Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

Le premier Colloque international sur la conservation de l’architecture de terre du patrimoine mondial s’est tenu à l’UNESCO

lundi 7 janvier 2013
access_time Lecture 5 min.
Un séance du colloque © UNESCO | K. Monteil

Dans le cadre du Programme du patrimoine mondial pour l’architecture de terre (WHEAP), a eu lieu les 17 et 18 décembre dernier un colloque international portant sur la conservation de l’architecture de terre au siège de l’UNESCO à Paris, organisé en partenariat avec CRAterre-ENSAG.

Ce colloque réunissant près de 240 participants – experts, professionnels et étudiants – est le premier événement d’envergure internationale portant sur l’architecture de terre dans le contexte du patrimoine mondial. Intervenant à mi-parcours dans le déroulement du programme WHEAP (2007-2017), il a offert un regard critique sur les avancées et les accomplissements du programme WHEAP et présenté la diversité de l’architecture de terre dans le patrimoine mondial.

 « En dehors des échanges fructueux avec d'autres experts, l'augmentation des connaissances et le renforcement de notre réseau, je formule le vœu que cette réunion aboutisse à la formulation des orientations l'architecture de terre du patrimoine mondial et pour le développement durable de ses communautés à travers le monde. » a déclaré M. Francesco Bandarin, Sous-directeur de l’UNESCO pour la Culture lors de son discours d’ouverture.

M. Lazare Eloundou, Chef de l’unité Afrique du Centre du patrimoine mondial et responsable du programme WHEAP, a souligné qu’« il est important de trouver une position commune sur la façon de penser l'avenir de l'architecture de terre sur la Liste du patrimoine mondial car elle fait également partie du patrimoine immatériel, des systèmes de croyances de différentes cultures  et a régi la façon dont les populations ont toujours bâti leur environnement. Parcequ’il s'agit d'une patrimoine à la fois fragile et savant, il était donc important de discuter d'une approche intégrée pour faire face à sa conservation, car ce matériau continue d'être utilisé aujourd'hui encore dans la construction contemporaine. »

Temps forts du colloque 

Cette réunion a été marquée par la présence de nombreux experts venus de toutes les régions du monde, et issus d’institutions telles que l’Aga Khan Trust For Culture, le World Monuments Fund, CRATerre-ENSAG ou encore le Getty Conservation Institute, qui ont pu partager avec les professionnels et les étudiants venus assister au colloque les recherches menées dans les domaines de la prévention et de la conservation.

On peut noter qu’une place importante a été accordée aux gestionnaires de site dans le panel des présentations, ce qui a permis de présenter les diverses expériences de terrain autour de l’architecture de terre et discuter des différents défis auxquels ils sont confrontés en ce qui concerne l’architecture de terre.

Deux expositions 20 ans de contribution au patrimoine mondial et Femmes bâtisseuses d’Afrique : Regards croisés au Burkina Faso et au Niger, réalisées par CRAterre ENSAG et Bâtir et Développer, ont permis d’illustrer concrètement les avancées réalisées depuis l’instauration du programme WHEAP en 2007.

Points mis en avant 

Ce colloque a mis l’accent sur quatre grandes thématiques :

  • Recherche;
  • Méthodes et pratiques liées à la conservation de l’architecture de terre;
  • Renforcement des capacités;
  • Sensibilisation et la promotion à la fois sur un plan local mais également à grande échelle.

 Les experts ont dans leur ensemble insisté sur l’importance de l’architecture de terre dans les problématiques liées au développement : Lazare Eloundou souligne que« D’après de nombreuses recherches, plus d’1/3 de la population mondiale vit dans des habitations construites à partir du matériau terre et ce matériau est au cœur des problématiques du développement durable.» Mais ce mode d’habitat est de plus en plus délaissé.

La méconnaissance de l’architecture de terre par les populations et les dirigeants participe de l’abandon des sites d’habitat en terre. Or l’un des défis majeurs du développement est la pression démographique sur logement et l’architecture de terre est un des moyens de répondre à cet impératif.

Perspectives 

Le sous-directeur de l’UNESCO pour la Culture, M. Bandarin, a noté que « Ce colloque nous a permis de préparer une feuille de route pour l'avenir de la conservation du patrimoine mondial l'architecture de terre. »

Ces deux jours d’échange se sont conclus par l’adoption par l’ensemble des experts d’un appel, soulignant la nature à part entière du patrimoine de terre et mettant en avant la nécessité de mettre au point des orientations spécifiques à ce patrimoine aussi bien pour sa conservation que pour son exploitation.

Les experts présents ont également appelé à une modification et/ou à l’ajout d’une annexe pour les orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial spécifique à l’architecture de terre. Dans cette optique, la possibilité de produire un manuel de référence dédié à l’architecture de terre est une piste qui pourrait envisager.

Les actes du colloque seront publiés dans les Séries du patrimoine mondial.

top