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L'île d'Arwad

Date de soumission : 08/06/1999
Critères: (ii)(v)
Catégorie : Culturel
Soumis par :
Direction Générale des Antiquités et des Musées (Damas) avec le concours du WHC / UNESCO
Coordonnées A 3 km au large de la ville de Tartus sur la Méditerranée.
Ref.: 1303
Avertissement

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Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.

Description

Le passé d'Arwad, I'antique « Aradus », la petite île de 800 mètres de long sur 500 mètres de large, interpelle sans arrêt celui de Tartus, I'antique « Antaradus », qui lui face sur le continent. Antaradus ne signifie-t-il pas, en effet, la ville qui est en face d'Aradus ? Arwad possède, cependant, l'insigne privilège de remonter plus haut dans l'histoire jusqu'au IIe millénaire ou plus alors que Tartus-Antaradus n'a vraiment émergé qu'à l'époque romaine quand Arwad perdit de son importance et de ses valeurs en tant qu'unique île à être habitée sur la côte syrienne entre Tripoli et Latakié, dotée d'une port naturel et de défenses naturelles dus à son insularité et en tant que carrefour du commerce international méditerranéen entre l'Asie Mineure, Chypre et Rhodes, les iles de la Mer Egée, l'Egypte et le Continent.

Cependant cette position clé ne lui a pas apporté que des avantages. Ses habitants durent subir pendant longtemps les convoitises des puissances : Assyriens, Chaldéens, Egyptiens, Perses, Grecs, Romains, puis Musulmans pour échouer entre les mains des Francs à la fin du Xle siècle et des Templiers (milieu du Xlle siècle).

De ce passé riche et mouvementé, la ville moderne conserve pas mal de vestiges dont son tissu urbain dense, des restes de remparts cyclopéens, le port et deux forts du moyen âge.

Les remparts attribués aux Phéniciens sont construits en gros blocs de pierre taillés dans le rocher naturel de l'île dont le poids moyen de la pierre atteint parfois les vingt tonnes. Directement posés sur la roche mère, ils en en épousent parfois les reliefs en les intégrant dans les structures murales comme on peut le voir à l'Ouest de l'île où le tiers de la hauteur du mur est taillée dans le roc et les deux autres construits avec les blocs prélevés sur place. Dans le même secteur on relève des restes de constructions qu'on présume être d'antiques magasins. On a pu également identifier l'emplacement des portes monumentales de la cité antique.

Quant aux deux autres forts (l'un petit, sur le littoral, l'autre plus grand à l'intérieur), ils semblent d'après leur style architectural appartenir à l'époque ayyoubide (Xlle siècle) avec quelques transformations par les Croisés (XlIle siècle) et plus tard au XVe par les Ottomans.

Le fortin protégeant le port en face de Tartus, présente une façade maritime flanquée de tours. L'entrée principale permet d'accéder à une cour entourée de salles surmontées d'un chemin de ronde protégé par des murs à créneaux.

La forteresse centrale plus vaste, a dû probablement hériter de l'emplacement d'une construction plus ancienne élevée directement sur la surface de la roche naturelle. De forme rectangulaire on remarque la présence dans certaines parties de ses murs de grosses pierres de taille qui rappellent celles des remparts dits phéniciens ou pouvant provenir d'un autre édifice antique de haute époque. La cour centrale est entourée de salles présumées d'époque ottomane que surmonte un chemin de ronde entouré de murs à créneaux.

La présence des Croisés dans les constructions d'Arwad est moins évidente qu'à Tartus ou dans d'autres cités syriennes de la côte. Et pourtant ils y ont séjourné pendant au moins deux siècles. Les Templiers chassés de toute la Syrie et de la Palestine, notamment ceux de Tartus battus en 1291 par le Sultan mamlouka Qala'un, y trouvèrent refuge où ils résistèrent pendant dix ans avant d'être évacués sur Chypre en 1302, date qui marque la fin de l'épisode des Croisades qui a duré plus que deux siècles et eut un retentissement énorme tant au Proche-Orient qu'en Europe et dans toute la Méditerranée.

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