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Décision 41 COM 8B.32
Strasbourg, Grande-Île et Neustadt (France)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/17/41.COM/8B et WHC/17/41.COM/INF.8B1,
  2. Approuve l’extension de Strasbourg – Grande île pour inclure la Neustadt et devenir Strasbourg, Grande-Île et Neustadt, France, sur la base des critères (ii) et (iv) ;
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    La Grande-Île et la Neustadt forment un ensemble urbain caractéristique de l’Europe rhénane, structuré autour de la cathédrale, chef-d’œuvre majeur de l’art gothique. Son imposante silhouette domine l’ancien lit du Rhin maîtrisé par l’homme. Des perspectives construites à partir de la cathédrale créent un espace urbain unifié et modèlent un paysage singulier organisé autour des cours d’eau et canaux.

    Les influences françaises et germaniques ont permis la composition d’un espace urbain spécifique alliant les réalisations de grandes périodes significatives de l’histoire européenne : l’Antiquité romaine, le Moyen Âge et la Renaissance rhénane, le XVIIIe siècle classique français, puis le XIXe et le début du XXe siècle qui voient l’émergence de la ville moderne, capitale et symbole du nouvel État allemand.

    Critère (ii) : Les influences françaises et germaniques ont façonné la Grande-Île et la Neustadt. Elles ont permis l’émergence d’une expression unique issue de ces deux cultures qui s’illustre particulièrement dans le domaine de l’architecture et de l’urbanisme. La cathédrale, influencée par l’art roman de l’Est et l’art gothique du royaume de France, s’inspire également de Prague, notamment pour la construction de la flèche. Elle constitue un modèle, vecteur de l’art gothique vers l’est. La Neustadt, ville moderne forgée par les influences haussmanniennes et modèle d’urbanisme, est aussi traversée par les théories de Camillo Sitte.

    Critère (iv) : La Grande-Île et la Neustadt de Strasbourg constituent un exemple caractéristique de ville de l’Europe rhénane. Intégrées dans un tissu urbain médiéval, dans le respect de la trame antique originelle, les demeures privées de style Renaissance, construites entre le XVe siècle et la fin du XVIIe siècle, forment un ensemble unique d’architecture résidentielle rhénane, indissociable de l’exceptionnelle cathédrale gothique. Au XVIIIe siècle, l’architecture classique française s’impose sur le modèle du palais Rohan, construit par Robert de Cotte, architecte du roi. À partir de 1871, la physionomie de la ville est profondément modifiée grâce à la réalisation d’un ambitieux projet d’urbanisme qui permet l’émergence d’une ville moderne et fonctionnelle représentative des progrès techniques et de la politique hygiéniste émergeant au tournant des XIXe et XXe siècles. Les édifices privés et publics de l’ensemble urbain témoignent des changements politiques sociaux et culturels, de la ville qui passe du statut de ville libre du Saint-Empire romain germanique à celui de ville libre du royaume de France, puis de capitale régionale.

    Intégrité

    Le paysage particulier de Strasbourg, dominé par la silhouette de la cathédrale, a été sauvegardé jusqu’à aujourd’hui. La cathédrale est bien conservée et intégrée dans un parcellaire médiéval intact. Elle continue de dominer le paysage urbain, comme à l’époque de son érection. Au cours des siècles, le renouvellement du bâti dans la Grande-Île a respecté le parcellaire tout en y insérant des édifices, autant publics que privés, synthèses d’influences françaises et germaniques, qui témoignent de l’évolution de l’architecture du XVe siècle à aujourd’hui.

    Le siège de 1870 et les bombardements de l’année 1944 ont engendré des reconstructions ponctuelles, qui ont néanmoins respecté la trame urbaine et la volumétrie existante. Seule la Grande Percée, reliant la nouvelle gare au port d’Austerlitz dans la première moitié du XXe siècle, a engagé une restructuration ciblée du tissu urbain. La modernisation et l’assainissement du centre historique ont été réalisés dans un esprit de continuité et de respect des qualités urbaines du site. La Neustadt a été conçue dans un esprit de complémentarité fonctionnelle et de continuité paysagère avec le centre historique. Le bien dans son ensemble conserve la totalité des attributs des différentes étapes chronologiques participant de la valeur universelle exceptionnelle.

    Authenticité

    L’ensemble urbain de la Grande-Île et de la Neustadt a été bien préservé dans un état matériel proche de l’état d’origine, et son paysage urbain a globalement conservé ses caractéristiques. Les façades de la place du Château ont conservé leur physionomie d’origine, la place de la République et l’axe impérial leur caractère monumental. Les édifices publics majeurs de la Neustadt ont conservé leur gabarit, leur qualité physique et leurs matériaux.

    La grande majorité des constructions modernes sont implantées dans le respect du tissu urbain ancien. À proximité du barrage Vauban, les réalisations du XXe siècle, telles que le siège du Conseil général et le Musée d’art moderne et contemporain, ne perturbent guère le paysage urbain. De même, les récents aménagements urbains, réalisés dans les limites du bien, ont permis sa préservation et sa valorisation tout en favorisant son adaptation à de nouvelles valeurs d’usage. Les usages des édifices du bien ont été bien conservés, notamment les équipements, les commerces et les logements. Dans la Neustadt, les travaux de restructuration et réhabilitation de grands équipements (Bibliothèque nationale et universitaire, palais de justice, et palais des fêtes) répondent aux normes actuelles de construction tout en respectant la valeur patrimoniale de ces édifices. Les documents d’urbanisme, établis dans une remarquable continuité depuis le XIXe siècle, ont favorisé la conservation des édifices à l’intérieur du périmètre du bien et une continuité remarquable dans le paysage urbain.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    La cathédrale est protégée au titre des monuments historiques depuis 1862, et son entretien fait l’objet d’une convention entre l’État et la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame. Le bien comprend, 170 autres édifices ou parties d’édifices qui sont protégés au titre des monuments historiques et bénéficient ainsi du contrôle des services patrimoniaux de l’État.

    Le secteur sauvegardé créé en 1974 fait l’objet, depuis 2011, d’une procédure de révision-extension. Il prend désormais en compte l’intégralité du bien étendu et s’attache à la préservation du bâti, du paysage urbain, de la qualité paysagère des berges et des cours d’eau. La protection du bien repose en grande partie sur le plan de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé.

    Le bien dispose d’un système de gestion dont les principaux partenaires sont l’État, la Ville de Strasbourg et l’Eurométropole. Ce système, dont le financement est partagé, s’appuie sur la législation française, en particulier sur les codes du patrimoine, de l’urbanisme et de l’environnement.

    Le plan de gestion de la Grande-Île approuvé par le Conseil municipal en 2013 prend en compte tous les aspects de la gestion urbaine : connaissance, conservation, valorisation et transmission. Le plan local de l’habitat s’attache, à l’intérieur du bien, à maintenir la mixité sociale et à maîtriser le taux de vacance des logements. Le plan de déplacement urbain permet de réduire la place donnée à la voiture en favorisant les piétons et les cyclistes. Depuis 1989, la mise en place d’un réseau de tramway a accompagné la restructuration des espaces publics et la réalisation de voies piétonnes. La charte des terrasses, le règlement d’occupation du domaine public et le règlement local de publicité ont permis d’engager un aménagement harmonieux de l’espace public.

    Enfin, conformément au plan d’action de la Grande-Île et de la Neustadt, différentes actions ont été engagées afin d’améliorer l’appropriation par tous de la valeur universelle exceptionnelle, en développant des outils de médiation, notamment dans le cadre du label « Ville d’art et d’histoire », et en améliorant l’accessibilité pour tous.

  4. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. Poursuivre les actions mises en place pour le renforcement de la formation de la police municipale des constructions pour un meilleur contrôle des aménagements intérieurs pour tout projet de restauration,
    2. Finaliser la révision du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV),
    3. Finaliser la mise en place d’un cadre distant,
    4. Mettre en place dans les meilleurs délais le plan de protection du risque d’incendie pour les îlots du centre ancien,
    5. Mettre en place la commission d’experts comme annoncé.
Code de la Décision
41 COM 8B.32
Thèmes
Inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial
États Parties 1
Année
2017
Mots Clefs
Extension
Documents
WHC/17/41.COM/18
Décisions adoptées lors de la 41e session du Comité du patrimoine mondial (Cracovie, 2017)
Contexte de la Décision
WHC-17/41.COM/8B
WHC-17/41.COM/INF.8B1
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