropolitain s'est montré très réticent à l'idée de créer un conseil de fabrique jusqu'en 1992 et le Gouvernement Régional de Castille et Léon s'est refusé à signer une convention avec l'état qui prévoyait que ce dernier effectuerait seul l'ensemble des études préliminaires aux travaux de restauration et en financerait le coût tandis que le gouvernement régional s'acquitterait de l'ensemble des travaux. Les désaccords survenus entre les différentes parties (Ministère de laCulture, Gouvernement Régional de Castille et Léon et Chapitre métropolitain) ont eu pour conséquence le gel des subventions et le maintien du statu quo pour un bâtiment dont la maintenance exigeait des interventions à court terme.

L'affaire de la restauration de la cathédrale de Burgos reprit une acuité nouvelle en février 1992 lorsque Antonio Mas-Guindai, Sous-Directeur Général du Patrimoine au Ministère de la Culture, affirma que la cathédrale Santa-Maria pourrait être déchue de son titre de Patrimoine mondial si se poursuivaient des actions (de restauration) incontrôlées dans ce monument comme celles qui ont été réalisées ces dernières années. De plus, le Ministère de la Culture décida au même moment de se séparer de Marcos Rico Santamaria qui fut pendant 17 ans l'architecte de la cathédrale.

Après plusieurs années de tergiversation, le Chapitre métropolitain a finalement accepté de constituer en avril 1993 un Conseil de fabrique pluridisciplinaire incluant des représentants du Ministère de la Culture, du gouvernement régional de Castille et Léon, des musées de Burgos, de la Faculté des Lettres de Burgos. C'est Lena Saladina Iglesias, professeur en histoire de l'art au collège universitaire, qui a été chargée des études techniques préliminaires aux travaux de restauration. Parallèlement, la Commission Interministérielle de la Science et de la Technologie a financé durant l'année 1992 une étude d'évaluation de la maladie de la pierre à la cathédrale de Burgos. L'équipe multidisciplinaire et transversale de chercheurs était composée de géologues et de biologistes émanant de l'Institut de Restauration des Biens Culturels, du Gouvernement Régional de Castille et Léon et des Universités de Salamanque et d'Oviedo. C'est à Rosa Maria Isbert, professeur de géologie à l'Université d'Oviedo, que fut confiée la direction de ce projet-pilote qui devait servir de référence pour l'étude des autres cathédrales hispaniques. La recherche d'un équilibre entre l'environnement urbain de Burgos et la conservation de la cathédrale constituait l'axe privilégié de ce programme de recherche. Pour R. M. Isbert, les vecteurs de dégradation de la pierre calcaire de Hontaria de la Cantera, principal matériau de construction de la cathédrale, sont multiples: pollution atmosphérique, humidité excessive qui engendre des efflorescences, lichens et champignons, le facteur le plus inquiétant étant constitué par une colonie de bactéries.

Les problèmes de coordination des actions et de partage des compétences concernant la cathédrale ont aujourd'hui trouvé des solutions qui ont permis de dégager une réflexion d'ensemble autour du devenir de la cathédrale et d'élaborer plusieurs plans d'actions concrètes.

Un accord de collaboration concernant le cahier des charges des restaurations urgentes a été signé, il y a un mois à peine, entre le Ministère de la Culture, le Gouvernement Régional de Castille et Léon et le Chapitre métropolitain. Il inclut la restauration des tours, des flèches, des crêtes, d'une parties des autels et des vitraux ainsi que des études techniques concernant les problèmes d'humidité et leur traitement. Un budget de l'ordre de 14 millions de pesetas est affecté à ce programme. Des échafaudages ont déjà été installés. Les deux architectes en charge du chantier sont Dionisio Hernandez Gil et Pio Garcia Escudero.

Le département de Petrologie de l'Université d'Oviedo poursuit ses recherches sur la maladie de la pierre. Certains tableaux hispano-flamands des XVème et XVIème siècles sont également l'objet d'une restauration en cours. Le Ministère de la Culture affirme que la cathédrale de Burgos est à l'heure actuelle la cathédrale la mieux étudiée de toute l'Espagne.

Toutes les autres restaurations seront réalisés dans le cadre du Plan Directeur du Conseil de fabrique actuellement en cours de rédaction. Une étude préliminaire a déjà été rédigée. Le Chapitre métropolitain fait appel au mécénat pour effectuer plus rapidement une partie des travaux (concerts). La Fondation Banesto est prète à aider le Chapitre métropolitain en finançant la restauration intérieure de la chapelle du Connétable et la Caisse d'Epargne de Burgos doit participer à une autre campagne de restauration. La Mairie de Burgos continue de protéger l'environnement immédiat de la cathédrale en créant un quartier presque entièrement piétonnier autour de la cathédrale: après la Plaza de Santa Maria et la Rue de la Paloma, c'est maintenant la rue Fernand Gonzalès qui vient de devenir piétonne.

Recommandation

L'ICOMOS invite le Bureau à féliciter les diverses organisations espagnoles qui se sont engagées à sortir de l'impasse concernant la cathédrale de Burgos. Toutefois, il souhaiterait aussi que ces éléments du projet global, toujours en cours de discussion, soient mis en application dès que possible.

Pour sa part, l'ICOMOS continuera, par l'intermédiaire de son Comité National, à suivre l'avancement du projet dont il fera rapport aux prochaines réunions du Comité et du Bureau du Patrimoine mondial.

Cathédrale et château de Durham, Royaume-Uni (C 370)
Gorge d'Ironbridge,. Royaume-Uni (C 371)
Parc de Studley Royal avec les ruines de l'abbaye de Fountains, Royaume-Uni, (C 372)
Stonehenge, Avebury et sites associés, Royaume-Uni (C 373)
Palais de Blenheim, Royaume-Uni (C 425)
Ville de Bath, Royaume-Uni (C 428)
Le Mur d'Hadrien, Royaume-Uni (C 430)
Le Palais de Westminster, l'Abbaye de Westminster et l'Eglise Sainte-Marguerite, Royaume-Uni (C 426)
Tour de Londres, Royaume-Uni (C 488)
Cathédrale, Abbaye Saint-Augustin et Église Saint-Martin à Cantorbéry, Royaume-Uni (C 496)

A la demande du département du patrimoine National et avec un financement à hauteur _de 50%, le Comité national Royaume-Uni de l'ICOMOS, a suivi les 10 inscriptions sur la Liste du Patrimoine mondial de biens culturels situés en Angleterre. Les rapports complets sont en cours d'élaboration (juin 1994). Les rapports définitifs et les recommandations seront présentés en décembre 1994 lors de la 18ème réunion du Comité du Patrimoine mondial.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 1994

A sa dernière session, le Bureau a félicité les différentes organisations espagnoles concernées par les actions entreprises pour la conservation de la cathédrale de Burgos. Il a également exprimé le désir de voir se concrétiser le plus rapidement possible les éléments de l'ensemble du projet qui sont toujours en cours de négociations.

En août 1994, une statue s'est détachée de la façade de la cathédrale et le Centre du patrimoine mondial a chargé l'ICOMOS d'évaluer l'état de conservation de l'édifice et de s'assurer que des mesures préventives étaient prises.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 1994

Le Comité désirera peut-être demander à l'ICOMOS de tenir le Secrétariat informé de la suite des événements.

Décisions adoptées par le Comité en 1994
18 COM IX
SOC : La Cathédrale de Burgos (Espagne)

La Cathédrale de Burgos (Espagne)

Le Comité a rappelé que le Bureau, lors de sa dix-huitième session, avait félicité les différentes organisations espagnoles concernées par les actions entreprises pour la conservation de la cathédrale de Burgos. Il a également exprimé le désir de voir se concrétiser le plus rapidement possible les éléments de l'ensemble du projet qui sont toujours en cours de négociations.

Le Comité a pris note qu'en août 1994, une statue s'est détachée de la façade de la cathédrale. L'ICOMOS a été chargée d'évaluer l'état de conservation de l'édifice et de faire un rapport sur la situation à la dix-neuvième session du Bureau du Comité du patrimoine mondial.

18 BUR VI.B
Cathédrale de Burgos (Espagne)

En décembre 1993, à l'occasion de la dix-septième session du Comité du patrimoine mondial à Carthagène, il avait été indiqué que les informations provenant des autorités locales et nationales espagnoles confirmaient la mise en place d'un conseil consultatif pluridisciplinaire (Comité pour la sauvegarde du bâtiment) qui a rédigé un projet de plan directeur indiquant les priorités en matière de restauration et pour tous les travaux -concernant la cathédrale de Burgos.

L'ICOMOS a confirmé au Bureau que le problème de la coordination des opérations et des rôles de chacun en ce qui concerne la cathédrale ont maintenant été résolus. Le ministère de la Culture, le gouvernement régional de la Castille et du Leon ainsi que le chapitre de la cathédrale ont signé un accord pour la mise en oeuvre de mesures de restauration d'urgence. Il prévoit la restauration des tours, des flèches, des corniches, d'une partie des autels, des vitraux, ainsi que la résolution des problèmes causés par l'humidité.

Le Bureau a félicité les différentes organisations espagnoles pour les actions entreprises pour la conservation de la cathédrale de Burgos et il a exprimé le désir de voir se concrétiser le plus rapidement possible les éléments de l'ensemble du projet qui sont toujours en cours de négociation.

Pour sa part, l'ICOMOS a informé le Bureau qu'il allait continuer, par l'intermédiaire de son Comité national, à suivre l'avancement du projet et qu'il présenterait, si nécessaire, des rapports aux prochaines réunions du Comité du patrimoine mondial.

Le Comité a rappelé que le Bureau, lors de sa dix-huitième session, avait félicité les différentes organisations espagnoles concernées par les actions entreprises pour la conservation de la cathédrale de Burgos. Il a également exprimé le désir de voir se concrétiser le plus rapidement possible les éléments de l'ensemble du projet qui sont toujours en cours de négociations.

Le Comité a pris note qu'en août 1994, une statue s'est détachée de la façade de la cathédrale. L'ICOMOS a été chargée d'évaluer l'état de conservation de l'édifice et de faire un rapport sur la situation à la dix-neuvième session du Bureau du Comité du patrimoine mondial.

Année du rapport : 1994
Espagne
Date d'inscription : 1984
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)(vi)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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