Patrimoine mondial https://whc.unesco.org?cid=305&l=fr&action=list&searchDecisions=&search_theme=21&search_session_decision=103&mode=rss Centre du patrimoine mondial - décision du Comité 90 fr Copyright 2024 UNESCO, World Heritage Centre Wed, 25 Sep 2024 15:22:35 EST UNESCO, World Heritage Centre - Decisions https://whc.unesco.org/document/logowhc.jpg https://whc.unesco.org 36 COM 7A.34 Zone archéologique de Chan Chan (Pérou) (C 366) Le Comité du patrimoine mondial,

1.   Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7A,

2.   Rappelant la décision 35 COM 7A.33, adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),

3.   Accueille avec satisfaction les progrès accomplis par l'État partie dans la mise en oeuvre des recommandations de la mission de suivi réactif de 2010 ;

4.   Adopte l'État de conservation souhaité pour un retrait du bien de la liste du patrimoine mondial en péril, détaillé comme suit :

a)  mécanisme de gestion opérationnelle et durable de la Zone archéologique de Chan Chan en place, y compris des dispositions de fonctionnement  institutionnel et un financement garanti,

b) adoption du plan de gestion révisé et intégration d'autres outils de planification au niveau de la municipalité et de la province, en particulier pour la gestion de la zone tampon,

c)  poursuite de la mise en oeuvre des mesures de conservation et d'entretien du bien, y compris de mesures d’atténuation destinées à traiter le problème des vestiges architecturaux en terre,

d) adoption et application de dispositions législatives et règlementaires destinées à résoudre le problème des occupations et activités illégales sur le territoire du bien ;

5.         Adopte également les mesures correctives suivantes et leur calendrier de mise en œuvre afin de garantir les conditions d'intégrité et l'authenticité du bien et atteindre les objectifs fixés par l'État de conservation souhaité :

a) Mesures à mettre en oeuvre d'ici un an :

Conservation

(i)        évaluation générale des conditions générales de conservation et suivi de ces conditions dans le but d'évaluer l'état de conservation actuel du bien,

(ii)        identification de zones prioritaires d'intervention,

(iii)       mise en oeuvre de mesures de conservation d'urgence et prioritaires sur les secteurs vulnérables du bien, l'accent étant mis sur les neuf palais et les zones comprenant des surfaces décorées, mise en oeuvre également de mesures destinées au contrôle du niveau de la nappe phréatique,

(iv)       définition et adoption d'orientations de conservation pour les interventions,

(v)        mise en place et contrôle d'une délimitation physique du bien, y compris au moyen de barrières végétales et de murs d'enceinte,

(vi)       évaluation générale des conditions présentes de l'actuel musée du site, identification des mesures prioritaires d'urgence et élaboration d'un programme d'intervention globale à inclure au plan d'utilisation publique du bien,

(vii)      gestion des déchets solides aux limites du bien en collaboration avec les autorités en charge.

Protection et planification

(viii)     mise à jour du plan de gestion, incluant un plan révisé de gestion des risques et un plan d'utilisation publique du bien ainsi que des dispositions financées et programmée pour la conservation et la gestion du bien et de sa zone tampon,

(ix)       finalisation de la phase de définition de la zone tampon et d'élaboration de mesures réglementaires en collaboration avec les autorités municipales,

(x)        diffusion parmi les partenaires et acteurs locaux des divers plans mis à jour pour le bien et sa zone tampon, y compris les dispositions et règlementations concernant chaque zone. Collaboration avec les entités dans l'élaboration de mesures règlementaires pour la gestion de la zone tampon et du bien du patrimoine mondial,

(xi)       finalisation des dispositions réglementaires de la Loi N° 28261 destinée à régler des problèmes essentiels tels que l'extraction illégale de terre, l'exploitation agricole illégale et l'occupation illégale du bien.

Gestion

(xii)      évaluation de l'efficacité des dispositions institutionnelles actuelles afin d'y inclure des dispositions modifiées dans le cadre du plan de gestion mis à jour,

(xiii)     identification de sources de financement garanti à long terme,

b) Mesures à mettre en oeuvre d'ici deux ans

Conservation

(i)         poursuite de la mise en oeuvre des actions de conservation et d'entretien, en   mettant l'accent sur la finalisation des interventions dans les zones vulnérables,

(ii)        programme de suivi mis en oeuvre dans sa totalité afin d'évaluer l'efficacité et les résultats des interventions et, si besoin est, les mettre à jour,

(iii)       entretien des limites physiques du bien,

(iv)       mesures afin que le problème de la gestion des déchets solides aux limites du bien soit totalement réglé,

(v)        interventions sur l'utilisation publique du bien, en particulier en ce qui concerne le musée du site conformément aux dispositions prévues par le plan de gestion révisé,

(vi)       interventions sur la gestion des risques conformément aux dispositions prévues dans le plan de gestion,

Protection et planification

(vii)      intégration du plan de gestion au sein des plans de développement urbain et de développement territorial,

(viii)     diffusion du plan de gestion mis à jour afin de renforcer le soutien public et privé à sa mise en oeuvre,

(ix)       Adoption /promulgation des dispositions réglementaires de la Loi N° 28261 afin de garantir la conservation et la protection de la valeur universelle exceptionnelle et les conditions d’'intégrité et d’authenticité du bien,

(x)        Adoption de mesures réglementaires pour la gestion de la zone tampon,

Gestion

(xi)       Dispositions de gestion opérationnelle et budgets garantis pour la mise en oeuvre générale du plan de gestion,

c) Mesures à mettre en oeuvre d'ici trois ans

Conservation

(i)         Poursuite de la mise en oeuvre des mesures de conservation et d'entretien conformément au plan de gestion mis à jour,

(ii)        Poursuite de la mise en oeuvre du programme de suivi et évaluation des résultats pour adapter les mesures,

(iii)       Poursuite de la mise en oeuvre d'actions destinées à l'utilisation publique du bien conformément au plan de gestion,

(iv)       Poursuite de la mise en oeuvre d'actions destinées à la gestion des risques conformément au plan de gestion,

(v)        Phase finale des mesures sur l'actuel musée du site,

Protection et planification

(vi)        Application totale des cadres législatif et réglementaire adoptés par l'État partie,

(vii)        Réinstallation sur d'autres terres des occupants illégaux en collaboration avec les autorités compétentes,

(viii)     Contrôle adapté de l'empiétement et de la pression urbaine,

Gestion

(ix)      Mise en oeuvre totale et systématique du plan de gestion révisé conformément aux politiques recommandées,

(x)        Dispositions institutionnelles de fonctionnement, assorties de ressources adéquates garanties, pour une mise en oeuvre à long terme du plan de gestion tel qu'élaboré ;

6.         Réitère sa demande auprès de l'État partie afin qu'il finalise le processus d'adoption des législations et réglementations adaptées au bien et à la zone tampon, dans le but de de leur garantir une protection adaptée et de trouver une solution urgente aux problèmes légaux  en cours depuis 10 ans ;

7.         Réitère également sa demande auprès de l'État partie afin qu'il remette le plan d'aménagement mis à jour, incluant un plan d'utilisation publique et un plan général  de préparation aux risques avant le 1er février 2013 ;

8.         Demande à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2013, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et sur la mise en oeuvre des points ci-dessus évoqués, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 37e session en 2013 ;

9.         Décide de maintenir la Zone archéologique de Chan Chan (Pérou) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

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https://whc.unesco.org/fr/decisions/4647 wh-support@unesco.org Sun, 24 Jun 2012 00:00:00 EST
36 COM 7B.3 Parcs nationaux du Lac Turkana (Kenya) (N 801bis) Le Comité du patrimoine mondial,

1.   Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B.Add,

2.   Rappelant la décision 35 COM 7B.3, adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),

3.   Prend note des résultats de la mission conjointe de suivi Centre du patrimoine mondial/UICN entreprise au Kenya pour évaluer l’état de conservation du bien et en particulier l’impact du projet du barrage Gibe III et développements afférents ;

4.   Réitère sa plus vive inquiétude quant aux impacts cumulés potentiels et avérés sur le lac Turkana du barrage Gibe III, des projets d’irrigation planifiés et en cours afférents ainsi que des projets de barrages Gibe IV et V, et considère que ces développements représentent une menace potentielle manifeste pour la valeur universelle exceptionnelle du bien, conformément au paragraphe 180 (b) des Orientations ;

5.   Prie l’État partie d’Éthiopie d’inviter la mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN à examiner les impacts du barrage Gibe III sur la valeur universelle exceptionnelle du lac Turkana, comme cela a été fait par l’État partie du Kenya ;

6.   Prie également les États parties du Kenya et d’Éthiopie de traiter ce problème de manière bilatérale et de réaliser une évaluation environnementale stratégique (EES) pour évaluer les impacts cumulés de l’ensemble des développements affectant le bassin du lac Turkana afin d’identifier les mesures correctives appropriées pour veiller à ce que le niveau des eaux dans le lac Turkana, ainsi qu’un certain degré de variations saisonnières, soient maintenus de manière suffisante pour préserver la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

7.   Réitère par ailleurs sa demande à l’État partie d’Éthiopie de cesser immédiatement toute construction sur le barrage Gibe III et les projets d’irrigation afférents tant que l’EES n’est pas achevée et les mesures susmentionnées identifiées et mises en œuvre ;

8.   Prend note que des licences d’exploration pétrolière ont été accordées pour des blocs d’exploration qui couvrent une partie du bien mais que, pour l’instant, aucune opération d’exploration pétrolière n’a été réalisée ni n’est envisagée au sein du bien, et demande à l’État partie du Kenya de clarifier la disposition déjà incluse dans la licence d’exploration pétrolière sur la protection du bien du patrimoine mondial, afin de garantir qu’aucune exploration ne puisse avoir lieu au sein du bien ;

9.   Invite Tullow Oil à signer l’engagement déjà soutenu par le Conseil international des mines et métaux (ICMM) et Shell, de ne pas explorer ni exploiter de réserves pétrolières ni minières au sein des biens du patrimoine mondial ;

10.         Note les impacts considérables du braconnage, de la pêche et du pacage du bétail sur le bien signalés par la mission conjointe de suivi Centre du patrimoine mondial/UICN, et demande à l’État partie de mettre en œuvre les recommandations de la mission pour traiter, entre autres, ces problèmes de gestion et plus particulièrement :

a)  effectuer un recensement détaillé des espèces animales clés pour établir leur statut et élaborer une base de référence afin de suivre leur récupération,

b)  renforcer l’efficacité de l’application de la loi et de la surveillance d’après les résultats du système de suivi MIST qui est en cours d’introduction sur le bien,

c)  établir une présence permanente du personnel du Kenya Wildlife Service dans le nord du parc national de Sibiloi ainsi que dans les parcs nationaux de l’île Centrale et de l’île Sud,

d)  élaborer, en étroite consultation avec des représentants des communautés pastorales locales, une stratégie pour diminuer la pression du pâturage au sein du bien, notamment en identifiant des zones de pacage à l’extérieur du bien, et leur donner un accès à l’eau,

e)  évaluer la faisabilité de la réintroduction d’espèces phares qui ont disparu du bien comme la girafe réticulée et le zèbre de Grévy ;

11.   Demande en outre au Kenya Wildlife Service et aux Musées nationaux du Kenya de veiller à ce que le nouveau plan de gestion traite l’ensemble des trois éléments du bien et couvre à la fois la biodiversité et les valeurs paléontologiques ;

12.   Demande par ailleurs à l’État partie du Kenya d’élaborer, en coopération avec l’État partie d’Éthiopie, sur la base des mesures correctives identifiées grâce à l’évaluation environnementale stratégique, un calendrier et un plan d’action chiffré pour leur mise en œuvre ainsi qu’un projet d’État de conservation souhaité;

13.   Demande enfin aux États parties d’Éthiopie et du Kenya de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2013, des informations sur les négociations menées par l’Éthiopie et le Kenya ainsi qu’un rapport d’avancement sur la mise en œuvre des actions demandées susmentionnées pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 37e session en 2013 ;

Décide de ne pas inscrire les parcs nationaux du Lac Turkana (Kenya) sur la Liste du patrimoine mondial en péril avant qu’une mission ne soit effectuée par les Organisations consultatives dans l’État partie de l’Éthiopie comme recommandé au paragraphe 5

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https://whc.unesco.org/fr/decisions/4652 wh-support@unesco.org Sun, 24 Jun 2012 00:00:00 EST
36 COM 7B.5 Réserve de gibier de Selous (République-Unie de Tanzanie) (N 199) Le Comité du patrimoine mondial,

1.   Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B.Add,

2.   Rappelant la décision 35 COM 7B.6, adoptée lors de sa 35e session (UNESCO, 2011),

3.   Réitère sa plus vive préoccupation quant aux multiples menaces qui pèsent sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, notamment le haut niveau de braconnage (visant en particulier les éléphants), l'évidente détérioration de la gestion et les barrages de la gorge de Stiegler et de Kidunda qui, s’ils étaient approuvés, causeraient des dommages sérieux et irréversibles sur la VUE du bien ;

4.   Prend note de la Déclaration de l’État partie concernant la protection et la conservation de la réserve de gibier de Selous ;

5.   Considère que toute approbation de barrage ou exploration minière ou pétrolière sur le territoire du bien constituerait une indication claire de l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine en péril, conformément au paragraphe 180 des Orientations, et prie instamment l’État partie d’abandonner les différents projets d'aménagement qui sont incompatibles avec le statut de patrimoine mondial du bien ;

6.   Note avec satisfaction que Dominion Petroleum a renoncé à son accord de partage de production de pétrole pour Selous, mais estime que l’exploration et l’exploitation pétrolières sur le territoire du bien constitue toujours une menace pour le bien et prie instamment l’État partie de s’engager clairement à ne pas explorer ou exploiter du pétrole sur le territoire du bien, conformément à la positions définie par le Comité qui établit que de tels projets sont incompatibles avec le statut de patrimoine mondial, et d’adopter une législation spécifique afin d’interdire la prospection et l’exploitation pétrolière et minière sur le territoire du bien sur la base de son statut de patrimoine mondial ;

7.   Prie également instamment l’État partie à mettre en œuvre les autres actions requises par le Comité dans sa décision  35 COM 7B.6, afin de garantir la protection de la valeur universelle exceptionnelle du bien, en particulier :

a)  finaliser la création de l’autorité de contrôle de la faune (Wildlife Authority) et restaurer le programme de retenue des récettes (Revenue Retention Scheme),

b)   s’assurer que le projet de barrage de Kidunda n'aura pas de conséquence sur la valeur universelle exceptionnelle du bien et éviter l'inondation de parties du bien ou de zones clés pour la faune et la flore aux limites du bien,

c)    créer et mettre en place un plan d'urgence pour renforcer les actions de lutte contre le braconnage sur le territoire du bien afin de résoudre l'augmentation alarmante du braconnage

8.   Encourage vivement l'État partie à accorder un statut de protection adapté au corridor de déplacement de la faune entre Selous et Niassa qui connaît actuellement une fragmentation progressive et considère que sa protection permanente en tant que zone tampon ou son inclusion au sein du bien est vitale à long terme pour l'intégrité du bien ;

9.   Demande à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2013, un rapport sur l'état de conservation du bien et sur la progression de la mise en œuvre des mesures de lutte contre le braconnage, de réinstaurer le programme de retenue des recettes et de créer une autorité autonome de contrôle de la faune et de confirmer qu’aucun permis n’a été accordé aux différents projets de développement sur le territoire du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 37e session en 2013 en vue d’envisager, en l’absence de progrès substantiels, la possible inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

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https://whc.unesco.org/fr/decisions/4654 wh-support@unesco.org Sun, 24 Jun 2012 00:00:00 EST
36 COM 7B.7 Mosi-oa-Tunya / Chutes Victoria (Zambie/Zimbabwe) (N 509) Le Comité du patrimoine mondial,

1.   Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B,

2.   Rappelant la décision 34 COM 7B.6 adoptée à sa 34e session (Brasilia, 2010),

3.   Accueille favorablement les avancements réalisés par les deux États parties dans la consolidation de la gestion conjointe du bien transfrontalier au travers du travail des Comités conjoints techniques et de gestion du site, et les mesures prises pour promouvoir le tourisme durable en cessant toute construction d’hôtels et de lodges sur les berges et îles du fleuve, en réduisant la pollution sonore et aquatique, et en modernisant les installations touristiques sur le bien ;

4.   Encourage les deux États parties à élaborer une stratégie de financement durable et un plan d’affaires pour le bien, reconnaissant que la mise en œuvre du plan conjoint de gestion intégrée peut être largement financée à partir des droits d’entrée du parc et autres sources générées en interne ;

5.   Accueille également favorablement l’accord volontaire de l’État partie de Zambie d’introduire une limite sur le prélèvement d’eau des Chutes en saison sèche à des fins de production d’énergie hydroélectrique, ce qui restaurerait de manière significative un attribut majeur de la valeur universelle exceptionnelle du bien, et demande à l’État partie de Zambie de mettre en œuvre ce nouveau régime de prélèvement d’eau dès que possible, et d’envisager d’autres réductions de prélèvement d’eau par la centrale ;

6.   Note que l’État partie de Zambie a soumis trois énoncés de projets environnementaux, y compris pour un projet de ballon captif adjacent au bien, réitère sa précédente conclusion à sa 34e session (Brasilia, 2010) que tout ballon captif proche du bien aura un impact négatif sur son intégrité visuelle, et prie les États parties de n’autoriser aucun ballon captif ou autres structures élevées dans le voisinage des Chutes ;

7.   Demande également à l’État partie de Zambie de répondre aux commentaires de l’UICN concernant les projets d’amphicoach et de lodge et spa, avant d’envisager de poursuivre les deux projets ;

8.   Recommande aux États parties de réaliser une Evaluation stratégique environnementale conjointe des aménagements au sein du bien et dans son voisinage, afin de protéger la valeur universelle exceptionnelle du bien, y compris sa valeur esthétique et les conditions d’intégrité afférentes ;

9.   Reconnaît également les progrès accomplis dans l’élaboration de repères et indicateurs pour suivre l’état de conservation du bien et demande également aux États parties d’élaborer un plan de suivi général pour le bien et d’en soumettre une copie au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1er décembre 2012 ;

10. Réitère sa demande aux deux États parties de poursuivre leurs efforts de contrôle des espèces envahissantes ;

11. Demande en outre aux deux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1er février 2014 un rapport conjointement préparé sur l’état de conservation du bien, incluant des détails sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures destinées à répondre aux recommandations de la mission de 2006 et sur les points susmentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 38e session en 2014.

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https://whc.unesco.org/fr/decisions/4656 wh-support@unesco.org Sun, 24 Jun 2012 00:00:00 EST
36 COM 7B.8 La Grande Barrière (Australie) (N 154) Le Comité du patrimoine mondial,

1.   Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B.Add,

2.   Rappelant la décision 35 COM 7B.10, adoptée lors de sa 35e session (UNESCO, 2011),

3.   Accueille favorablement les premiers résultats positifs du plan pour la Barrière et des mesures associées visant à traiter d’importants impacts à long terme sur le bien dus à la qualité médiocre de l’eau, et demande à l’État partie, en collaboration avec ses partenaires, de maintenir et d’augmenter en cas de nécessité les investissements financiers et de soutenir la tendance positive au-delà de 2013 ;

4.   Prend note des conclusions de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/IUCN entreprise sur le bien en mars 2012, et demande également à l’État partie de prendre en compte les recommandations de la mission dans la protection et la gestion futures du bien ;

5.   Note avec beaucoup d’inquiétude l’important impact potentiel sur la valeur universelle exceptionnelle du bien résultant de l’ampleur sans précédent du développement côtier actuellement proposé à l’intérieur de bien et affectant celui-ci, et demande en outre à l’État partie de ne pas permettre de nouvel aménagement portuaire ou ses infrastructures associées en dehors des importantes zones portuaires existantes et établies de long date dans les limites ou le voisinage du bien et de s’assurer qu’un aménagement n’est pas permis s’il est susceptible d’avoir un impact individuel ou cumulé sur la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

6.   Demande par ailleurs à l’État partie de terminer l’évaluation stratégique et le plan à long terme en résultant pour le développement durable du bien pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015, et de s’assurer que l’évaluation et le plan à long terme sont faits par rapport à un certain nombre de critères de réussite, traitent pleinement les impacts directs, indirects et cumulés sur le récif et aboutissent à des mesures concrètes pour garantir la conservation générale de la valeur universelle exceptionnelle ; 

7.   Prie instamment l’État partie d’établir la valeur universelle exceptionnelle du bien en tant qu’élément central et bien défini au sein du système de protection et de gestion du bien, et d’inclure une évaluation explicite de la valeur universelle exceptionnelle dans les futurs rapports sur les perspectives de la Grande Barrière ; 

8.   Recommande à l’État partie, en collaboration avec ses partenaires, de soutenir et d’accroître ses efforts et ressources disponibles en vue de la conservation du bien, et d’élaborer et adopter des cibles scientifiquement justifiées et clairement définies pour améliorer son état de conservation et renforcer sa résilience, et de s’assurer que les plans, politiques et propositions d’aménagement affectant le bien montrent qu’ils apportent une contribution positive pour atteindre ces cibles et un bénéfice net général pour la protection de la valeur universelle exceptionnelle ;

9.   Demande de plus à l’État partie d’entreprendre une étude indépendante sur les dispositions relatives à la gestion du port de Gladstone, qui débouchera sur l’optimisation du développement et de l’exploitation du port de Gladstone et sur l’île de Curtis, en conformité avec les normes internationales les plus élevées en matière de règle de l’art, à la mesure du statut de bien emblématique du patrimoine mondial ;

10.  Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2013, un rapport mis à jour sur l’état de conservation du bien, y compris sur la mise en œuvre des actions exposées brièvement ci-dessus et dans le rapport de la mission, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 37e session en 2013, en vue d’envisager, en l’absence de progrès substantiel, l’inscription possible du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;  

11.  Décide d’examiner également un rapport de l’État partie à venir sur l’état de conservation du bien, les conclusions du second rapport sur les perspectives de la Grande Barrière, et les résultats anticipés de l’évaluation stratégique, une fois achevée, et du plan associé à long terme pour une développement durable à sa 39e session en 2015.

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https://whc.unesco.org/fr/decisions/4657 wh-support@unesco.org Sun, 24 Jun 2012 00:00:00 EST
36 COM 7B.10 Sanctuaire de faune de Manas (Inde) (N 338) Le Comité du patrimoine mondial,

1.   Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B.Add,

2.   Rappelant la décision 35 COM 7A.13, adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),

3.   Félicite l'État partie pour les progrès accomplis dans la mise en oeuvre opérationnelle de la Fondation pour la conservation du tigre de Manas (FCTM) (Manas Tiger Conservation Foundation - MTCF) et la mise en place d'un système de gestion intégré fondé sur l'écosystème et du plan de sauvetage du cerf des marais;

4.   Accueille avec satisfaction les initiatives conjointes des États parties d'Inde et du Bhoutan d'envisager l'extension du bien, y compris une extension transfrontalière et accueille également avec satisfaction la proposition de l'État partie du Bhoutan d'inscrire le Parc national royal de Manas sur sa Liste indicative;

5.   Demande à l'État partie de résoudre sans délai le problème du lent déblocage des fonds pour la gestion du bien en adoptant la procédure de financement direct de la FCTM par le Gouvernement central ou toute mesure destinée à garantir que le niveau actuel de progrès accomplis peut être maintenu;

6.   Prie instamment l'État partie d'inclure au plan général de gestion touristique en préparation des orientations lisibles sur le nombre de touristes et les activités autorisés  afin de garantir que la valeur universelle exceptionnelle du bien, vulnérable et en cours de récupération, ne subisse pas de conséquences négatives de l'activité touristique;

7.   Demande également à l'État partie du Bhoutan de soumettre un exemplaire de l'évaluation d'impact environnemental du projet hydroélectrique de Mangdechhu, comprenant une évaluation des impacts potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle du bien et impacts potentiels cumulés en relation avec l'actuel barrage de Kurichu, à l'examen du Centre du patrimoine mondial, dès que possible et avant toute prise de décision sur l'adoption du projet, conformément au paragraphe 172 des Orientations;

8.   Demande par ailleurs à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2014, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien, y compris un rapport sur les progrès accomplis dans la résolution du problème de déblocage des fonds et dans la mise en oeuvre des autres recommandations faites par le Comité à sa 35e session (UNESCO, 2011), ainsi que sur les progrès accomplis dans la résolution des problèmes ci-dessus évoqués, pour examen par le Comité à sa 38e session en 2014.

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https://whc.unesco.org/fr/decisions/4659 wh-support@unesco.org Sun, 24 Jun 2012 00:00:00 EST
36 COM 7B.41 Axoum (Éthiopie) (C 15) Le Comité du patrimoine mondial,

1.   Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B,

2.   Rappelant la décision 34 COM 7B.45, adoptée à sa 34e session (Brasilia, 2010),

3.   Prend note des informations remises par l’État partie, en particulier des efforts accomplis dans la délimitation du bien et dans la proposition de création d’une zone tampon, ainsi que dans la soumission d’un projet de Déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle ;

4.   Exprime sa préoccupation quant au démarrage de la construction du musée de l’église orthodoxe sur le territoire du bien sans qu’aucune information n’ait été soumise avant la construction au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, et comme demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session (Brasilia, 2010) ;

5.   Exprime également sa vive préoccupation quant à l’impact négatif de la construction du musée de l’église orthodoxe sur la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

6.   Réitère sa demande auprès de l’État partie afin que soient prises des dispositions de gestion plus structurées du bien, dont un plan de gestion, à remettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations Consultatives, avec des cartes définissant les limites précises du bien et de la zone tampon ;

7.   Réitère également sa demande auprès de l’État partie afin que soient menées des recherches sur les causes de l’élévation du niveau des eaux et réitère son invitation à l’État partie à soumettre une demande d’assistance internationale pour :

a)  entreprendre une étude sur les causes de l’élévation du niveau des eaux,

b)  soutenir le projet de consolidation de la stèle N°3 ;

8.   Demande à l’État partie d’inviter une mission de suivi réactif de haut niveau Centre du patrimoine mondial/ICOMOS afin d’évaluer le projet de musée de l’église orthodoxe avant toute poursuite de la construction ;

9.   Demande également à l’État partie de faire interrompre la construction du musée de l’église orthodoxe jusqu’à la venue de la mission Centre du patrimoine mondial/ICOMOS  et l’achèvement de l’évaluation du projet ;

10. Demande en outre à l’État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2013, un rapport détaillé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus évoqués, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 37e session en 2013, afin de considérer, si la construction du musée de l’église orthodoxe n’est pas interrompue jusqu’à l’évaluation complète par une mission de suivi réactif de haut niveau et jusqu’à ce que des solutions appropriées afin de garantir que la valeur universelle exceptionnelle du bien est totalement préservée, aient été identifiées et acceptées, la possibilité d’inscrire le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

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https://whc.unesco.org/fr/decisions/4690 wh-support@unesco.org Sun, 24 Jun 2012 00:00:00 EST
36 COM 7B.96 Ville de Potosi (Bolivie) (C 420) Le Comité du patrimoine mondial,

1.   Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7B.Add,

2.   Rappelant la décision 35 COM 7B.120, adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),

3.   Prend note de l’étude géotechnique de la montagne de Cerro Rico ;

4.   Note la création d’un Comité d’urgence pour la sauvegarde de la montagne du Cerro Rico Mountain qui sera responsable du développement d’un plan d’urgence stratégique, et prie instamment l’État partie de finaliser ce plan d’urgence stratégique aussitôt que possible ;

5.   Encourage l’État partie à envisager d’élargir le champ du Comité d’urgence afin d’impliquer des parties prenantes et des représentants issus d’organisations non-gouvernementales concernées par la protection de la montagne du Cerro Rico et de la Ville de Potosi ;

6.   Demande à l’État partie de préciser si l’Article 6 du Décret Suprême 27787 a bien été modifié et de faire cesser toute exploration, extraction et toute autre intervention sous et sur du sol entre les altitudes de 4400m et 4700m ;

7.   Note aussi qu’un projet a été développé pour consolider le sommet de la montagne et demande à l’État partie de fournir de plus amples détails sur la portée et l’étendue de ce projet et son calendrier de mise en œuvre d’ici le 30 septembre 2012 ;

8.   Note aussi avec inquiétude qu’aucune information n’a été fournie sur la mise en place d’une étude topographique globale et un système de suivi, et prie également instamment l’État partie d’installer aussitôt que possible un système de suivi régulier de la sécurité des activités minières existantes et de fournir des informations sur le développement de l’étude topographique ;

9.   Demande également à l’État partie d’achever l’étude géophysique selon ses recommandations finales afin d’identifier les anomalies affectant le Cerro Rico, d’entreprendre une analyse plus complète et d’élaborer un model tridimensionnel de la totalité de la montagne du Cerro Rico dans les différentes altitudes étudiées ; 

10.  Demande en outre à l’État partie de finaliser le développement du plan de gestion participatif du bien et de soumettre une copie électronique du projet de plan de gestion révisé au Centre du patrimoine mondial et à l’ICOMOS pour examen ;

11.  Invite l’État partie à soumettre au Centre du patrimoine mondial et aux Organisations consultatives pour examen toute proposition de développement du bien, préalablement à toute approbation et mise en œuvre, conformément au paragraphe 172 des Orientations ;

12.  Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1 février 2013, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre de ce qui précède, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 37e session en 2013, en vue d’envisager, en cas de confirmation d’un péril potentiel ou prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, ou au cas où aucune intervention n’est entreprise en urgence afin de prévenir tout affaissement supplémentaire du sommet de la montagne, la possibilité d’inscrire le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

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https://whc.unesco.org/fr/decisions/4757 wh-support@unesco.org Sun, 24 Jun 2012 00:00:00 EST
36 COM 7B.107 1.   Rappelant la mission de haut niveau de l’UNESCO dépêchée en mai 2012 dans l’État partie du Mali sur décision de la Directrice générale de l’UNESCO, en réponse à l’occupation désastreuse du bien culturel des sanctuaires de Tombouctou par des groupes armés et qui a rencontré les hauts responsables du Gouvernement, notamment le Premier Ministre et la Ministre de la Culture, pour offrir son soutien au peuple malien,

2.   Rappelant en outre qu’au cours de la mission de haut niveau de l’UNESCO, le Gouvernement malien et l’UNESCO ont convenu de renforcer la protection de tous les biens culturels, qui sont primordiaux pour la préservation de la culture malienne qualifiée par le gouvernement de « riche et tolérante, et faisant partie intégrante du patrimoine de l’humanité »,

3.   Se félicitant de la déclaration du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies du 1er juillet 2012, soutenant les efforts de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et des pays de la région pour aider la population du Mali à résoudre la crise,

4.   Notant avec une immense tristesse la destruction des mausolées qui font partie du bien du patrimoine mondial de Tombouctou,

5.   Exprime sa gratitude à la communauté internationale devant les manifestations d’inquiétude et les appels à la cessation de ces actes de destruction répugnants ;

6.   Condamne avec force ces actes de destruction et appelle les auteurs responsables de ces actes à immédiatement cesser ces actions inacceptables ;

7.   Rejette toute corrélation entre la récente inscription du bien des sanctuaires de Tombouctou sur la Liste du patrimoine mondial en péril et les actes de vandalisme qui ont été commis et qui privent le monde et les générations futures de jouir du précieux patrimoine du Mali ;

8.   Lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle procure l’appui nécessaire, à la demande de l’État partie du Mali, pour faire en sorte que ses biens culturels soient conservés et protégés pour les générations présentes et futures ;

9.   Demande à la Directrice générale de l’UNESCO d’envisager la création d’un Fonds spécial d’aide au Mali dans ses efforts en faveur de la conservation de son patrimoine culturel et, à cet effet, en appelle à tous les États membres de l’UNESCO, de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO) et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) pour qu’ils procurent les ressources financières à ce Fonds ;

10.  Demande en outre à la Directrice générale de l’UNESCO de dépêcher, lorsque la situation le permettra, une mission au Mali dans le but d’évaluer avec les autorités nationales concernées et les autorités locales l’ampleur de la destruction et des dégâts sur le bien et les besoins de conservation urgents afin de sauvegarder son intégrité et sa valeur universelle exceptionnelle ;

11.   Décide d’appliquer le mécanisme de suivi renforcé au bien et de faire rapport au Comité du patrimoine mondial ;

12.   Décide qu’un rapport d’avancement fait dans ce contexte soit soumis au Comité du patrimoine mondial à sa 37e session pour considération et action de suivi. 

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https://whc.unesco.org/fr/decisions/4768 wh-support@unesco.org Sun, 24 Jun 2012 00:00:00 EST
36 COM 7C Réflexion sur l’évolution de l’état de conservation Le Comité du patrimoine mondial,

1.   Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7C,

2.   Rappelant les décisions 35 COM 7C et 35 COM 12E adoptées lors de sa 35e session (UNESCO, 2011),

Facteurs importants ayant un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle

3.   Prend note de l’analyse statistique et encourage le Centre du patrimoine mondial à continuer à produire de telles données informatives, notamment des données à composante régionale ;

Problèmes récurrents de conservation

4.   Prend également note de la finalisation du processus d’étude indépendante sur les industries d’extraction et les biens du patrimoine mondial comme contribution au processus d’élaboration d’Orientations de politique générale et invite le Centre du patrimoine mondial à diffuser cette étude le plus largement possible ;

Réduction des risques de catastrophes

5.  Demande aux États parties de s’efforcer à prendre en considération les risques de catastrophes, y compris celles provoquées par l’homme, dans les plans et mécanismes de gestion des biens du patrimoine mondial situés sur leur territoire ;

6.   Demande également au Centre du patrimoine mondial, avec l’aide des Organisations consultatives, de poursuivre le travail entamé avec les institutions régionales et mondiales de gestion des risques de catastrophes afin d’intégrer la prise en compte du patrimoine dans leurs politiques et programmes, ainsi que dans les mécanismes conduits par les Nations Unies, tels que l’évaluation des besoins post-catastrophes (PDNA) ;

Suivi des décisions 35 COM 7C et 35 COM 12E

7.   Prend en outre note des informations recueillies sur la reconnaissance des protecteurs des biens du patrimoine mondial dans les zones de conflit et de post-conflit, y compris l’utilisation de bérets bleus/verts ou de tout insigne adapté ;

8.   Prend note par ailleurs du processus en cours visant à améliorer  le dialogue entre les États parties, le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives sur les problèmes de conservation des biens du patrimoine mondial ;

9.   Remercie le gouvernement des Flandres de son soutien à l’établissement d’un « système d’information sur l’état de conservation », hébergé par le site web du Centre du patrimoine mondial et demande en outre au Centre du patrimoine mondial de présenter un rapport d’avancement sur la base de données et son accès par Internet lors de la 37e session du Comité du patrimoine mondial en 2013 ;

Autres problèmes de conservation non rapportés à la 36e session aux Points 7A et 7B

10.   Exprime sa préoccupation quant à l’état de conservation du bien du patrimoine mondial des « Zones archéologiques de Pompéi, Herculanum et Torre Annunziata » (Italie) et prie instamment l’État partie de l’Italie d’intensifier les efforts entrepris afin de mettre en œuvre la décision du Comité prise lors de sa 35e session (UNESCO, 2011) ;

11.   Présente ses condoléances aux victimes du tremblement de terre dans le nord de l’Italie ; encourage également l’État partie italien à poursuivre les efforts importants qu’il a entrepris afin d’évaluer les dégâts causés et de planifier et mettre en œuvre les mesures de réparation nécessaires, en envisageant également le renforcement de la capacité de résistance dans le futur des trois biens à tout risque naturel potentiel, et, demande par ailleurs à l’État partie italien de remettre au Centre du patrimoine mondial des informations actualisées sur la situation et de coordonner, avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, toute initiative visant à restaurer les trois biens affectés ;

12.   Demande enfin à l’État partie du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord de stopper le projet d’aménagement d’un équipement de golf sur le territoire du bien du patrimoine mondial dénommé « Chaussée des Géants et sa côte » jusqu’à ce que l’impact potentiel de ce projet sur la valeur universelle exceptionnelle du bien du patrimoine mondial ait été évalué. 

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https://whc.unesco.org/fr/decisions/4769 wh-support@unesco.org Sun, 24 Jun 2012 00:00:00 EST
36 COM 8B.9 Biens Naturels - Site fossilifère de Chengjiang (Chine) Le Comité du patrimoine mondial,

1.    Ayant examiné les documents WHC-12/36.COM/8B et WHC-12/36.COM/INF.8B2,

2.    Inscrit le Site fossilifère de Chengjiang, Chine, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base du critère (viii) ;

3.    Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

Brève synthèse

Le Site fossilifère de Chengjiang, situé dans la province du Yunnan, en Chine, abrite des vestiges fossilifères d’importance exceptionnelle. Les roches et fossiles du Site fossilifère de Chengjiang constituent des archives exceptionnelles et extraordinairement bien préservées témoignant de la diversification rapide de la vie sur Terre au Cambrien inférieur, il y a 530 millions d’années. Dans ce bref intervalle de temps à l’échelle géologique sont apparus presque tous les principaux groupes d’animaux. Les gisements géologiques divers du Site fossilifère de Chengjiang présentent des vestiges fossilifères de la plus grande qualité compte tenu de leur état de préservation, offrant des archives complètes de la communauté marine du Cambrien inférieur. Il s’agit d’archives parmi les plus anciennes d’un écosystème marin complexe ouvrant une fenêtre unique pour la connaissance de la structure des communautés du Cambrien inférieur.

Critère (viii) : Le Site fossilifère de Chengjiang présente des archives exceptionnelles de la diversification rapide de la vie sur Terre au Cambrien inférieur, il y a 530 millions d’années. Dans ce bref intervalle de temps à l’échelle géologique sont apparus presque tous les principaux groupes d’animaux. Le bien est un exemple exceptionnel, au niveau mondial, d’une étape majeure de l’histoire de la vie représentant une fenêtre paléobiologique de grande importance.

Les témoignages paléontologiques exceptionnels du Site fossilifère de Chengjiang sont inégalés pour la riche diversité des espèces. À ce jour, au moins 16 phyla ainsi qu’une variété de groupes énigmatiques et environ 196 espèces ont été décrits. Les taxons découverts vont des algues en passant par les éponges et les cnidaires jusqu’à de nombreux phyla bilatériens, y compris les premiers chordés connus. Les premiers spécimens connus de plusieurs phyla, comme les cnidaires, les cténophores, les vers priapuliens et les vertébrés s’y trouvent. Bien des taxons représentent les groupes souches des phyla existants et jettent une lumière sur les caractéristiques qui distinguent les principaux groupes taxonomiques.

Le bien préserve des fossiles d’excellente qualité, y compris les tissus mous et durs d’animaux à squelette dur ainsi qu’une large gamme d’organismes dont le corps était entièrement mou et, en conséquence, qui sont relativement peu représentés dans les archives fossilifères. Presque toutes les espèces à corps mou sont inconnues ailleurs. La préservation à échelle fine comprend des caractéristiques telles que les systèmes alimentaires d’animaux, par exemple de l’arthropode Naraoia et les ouïes délicates de l’énigmatique Yunnanozoon. Les sédiments de Chengjiang contiennent ce que l’on connaît actuellement comme chordés fossilifères les plus anciens, le phylum dont sont issus tous les vertébrés.

Les fossiles et les roches du Site fossilifère de Chengjiang constituent, ensemble, des archives complètes d’une communauté marine du Cambrien inférieur. Il s’agit d’archives parmi les plus anciennes d’un écosystème marin complexe avec des chaînes alimentaires en haut desquelles se trouvent des prédateurs sophistiqués. En outre, le site démontre que des structures communautaires complexes se sont développées très tôt dans la diversification cambrienne de la vie animale et apporte les preuves d’une large gamme de niches écologiques. Le bien fournit en conséquence une fenêtre unique pour la connaissance de la structure des communautés au Cambrien inférieur.

Intégrité

Les limites du bien sont claires ; elles englobent les affleurements rocheux les plus importants de la région et une zone tampon qui assure une plus large protection. À noter qu’il y a des gisements fossilifères en dehors des limites du bien et de sa zone tampon et que ces secteurs doivent recevoir une protection élargie appropriée car ils jouent un rôle important en fournissant un contexte au bien.

Avant 2004, 14 mines de phosphate étaient en activité dans la zone tampon du bien proposé. Depuis 2008, elles ont été fermées. Le processus de réhabilitation de ces anciens sites miniers est en cours et prendra un temps considérable. Aucune activité minière n’a réellement eu des répercussions sur le bien lui-même et l'engagement continu des gouvernements de comté et provincial de ne pas ouvrir ou rouvrir les mines au sein du bien ou de sa zone tampon sont essentiels pour protéger les valeurs du bien.

Il y a eu différentes excavations dans le bien proposé en relation avec les deux sites fossilifères clés. À la section stratigraphique clé de Xiaolantian, une excavation profonde a été pratiquée pour créer un passage. En outre, un musée a été construit à Miaotanshan, sur le site de la première découverte de fossiles de faune de Chengjiang. Le passage et la construction du musée ont eu des incidences sur l’intégrité du site. L’État partie a mis en place un processus d’examen systématique et d’approbation de toute forme de développement pouvant avoir un impact sur le site. En outre, l’organe de gestion a totalement restreint tout futur développement de l’infrastructure dans le bien proposé.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Le Site fossilifère de Chengjiang appartient à l’État et il est protégé par l’article 9 de la Constitution de la République populaire de Chine ainsi que par différentes lois, notamment la loi de protection de l’environnement de la République populaire de Chine (2002), la loi de la République populaire de Chine sur la protection des reliques culturelles (2002), les règlements sur la gestion des spécimens paléontologiques (Ministère de l’aménagement du territoire et des ressources, 2002), les règlements sur la protection et la gestion des reliques géologiques (1995) et le règlement sur la protection de la faune fossilifère de Yunnan Chengjiang (1997).

Le bien est classé aire protégée, ce qui lui assure une protection contre d’éventuelles activités anthropiques destructrices dans le site. La zone est largement couverte de forêts secondaires et d’arbustes et il n’y a pas d’activité industrielle ni d’établissements humains permanents dans les limites. Le bien est compris totalement dans un géoparc national chinois.

Il y a un plan de gestion efficace, soutenu par un organe de gestion dévoué et doté de suffisamment de personnel et de ressources. L’Institut de gestion du Site fossilifère de Chengjiang est chargé de coordonner sur place la gestion de l’aire protégée. La stratégie de protection du bien comprend un plan de zonage de géoparc national qui assure une protection suffisante aux sites fossilifères clés, soutenu par du personnel d’application. Les finances du Site fossilifère de Chengjiang proviennent essentiellement de sources nationales et sont complétées par de plus petites contributions de la ville et du comté. Un financement stable et spécial attribué à la gestion permanente du bien suffit pour assurer une protection permanente, la promotion et la présentation du bien. Le bien a un programme de suivi établi, y compris des indicateurs définis pour la conservation du bien, qui doit être intégré au suivi de la protection de la grande région où se trouve le bien. La nécessité d’une étude constante et efficace des spécimens fossilifères prélevés dans le bien, selon les plus hautes normes internationales, est pleinement reconnue et assurée par l’État partie.

On prévoit que le nombre de visiteurs augmentera de quelques milliers de personnes (4000 à 5000) en 2012, pour la plupart des locaux ou des personnes venant de régions voisines et des scientifiques en visite. Un tourisme accru dans le bien nécessite des stratégies de gestion du tourisme comprenant la mise à disposition de guides, la désignation d’aires où l’accès est restreint et l’interdiction stricte de prélever des fossiles. Il sera essentiel de réglementer rigoureusement le nombre de visiteurs pour rester dans la capacité du bien. Le nombre maximal prévu au moment de l’inscription est estimé à 30’000 à 40’000 personnes. Il convient de garantir une planification efficace des sols dans les zones qui entourent le bien afin d’assurer sa conservation à long terme, y compris la conservation des sites fossilifères dans les régions voisines qui fournissent un contexte pour comprendre la valeur du bien.

4.    Félicite l’État partie pour ses efforts continus et adaptés en vue d’améliorer la protection et la gestion du bien et d’augmenter les investissements dans la conservation ;

5.    Demande à l’État partie :

a)   de continuer de renforcer et d’améliorer la planification de l’utilisation des sols pour éviter d’autres impacts aux valeurs et à l’intégrité du bien et de ses zones tampons,

b)   de mettre en place une gestion proactive du tourisme en prévoyant un nombre croissant de visiteurs à l’avenir et de garantir que le nombre de visiteurs reste dans la capacité du bien,

c)   de garantir que tout projet d’infrastructure et d’excavation respecte les valeurs du site et soit soumis à des évaluations d’impact préalables rigoureuses pour déterminer s’il est approprié, y compris en faisant rapport au Comité du patrimoine mondial conformément au paragraphe 172 des Orientations ;

6.    Encourage vivement une gestion renforcée et la protection des sites et strates fossilifères importants contenant le biote de Chengjiang, dans la région élargie, pour compléter la recherche et mieux comprendre cette étape importante de l’histoire de la Terre. Une planification des sols améliorée ainsi que la gestion et la protection dans le cadre des lois nationales et provinciales sont impératives pour garantir la protection des archives fossilifères du paysage dans son ensemble qui fournit un contexte important pour la connaissance du bien.

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https://whc.unesco.org/fr/decisions/4780 wh-support@unesco.org Sun, 24 Jun 2012 00:00:00 EST
36 COM 8B.10 Biens Naturels - Ghâts occidentaux (Inde) Le Comité du patrimoine mondial,

1.    Ayant examiné les documents WHC-12/36.COM/8B et WHC-12/36.COM/INF.8B2,

2.    Inscrit les Ghâts occidentaux, Inde, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (ix) et (x) ;

3.    Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle provisoire suivante :

Brève synthèse

Les Ghâts occidentaux sont reconnus au plan international comme une région d’une immense importance globale pour la conservation de la diversité biologique, mais ils contiennent aussi des zones de hautes valeurs géologiques, culturelles et esthétiques. Cette chaîne montagneuse s’élève parallèlement au littoral occidental de l’Inde, à 30-50 km à l’intérieur des terres, à travers les États du Kerala, du Tamil Nadu, du Karnataka, de Goa, du Maharashtra et du Gujarat. Elle couvre une superficie de 140 000 km² sur une longueur de 1 600 km qui n’est interrompue que par les 30 kilomètres du Palghat Gap à environ 11°N.

Plus anciens que la grande chaîne himalayenne, les Ghâts occidentaux de l’Inde présentent des caractéristiques géomorphiques d’une immense importance globale. Les valeurs universelles exceptionnelles des Ghâts occidentaux se manifestent à travers l’influence unique et fascinante de la région sur les processus biophysique et écologique à grande échelle dans l’ensemble de la péninsule indienne. Les hautes montagnes des Ghâts occidentaux et leurs écosystèmes forestiers caractéristiques influencent les conditions météorologiques de la mousson indienne qui expliquent le climat tropical chaud de la région, en offrant l’un des meilleurs exemples du système de mousson tropical de la planète. Les Ghâts constituent une barrière formidable en interceptant les vents de mousson chargés de pluie qui balayent le sud-ouest à la fin de l’été. Les Ghâts occidentaux se distinguent notamment par leur taux exceptionnellement élevé de diversité biologique et d’endémisme. Cette chaîne de montagnes est reconnue comme l’un des huit points chauds ‘les plus chauds’ de la diversité biologique avec Sri Lanka.

Les forêts des Ghâts occidentaux comptent quelques-unes des forêts tropicales sempervirentes non équatoriales les plus représentatives au monde. Au moins 325 espèces globalement menacées (Liste rouge de l’UICN) se trouvent dans les Ghâts occidentaux. La flore et la faune globalement menacées des Ghâts occidentaux sont représentées par 229 espèces de plantes, 31 espèces de mammifères, 15 espèces d’oiseaux, 43 espèces d’amphibiens, 5 espèces de reptiles et 1 espèce de poisson. Au total, sur les 325 espèces globalement menacées des Ghâts occidentaux, 129 sont classées dans la catégorie Vulnérable, 145 En danger et 51 En danger critique d’extinction.

Critère (ix) : La région des Ghâts occidentaux démontre une spéciation liée premièrement à la rupture de l’ancienne masse continentale du Gondwana au début de la période du Jurassique ; deuxièmement à la formation de l’Inde en tant que masse continentale isolée et troisièmement à la poussée de la masse continentale de l’Inde contre l’Eurasie. Avec des conditions météorologiques favorables et le gradient présent élevé dans les Ghâts, la spéciation a été marquée. Les Ghâts occidentaux est un “écotone évolutionnaire” illustrant les hypothèses de vicariance et de dispersion des espèces “hors d’Afrique” et “hors d’Asie”.

Critère (x) : Les Ghâts occidentaux abritent des niveaux exceptionnels de diversité et d’endémisme des plantes et des animaux pour une zone continentale. En particulier, le taux d’endémisme pour certaines des 4 000 à 5 000 espèces de plantes recensées dans les Ghâts est extrêmement élevé : sur près de 650 espèces d’arbres des Ghâts occidentaux, 352 (54 %) sont endémiques. La diversité animale est également exceptionnelle, avec des amphibiens (jusqu’à 179 espèces, 65 % endémiques), des reptiles (157 espèces, 62 % endémiques) et des poissons (219 espèces, 53 % endémiques). La biodiversité des invertébrés, autrefois mieux connue, est probablement également très élevée (avec environ 80 % des cicindèles endémiques). Plusieurs mammifères emblématiques se trouvent dans le bien, y compris une partie de la plus grande population d’espèces emblématiques menacées au plan mondial comme l’éléphant d’Asie, le gaur et le tigre. Certaines espèces en danger telles que le macaque à queue de lion, le tahr du Nilgiri et le semnopithèque du Nilgiri sont uniques dans la région. Le bien est également vital pour la conservation de plusieurs habitats menacés tels que les prairies de fleurs sauvages uniques qui fleurissent massivement en saison, les forêts Shola et les marécages Myristica.

Intégrité

Les 39 composantes de ce bien en série bénéficient d’un certain nombre de régimes de protection sous forme de réserves de tigres, parcs nationaux, sanctuaires de faune sauvage et réserves forestières. Tous les éléments appartiennent à l’État et sont soumis à une protection stricte relevant de lois telles que la loi (protection) de 1972  sur les espèces sauvages, la loi indienne de 1927 sur les forêts et la loi de conservation des forêts (1980). Au titre de ces lois les éléments sont placés sous le contrôle du Département des forêts et du gardien-chef de la faune sauvage, de sorte que le statut juridique est adéquat. 40% du bien se trouvent en dehors du réseau officiel d’aires protégées, essentiellement dans des réserves forestières, qui sont légalement protégées et efficacement gérées. La loi de conservation des forêts (1980) offre un cadre règlementaire adéquat pour les protéger face au développement des infrastructures.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Gérer de manière intégrée 39 composantes réparties entre quatre États est un défi pour lequel une structure de gestion à trois niveaux sera mis en place, qui fonctionnerait aux niveaux national, de l’État et du site afin d’assurer une coordination et une supervision effectives des 39 composantes. Un comité de gestion du patrimoine naturel des Ghâts occidentaux (WGNHMC) constitué sous les auspices du Ministère de l’Environnement des Forêts (MoEF) du Gouvernement de l’Inde, pour traiter des questions de coordination et d’intégration, est déjà opérationnel. Les 39 composantes, dans les 7 sous-groupes, sont gérées dans le cadre de plans de gestion/travail spécifiques dûment approuvés par le gouvernement national/de l’État.

4.    Félicite l’État partie pour ses efforts continus et sa réactivité pour améliorer la protection et la gestion du bien et garantir une coordination plus intense et plus efficace et les mécanismes de supervision ;

5.    Demande à l’État partie de :

a)   tenir compte des résultats d’études scientifiques de l’ensemble des instituts spécialisés sur le terrain dans ce domaine, et de leurs recommandations,

b)   garantir la gestion proactive du tourisme pour anticiper l’augmentation future du nombre de visiteurs et veiller à ce que celui-ci ne dépasse pas la capacité du bien,

c)   garantir que tout projet de développement d’infrastructure fasse l’objet d’études d’impact préalables rigoureuses pour déterminer s’il est adapté, y compris par le biais d’un rapport au Comité du patrimoine mondial conformément au paragraphe 172 des Orientations de la Convention du patrimoine mondial,

d)   améliorer la coordination et l’intégration entre les composantes du bien, en particulier par la préparation et la mise en œuvre d’un plan de gestion ou d’un cadre global pour le bien en série dans son ensemble.

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https://whc.unesco.org/fr/decisions/4781 wh-support@unesco.org Sun, 24 Jun 2012 00:00:00 EST
36 COM 8B.11 Biens Naturels - Parc naturel des colonnes de la Lena (Fédération de Russie) Le Comité du patrimoine mondial,

1.    Ayant examiné les documents WHC-12/36.COM/8B et WHC-12/36.COM/INF.8B2,

2.    Inscrit le Parc naturel des colonnes de la Lena, Fédération de Russie, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base du critère (viii) ;

3.    Adopte la Déclaration provisoire de Valeur universelle exceptionnelle suivante :

Brève synthèse

Le bien du Parc naturel des colonnes de la Lena décrit des histoires clés sur notre planète et l’évolution initiale de la vie, notamment  une archive de l’explosion cambrienne, et l’histoire de l’émergence du phénomène du cryokarst.

Le bien est un objet naturel exceptionnel sans pareil, fournissant un ensemble de données géologiques et paléontologiques de l’époque cambrienne, notre point de départ pour essayer de comprendre le passé lointain, l’évolution de la Terre et de la vie sur notre planète à un moment parmi les plus cruciaux et dramatiques de son développement.

Le bien inclut des sites géologiques de valeur importante (couches cambriennes inférieure – moyenne) et des sites paléontologiques (fossiles et biocénoses exceptionnelles et riches, y compris la ceinture récifale polycellulaire), et des sites géomorphologiques uniques (cryokarst, thermokarst et dunes de sable – tukulans).

Critère (viii) : le bien représente le plus important monument naturel de l’explosion cambrienne, un des moments les plus cruciaux et dramatiques du développement de la vie sur Terre. En raison du type de la sédimentation carbonate en plate-forme dans les limites de la ceinture tropicale, à l’absence de modifications tectoniques et métamorphiques ultérieures, le bien a conservé les chroniques les plus continues et riches de la croissance de la diversité de différents groupes d’animaux squelettés et d’algues calcaires depuis leur origine jusqu’au premier phénomène d’extinction majeur. Ceci est illustré en parallèle par trois types de bassins sédimentaires durant les 35 premiers millions d’années de l’évolution cambrienne.

Le bien comporte le plus ancien et le plus large  récif métazoïque du monde cambrien dans le temps et dans l’espace. Le récif en tant que site de diversification cambrienne est comparable à la Grande barrière de corail aujourd’hui. Le haut degré de préservation des fossilités vertébrées et invertébrées avec les archives  isotopes et paléomagnétiques de haute précision et avec les matières sédimentaires bien préservées permet aux chercheurs de mieux comprendre différents problèmes écologiques d’évolution avec un degré de précision comparable à l’étude des biotes et communautés contemporaines.

Situés à l’intérieur du bien, les carbonates cambriens sont le lieu de processus géologiques uniques en continuation et le seul exemple de développement moderne du cryokarst sur les plateaux de karst. La totalité du massif est influencée par les processus du karst des roches permagels sous les conditions continentales extrêmes semi-humides. Les colonnes de la Lena et de la Boatama constituent la seule zone du globe où les processus de météorisation des roches – gélifraction et hydroclastie – prédominent en ce qui concerne la formation du relief des colonnes carbonatées. Les phénomènes du karst sont enrichis par les processus du thermokarst dans la zone de grande épaisseur du permafrost (jusqu’à 600 m) qui aboutissent à l’apparition des alases – propriétés du thermokarst qui se trouvent quasiment exclusivement en Yakoutie. Le cryokarst associé au thermokarst est un phénomène unique de valeur universelle de la Sibérie occidentale, remarquablement documenté dans le bien. Il est complètement différent des autres sites de la Liste du patrimoine mondial situés dans les zones humides. Or, les conditions de climat semi-continental sont bien exprimées dans la formation des tukulans représentant les dunes de sable éoliens développées aux latitudes presque polaires.

Intégrité

Le Parc naturel des colonnes de la Lena constitue un site naturel unique dont les principaux composants sont indissolublement liés entre eux par leur origine commune, leur histoire et le dynamisme du développement naturel, et contient tous les éléments nécessaires pour exprimer sa valeur universelle exceptionnelle.

Compte tenu de sa superficie (1 272 150 hectares), le bien est assez vaste pour soutenir le processus écologique de l’existence des sites naturels et d’assurer la représentation complète des caractéristiques et des processus qui démontrent son importance. De plus, les réserves de ressources locales ainsi que nationales adjacentes aux limites du Parc offrent une garantie d’intégrité supplémentaire pour le bien.

Le bien constitue un système intégral. Des écosystèmes naturels, de nombreux monuments naturels, ainsi que des témoignages de l’activité humaine depuis l'Antiquité sont préservés de façon durable depuis une longue période dans son périmètre.

Les processus biophysiques et les caractéristiques topographiques du bien sont intacts.

Le bien possède tous les  éléments nécessaires pour maintenir ses caractéristiques, en premier lieu la diversité des reliefs fossiles : des piliers, des aiguilles, des tourelles, des colonnes combinés avec des grottes, des passages, des cavernes qui s’étendent le long de la Lena et de la Boatama sur des dizaines de kilomètres. Le territoire du Parc naturel des colonnes de la Lena a suivi tout le parcours, long et compliqué de son développement géologique depuis la période primaire cambrienne. Il reflète les processus géologiques-clés du développement de surface et les caractéristiques géomorphologiques exceptionnelles du relief. Toutes les formes substantielles du relief du Parc naturel sont interdépendantes et interconnexes.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Tout le territoire du bien est géré par l’administration et le personnel du Parc conformément aux lois et décrets fédéraux de la Fédération de Russie et ceux de la République de Sakha.

L’exploitation des ressources naturelles de façon traditionnelle et l’exploitation, sous licence,  des ressources biologiques par les représentants des huit peuples peu nombreux du Nord qui habitent le territoire du parc (et l’absence absolu d’établissements humains permanents) constituent une condition indispensable de la conservation des monuments naturels et de la diversité biologique des écosystèmes du bien.

En 2011, le plan de gestion pour 2012-2016 a été rédigé en conformité avec le Décret No 491 du Service fédéral pour la supervision de l’usage des ressources naturelles de la Fédération de Russie, en date du 03.12.2007.

4.    Demande à l’État partie :

a)   de considérer d’inclure l’élément Sinyaya du Parc naturel des colonnes de la Lena et les zones pertinentes du fleuve Lena nécessaires pour renforcer l’intégrité du bien,

b)   de fournir une justification claire de l’efficacité du régime juridique soutenant le bien,

c)   de fournir un plan de gestion révisé à long terme pour le bien, comprenant un solide programme de sensibilisation consacré aux caractéristiques géomorphologiques et géologiques et garantissant la mise en place des compétences scientifiques requises pour protéger et gérer ces valeurs ;

5.    Exprime sa satisfaction à l’État partie et au gouvernement de la République de Sakha (Yakoutie) ainsi qu’aux acteurs pour les travaux accomplis en vue d’étudier, présenter et protéger les valeurs de la région des colonnes de la Lena ;

6.    Accueille favorablement les efforts de collaboration entre l’État partie, les acteurs et l’UICN durant l’évaluation de cette proposition et demande que les enseignements acquis pendant ce processus soient dûment pris en compte dans la réflexion sur l’avenir de la Convention ;

7.    Demande également à l’État partie de fournir un rapport au Centre du patrimoine mondial d’ici au 1er février 2015 sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations ci-dessus, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.

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36 COM 8B.12 Biens mixtes - Lagon sud des îles Chelbacheb (Palaos) Le Comité du patrimoine mondial,

1.    Ayant examiné les documents WHC-12/36.COM/8B, WHC-12/36.COM/INF.8B1 et WHC-12/36.COM/INF.8B2,

2.    Inscrit le Lagon sud des îles Chelbacheb, Palaos, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (iii), (v), (vii), (ix) et (x) ;

3.    Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

Brève synthèse

Le Lagon sud des îles Chelbacheb est composé de nombreuses îles calcaires boisées, petites et grandes, disséminées dans un lagon protégé par une barrière de corail. Le bien est situé dans l’État de Koror, immédiatement au sud de la principale île volcanique des Palaos, Babeldaob, dans l’Océan Pacifique ouest.

Le site marin couvre 100.200 ha et il est caractérisé par des récifs coralliens et une diversité d’autres habitats marins ainsi que par 445 îles de calcaire corallien relevées par le volcanisme et façonnées par les conditions météorologiques, le vent et la végétation. C’est ainsi qu’a été créé un habitat à la complexité extrêmement élevée, avec la plus forte concentration de lacs marins au monde, où l’on continue de découvrir de nouvelles espèces. Le milieu terrestre est luxuriant mais aussi rude, abritant de nombreuses espèces endémiques et en danger. Bien que les îles ne soient pas actuellement habitées, elles accueillaient autrefois des établissements palaosiens, et les Palaosiens continuent d’utiliser la région et ses ressources à des fins culturelles et de loisirs. Cela est réglementé dans le cadre d’un système de gouvernance traditionnel qui forme une part importante de l’identité nationale.

Les îles contiennent un ensemble important de vestiges culturels liés à une occupation de plus de cinq mille ans qui s’est terminée par l’abandon. Des vestiges archéologiques et des sites d’art rupestre se trouvent dans deux groupes d’îles – Ulong et Ngemelis – et trois îles – Ngeruktabel, Ngeanges, et Chomedokl.

Des restes d’occupation humaine dans des grottes, dont des sépultures humaines et des peintures rupestres, témoignent d’une occupation humaine saisonnière et de l’utilisation de l’écosystème marin, datant de 3 100 BP et allant jusqu’à environ 2 500 ans.

Des villages permanents en pierre sur quelques îles, certains datant d’entre 950 et 500 BP, furent occupés pendant plusieurs siècles avant d’être abandonnés aux XVIIe-XVIIIe siècles, lorsque la population se déplaça vers de plus grandes îles. Les villages comprennent les vestiges de murs défensifs, de terrasses et de plateformes de maisons. Les installations reflètent différentes réponses à l’environnement et leur abandon illustre les conséquences de la croissance démographique et du changement climatique sur la subsistance dans un environnement marginal.

Les descendants des populations qui sont parties des îles Chelbacheb pour s’installer sur les principales îles de Palaos s’identifient à leurs îles ancestrales par des traditions orales qui se transmettent dans les mythes, les légendes, les danses, les proverbes et la toponymie traditionnelle du paysage terrestre et marin de leurs anciennes demeures.

Les îles abandonnées offrent aujourd’hui une illustration exceptionnelle du mode de vie des communautés des petites îles sur plus de trois millénaires et leur dépendance vis-à-vis des ressources marines. Elles sont aussi considérées comme des royaumes ancestraux par les descendants de ceux qui migrèrent sur l’île principale des Palaos et ce lien est maintenu vivant par les traditions orales.

Critère (iii) : Les gisements dans les grottes des îles Chelbacheb, les sépultures, l’art rupestre, les vestiges des villages en pierre abandonnés et les dépotoirs apportent un témoignage exceptionnel sur l’organisation des communautés de petites îles et leurs traditions d’exploitation des ressources maritimes sur plus de trois millénaires.

Critère (v) : L’abandon des villages des Îles Chelbacheb aux XVIIe et XVIIIe siècles dont attestent les vestiges de peuplement humain et les traces d’exploitation marine dans le lagon sud des îles Chelbacheb est une illustration exceptionnelle de l’intersection et des conséquences du changement climatique, de l’essor démographique et du comportement de subsistance dans une société vivant dans un environnement maritime marginal.

Critère (vii) : Le Lagon sud des îles Chelbacheb présente une variété exceptionnelle d’habitats sur une superficie relativement limitée. Des récifs-barrières et frangeants, des canaux, des tunnels, des grottes, des arches et des anses ainsi que le nombre et la densité de lacs marins les plus élevés du monde, abritent une vie marine abondante et diverse. La beauté naturelle du labyrinthe des Îles Chelbacheb vertes et en forme de dôme, semblant flotter sur le lagon turquoise entouré par des récifs coralliens est exceptionnelle.

Critère (ix) : Le Lagon sud des îles Chelbacheb possède 52 lacs marins, plus que tout autre site au monde. En outre, les lacs marins du bien se trouvent à différentes étapes de leur développement géologique et écologique. Certains ont une connectivité importante avec la mer tandis que d’autres sont extrêmement isolés et leur composition en espèces est tout à fait différente, avec des espèces uniques et endémiques. Ces caractéristiques illustrent de manière exceptionnelle le développement des écosystèmes et des communautés marines et font des lacs des « laboratoires naturels » précieux pour l’étude scientifique de l’évolution et de la spéciation. Cinq nouvelles sous-espèces de méduses Mastigias papua ont été décrites dans ces lacs marins et l’on continue de découvrir de nouvelles espèces aussi bien dans les lacs marins que dans les habitats récifaux complexes du bien.

Critère (x) : Le Lagon sud des îles Chelbacheb possède une diversité d’habitats marins et une diversité biologique élevées. Les lacs marins sont uniques du point de vue de leur nombre, de leur densité et de leurs conditions physiques différentes. Les faibles pressions de la pêche, la pollution et les impacts anthropiques limités, la diversité des habitats récifaux exceptionnelle et la résilience des récifs du bien en font un espace d’importance critique pour la protection, notamment en tant que zone importante pour l’adaptation des biotes des récifs aux changements climatiques et peut-être en tant que source de larves pour les récifs de la région. Toute la mégafaune en danger des Palaos, 746 espèces de poissons, plus de 385 espèces de coraux, au moins 13 espèces de requins et de raies Manta, 7 espèces de tridacnes géants et le nautilus endémique se trouvent dans le bien. Les forêts des îles abritent tous les oiseaux endémiques, les mammifères, l’herpétofaune et près de la moitié des plantes endémiques des Palaos. En conséquence, le bien a une valeur exceptionnelle pour la conservation.

Intégrité

Le bien possède des limites bien définies et comprend une grande partie de l’habitat du lagon et des récifs entourant les îles principales des Palaos ainsi que la majeure partie des terres d’origine corallienne que l’on trouve dans l’État de Koror. Cela garantit un degré élevé de reproduction du type d’habitat. Bien que les utilisations passées et présentes aient modifié aussi bien le milieu terrestre que le milieu marin, ou du moins l’abondance des espèces, le statut de conservation actuel du bien est satisfaisant. Les activités qui ont lieu à l’intérieur et aux alentours du bien et pourraient avoir des impacts sont soumises à des mesures et/ou interventions de gestion spécifiques. L’intégration, dans une zone tampon, des eaux qui se trouvent au-delà du récif-barrière et sous la juridiction de l’État de Koror renforce l’intégrité écologique.

Le bien contient une représentation complète des éléments et des processus qui expriment la valeur du bien. La plupart de ces éléments ne souffrent pas outre mesure du développement ou de négligence et sont en bon état. Toutefois, un programme de conservation est nécessaire pour assurer la conservation et la maintenance permanentes. Le bien est largement isolé de l’interférence humaine depuis la fin de l’occupation pré-européenne. Il est néanmoins très vulnérable aux activités de tourisme incontrôlées.

Authenticité

La forme et les matériaux des habitats des villages, les grottes funéraires et leur environnement expriment toujours la valeur culturelle du bien. Les dépôts mis au jour ont été enregistrés et ré-enterrés et les rapports sur ces campagnes ont été déposés auprès du gouvernement de l’État de Koror. Pour parvenir à une compréhension totale des vestiges des îles, des études supplémentaires devront être menées.

Les histoires orales et les traditions culturelles qui perdurent sur l’île principale des Palaos maintiennent la mémoire vivante de la migration depuis les îles Chelbacheb et les histoires qui lui sont associées.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Le cadre législatif réglementant l’utilisation et la gestion de l’environnement et de ses ressources est complet et clair. La région est entièrement sous la juridiction de l’État de Koror et la gestion par les gardes de l’État de Koror est notoire et respectée. Les autorités chargées de la gestion disposent d’un revenu du tourisme relativement fiable. La force des systèmes de valeurs traditionnels, y compris des systèmes de gouvernance des ressources, est un atout et peut permettre une gestion et un zonage tenant compte des besoins de conservation de la biodiversité et des besoins culturels/traditionnels. Les objectifs et priorités de gestion sont définis dans le Plan de gestion du Lagon sud des Îles Chelbacheb. Le cadre législatif et les dispositions de gestion incitent à la protection et au maintien des valeurs du bien.

Les sites culturels du Lagon sud des îles Chelbacheb sont protégés en vertu du Titre 19 « Ressources culturelles » de la Loi de conservation du patrimoine historique et culturel de la République des Palaos. Les vestiges archéologiques et historiques sous-marins sont protégés en vertu du Titre 19 en tant que « Monument du lagon de Palaos ». Tous les sites nommés à l’intérieur du bien sont inclus dans le Registre national des lieux historiques de Palau.

Le département de Conservation et d’Application de la loi de l’État de Koror collabore avec l’Office de préservation historique des Palaos, Bureau des arts et de la culture, pour travailler avec des agences et organisations locales sur les activités de gestion et de recherche du bien. Les réglementations de l'État de Koror (1994) couvrent l’utilisation des ressources générales, les activités récréatives et la désignation des zones protégées dans le lagon sud des îles Chelbacheb. La loi sur l’utilisation des îles Chelbacheb a été promulguée en 1997 pour réglementer l’activité touristique des îles. Les lois et réglementations devraient être mises en application par les rangers de l’État de Koror.

Le plan de gestion 2004-2008 du Lagon sud des îles Chelbacheb a été adopté par la législature et le gouverneur de l’Etat de Koror en 2005. Il est actuellement en cours de révision.

Les besoins de protection et de gestion à long terme du bien comprennent la nécessité d’empêcher les effets négatifs du tourisme, y compris le maintien des restrictions d’accès aux zones vulnérables, le maintien du nombre de visiteurs au niveau de la capacité du bien et l’atténuation des effets négatifs du développement de l’infrastructure et de l’équipement à Koror. Les activités de pêche de subsistance et sportive dans le bien et dans les zones désignées à cet effet nécessitent un suivi constant. Toutefois, le bien pourrait servir, de manière constructive, à la recherche et à la préservation des connaissances traditionnelles du milieu marin. Parmi les besoins additionnels, il y a le maintien des restrictions sur le développement, y compris l’aquaculture dans le bien et à proximité des limites du bien. Une approche adaptative de la gestion du bien et la mise en place d’un suivi efficace à long terme, notamment de la santé des écosystèmes et de la qualité de l’eau sont nécessaires pour maintenir la résilience du bien face aux changements climatiques.

4.    Félicite l’État partie pour ses efforts de gestion durable du bien pour sauvegarder l’importance mondiale de la biodiversité, les valeurs spirituelles, culturelles et récréatives, y compris dans le cadre d’approches de gouvernance modernes/statutaires mais aussi traditionnelles/coutumières, et recommande le développement de la participation des groupes d’acteurs clés, y compris l’industrie du tourisme, pour participer directement à la gestion, ainsi que pour instaurer des liens cohérents et étroits entre les autorités nationales et celles de l’État et afin de gérer le bien dans le cadre du Réseau national d’aires protégées ;

5.    Félicite également l’État partie d’avoir inclus tous les sites désignés à l’intérieur du bien sur le Registre national des lieux historiques des Palaos et développé une base de données des sites culturels identifiés à l’intérieur du bien, y compris les sites archéologiques, les grottes, les sépultures, l’art rupestre, les carrières de monnaie de pierre et les villages ; 

6.    Demande à l’État partie de mettre en place un processus en vue de traiter les effets négatifs potentiels, actuels et futurs du tourisme sur le bien et les zones avoisinantes, y compris par une projection précise du développement du tourisme, la planification rigoureuse de mesures d’atténuation et des solutions pour réduire ou limiter le nombre de visiteurs dans les zones vulnérables ou dans le bien dans son ensemble ;

7.    Encourage l’État partie à renforcer et officialiser la coordination et la liaison en matière de recherche scientifique et de suivi du bien entre les organisations nationales et étrangères dans le but de renforcer l’utilisation de cette information pour la gestion adaptative du bien ;

8.    Encourage fermement l’État partie à :

a)   garantir la conservation efficace des valeurs du bien, y compris, mais sans s’y limiter, des lacs marins, des habitats d’espèces uniques ou menacées, ou des sites où l’on continue de découvrir de nouvelles espèces, ainsi que dans les zones particulièrement importantes telles que les frayères, y compris par l’établissement d’autres aires intégralement protégées, si nécessaire,

b)   finaliser et approuver le nouveau plan de gestion, avec l’implication des communautés concernées, pour inclure :

i)   un programme de conservation pour les sites culturels couvrant l’accès, le suivi, l’entretien, la recherche, la consolidation et toute protection physique nécessaire, avec un calendrier de mise en œuvre du programme,

ii)  une stratégie de gestion du tourisme,

iii)  une stratégie de préparation aux risques,

iv)  une extension des indicateurs de suivi essentiels afin d’inclure une étude préliminaire de l’art rupestre et des histoires orales ;

9.    Recommande que l’État partie envisage de modifier le nom du bien afin de refléter sa valeur culturelle.

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36 COM 8B.13 Biens mixtes - Sites de l’évolution humaine du mont Carmel : les grottes de Nahal Me’arot / Wadi el-Mughara (Israël) Le Comité du patrimoine mondial,

1.    Ayant examiné les documents WHC-12/36.COM/8B, WHC-12/36.COM/INF.8B1 et WHC-12/36.COM/INF.8B2,

2.    Inscrit les Sites de l’évolution humaine du mont Carmel : les grottes de Nahal Me’arot / Wadi el-Mughara, Israël, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (iii) et (v) ;

3.    Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

Brève synthèse

Les quatre grottes du mont Carmel (Tabun, Jamal, el-Wad et Skhul) et leurs terrasses sont regroupées les unes à côté des autres le long du côté sud de la vallée de Nahal Me’arot/Wadi el-Mughara. L’abrupte vallée s’ouvrant sur la plaine côtière du côté ouest de la chaîne montagneuse du Carmel offre l’environnement visuel d’un habitat préhistorique.

Situé dans l’un des récifs fossilisés les mieux préservés de la région méditerranéenne, le site abrite des gisements culturels représentant un demi-million d’années d’évolution humaine depuis le Paléolithique inférieur jusqu’à ce jour. Il est reconnu comme offrant un cadre chronologique définitif à une période essentielle du développement humain.

Les découvertes archéologiques témoignent de la présence d’humains modernes, de la pratique d’enterrements, des premières manifestations de l’architecture en pierre et de la transition de la chasse et de la cueillette vers l’agriculture. Les attributs de la valeur universelle exceptionnelle incluent les quatre grottes, les terrasses, les gisements non fouillés et les artefacts exhumés et les fragments de squelettes ; le paysage de Nahal Me’arot/ Wadi el-Mughara représentant l’environnement historique des grottes, les fouilles de la terrasse d’el-Wad, et les vestiges des maisons en pierre et des puits contenant des témoignages du hameau natoufien.

Critère (iii) : Le site des grottes de Nahal Me'arot/ Wadi el-Mughara présente l’une des plus longues séquences culturelles préhistoriques au monde. Depuis l’ensemble acheuléen, remontant au moins à 500 000 ans BP, en passant par la culture moustérienne de 250 000-45 000 ans BP, jusqu’à la culture natoufienne de 15 000-11 500 ans BP et au-delà, il témoigne d’au moins un demi-million d’années d’évolution de l’humanité. Le site démontre de manière significative l'existence unique à la fois des Néandertaliens et des premiers humains anatomiquement modernes (EAMH) au sein du même cadre culturel du Paléolithique moyen, le Moustérien. À ce titre, il est devenu un site essentiel du cadre chrono-stratigraphique de l’évolution humaine en général, et de la préhistoire du Levant en particulier. Les recherches dans les grottes de Nahal Me’arot/ Wadi el-Mughara se poursuivent depuis 1928 et continuent de promouvoir le dialogue scientifique interdisciplinaire. Le potentiel pour des fouilles et des recherches archéologiques sur le site est à ce jour loin d’être épuisé.

Critère (v) : Les grottes de Nahal Me’arot/ Wadi el-Mughara constituent un site central de la culture natoufienne dans sa zone principale méditerranéenne. Cette importante culture régionale de l’Épipaléolithique tardif représente la transition du mode de vie paléolithique au mode de vie néolithique, de communautés nomades vers des communautés sédentaires complexes, témoin de la dernière société de chasseurs-cueilleurs et des diverses adaptations qu’elle subit à la veille du développement de l’agriculture.

Intégrité

Le site de Nahal Me’arot/Wadi el-Mughara inclut tous les éléments nécessaires pour exprimer les valeurs du bien, comprenant les grottes et l’habitat visuel. Les grottes sont intactes, en bon état et ne souffrent pas de négligence, hormis dans le cas de la grotte de Skhul, partiellement défigurée par des graffitis. L’habitat visuel défini comme les grottes, la terrasse où se trouvent les grottes et la zone visible depuis celles-ci est intact, sauf en contrebas de la grotte de Skhul, où des eucalyptus poussent le long du lit de la rivière autour de la station de pompage.

Authenticité

Plus de 90 ans de fouilles archéologiques ont établi l’authenticité du site de Nahal Me’arot/Wadi el-Mughara en tant qu’archives cruciales sur les origines humaines, biologiques, comportementales et culturelles. Les grottes, les terrasses et les structures fouillées, ainsi que les objets et restes humains mis au jour, expriment de façon fidèle et crédible les valeurs du bien. L’authenticité de l’habitat pâtit de la présence des eucalyptus, qui sont des éléments étrangers, et de la station de pompage.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Une protection juridique est fournie au plus haut niveau national possible en Israël. Les grottes et leur environnement ont été déclarés réserve naturelle nationale en 1971. Le bien est protégé par la loi sur les parcs nationaux, les réserves naturelles, les sites et les sites mémoriaux de 1998 administrés par l’Autorité de la nature et des parcs d’Israël (INPA), la loi sur les antiquités (1978) et la loi sur les autorités des antiquités (1989). Les activités de recherche ou les fouilles au sein du bien nécessitent des permis de l’INPA et de l’Autorité des antiquités d’Israël (IAA). L’INPA et l’IAA partagent la responsabilité de la gestion des ressources archéologiques soutenant la valeur universelle exceptionnelle du bien. Un accord entre l’Autorité des antiquités et l’INPA (2005) définit le protocole effectif nécessaire pour faciliter la coopération, la conservation et la gestion des antiquités dans les réserves naturelles et les parcs nationaux d’Israël.

Un comité directeur de parties prenantes a été mis sur pied pour superviser la proposition d’inscription et servira d’instance dirigeante intégrant la gestion locale, régionale et nationale du site. Le comité directeur inclut des représentants de l’INPA, de l’IAA, des archéologues de l’université de Haïfa, de l’Autorité du drainage du Carmel, du kibboutz Ein HaCarmel et du moshav Geva Carmel (qui loue les terrains agricoles désignés en tant que zone tampon B), de la Société pour la protection de la nature en Israël, de la Société pour la préservation des sites du patrimoine d’Israël, de l’Organisation touristique Carmelim et du Conseil régional de Hof HaCarmel. Un programme de conservation et de gestion du site décrivant toutes les procédures de gestion du site a été élaboré en 2003 et sert actuellement de base à la gestion quotidienne du site.

4.    Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :

a)   abattre les eucalyptus invasifs qui poussent dans la vallée en contrebas de la grotte de Skhul,

b)   réduire, cacher ou éliminer la station de pompage située près de la grotte de Skhul,

c)   nettoyer les graffitis observés sur le mur de la grotte de Skhul,

d)   inclure la grotte de Skhul dans le circuit touristique principal et améliorer la présentation de la grotte afin de renforcer sa protection, mieux intégrer la grotte avec les autres, et veiller à mettre en évidence son importance,

e)   évaluer l’érosion possible des bassins rocheux sur la terrasse d’el-Wad et, le cas échéant, envisager d’inclure un toit de protection des bassins pour limiter l’érosion due aux pluies et à l’exposition,

f)    soumettre toute proposition de nouveaux bâtiments sur le bien, tels que le nouveau musée de la préhistoire envisagé et le centre de recherche contigu, à l’examen du Comité du patrimoine mondial conformément au paragraphe 172 des Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial ;

5.    Décide de ne pas inscrire les Sites de l’évolution humaine du mont Carmel : les grottes de Nahal Me’arot / Wadi el-Mughara, Israël, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base du critère (viii).

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36 COM 8B.16 Biens culturels - Pays Bassari : paysages culturels Bassari, Peul et Bédik (Sénégal) Le Comité du patrimoine mondial,

1.    Ayant examiné les documents WHC-12/36.COM/8B et WHC-12/36.COM/INF.8B1,

2.    Inscrit le Pays Bassari : paysages culturels Bassari, Peul et Bédik, Sénégal sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (iii), (v) et (vi) ;

3.    Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

Brève synthèse

Le paysage culturel Bassari est situé dans le sud-est du Sénégal, à proximité des frontières avec le Mali et la Guinée, dans une région de collines formée par les contreforts septentrionaux du massif Fouta Djalon. Le paysage comprend deux environnements géographiques distincts : la plaine alluviale et la pénéplaine au nord et les montagnes au sud. Le premier est couvert d’une mosaïque de parcelles cultivées, de prairies et de savane boisée, le second, relativement haut et abrupt, parsemé de grottes naturelles, a offert un environnement particulièrement propice à l’établissement de différents groupes culturels et à leur défense. Des vestiges archéologiques témoignent de l’occupation humaine ancienne de la région. Le bien comprend trois aires géoculturelles différentes : la région Bassari – Salémata, la région Bedik – Bandafassi et la région Peul – Dindéfello, chacune possédant des traits culturels et morphologiques spécifiques. Dans cette contrée peu accessible mais riche en ressources naturelles et en biodiversité, les peuples Bassari, Peul et Bédik se sont installés et ont développé des cultures spécifiques, vivant en symbiose avec l’environnement naturel. Leur économie a longtemps été basée sur l’agriculture de subsistence et l’élevage. Jusqu’au siècle dernier, les villages étaient regroupés et situés sur des hauteurs afin de contrôler les plaines, et consistaient en huttes circulaires en chaume rassemblées autour d’un espace central. Aujourd’hui, la dispersion et le caractère éphémère sont les principaux traits des établissements Bassari, les populations choisissant de vivre près des champs. Les anciens villages ne servent plus que périodiquement, pour des cérémonies rituelles ou des festivals.

Le bien et ses expressions culturelles associées apportent un témoignage exceptionnel de la spécificité culturelle et de l’interaction entre les peuples Bassari/Beliyan, Bedick et Peul dans leurs pratiques agro-pastorales, sociales, rituelles et spirituelles, et représentent une réponse exceptionnelle et originale aux contraintes imposées par l’environnement et aux pressions anthropiques afin d’utiliser rationellement les ressources limitées de la zone.

Critère (iii) : Le paysage culturel des Bassari représente un témoignage exceptionnel sur les interactions complexes entre les facteurs environnementaux, les pratiques d’utilisation des terres, les règles sociales, les croyances qui ensemble ont façonné un paysage culturel particulier et remarquablement conservé qui reflète de manière exceptionnelle la capacité de faire un usage respectueux et durable des ressources de la région.

Critère (v) : Le paysage culturel Bassari témoigne d'un usage particulier de la terre, notamment l’assolement et la fumure demeurent pratiqués ainsi que les semailles, le désherbage et les récoltes collectifs imposés par les systèmes agricoles traditionnels et par la rareté relative des ressources, représentant ainsi un exemple exceptionnel de l’interaction humaine avec un environnement vulnérable.

Critère (vi) : Le Pays Bassari ainsi que la dimension sacrée que les peuples Bassari, Peul et Bedik lui attachent, apportent un témoignage exceptionnel de l’ensemble interdépendant des pratiques, règles sociales, rites et croyances qui a aidé les Bassari à réguler l’interaction entre l’homme et son environnement et a produit un paysage culturel façonné et imprégné par les traditions culturelles et les significations spirituelles qui persistent dans une dynamique vivante de transmission.

Intégrité

Le bien en série inclut tous les éléments nécessaires pour rendre manifeste sa valeur universelle exceptionnelle telle que proposée. Chaque zone contribue à rendre évidente et à renforcer la valeur du système global et les profonds liens culturels entre l’homme et la nature. Leurs dimensions individuelles et globales sont aussi représentatives des caractéristiques et processus culturels véhiculant la valeur universelle exceptionnelle du bien. A long terme, pour soutenir l’intégrité du bien, il sera nécessaire de prendre des mesures afin de sauvegarder la culture Bassari de l’impact perturbateur d’une exposition excessive à des modèles culturels étrangers.

Authenticité

Les paysages, l’utilisation des terre et leur schéma d’établissement, ainsi que l’architecture traditionnelle, les forêts sacrées et les sanctuaires représentent des témoignages crédibles de l’ensemble du système culturel et socio-économique dans lequel des pratiques agricoles et sociales particulières, des rites, des pratiques sacrées et un système éducatif traditionnel ont contribué à rendre possible et durable l’établissement humain, grâce à l’utilisation durable et respectueuse des rares ressources de la région.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Le paysage culturel Bassari est couvert par des niveaux spécifiques de protection officielle découlant de la loi en vigueur. Des formes de protection et de gestion traditionnelles continuent d’être appliquées, complétées par l’action de plusieurs institutions et ONG nationales et locales. Globalement, l’association des mesures de protection juridique, institutionnelle et traditionnelle permet d’assurer la sauvegarde de la valeur universelle exceptionnelle du bien. Toutefois, pour la garantir à long terme, il convient d’assurer une coordination étroite entre les autorités, les organisations et les communautés responsables à différents niveaux de la protection et la gestion de la région de Bassari, dans le cadre d’une stratégie globale de gestion qui doit intégrer tous les plans, mesures et projets en un unique plan/système de gestion. L’autorité transversale de gestion doit être confirmée dans ses structures comme dans ses moyens. Il doit en outre être porté une attention spécifique au contrôle des projets de développement économique de la région, du tourisme au sein du bien et à d’éventuels projets miniers ou forestiers dans les zones tampons. Une stratégie de la conservation du bien et de ses attributs doit être adjointe au Plan de gestion.

4.    Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :

a)   mettre en place des mesures strictes pour contrer efficacement les feux, les incendies criminels, le braconnage, l’exploitation illicite du bois et le trafic d’objets culturels,

b)   fournir une carte montrant les délimitations des zones couvertes par la protection de l’arrêté ministériel n° 004510,

c)   élaborer et remettre une cartographie complète à l’échelle appropriée, incluant des inventaires des ressources du patrimoine associées aux attributs de la valeur universelle exceptionnelle du bien, aux fins de conservation et de suivi,

d)   développer une stratégie pour la conservation basée sur tous les différents projets et l’intégrer dans le plan de gestion,

e)   étudier une solution sur le moyen terme pour l’approvisionnement en eau des villages, particulièrement ceux situés sur les plateaux Bandafassi et Ethiolo, de façon à améliorer la qualité de vie de la population et à l’aider à continuer à vivre dans le bien,

f)    formaliser la structure de gestion, le rôle de chaque partie et instance et leurs tâches sous la forme d’un protocole d’accord,

g)   soutenir et faciliter les actions de conservation traditionnelles qui ont permis la survie du bien,

h)   expérimenter des banques culturelles afin d’éradiquer le trafic illicite d’objets culturels,

i)     renforcer le système de suivi sur la base d’un inventaire cartographique et le mettre en œuvre dans les plus brefs délais.

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https://whc.unesco.org/fr/decisions/4787 wh-support@unesco.org Sun, 24 Jun 2012 00:00:00 EST
36 COM 8B.17 Biens culturels - Ville historique de Grand-Bassam (Côte d’Ivoire) Le Comité du patrimoine mondial,  

1.    Ayant examiné les documents WHC-12/36.COM/8B.Add et WHC-12/36.COM/INF.8B1.Add,

2.    Inscrit la Ville historique de Grand-Bassam, Côte d’Ivoire, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (iii) et (iv) ;

3.    Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

Brève description

La ville historique de Grand-Bassam est un exemple urbain colonial de la fin du XIXe siècle et de la première partie du XXe siècle. Elle suit une planification par quartiers spécialisés pour le commerce, l’administration, l’habitat européen et l’habitat autochtone. Elle offre d’une part une architecture et un urbanisme colonial fonctionnaliste adaptés aux conditions climatiques et suivant les préoccupations hygiénistes de l’époque, d’autre part un village N’zima qui met en évidence la permanence des cultures autochtones. Grand-Bassam fut la première capitale coloniale, portuaire, économique et juridique de la Côte d’Ivoire ; elle témoigne des relations sociales complexes entre les Européens et les Africains, puis du mouvement populaire en faveur de l’indépendance.

Critère (iii) : Grand-Bassam témoigne par son organisation urbaine bien préservée d’une importante tradition culturelle liée à son rôle de capitale coloniale, de centre administratif à l’échelle de l’ancienne AOF (Afrique occidentale française) et de pôle commercial régional. Des années 1880 aux années 1950, la ville rassembla et confronta différentes populations africaines, européennes et moyen-orientales, dans une cohabitation simultanément harmonieuse et conflictuelle.

Critère (iv) : Grand-Bassam offre un exemple éminent d'urbanisme colonial rationnel par ses quartiers spécialisés au sein d'un réseau urbain d'ensemble où la végétation tient une place importante. L’architecture coloniale est caractérisée par un style sobre et fonctionnel, utilisant les principes hygiénistes appliqués à une situation tropicale. L'organisation de la maison vernaculaire au sein du village N'zima lui fait écho, exprimant la permanence des valeurs autochtones.

Intégrité

L’intégrité du tissu urbain et de son environnement est plutôt bonne. Le bien comprend des ensembles suffisamment importants d’éléments bâtis caractéristiques pour être bien compris. Toutefois, l’intégrité architecturale des bâtiments est menacée de plusieurs cas par l’abandon et par l’absence d’entretien. L’intégrité du paysage urbain est parfois menacée par la pression foncière liée au tourisme des plages.

Authenticité

L’authenticité du tissu urbain a été globalement conservée, permettant une expression satisfaisante de la valeur universelle exceptionnelle du bien. Si certains bâtiments, généralement publics, ont été convenablement restaurés et réutilisés, l’intégrité architecturale d’un grand nombre d’immeubles est souvent médiocre ou mauvaise, et leur authenticité est parfois altérée par des adaptations peu conformes.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

La protection du bien et son système de gestion sont appropriés et leur mise en place est en cours, notamment via l’institution de la Maison du patrimoine et via la Commission transversale des permis de construire. Il est toutefois indispensable de confirmer le caractère suspensif des décisions de cette dernière et de renforcer les moyens humains et financiers dédiés à la conservation du bien. Les limites de la zone tampon unifiée devraient être étendues autour du quartier du Petit Paris et du phare comme indiqué dans le premier dossier de proposition d’inscription.

4.    Demande à l’État partie de mettre en œuvre les mesures réglementaires suivantes :

a)   approfondir la précision sur les contours du bien déjà entamée dans les limites cadastrales,

b)   agrandir la zone tampon du bien en revenant aux limites envisagées initialement au niveau du quai du Petit Paris et du phare, tout en conservant l’extension actuelle qui unifie la zone tampon,

c)   inscrire tous les « bâtiments d’intérêt patrimonial » de l’inventaire local sur la Liste du patrimoine culturel national,

d)   clarifier dans un proche avenir la situation de la propriété foncière car le nombre de lots fonciers annoncé est le même que celui du dossier initial (2008) alors que le bien a été étendu au village N’zima, et à propos des lots fonciers non assortis d’un titre de propriété,

e)   définir des indicateurs opérationnels de suivi (en complément des indicateurs actuels), correspondant à des actions précises, périodiques et quantifiées, en s’inspirant des standards internationaux en la matière,

f)    renforcer et préciser les moyens humains permanents du Comité local et/ou de la Maison du patrimoine pour les actions de suivi de la conservation du bien ; la présence d’un architecte et de spécialistes de la conservation est nécessaire ;

5.   Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :

a)  fournir un rapport d’étape sur la mise en place et le fonctionnement de la Commission des permis de construire,

b)   poursuivre les efforts entrepris pour renforcer la dimension pratique et opérationnelle du Plan de conservation et de gestion du bien,

c)   confirmer les mesures d’encouragement pour la restauration et la conservation des bâtiments privés ;

6.   Demande à l’État partie de soumettre d’ici le 1er février 2013 un rapport au Centre du patrimoine mondial sur les progrès faits dans la mise en œuvre des demandes et recommandations ci-dessus pour examen, par le Comité à sa 37e session en 2013. 

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36 COM 8B.18 Biens culturels - Rabat, capitale moderne et ville historique : un patrimoine en partage (Maroc) Le Comité du patrimoine mondial,

1.    Ayant examiné les documents WHC-12/36.COM/8B et WHC-12/36.COM/INF.8B1,

2.    Inscrit Rabat, capitale moderne et ville historique : un patrimoine en partage, Maroc, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (ii) et (iv) ;

3.    Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

Brève synthèse

Rabat apporte le témoignage d’une ville capitale conçue dans le cadre du protectorat, au début du XXe siècle. Le projet réalise l’adaptation des valeurs modernistes de l’urbanisme et de l’architecture au contexte du Maghreb, tout en s’inscrivant dans la trame de la ville ancienne et de ses nombreuses composantes historiques et patrimoniales. Le résultat exprime l’émergence d’un style architectural et décoratif original propre au Maroc contemporain.

Bien conservée, la ville moderne a été conçue de manière rationnelle, comprenant des quartiers et des bâtiments aux fonctions bien déterminées et aux importantes qualités visuelles et architecturales. La ville moderne est caractérisée par la cohérence de ses espaces publics et par la mise en œuvre d’idées hygiénistes (réseaux, rôle de la végétation, etc.). L’habitat est illustré par des quartiers à l’identité bien affirmée : médina et qasba, quartiers résidentiels et des classes moyennes de la ville moderne, enfin le quartier néo-traditionnel des Habous de Diour Jamaâ. La ville intègre en son sein une somme importante d’éléments monumentaux, architecturaux et décoratifs issus des différentes dynasties antérieures. Rabat ville moderne concrétise un urbanisme précurseur, soucieux de la conservation des monuments historiques et de l’habitat traditionnel. La réappropriation du passé et son influence sur les architectes et les urbanistes du XXe siècle ont produit une synthèse urbaine, architecturale et décorative originale et raffinée. L’ensemble offre à voir un héritage partagé par plusieurs grandes cultures de l’histoire humaine : antique, islamique, hispano-maghrébine, européenne.

Critère (ii) : Par son ensemble urbain, ses monuments et ses espaces publics, la ville moderne de Rabat respecte les nombreuses valeurs du patrimoine arabo-islamique antérieur et s’en inspire. De manière exceptionnelle, elle témoigne de la diffusion des idées européennes du début du XXe siècle, de leur adaptation au Maghreb et, en retour, d’une influence sur l’architecture et les arts décoratifs autochtones.

Critère (iv) : La ville apporte un exemple éminent et achevé d’urbanisme moderne, pour une ville capitale du XXe siècle, par une organisation territoriale fonctionnelle qui assume une intégration des valeurs culturelles du passé au sein du projet moderniste. La synthèse des éléments décoratifs, architecturaux et paysagers, de même que le jeu d’opposition entre présent et passé, offrent un ensemble urbain raffiné et rare.

Intégrité

Les différentes dimensions de l’intégrité du bien sont satisfaisantes : l’équilibre entre le plan d’urbanisme de la ville moderne et la conservation de ses nombreuses strates urbaines antérieures, l’intégrité de l’habitat de ses différents quartiers, l’intégrité des ensembles archéologiques, les fortifications de l’enceinte almohade convenablement conservées, etc. Toutefois, il est nécessaire de veiller à l’impact des grands travaux envisagés extérieurement au bien, notamment à la vue sur le bien et sur le Bouregreg depuis le site proéminent de la qasba.

Authenticité

De nombreux éléments individuels figurent dans les descriptions des inventaires et ils permettent d’affirmer un niveau d’authenticité important des éléments constitutifs du bien, notamment de l’authenticité urbaine perçue. Plus largement, les conditions d’authenticité en termes urbains et monumentaux sont satisfaisantes. Toutefois, des données quantifiées sur l’authenticité individuelle des immeubles d’habitation compléteraient utilement la démarche d’inventaire déjà mise en place.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Les mesures de protection des ensembles urbains, des monuments et des sites archéologiques sont en place. Par son ancienneté, la législation appliquée à la ville de Rabat a contribué de manière fondamentale à l’histoire de sa conservation en tant qu’ensemble urbain simultanément ancien et moderne. Les nouvelles dispositions annoncées pour une protection urbaine plus large et une protection du paysage urbain formé par le bien sont en cours de promulgation.

La structure de gestion est en place, elle est coordonnée par la nouvelle autorité transversale de la Fondation pour la sauvegarde du patrimoine culturel de Rabat. Elle s’appuie techniquement et scientifiquement sur la Direction nationale du patrimoine, ainsi que sur différentes structures en charge d’éléments précis du bien et sur les services de la municipalité et de la préfecture de Rabat. De nombreux personnels qualifiés sont affectés à la conservation et à la gestion du bien. L’ensemble des dispositions réglementaires et organisationnelles ainsi que le programme d’action prévisionnel à cinq ans sont regroupés dans le Plan de gestion.

4.    Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :

a)   préciser la surface de la nouvelle zone tampon et le nombre de ses habitants,

b)   promulguer les projets législatifs (nouvelle loi sur le patrimoine) et réglementaires (réglementation paysagère associée au nouveau PAU),

c)   mieux distinguer les projets de conservation du bien des autres projets urbains, culturels ou affectant la zone tampon, et les programmer suivant un calendrier précis,

d)   réaliser des études d’impact sur le patrimoine dans le cadre des grands projets urbains de la ville et de la vallée du Bouregreg, afin de garantir l’intégrité visuelle du bien et de ses environs et soumettre les projets au Centre du patrimoine mondial conformément au paragraphe 172 des Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial,

e)   documenter systématiquement l’état de conservation et d’authenticité des immeubles dans les inventaires ; traduire si possible les résultats par des indicateurs quantifiés et cartographiés,

f)    préciser et renforcer l’aide technique et financière qui sera apportée aux habitants pour promouvoir une conservation du bâti privé de qualité,

g)   renforcer le suivi de l’habitat urbain, tant des quartiers traditionnels que dans la ville nouvelle.

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36 COM 8B.20 Biens culturels - Activités perlières, témoignage d’une économie insulaire (Bahreïn) Le Comité du patrimoine mondial,

1.    Ayant examiné les documents WHC-12/36.COM/8B.Add et WHC-12/36.COM/INF.8B1.Add,

2.    Inscrit les Activités perlières, témoignage d’une économie insulaire, Bahreïn, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base du critère (iii) ;

3.    Adopte la déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

Brève synthèse

L’exploitation traditionnelle de la mer pour récolter des perles sur les huîtrières du golfe Persique a modelé l’économie de l’île de Bahreïn durant des millénaires. L’industrie du Golfe, la plus réputée parmi les sources d’approvisionnement en perles depuis l’Antiquité, a atteint le sommet de sa prospérité à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. La richesse apportée par ce commerce qui était devenu mondial est reflétée par le développement des quartiers marchands de la ville de Muharraq. Quelques bâtiments distinctifs, commerciaux et résidentiels, portent encore témoignage de cette activité économique noble, mais dangereuse et exigeante, qui disparut de manière soudaine et catastrophique dans les années 1930, par suite du développement des perles de culture obtenues avec des moules d’eau douce, au Japon.

Le bien comprend dix-sept bâtiments enserrés dans le tissu urbain de la ville de Muharraq, trois bancs d’huîtres en mer et une partie du littoral à la pointe méridionale de l’île de Muharraq, d’où les bateaux partaient pour gagner les lieux de pêche des huîtres.

Le témoignage architectural comprend des structures résidentielles et commerciales qui sont des manifestations matérielles des rôles et institutions sociaux et économiques majeurs qui sont associés à la société pratiquant des activités perlières. La plupart des structures sont restées relativement inchangées depuis l’effondrement de l’industrie perlière au début du XXe siècle et témoignent des traditions de constructions caractéristiques encouragées par l’industrie, et en particulier de la grande qualité du travail artisanal du bois et de l’enduit. Ces bâtiments évoquent le souvenir de cette industrie, de ses structures économiques et sociales et de l’identité culturelle qu’elle fit naître.

Critère (iii): L’ensemble des biens urbains, du fort, du rivage et des huîtrières offre un témoignage exceptionnel de la prospérité finale de la tradition culturelle des activités perlières, qui dominèrent le golfe Persique du IIe au début du XXe siècle. Bien que l’industrie perlière se soit éteinte, ces sites portent la mémoire de sa prospérité et des traditions de construction que cette industrie a encouragées.

Intégrité

Le bien représente les bâtiments édifiés à la suite de la grande prospérité de l’industrie perlière, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, ainsi que ses structures économiques. Il représente également les bancs d’huîtres sur lesquels la prospérité fut fondée, et le littoral qui a constitué un lien entre la terre et la mer.

Le choix de sites urbains a été limité en raison du délaissement du patrimoine de l’industrie perlière depuis son effondrement dans les années 1930, un désintérêt qui a pratiquement duré jusqu’au début du nouveau millénaire. En conséquence, de nombreux bâtiments ont été démolis tandis que les bâtiments subsistants ont souffert du manque d’entretien et des effets négatifs des nouveaux développements autour d’eux. Les sites urbains choisis reflètent les études architecturales, anthropologiques et historiques approfondies dont ils ont fait l’objet et sont considérés comme ceux qui portent la mémoire de l’industrie perlière pour la communauté locale. Ils reflètent diversement les principales activités des marchands associés à l’industrie perlière ainsi que les traditions de construction qui s’y rapportent.

Les sites urbains forment ainsi des îlots dans la ville. Ils sont encore extrêmement vulnérables, parce que beaucoup de bâtiments nécessitent d’importants travaux pour leur assurer une stabilité satisfaisante. Les bancs d’huîtres ne sont plus menacés, ni le rivage ni le fort.

Pour maintenir l’intégrité, il sera nécessaire d’apporter un grand soin à la stabilisation et à la conservation des structures afin de pouvoir garder une quantité optimale du tissu original et utiliser des matériaux et processus traditionnels. Il faudra également s’assurer que les sites peuvent être considérés comme ayant une relation harmonieuse avec les structures urbaines plus larges dans lesquelles ils sont insérés.

Authenticité

L’authenticité du bien est liée à sa capacité d’exprimer la valeur universelle exceptionnelle en termes de transmission d’informations sur le processus économique et social de l’industrie perlière. En ce qui concerne les bâtiments, elle se rapporte à leur capacité à transmettre leur statut, utilisation, forme architecturale, leurs matériaux et techniques locaux et leur travail artisanal – en particulier, la qualité exceptionnelle de certaines compétences artisanales déployées dans la réalisation des boiseries et des ouvrages d’enduit. De nombreux bâtiments urbains sont très vulnérables, en ce qui concerne leur configuration et leur décoration, en raison du manque d’utilisation et d’entretien. Tout travail nécessitera de garantir un degré minimum d’intervention afin que la plus grande partie possible de la matière d’origine soit conservée et que les bâtiments puissent continuer à présenter des liens matériels avec les décennies de leur gloire passée, tout en étant suffisamment solides pour être utilisés et accessibles dans une certaine mesure. S’agissant du fort, il est nécessaire de revenir sur certains travaux de restauration des dernières décennies et de réintroduire des matériaux traditionnels.

Les bancs d’huîtres sous-marins continuent de se développer, bien que rien ne soit fait pour transmettre les traditions de récolte en mer ; le littoral, quoique réduit à une portion de son ancienne étendue et fortement compromis aujourd’hui par un développement ultérieur, apporte néanmoins un attribut supplémentaire important et représente un point central auquel se rattachent d’importantes associations culturelles immatérielles liées à l’industrie perlière. La fragilité du tissu urbain représente une menace potentielle pour l’authenticité, étant donné que la conservation, si elle est excessive, pourrait effacer la mémoire évoquée actuellement par ces bâtiments.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Le littoral de Bū Māhir et les sites individuels de Muharraq bénéficient tous d’une protection nationale en tant que monuments nationaux selon le décret-loi No (11) de 1995 relatif à la protection des antiquités du 10 janvier 2010, et leur gestion future relève du Ministère de la Culture. À l’heure actuelle, les trois bancs d’huîtres et leur zone tampon maritime bénéficient d’une protection générale au niveau national en vertu du décret (2) 1995 relatif à la protection de la faune et de la flore ; du décret législatif No. 21 de 1996 relatif à l’environnement (décret Amiri) ; et du décret (20) 2002 relatif à la réglementation de la pêche et de l’exploitation des ressources marines. Un décret législatif qui désigne spécifiquement les sites et la zone tampon en tant que zone marine protégée nationale a été approuvé en 2011.

En novembre 2011, le Ministère de la Culture a élaboré une vision pour le développement de l’ancienne Muharraq – tant les sites que l’ensemble de la zone de l’ancienne Muharraq qui les entoure, laquelle inclut la zone tampon. Cette vision définit une approche holistique pour préserver le caractère historique de Muharraq. Le document aborde deux « perspectives » importantes, juridique et sociétale. Les nouvelles lois visant à limiter l’augmentation des constructions non planifiées ou l’accroissement de la population, à prévenir la détérioration du caractère spécifique du tissu urbain et à protéger des sites, des établissements urbains et des antiquités devraient être en place à la fin 2013. Le cadre sociétal aura pour objectif d’affirmer l’identité de la zone de l’ancienne Muharraq, grâce à l’augmentation des niveaux de vie, à des projets spécifiques de restauration et à des orientations sur la conception. Cette approche permettra à la zone tampon d’être gérée en tant que contexte urbain des sites et à ces derniers de faire partie d’une cité vivante dynamique.

Une unité administrative dédiée au site a été instaurée au sein du Ministère de la Culture pour coordonner la mise en œuvre du système de gestion. Cette unité, qui rend compte au sous-secrétaire à la Culture, consiste en une équipe interdisciplinaire comptant des chercheurs spécialisés en histoire, des architectes en conservation, un urbaniste et spécialiste de la réhabilitation, un spécialiste en biologie marine et environnement, un directeur de site pour les biens urbains et un spécialiste SIG, tous bénéficiant du soutien d’une équipe administrative traitant des aspects financiers, du marketing, etc.

Un comité directeur a été établi en tant qu’organe décisionnel en matière de gestion et d’organisation administrative des biens. Le comité réunit, au niveau ministériel, des membres des 12 agences gouvernementales représentant l’ensemble des partenaires et parties prenantes impliqués dans le projet, de même que des représentants des propriétaires privés de biens situés à Muharraq et de commerces dans la zone tampon urbaine. Le comité directeur est présidé par le Ministre de la Culture. Un plan de gestion est en place pour le bien.

Afin de répondre aux défis posés par la restauration des bâtiments fragiles de Muharraq, et de les maintenir sur une base constante, il est nécessaire de prévoir une formation en compétences traditionnelles, en particulier dans les techniques des boiseries et du travail délicat des enduits, et de développer la connaissance des matériaux traditionnels. L’État partie a fait part de son engagement concernant cette formation, au niveau pratique du site et comme matière faisant partie de l’enseignement universitaire. Il faudra également s’assurer que le contexte des sites est respecté à l’intérieur de la partie urbaine de Muharraq.

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https://whc.unesco.org/fr/decisions/4791 wh-support@unesco.org Sun, 24 Jun 2012 00:00:00 EST
36 COM 8B.21 Biens culturels - Site de Xanadu (Chine) Le Comité du patrimoine mondial,

1.    Ayant examiné les documents WHC-12/36.COM/8B et WHC-12/36.COM/INF.8B.1,

2.    Inscrit le Site de Xanadu, Chine, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (ii), (iii), (iv) et (vi) ;

3.    Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

Brève synthèse

Le site de Xanadu est le site d’une capitale des prairies caractéristique d’une fusion culturelle, témoignant d’affrontements et d’assimilation mutuelle entre les civilisations nomade et agricole de l’Asie septentrionale. Construite sur le côté sud-est du plateau mongol, ce fut la première capitale (1263-1273) de Kubilai Khan et elle devint plus tard la capitale d’été (1274-1364) de la dynastie Yuan. Le site de la ville et les tombes associées sont implantés dans une steppe de prairies, suivant un axe nord-sud déterminé selon les principes feng shui de la tradition chinoise, avec des montagnes au nord et une rivière au sud.

Depuis Xanadu, les guerriers à cheval de Kubilai Khan unifièrent les civilisations agricoles de la Chine dont ils assimilèrent partiellement la culture, tout en étendant l’empire Yuan à l’ensemble de l’Asie du Nord. Avec la cité du palais et la cité impériale, elles-mêmes en partie enfermées dans la cité extérieure qui conserve des traces des campements nomades et des enclos de chasse, le plan de Xanadu comprend un exemple unique de cette fusion culturelle. Des preuves matérielles de grands ouvrages de contrôle de l’eau entrepris pour protéger la ville subsistent sous la forme des vestiges du canal Tiefan’gan. En tant que ville où Kubilai Khan conquit le pouvoir, où des débats religieux se déroulèrent et où furent accueillis des visiteurs dont les écrits furent une source d’inspiration au cours des siècles, la ville de Xanadu a acquis un statut légendaire dans le reste du monde et est l’endroit à partir duquel le bouddhisme tibétain s’est diffusé.

Critère (ii) : L’emplacement et l’environnement du site de Xanadu expriment l’influence des valeurs et styles de vie tant mongols que chinois Han. Le site de la ville présente un modèle d’urbanisme révélant l’intégration de deux groupes ethniques. Grâce à la combinaison des idées et institutions mongoles et Han, la dynastie Yuan fut en mesure d’étendre son contrôle sur une partie extrêmement vaste du monde connu à cette époque. Le site de Xanadu est un exemple unique d’un plan urbain intégré associant différentes communautés ethniques.

Critère (iii) : Le site de Xanadu est un témoignage exceptionnel de l’autorité suprême du conquérant Yuan Kubilai Khan, de l’assimilation et de la conversion à la culture et au système politique du peuple conquis et de la détermination et des efforts du conquérant en faveur de l’adhésion à ses traditions culturelles d’origine et de leur maintien.

Critère (iv) : L’emplacement et l’environnement du site de Xanadu avec son modèle urbain témoignent de la coexistence et de la fusion des cultures nomade et agricole. La combinaison du plan de la ville Han avec les jardins et le paysage nécessaires au style de vie mongol de la dynastie Yuan à Xanadu a abouti à un exemple exceptionnel de tracé urbain qui illustre une période significative de l’histoire humaine.

Critère (vi) : La cité de Xanadu fut le théâtre d’un grand débat entre le bouddhisme et le taoïsme au XIIIe siècle, un événement qui déboucha sur la diffusion du bouddhisme tibétain dans l’ensemble de l’Asie du Nord-Est.

Intégrité

Le site de Xanadu fut abandonné en 1430. Le vaste site archéologique, généralement recouvert maintenant par des prairies, conserve le plan urbain d’ensemble et le site de la ville tels qu’ils furent conçus et utilisés aux XIIIe et XIVe siècles. Les alignements des murs de la cité du palais, de la cité impériale et de la cité intérieure, dont l’ensemble reflète la planification urbaine traditionnelle de la Chine centrale, et les aménagements pour les rassemblements et la chasse des tribus mongoles sont encore nettement visibles, de même que les monticules indiquant la construction de palais et de temples, dont certains ont été fouillés, consignés et remblayés ; les vestiges des quartiers à l’extérieur des portes, le canal Tiefan’gan et les zones de tombes, tous étant encore situés dans leur environnement naturel et culturel. Cet environnement conserve les éléments naturels essentiels pour le cadre de la ville – des montagnes au nord et de l’eau au sud, avec les quatre types subsistants de paysage de prairies, en particulier la plaine des trolles dorés, Xar Tala, associée aux terres humides de la rivière. Le site de Xanadu est clairement lisible dans le paysage.

Authenticité

Les fouilles archéologiques et les documents historiques témoignent de l’authenticité du bien comme représentant les échanges entre les peuples mongol et Han, en termes de conception de capitale, de configuration historique et de matériaux de construction. Les tombes confèrent un caractère authentique aux revendications historiques concernant la vie à Xanadu des deux peuples, mongol et Han. Hormis des réparations sur la porte Mingde et le mur est de la cité impériale, un minimum d’intervention a été réalisé sur la structure. L’environnement géographique et le paysage de prairies sont intacts et expriment encore le cadre environnemental et l’impression spatiale dégagée par la capitale des prairies.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Le bien bénéficie de diverses protections au titre les lois de l’État, de la région et de la municipalité. Une zone limitée recouvrant la ville de Xanadu et ses environs ainsi que le canal Tiefan’gan est protégée au niveau de l’État par la loi de la République populaire de Chine sur la protection des reliques culturelles. Une zone désignée, incluant les tombes de la colline de Zhenzi, est protégée au niveau du gouvernement populaire de la région autonome de Mongolie-Intérieure ; une zone désignée, comprenant les tombes de Modot, et les 12 sites d’oboos désignés sont également protégés au niveau de la la bannière de Zhenglan. La totalité du bien sera soumise au Conseil d’État de la Chine en 2012 pour approbation en tant que site national protégé prioritaire du patrimoine culturel.

Les prairies entourant le site protégé sont couvertes par la loi sur les prairies de la République populaire de Chine (promulguée en 1995, modifiée en 2002), et la réglementation sur les prairies de la région autonome de Mongolie-Intérieure (promulguée en 1984, modifiée en 2004). La protection générale est fournie par la réglementation sur la protection et la gestion du site de Xanadu dans la région autonome de Mongolie-Intérieure (2010), administrée par la ligue de Xilingol. Grâce à cette législation, la mise en valeur de terres agricoles à proximité du site a été contrôlée, l’écosystème des prairies et les paysages naturels ont été conservés. La zone protégée par l’État autour du site de la ville de Xanadu et de ses quartiers a été clôturée, de même que les zones autour des tombes de Modot et des tombes de la colline Zhenzi.

La gestion du bien est coordonnée par l’administration de la ligue de Xilingol chargée du patrimoine culturel (Bureau/service) de Xanadu, sous la direction du comité de gestion et de conservation de la ligue de Xilingol, guidé par le plan de gestion et de conservation du site de Xanadu (2009-2015). L’objectif est de parvenir à un développement durable de l’économie sociale locale, tout en garantissant la protection du bien. Ceci impose de trouver un équilibre entre la conservation de l’écologie des prairies, y compris le contrôle de la désertification, et les besoins des parties prenantes en ce qui concerne la capacité de charge pour le bétail et les exigences croissantes du tourisme. À cette fin, l’efficacité de la gestion du patrimoine ne cesse d’être renforcée et améliorée.

4.    Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :

a)   faire aboutir rapidement les procédures décrites dans la lettre de l’État partie du 7 février 2012, qui accorderont à l’ensemble du bien la protection du patrimoine culturel au niveau le plus élevé,

b)   élaborer une stratégie de gestion du tourisme pour assurer la protection de l’environnement sur le site, y compris des orientations claires sur les limites de la reconstruction,

c)   augmenter les équipements de protection contre les incendies sur le site,

d)   Engager une coopération internationale sur la technologie et les compétences en matière de conservation en liaison avec des fouilles archéologiques,

e)   Installer des équipements supplémentaires de recherche scientifique pour assurer le suivi de l’état général de l’environnement autour du site, en particulier la désertification,

f)    Impliquer la communauté locale de la ferme d’élevage Wuyi dans la protection et la gestion du bien.

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