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La Directrice générale de l’UNESCO appelle toutes les parties à protéger le patrimoine culturel du Yémen

mardi 12 mai 2015
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La Vieille ville de Sana’a © UNESCO | M. Gropa

Suite aux informations alarmantes relatives au bombardement du site de la Vieille ville de Sana’a, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, la Directrice générale, Irina Bokova, a appelé toutes les parties en présence à protéger le patrimoine culturel unique du Yémen.

Au cours des derniers jours, l’UNESCO a reçu des informations faisant état d’importants dommages affectant des sites culturels significatifs au Yémen. D’après des informations relayées par les médias et émanant de sources officielles, la Vieille ville de Sana’a, capitale du Yémen, a été massivement bombardée dans la nuit du 11 mai 2015, provoquant de sérieux dégâts sur de nombreux édifices historiques. En outre, la Ville historique de Saada, inscrite sur la liste indicative du patrimoine mondial, ainsi que le site archéologique de la ville fortifiée préislamique de Baraqish, ont également été endommagés.

« Je condamne ces destructions et j’appelle toutes les parties en présence à tenir le patrimoine culturel hors de portée des conflits », a déclaré la Directrice générale. « Je suis particulièrement préoccupée par les informations concernant les frappes aériennes qui ont visé des zones très densément peuplées comme les villes de Sana’a et de Saada. En plus des souffrances humaines qu’elles provoquent, ces attaques détruisent le patrimoine culturel unique du Yémen, qui est dépositaire de l’identité, de l’histoire et de la mémoire de la population et représente un témoignage exceptionnel des réalisations de la civilisation islamique ».

« J’appelle toutes les parties à faire en sorte que les sites et les édifices du patrimoine culturel ne soient pas pris pour cibles, conformément à leurs obligations en vertu des traités internationaux, notamment la Convention de 1954 pour la protection des biens culturels en  cas de conflit armé et ses deux protocoles ainsi que la Convention de 1972 sur le patrimoine mondial »,  a déclaré la Directrice générale qui a exhorté à protéger les sites du patrimoine culturel du Yémen afin qu’ils ne subissent pas de dommages collatéraux et ne soient pas délibérément pris pour cible.

Elle s’est aussi félicitée de l’annonce du cessez-le-feu de cinq jours qui devrait débuter à 23h00 le 12 mai afin de laisser les organisations humanitaires intervenir dans le pays et de permettre une première évaluation des dommages. 

Édifiée dans une vallée de montagne à 2 200 m d’altitude, Sana’a a été habitée depuis plus de 2 500 ans. Aux VIIe et VIIIe siècles, la ville est devenue un important centre de propagation de l’islam. On retrouve ce patrimoine religieux et politique dans ses 103 mosquées, ses 14 hammams et ses quelque 6 000 maisons qui datent tous d’avant le XIe siècle. Les maisons-tours aux nombreux étages et les maisons de pisé anciennes ajoutent encore à la beauté du site.

La Vieille ville de Sana’a a fait l’objet d’une restauration suite à une grande campagne lancée par l’UNESCO à la fin des années 1980 et au début des années 1990, grâce aux contributions de plusieurs pays et à l’engagement sur la durée de la population et du gouvernement yéménites.

Le Yémen compte deux autres biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial : l’Ancienne ville de Shibam et son mur d’enceinte (1982) et la Ville historique de Zabid (1993), inscrites depuis 2000 sur la Liste du patrimoine en péril.

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