Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

Nouvelles richesses archéologiques découvertes à Axoum

lundi 25 avril 2005
access_time Lecture 4 min.

Des richesses archéologiques insoupçonnées ont été découvertes par les experts que l’UNESCO a envoyés la semaine dernière à Axoum (Ethiopie). Ils avaient pour mission d’évaluer le terrain de ce site de la Liste du patrimoine mondial, en vue de l’érection de son obélisque qui se trouvait à Rome depuis 1937. La troisième et dernière partie de la stèle, d’un poids total de 160 tonnes et d’une hauteur de 24,6 mètres, est arrivée ce matin à l’aéroport d’Axoum.

« Des cavités et des arcades souterraines ont été découvertes aux alentours de l’emplacement original de la stèle », ont déclaré Elizabeth Wangari, du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, et Jim Williams, du Secteur de la Culture, qui ont participé à la mission. « La prospection par géoradars et électrotomographie - les méthodes actuellement les plus sophistiquées qui permettent de voir sous terre – a notamment révélé l’existence de plusieurs vastes chambres funéraires qui se situent sous le parking mitoyen du site, construit en 1963 », ont-ils précisé.

Selon les experts, il s’agit d’une nécropole royale de différentes dynasties pré-chrétiennes, qui se prolonge bien au-delà des limites actuelles de la zone archéologique située aux pieds des monts Saint-Georges et Mariam.

L’équipe d’experts de l’UNESCO, dirigée par l’archéologue Rodolfo Fattovich, spécialiste d’Axoum à l’Instituto Universitario Orientale de Naples (Italie) a effectué des prospections archéologiques dites « non destructives ». Les données recueillies par les géoradars et les électrotomographes sont actuellement traitées dans un laboratoire de l’Université de Rome – La Sapienza. Elles donneront lieu à des modèles en 3D des tombeaux royaux. Le traitement des images sera prochainement communiqué aux autorités éthiopiennes et italiennes.

Depuis les années 1970, une série de tombeaux ont été découverts. Certains ont été pillés, d’autres épargnés. Les richesses de ces derniers se trouvent aux musées archéologiques d’Axoum et d’Addis Abeba. Aujourd’hui, une seule tombe est ouverte au public, à Axoum : le tombeau de la fausse porte.

Le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, s’est réjoui de cette importante découverte. « Il est probable que certains des tombeaux décelés par les procédés d’imagerie du sous-sol soient intacts. Il faudrait désormais procéder à des fouilles archéologiques qui pourraient aboutir à la mise à jour de richesses d’un intérêt historique majeur. L’ouverture de nouvelles tombes au public représenterait, en outre, un atout supplémentaire pour le site, ce qui, en favorisant le tourisme culturel, à terme, contribuera au développement économique du pays », a-t-il déclaré.

Le site archéologique d’Axoum comprend trois parcs, abritant 176 stèles : le parc Nord, le parc Gudit (du nom de la reine de confession juive qui a pris le pouvoir au Xe siècle) et le parc principal où se trouvait la stèle désormais connue sous le nom de « l’obélisque d’Axoum ». Ses fondations forment un trou de 10 mètres de longueur, 10 mètres de largeur et 6 mètres de profondeur. Selon les spécialistes, ce sont probablement des pilleurs qui ont causé l’effondrement de l’obélisque, soit au Xe, soit au XVIe siècle.

C’est dans ce même parc que gît le plus grand monolithe jamais sculpté par l’homme (33 mètres), qui s’est écroulé probablement dès son érection au 3e ou 4e siècle, détruisant le temple Nafas Machau, dont les ruines se trouvent à proximité.

Axoum a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1980. En novembre dernier, les gouvernements éthiopien et italien ont signé un accord bilatéral sur le retour de l’obélisque d’Axoum, dans le cadre de la Convention de l’UNESCO relative à la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de 1972. A ce titre ils ont demandé la collaboration de l’UNESCO. La Convention du patrimoine mondial engage les Etats parties « à apporter leur concours à l’identification, à la protection, à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine culturel et naturel ».

La mission et le travail de suivi sont faits en étroite collaboration avec la Délégation permanente de l’Ethiopie pour l’UNESCO, les autorités nationales éthiopiennes à Addis Ababa et le bureau UNESCO Addis Ababa.

top