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Apamée (Afamia)

Date de soumission : 08/06/1999
Critères: (iv)
Catégorie : Culturel
Soumis par :
Direction Générale des Antiquités et des Musées (Damas) avec le concours du WHC / UNESCO
Coordonnées Près de la rivière Orontes à environ 60 km au Nord de Hama non loin de Suqeilibiye
Ref.: 1297
Avertissement

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Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.

Description

Apamée est l'une des plus importantes villes construites dans le Nord de la Syrie à l'époque Séleucide. Un recensement du début de l'époque romaine (an 6-7 après J.C) lui attribue une population de 117.000 habitants. C'était en effet une époque où elle jouait un rôle commercial et surtout militaire assez accentué comme base centrale de grande importance stratégique au centre de la Syrie. De nos jours ses vestiges occupent une superficie de deux cents cinquante hectares. On est encore loin de les avoir tous fouillés. Les parties émergentes révèlent, cependant, une ville exceptionnelle qui a joué durant l'antiquité (du IVe av. J.C. au VIe S après J.C) un rôle essentiel au cœur de la Syrie. Fondée en 301av.J.C. par l'Empereur Seleucos Nicator à l'emplacement d'une cité dont les origines semblent remonter à la nuit des temps, de cette fameuse période de fondation elle n'a probablement, conservé que le site élevé sur un léger escarpement rocheux et le plan en damier, à l'exemple des villes hellénistiques, plan conservé et consolidé par les Romains où le Cardo Maximum a pris ici comme à Palmyre et sans doute à l'antique Damas, une envergure exceptionnelle avec sa grande colonnade longue de 1800 mètres (Palmyre 1200 mètres seulement) et large de 37,5 mètres y compris les deux portiques latéraux. Commencée dans sa partie nord à l'époque de Trajan (98-117 J.C), poursuivie sous Marc-Aurèle (161-181 J.C), la grande colonnade n'a été achevée qu'à la fin du 11 e siècle après J.C. à l'époque de Septime Sévère (19321 1). Bien restaurée dans sa majeure partie (environ les 2/3) elle donne aujourd'hui une impression à la fois de grandeur, de majesté et de finesse); beaucoup plus accentuée qu'à Palmyre. Les colonnes de divers types revêtent parfois un aspect particulier surtout celles dont la surface a reçu un décor torsadé. Il s'agit là d'une œuvre urbaine et architecturale exceptionnelle qui témoigne plus que dans tout autre site romain de la région de grande magnificence de l'architecture romaine de Syrie au moment de son apogée (le second siècle de l'ère chrétienne).

Cette impression bien justifiée de grandeur et de beauté est confirmée par les restes imposants des sept kilomètres de remparts qui protègent la cité en suivant la ligne de Crête de l'époque séleucide, ponctués à intervalles réguliers de cinquante tours rectangulaires ou carrés et ouverts par quatre portes sur les quatre côtés dont seule la porte septentrionale conserve encore quelques vestiges importants. Une bonne partie de ces remparts est restaurée, le reste est en cours. D'ailleurs tout le site fait l'objet depuis une vingtaine d'années sans presque interruption de grands travaux de restauration qui ont permis de mettre en valeur quelques uns parmi les monuments fouillées tel que l'agora longue de 150 mètres et large de 45 mètres entourée de portiques et bordée à cent mètres de distance parles vestiges du Temple de Zeus Belos détruit en 348 J.C.

Au Nord, les Thermes attribués à l'Empereur Trajan (117 J.C.) sont assez bien conservés non loin de la colonne votive haute de quatorze mètre. Du second siècle J.C. date également le théâtre construit à proximité de l'une des portes de la ville en face de l'antique Acropole occupée aujourd'hui par une citadelle musulmane qui joua un grand rôle à l'époque des Croisades. Avec un diamètre de plus de135 mètres, c'est l'un des plus grands théâtres de l'antiquité et certainement le plus grand de la Syrie. Moins intact que celui de Bosra, il ne conserve pas moins la forme de sa cavea et une partie de son mur de scène.

D'autres vestiges antiques (un numpheaum, un tycheion, plusieurs maisons à antrium....) témoignent de la splendeur de la cité romaine au moment de sa prospérité. On relève cependant, un grand nombre d'églises dont la plus importante et la mieux conservée est la Cathédrale dont la Cour extérieure est datée de 533 J.C. et dont le noyau ancien solidement bâti en pierre de taille avec des murs atteignant parfois quatre mètres de haut et des colonnes, épouse la forme d'un tétraconque.

Apamée, malgré l'importance des fouilles menées depuis 1930, demeure une immense réserve archéologique ouverte sur l'avenir, qui n'a pas subi, comme d'autres sites antiques de très graves mutilations et capables, par conséquent, de parfaire nos connaissances déjà très riches, sur l'un des sites antiques séleucide mais surtout romain parmi les plus vastes du monde antique.

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