Le développement intense lié aux changements socio-économiques constitue une menace pour les ksour historiques de la Vallée du M’Zab. Plusieurs nouvelles maisons sont bâties dans les zones qui ne sont pas adaptées à la construction, comme les palmeraies ou le lit de l’oued. Des arrivées des eaux pluviales ont déjà provoqué des sinistres. De plus, des édifices érigés sur les collines entourant la ville produisent un fort impact visuel. Il n’existe pas de législation appropriée pour le contrôle de l’urbanisation dans les zones non constructibles. En outre, le savoir-faire et les matériaux traditionnels pour la réhabilitation de l’architecture vernaculaire, tout comme le système traditionnel de gestion et de distribution de l’eau, se perdent.
En étroite coopération avec l’Etat partie, le Centre du patrimoine mondial a organisé une mission de suivi réactif du 2 au 11 décembre 2003, coordonnée avec une mission d’experts dans la Vallée du M’Zab, au titre de l’assistance technique approuvée par le Comité du patrimoine mondial le 29 juin 2002, relative à l’élaboration du dossier de classement de la Vallée en tant que Secteur sauvegardé. Le dossier d’inscription de la Vallée du M’Zab en tant que secteur sauvegardé a été constitué par l’Office de Protection et de Promotion de la Vallée du M’Zab (OPVM) dès 2003, en vertu de la Loi 98-04 relative à la protection du patrimoine.
Le 5 avril 2004, l’OPVM a obtenu l’accord définitif de la Commission nationale concernée pour la création du secteur sauvegardé de la Vallée du M’Zab. Le Ministère de l’Habitat envisage le secteur sauvegardé en tant que parc culturel englobant aussi bien des villes, en dehors de la vallée, se trouvant à plus de 70 km. La prochaine étape de la création du secteur sauvegardé nécessite l’obtention des avis conformes de quatre ministères concernés (environnement, intérieur, finance, habitat).
L’inscription doit permettre aux autorités algériennes de préserver la valeur paysagère du site et les contrastes entre les zones bâties et non bâties. La restauration de la gestion du réseau hydraulique actuellement dégradé fait également partie des priorités permettant d’assurer la préservation de la valeur universelle exceptionnelle de ce site du patrimoine mondial.
L’organisation d’une réunion interministérielle sur le thème des secteurs sauvegardés est envisagée, afin de promouvoir la collaboration entre les autorités nationales et locales dans le but de coordonner toutes les actions visant la sauvegarde et le développement du futur secteur sauvegardé de la Vallée du M’Zab. Indépendamment de cette démarche, le Gouvernement algérien a mené une politique très dynamique de restauration des principaux monuments et de réhabilitation de l’architecture vernaculaire des ksour. Cette action est conduite par l’Office de Protection et de Promotion de la Vallée du M’Zab, en collaboration avec la population et les différents services de l’Etat. En matière d’opérations nouvelles, la réalisation de nouveaux quartiers inspirés des ksour anciens est à signaler. Ces projets constituent une alternative appréciable au manque de planification urbaine.
D’autre part, l’OPVM constitue et dispose d’un fond documentaire très important qui lui permet de mener une action permanente de sensibilisation et de formation. L’OPVM est responsable de :
a) l’exécution de la législation en vigueur relative au patrimoine classé ;
b) la généralisation de l’utilisation du cachet architectural local comme source d’inspiration et de référence dans la réalisation des bâtiments nouveaux et dans l’aménagement urbain ;
c) l’exploitation des recherches effectuées dans le domaine de l’habitat et sur les matériaux locaux de construction ;
d) la constitution d’une banque de données sur les sites historiques et naturels, la promotion de la recherche et de l’exploitation des sites archéologiques ;
e) le soutien et la promotion des activités artisanales locales ;
f) l’élaboration d’un avis technique relatif à toute opération de construction ou d’aménagement nouveau.