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Parc national Plitvice

Croatie
Facteurs affectant le bien en 1992*
  • Activités illégales
  • Guerre
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

Guerre dans la région; Destruction des forêts et des infrastructures du parc; Braconnage des ours; Pêche à la dynamite

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 1992
Demandes approuvées : 1 (de 1992-1992)
Montant total approuvé : 30 000 dollars E.U.
1992 Expert mission to Plitvice to assess the damage caused ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
Information présentée au Bureau du Comité du patrimoine mondial en 1992

Lors de sa dernière session, le Comité a exprimé son profond regret et sa préoccupation en ce qui concerne les effets que les troubles dans la région ont sur l'état de conservation de ce site, et a formulé l'espoir que les conditions reviennent bientôt à la normale afin de permettre à une mission conjointe UNESCO/UICN de constater l'étendue des dégâts et d'élaborer des programmes de réhabilitation. Un membre du Secrétariat s'étant r2:--;i.i sur les lieux en janvier 1992 dans le cadre de la wervation de Dubrovnik a été informé que des volontaires de Green Peace de Grande Bretagne s'étaient rendus en mission sur le site. Cependant, aucun rapport résultant de cette mission n'a été mis à la disposition du Secrétariat. L'UICN est en contact avec le Bureau de Green Peace de Grande Bretagne, et tente d'obtenir toute information qui aurait pu être publiée à la suite de cette mission.

Dans l'intervalle, le Secrétariat a reçu des déclarations préliminaires concernant l'organisation par l'Institut de Protection des Monuments Historiques de Zagreb, d'une réunion internationale sur "Les effets de la guerre sur l'environ~ =.ment", abordant entre autres questions la préservation ds. : Arc de Plitvicka.   Cette réunion internationale doit se dérouler à Zagreb, du 13 au 17 avril 1993. Les documents reçus par le Secrétariat à ce sujet ont été transmis à l'UICN pour étude et commentaires.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 1992

Le Bureau a noté que les autorités croates avaient informé officiellement l'UNESCO qu'elles entendaient se conformer aux obligations de la Convention du patrimoine mondial et avaient demandé qu'une mission conjointe UNESCO/UICN soit entreprise pour évaluer les impacts que les troubles dans la région avaient eu sur l'état de conservation du Parc national des Lacs de Plitvice. Le Bureau a recommandé que le Comité inscrive le Parc national sur la Liste du patrimoine mondial en péril comme le demandaient les autorités croates. Le Bureau a également décidé de réserver une somme d'un maximum de 30.000 dollars en tant qu'assistance d'urgence pour permettre l'organisation d'une mission conjointe UNESCO/UICN sur le site, en coopération avec les autorités croates ainsi que les organes des Nations Unies compétents responsables de la surveillance du conflit dans la région, afin de préparer et de mettre en place un projet d'assistance internationale pour la réhabilitation du parc national des Lacs de Plitvice.

Conformément au souhait émis par le Bureau, une équipe de trois experts représentant respectivement l'UICN, la Fédération de la nature et des parcs nationaux d'Europe et le Centre du patrimoine mondial, a effectué une mission au Parc national des lacs de Plitvice, du 18 au 27 septembre 1992, en coopération avec les Forces de protection des Nations Unies (PRONU), le Ministère de l'environnement de Croatie et les autorités locales de Plitvice. Les principales conclusions de cette mission sont les suivantes:

  1. En dépit du fait que le Parc est situé dans une région qui a souvent été touchée par le conflit armé au cours des derniers 18 mois, les valeurs naturelles pour lesquelles le Parc national des lacs de Plitvice a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial sont préservées. Le site conserve toute sa valeur esthétique et ses écosystèmes d'importance universelle et la continuation des processus écologiques pour la conservation de ces valeurs reste possible.
  2. Les infrastructures dans le Parc, tels que les locaux administratifs, les hôtels, les restaurants, les parkings et les habitations du personnel du Parc, n'ont pas été sérieusement endommagées, mais ont subi des actes de vandalisme. La destruction du bien dans et autour du Parc a été sélective, essentiellement limitée aux villages situés dans et autour de la limite nord du Parc. Les vandales ont surtout agi dans les hôtels et leurs infrastructures situés également à proximité de la zone nord du Parc.
  3. L'équipement et les installations utilisés pour un tourisme important dans le Parc et les régions voisines, i.e. bâteaux à moteur, bus diesel, banque et bureau de poste, n'ont pas non plus trop souffert du conflit armé. Il convient de noter qu'une partie du personnel du Parc, originaire de Korenica et/ou Krajina n'a pas quitté ses habitations dans le Parc. Le personnel a fait des efforts pour protéger ces installations et a même entrepris, dans certains cas, de réparer lui-même les dégâts occasionnés par le vandalisme. Bien que le tourisme dans la région se soit arrêté temporairement et que les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles, il reste du personnel pour s'occuper de l'entretien du site avec l'appui du Maire et des autres autorités de Korenica.
  4. La raison d'être naturelle et écologique du Parc est reconnue et appréciée par les gens qui vivent dans et aux alentours du Parc, dans la zone de Korenica de la région de Krajina. Ceux qui travaillaient et/ou vivaient dans la région de Plitvice, mais qui ont été contraints de se réfugier à Zagreb par l'aggravation du conflit armé dans la région de Krajina après mars 1991, sont également très attachés à ce site du patrimoine mondial et sont prêts à y retourner. Ils espèrent que les conditions de sécurité vont s'améliorer pour permettre le retour des touristes. Le très haut respect que la population a pour l'intégrité des limites du Parc et leur conscience de l'importance économique de Plitvice comme principale source de revenus dans la région, sont les meilleurs garants de la protection du site même durant la période de conflit.
  5. L'industrie du tourisme dans le Parc national des Lacs de Plitvice et les régions avoisinantes ne pourra probablement pas reprendre tant que les postes de sécurité le long de la route reliant Zagreb au Parc n'auront pas disparus et que l'accès au Parc sera à nouveau libre. Les populations vivant à proximité du Parc dans le quartier de Korenica rencontrent des conditions de vie très difficiles, à cause plus particulièrement des coupures d'électricité et d'eau. Le ramassage du bois de chauffage dans les forêts limitrophes a commencé en vue des besoins pour l'hiver 1992-1993. La demande en bois de feu dépendra de la durée et de la rigueur de l'hiver et on pourra également juger de la détermination des populations à continuer à protéger l'intégrité des limites du Parc.
  6. Des mesures techniques pour améliorer la gestion du Parc, i.e. la fourniture en eau et l'évacuation des eaux usées, la régulation du flux de touristes et la planification des nouvelles installations touristiques, ne pourront être prises que lorsque le conflit politique actuel entre les autorités du Gouvernement de Croatie à Zagreb, et la région de Krajina qui cherche son autonomie sera réglé. La reprise des hostilités dans la région ou d'autres événements qui pourraient retarder la solution de ce problème politique ne feront qu'augmenter les difficultés économiques rencontrées par les populations vivant dans et près du Parc et par voie de conséquence menacer sa survie.

 

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 1992

Les recommandations suivantes ont été tirées de ces conclusions et sont soumises à la considération du Comité:

 

  1. Que le Comité inscrive ce site sur la Liste du patrimoine mondial en péril, sous réserve de le retirer dès que les conditions de sécurité seront rétablies et que les relations entre le Gouvernement de Croatie et la région de Krajina se seront normalisées.
  2. Que le Comité attire l'attention des autorités du Gouvernement de Croatie, de la région de Krajina et de la région de Korenica, sur le fait que le Parc national des Lacs de Plitvice, conformément à son statut de site du patrimoine mondial, devrait faire l'objet d'une coopération entre les agences et les organisations locales, régionales, nationales et internationales et les incite vivement à accélérer les négociations nécessaires à la solution de leurs divergences politiques.
  3. Que le Comité demande aux autorités compétentes de Croatie, de la région de Krajina et de la région de Korenica de coopérer pleinement avec les Forces PRONU et les autres agences des Nations Unies se trouvant dans la région pour la mise en oeuvre du Plan Vance et des résolutions consécutives pour normaliser la situation politique et militaire dans les abords du Parc national des Lacs de Plitvice.
  4. Que le Comité demande aux Forces PRONU de charger les forces responsables de la protection du Parc national des Lacs de Plitvice d'effectuer, le plus souvent possible, des rondes de surveillance dans et autour du Parc, ainsi que dans les parties inaccessibles du Parc, particulièrement autour de Corcova Uvale au nord-ouest du Parc qui comprend une des plus vieilles forêts d'Europe et d'autres endroits qui ont probablement été minés, et de prendre toutes les mesures nécessaires pour en rétablir l'accès.
  5. Que le Comité demande aux Forces PRONU et aux autorités compétentes du Gouvernement de Croatie d'inclure la conservation du Parc national des Lacs de Plitvice parmi les questions à traiter par des instances comme la Commission Conjointe qui rassemble les autorités de Croatie, de la Région de Krajina, les Forces PRONU et la CEE pour s'occuper des questions particulières. La Commission Conjointe devrait être chargée de réunir des scientifiques des deux côtés pour visiter le Parc et entreprendre des études sur la surveillance de la qualité des eaux dans les lacs, sur les pratiques traditionnelles de sylviculture et sur les opérations touristiques, et sur l'estimation de la population d'ours bruns du parc. Le Comité devrait autoriser son Président à approuver les fonds nécessaires à la réalisation de ces études sur le terrain.
  6. Que le Comité demande au Centre du patrimoine mondial, en coopération avec les Forces PRONU et les autorités compétentes en Croatie, d'organiser une nouvelle une mission internationale dans le Parc national des Lacs de Plitvice fin avril/début mai 1993, afin de fournir un rapport sur son état de conservation à la 17ème session du Bureau du Comité du patrimoine mondial qui se tiendra en juin/juillet 1993. Certains des scientifiques qui vont entreprendre les études sur le terrain dans le Parc devraient participer â cette mission internationale.
  7. Que le Comité recommande au Centre du patrimoine mondial en coopération avec les autorités compétentes d'autres agences des Nations Unies, le Gouvernement de Croatie et les autorités régionales et locales, organise, quand les conditions le permettront, un atelier international pour planifier la gestion future du Parc national des Lacs de Plitvice afin d'assurer la coopération et la participation de tous les experts et institutions impliqués dans la conservation du Parc et du site du patrimoine mondial.

 

Un rapport détaillé de la mission pourra être consulté par les membres du Comité (en anglais seulement).

 

Décisions adoptées par le Comité en 1992
16 BUR V.20
Parc national des Lacs de Plitvice (République de Croatie)

Le Bureau a noté que les autorités croates avaient informé officiellement l'UNESCO, par lettre du 24 avril 1992, qu'elles entendaient se conformer aux obligations de la Convention du patrimoine mondial et avaient demandé qu'une mission conjointe UNESCO/UICN soit entreprise pour évaluer les impacts que les troubles dans la région avaient eu sur l'état de conservation du Parc national des lacs de Plitvice. Le Bureau a recommandé que le Comité inscrive le Parc national sur la Liste du patrimoine mondial en péril corune le demandaient Les autorités croates. Le Bureau a également -técidé de réserver une somme d'un maximum de 30.000 dollars en tant qu'assistance d'urgence pour permettre l'organisation d'une mission conjointe UNESCO/UICN sur le site, en coopération avec les autorités croates ainsi que les organes des Nations Unies compétents responsables de la surveillance du conflit dans la région, afin de préparer et de mettre en place un projet d'assistance internationale pour la réhabilitation du parc national des Lacs de Plitvice.

16 COM VIII
SOC : Parc national des Lacs de Plitvice (République de Croatie)

Parc national des Lacs de Plitvice (République de Croatie)

Le Comité a noté que les autorités croates avaient informé officiellement l'UNESCO, par lettre du 24 avril 1992, qu'elles entendaient se conformer aux obligations de la Convention du patrimoine mondial et avaient demandé qu'une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN soit entreprise pour évaluer les impacts que les troubles dans la région avaient eu sur l'état de conservation du Parc national des Lacs de Plitvice.

En consacrant à cette mission une partie de la somme de 30.000 $EU approuvée à cet effet par le Bureau, lors de sa dernière session, une équipe de trois experts représentant respectivement l'UICN, la Fédération de la nature et des parcs nationaux d'Europe et le Centre du patrimoine mondial, a visité Zagreb et le Parc national des Lacs de Plitvice du 18 au 27 septembre 1992, en collaboration avec les Forces de protection de l'ONU, le Ministère de l'environnement de la Croatie et les autorités locales de Plitvice.

Le Comité a vivement déploré que plusieurs villages situés à la limite nord du parc et aux alentours aient été détruits et que les populations croates habitant ces villages aient été forcées de les quitter pour se réfugier à Zagreb. Cependant, le Comité a noté avec satisfaction que les valeurs qui ont justifié l'inscription du Parc national des Lacs de Plitvice comme site du patrimoine mondial restaient intactes, et que les infrastructures de tourisme et de gestion à l'intérieur du parc, ainsi que le matériel, en particulier les bateaux et les autobus, n'avait été que peu endommagé par le conflit de 1991. Le Comité a également noté que certains membres du personnel du Parc national de Plitvice habitent toujours à l'intérieur du site et continuent à y assurer la gestion de base.

Bien que les valeurs du Parc national des Lacs de Plitvice en tant que site du patrimoine mondial n'aient pas été touchées gravement par la guerre qui a éclaté dans la région en 1991, le Comité a reconnu qu'une résurgence éventuelle des hostilités continuait à constituer une menace potentielle sur l'intégrité de ce site. C'est pourquoi le Comité a décidé d'inscrire ce site sur la Liste du patrimoine mondial en péril, en stipulant qu'il devrait être retiré de la Liste en péril dès que la paix sera définitivement rétablie et les relations entre le Gouvernement de la Croatie et la région de Krajina normalisées. En outre, le Comité a également recommandé :

 (a) que le gouvernement de Croatie, les Forces PRONU et les autorités de la région de Kraj ina coopèrent dans la mise en œuvre du Plan Vance et des résolutions subséquentes pour stabiliser la situation politique ;

(b) que les Forces PRONU organisent des patrouilles de surveillance régulières dans la zone du Parc, en particulier dans l'ancienne forêt de Corkova Uvala et prennent les mesures nécessaires pour rendre accessibles toutes les parties du Parc ;

(c) que le Gouvernement de Croatie, les Forces PRONU et les autorités de la région de Krajina incluent la conservation du Parc national des Lacs de Plitvice dans les sujets que doit prendre en compte la Commission conjointe et réunissent des scientifiques des deux parties belligérantes pour qu'ils étudient la qualité de l'eau, la population d'ours bruns et les pratiques forestières et touristiques ;

(d) que le Centre organise une autre mission à Plitvice, début 1993, pour évaluer l'état de conservation du site et examiner la possibilité d'organiser un atelier international destiné à planifier la future gestion de Plitvice.

Le Comité a noté avec satisfaction la réponse des autorités croates exprimant leur volonté de coopérer avec les Forces PRONU et les autres agences de l'ONU pour normaliser les relations avec la région de Krajina et raviver l'industrie touristique qui est d'une importance capitale pour l'économie de la région.

16 BUR VIII.67
16 COM X.E
Inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril : Parc national des Lacs Plitvice (Croatie (Rép. de))

Parc national des Lacs Plitvice (Croatie (Rép. de))

Le Comité a décidé d'inscrire ce site naturel sur la Liste du patrimoine mondial en péril, à la demande des autorités de Croatie (lettre du 24 avril 1992). Les observations du Comité et ses recommandations concernant l'état de conservation de ce site figurent au chapitre VIII, page 26.

Pas de projet de décision

 

Année du rapport : 1992
Croatie
Date d'inscription : 1979
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(viii)(ix)
Liste en péril (dates) : 1992-1997
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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