1.         Axoum (Éthiopie) (C 15)

Année d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial  1980

Critères  (i)(iv)

Année(s) d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril  Néant

Décisions antérieures du Comité  voir page https://whc.unesco.org/fr/list/15/documents/

Assistance internationale

Demandes approuvées : 0 (de 1996-1996)
Montant total approuvé : 2 000 dollars EU
Pour plus de détails, voir page https://whc.unesco.org/fr/list/15/assistance/

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO

Néant

Missions de suivi antérieures

Mission UNESCO du 17 au 25 septembre 2004.

Mission UNESCO du 9 au 18 avril 2005.

Facteurs affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

Matériel d’illustration  voir page https://whc.unesco.org/fr/list/15/

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2005

Á l’invitation des autorités éthiopiennes par lettres datées du 15 février et du 3 mars 2005, et des autorités italiennes, par lettre datée du 5 avril 2005, ainsi que par un mémorandum d’accord signé entre les gouvernements italien et éthiopien et transmis à l’UNESCO par le Délégué permanent de l’Italie auprès de l’UNESCO par fax daté du 17 février 2005, une mission UNESCO scientifique pluridisciplinaire de recherche archéologique non destructive sur la zone archéologique d’Axoum a été entreprise à Axoum, Ethiopie, dans le contexte du retour de « l’Obélisque d’Axoum » (stèle n° 2) par le gouvernement italien. La mission était coordonnée avec les autorités éthiopiennes à Addis-Abeba, la Délégation permanente éthiopienne auprès de l’UNESCO, le Bureau de l’UNESCO à Addis-Abeba, la Délégation italienne auprès de l’UNESCO et l’Ambassade italienne à Addis-Abeba pour faciliter la participation de l’UNESCO à l’édification de l’obélisque sur le site du patrimoine mondial d’Axoum. Les objectifs de la mission incluaient la collecte d’informations – en prévision d’un descriptif détaillé de projet pour une étude d’impact environnemental du bien proposé pour l’édification –, la définition d’une méthodologie appropriée pour cette intervention et l’évaluation et la réalisation d’une estimation préliminaire sur l’état de conservation du bien du patrimoine mondial d’Axoum, notamment en ce qui concerne la faisabilité du projet d’édification de la « Stèle n° 2 » à la suite de son retour d’Italie. La mission UNESCO a également profité de sa visite pour évaluer l’état de conservation d’Axoum.

La mission UNESCO a effectué six jours de prospections scientifiques dans le sous-sol de la zone archéologique du bien du patrimoine mondial d’Axoum en utilisant une technologie par géoradar et électrotomographes (Ground Penetration Radar ou GPR). Le but de ces explorations était de rechercher, de manière non destructive, la présence possible de vestiges archéologiques à l’endroit et autour de l’endroit ou l’Ethiopie a proposer de réédifier la stèle, c’est à dire à son emplacement initial, étant donné les impacts potentiels sur le bien et aux alentours. Avant la mission, des études théoriques et des consultations ont porté sur de précédentes fouilles. Les résultats préliminaires de la prospection scientifique de l’UNESCO montrent que l’édification de la stèle à son emplacement d’origine allait exiger d’extrêmes précautions pour ne pas endommager les vestiges archéologiques du site, ni une autre stèle (N° 3), édifiée tout près. A la suite de ces investigations, l’équipe de l’UNESCO a découvert plusieurs tombes et cavités au voisinage du site. Le premier profil montre la présence de trois cavités souterraines, dont deux juste en face et sous la stèle 2. Des profils plus affinés pris à cinq mètres d’intervalle ont révélé d’autres cavités souterraines, et en particulier une très grande salle au toit effondré juste en face et sous la stèle 2, ainsi que d’autres en direction nord-est de l’entrée du site. La nécessité d’une investigation aussi approfondie est liée au projet d’édification de la stèle, et notamment au besoin de trouver un emplacement ou au moins un tracé libre de toutes cavités souterraines et capable de supporter la stèle et le matériel de levage nécessaire.

Les études préliminaires de l’UNESCO ont montré que l’étendue de la zone archéologique d’Axoum est beaucoup plus vaste qu’on ne l’imaginait. Il est clair qu’il faut maintenant procéder à une investigation archéologique approfondie. Si la stèle doit être édifiée à son emplacement initial, cette opération va exiger d’extrêmes précautions ainsi qu’un sauvetage préliminaire des vestiges archéologiques pour sauver ce qui peut l’être dans les nouvelles salles localisées par le géoradar et les recherches électrotomographiques.

La mission UNESCO a également noté qu’Axoum et le paysage environnant abritent un certain nombre de sites architecturaux et archéologiques importants pour le développement culturel et touristique de la région de Tigray. Ces sites font partie intégrante du paysage urbain d’Axoum et sont éparpillés au milieu de la zone d’activités quotidiennes des habitants de la ville. Le plus important de ces sites est le principal champ de stèles situé au nord de la ville, au pied de la colline de Beta Giyorghis, le long des rives du Mai Hejja. On trouve dans ce champ environ 120 stèles – de simples dalles de pierre non dressées jusqu’à des obélisques aux sculptures recherchées et mesurant jusqu’à 30 m de haut.

Concernant le principal champ de stèles, la stabilité de l’unique stèle sculptée encore debout pose un problème car celle-ci est effet fortement penchée. Il est donc nécessaire de continuer à contrôler cette situation jusqu’à ce qu’une évaluation précise puisse être faite. Un autre problème se pose aussi, celui d’infiltrations d’eau dans certaines tombes. Un toit de tôle ondulée a été ajouté à l’extrémité ouest du parc au-dessus de la « Tombe de la fausse porte ». Dans le champ de stèles de Gudit, la terre est toujours utilisée pour l’agriculture mais cela ne pose pas de problèmes tant qu’il n’y a pas de fouilles en cours. Il convient de souligner que la Vieille ville d’Axoum constitue en elle-même un ensemble urbain historique important et doit par conséquent être considérée comme un élément significatif du patrimoine culturel.

Axoum, comme presque tous les biens du patrimoine mondial en Ethiopie, n’est pas délimité comme il convient. Il faudrait définir d’urgence les limites de la zone centrale et des zones tampons de ce bien du patrimoine mondial, étant donné en particulier qu’Axoum possède une nombreuse population qui vit dans ce que l’on peut appeler l’aire centrale de patrimoine mondial.

Il n’existe actuellement aucun système de liaison entre les sites ou qui en permette l’interprétation pour ceux qui visitent Axoum ou pour les habitants de la ville. Parmi les problèmes constatés, on peut notamment citer : l’absence de signalétique sur l’ensemble des différents sites qui permettrait de les identifier ; aucune interprétation ou mise en valeur des sites autrement que par les guides fournis avec le prix de l’admission sur place ; aucune documentation matérielle à emporter par les visiteurs (brochures, livres, etc.) pour compléter le commentaire des guides.

Le gouvernement éthiopien a obtenu de la Banque mondiale un Prêt au développement des connaissances et de l’innovation (LIL) d’un montant de cinq millions de dollars EU en vue de tester et de mettre au point, à titre expérimental, les moyens d’intégrer plus complètement la conservation et la gestion de son patrimoine culturel dans le développement économique local et national. Le projet va aussi contribuer à la revitalisation de l’activité économique en expérimentant des méthodes pour des petites entreprises artisanales et en tirant parti du potentiel touristique. Le projet culturel comporte quatre volets : (i) Planification et conservation des sites ; (ii) Etablissement d’inventaires et de documentation ; (iii) Appui au développement de l’artisanat ; et (iv) Appui à la gestion de projets.

À Axoum, le projet va financer des activités de planification sur place pour les sites archéologiques de la ville, y compris l’aménagement et la planification d’un musée d’archéologie agrandi. Le musée agrandi servira d’installation culturelle et éducative locale, en plus d’abriter les plus récentes acquisitions historiques. Le processus de planification des sites va compléter un nouveau schéma directeur actuellement en cours d’établissement. Le Centre du patrimoine mondial va consulter l’Etat partie et la Banque mondiale pour s’assurer que les valeurs des sites sont prises en considération lors de la réalisation des projets.

Analyse et conclusions du Centre du patrimoine mondial, de l’ICOMOS et de l’ICCROM

Néant

Décision adoptée: 29 COM 7B.34

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant étudié le document WHC-05/29.COM/7B.Rev et le projet de décision 29 COM 7B.34.Rev,,

2. Rend hommage au travail scientifique mené par l'UNESCO à Axoum et encourage l'UNESCO et l'État partie de l'Ethiopie à poursuivre le travail scientifique en vue de formuler des recommandations sur les modalités de réédification de l'obélisque ;

3. Se félicite de la coopération entre les États parties éthiopien et italien qui a abouti au retour l'obélisque, ce qui peut avoir une incidence positive sur la valeur d'Axoum ;

4. Approuve et soutient la coopération tripartite entre l'UNESCO et les États parties de l'Ethiopie, l'Italie et lors des préparatifs de réédification de l'obélisque ;

5. Demande à l'État partie de présenter une carte actualisée détaillée du bien du patrimoine mondial, mentionnant ses coordonnées géographiques et son échelle, et indiquant clairement les limites de la zone centrale du bien et les zones tampons ;

6. Note avec satisfaction les efforts de l'État partie en matière de conservation et de gestion du bien et invite en outre la Banque mondiale à coopérer avec le Centre du patrimoine mondial pour s'assurer que les valeurs patrimoniales d'Axoum sont dûment prises en considération lors de l'établissement du nouveau plan de gestion et du schéma directeur ;

7. Demande en outre au Centre du patrimoine mondial, à l'ICOMOS et à l'ICCROM d'entreprendre une mission conjointe à Axoum en vue d'évaluer son état de conservation, et de présenter un rapport pour examen par le Comité à sa 30e session (Vilnius, 2006).